Stupide ! Vraiment ! Un rhume, avec nez qui coule, voix enrouée, fièvre et éternuements. Gaius lui avait pourtant dit de rester au chaud pour la journée, mais il avait accumulé trop de corvées et si Arthur le découvrait... Il ne valait mieux pas y penser, il serait capable de demander à George de lui donner une leçon sur les tâches ménagères.

Merlin frissonna à cette idée. Ou à cause de la fièvre.

Il déposa le diner du Roi sur la table pendant que celui-ci était en train d'écrire une idée à soumettre à la table ronde dès le lendemain matin.

- C'est prêt, lui intima Merlin.

Alors qu'Arthur s'apprêtait à entamer son repas, il se stoppa, la cuillère dans le vide et regarda son serviteur, l'air suspicieux :

- Tu n'as pas éternué dedans au moins ?

- Si, deux fois, ironisa-t-il.

- Très drôle, vraiment, fit le Roi, sans pour autant cacher son sourire.

Merlin sourit mais un instant plus tard une violente démangeaison lui prit le nez.

Alors il se produit l'inévitable: Merlin éternua.

Et le repas d'Arthur vola contre le mur, ainsi que la table. Les bougies furent soufflées, tout comme le feu dans la cheminée.

Et Arthur, toujours sa cuillère en suspens, regarda avec des yeux ronds, le malade qui, lui non plus, n'avait pas bougé, à savoir les mains devant la bouche et les yeux fermés pour ne pas voir les dégâts.

- Merlin ! S'égosilla le Roi. La prochaine fois que tu es enrhumé, ou allergique ou quoi que ce soit qui fasse sortir autre chose de ta bouche que des idioties, tu restes au Lit !

Le concerné se défigea, outré:

- C'est la première fois que ça arrive, comment je pouvais savoir ce qui allait se produire ? Et puis ce n'est pas comme si ce que j'avais causé était irréparable.

Et d'un révère de la main, il remit la table en place ainsi que la nourriture qui l'accompagnait, précédemment au sol, puis il regarda les bougies et la cheminée tour à tour, pendant que ses yeux s'illuminaient d'or, pour que tout redevienne comme avant.

- Es-tu idiot à ce point ! S'écria Arthur. Je refuse de manger ça alors que ça a trainé par terre il y a moins de dix secondes.

Il repoussa son assiette et Merlin dû se résoudre à aller en chercher une autre en cuisine, pendant que le Roi se levait pour finir d'écrire tout en grommelant:

- Le plus grand sorcier que la terre n'ait jamais connu et il ne sait même pas comment sa magie réagit quand il éternue.

Et le Roi n'était tout d'un coup plus très sûr de vouloir faire de Merlin le Sorcier de la cour, alors que c'était cette même idée qu'il avait voulu proposer le lendemain. Alors il s'arrêta d'écrire un instant, et fini par hausser les épaules en se disant que de toute façon, Merlin n'avait pas le rhume des foins, et que cette attaque spéciale pouvait être très utile contre l'ennemi. Très bon effet de surprise. Alors Arthur sourit et écrivit le mot final, tandis que Merlin revenait les bras chargés d'une autre assiette.

Puis il éternua.

Fin