Chapitre 1 - Alors ! Comme ça on a besoin d'aide ? Demanda Balto.
- C'est pas notre faute s'il y a eu une avalanche sur notre chemin ! Lui répondit Kodi.
Une fois de plus le traîneau postal était en retard, mais cette fois c'était plus grave. Balto et plusieurs autres chiens de Nome, ainsi que leurs maîtres, partirent à sa recherche, et ils découvrirent qu'il avait faillit se faire ensevelir sous une
avalanche et était coincé par des blocs de glace.
Tous ensembles ils finirent par dégager le traîneau, malgré le risque d'une deuxième avalanche.
- Ca fait combien de fois qu'on doit venir vous aider ? Dit Balto.
- Papa ! Voyons, comment veut-tu que je devienne chien de tête si tu n'arrête pas de… euh… de…
Balto éclata de rire.
- Ne t'inquiète pas fiston, tu y arriveras, même si c'est dur.
- Les enfants, vous avez fini ? Demanda Jenna en rigolant. Allez venez ici !
- Oui maman.
Kodi parti en courant, son père sourit devant le surplus d'énergie de sont fils, puis il le suivit tranquillement, sans chercher à rattraper sont retard (à quoi bon ?). Quand tous d'un coup il entendis un craquement au-dessus de lui !
- PAPA ! VA-T'EN VITE, CA S'EFFONDRE !
Un des blocs de neige, qui était en équilibre au-dessus du chemin, s'effondra sur Balto. Il se mit tous de suite à courir, mais trop tard ! - NOOOOON !
Balto eu juste le temps de voir la neige arriver sur lui, puis il reçut un énorme choc, et fut presque écrasé par le poids. Il se débattit pour essayer de remonter vers la surface, sans résultat, il resta bloqué dans la neige. Très vite il eut besoin de respirer, mais il n'y avait pas de poche d'air autour de lui, et lorsqu'il essaya instinctivement, de la neige envahit sa bouche et sa gorge. Il voulut la recracher et inspirer à nouveau, mais rien à faire ! Puis il suffoqua et finit par perdre connaissance.
…
- Balto, tu m'entends ?
- …
- Répond-moi !
Balto ouvrit les yeux, il était de retour à Nome, dans le cabinet du vétérinaire. Il avait mal partout, mais surtout à la gorge. Et, bien qu'étant dans une pièce chauffée, il avait froid, terriblement froid. C'est Jenna qui lui parlait.
– Oui, je t'entends, dit-il d'une voix faible.
Mais il avait beaucoup de mal à parler, sa gorge était trop douloureuse, et il préféra arrêter.
– Laisse-le, je crois qu'il a besoin de se reposer.
Puis Jenna et Kodi sortirent. Mais dans la pièce d'àcoté le vétérinaire discutait avec les parents de Rosy, et Balto les entendait parfaitement.
- La neige l'a presque étouffé et le froid de celle-ci lui a gravement brûlé la gorge. Disait le vétérinaire. De plus il a été dans un état d'hypothermie sévère, et les multiples contusions dues au choc et à l'écrasement par le poids de la neige n'arrangent pas les choses.
- Ce chien a sauvé la vie de notre fille, et de bon nombre d'autres enfants ! Peut importe ce que ça coûtera en soins ou en médicaments, mais je vous en pris, ne le laissez pas mourir !
- J'ais fais ce que j'ais pu, maintenant il faut le laisser se remettre tout seul. Le fait d'être à moitié loup le rend très robuste, il y a bon espoir. Ramenez-le chez vous, gardez-le au chaud et attendez.
Mais Balto sentait bien qu'il n'allait pas mieux, et très vite il contracta une très forte fièvre qui le fit délirer.
Dans le salon de la maison, Balto fut installé prés du poêle, avec une couverture pour lui tenir chaud, il était très faible. On aurait dit que la moitié des chiens de Nome étaient rassemblés dans ce salon, il y avait Jenna et ses enfants bien sûr, aussi que Kirby, Ralph, Dusty et même Mel. Jenna avait fait discrètement rentrer Boris par une fenêtre, pour qu'il puisse veiller sur son "petit".
Tous ensembles, ils attendaient.
…
- Boris.
- Quoi ?
- Balto est en train de parler, enfin, il chuchote.
Boris et Jenna s'approchèrent du malade : Il parlait en effet, très bas, à peine s'ils parvenaient à le comprendre, sans doute à cause des ses brûlures à la gorge, mais il parlait.
- Papa, j'ais vraiment trop peur... rentrons !
Ce qu'il racontait, c'était sont passé, des souvenirs douloureux qui étaient profondément enfouis, mais dans lesquels il se trouvait replongé par les effets de la fièvre.
Cela remontait à l'époque Balto n'était encore qu'un louveteau (ou un chiot si on préfère), il avait un frère et une sœur de la même portée, Waoss et Nitti, aussi qu'un grand frère, Tarak, qui lui était entièrement loup.
Kitok était le père des trois plus jeunes, il avait rencontré Aniu peut de temps après que son premier compagnon, un loup, le père de Tarak, ne se soit fait tuer par des
chasseurs.
C'était un malamute, au pelage beige & crème, de taille moyenne, mais il était très robuste pour un chien.
Sa compagne était une ravissante louve blanche comme la neige, de la même taille que lui.
Tarak était un énorme loup mâle, blanc comme la neige lui aussi, et bien que n'ayant qu'un an à peine il était bien plus grand que sa mère, ou que Kitok, un vrai colosse ! Enfin il était aussi très mûr pour son âge, presque adulte. Le fait d'avoir vu son père et ses frères & sœurs se faire massacrer sous ses yeux, alors qu'il était encore tout jeune,
l'avait fait mûrir prématurément.
Tarak n'appréciait guère le nouveau compagnon de sa mère, il lui rappelait les hommes, mais il était trop jeune pour se faire entendre.
Balto était plus petit que son frère et sa sœur, et pour tout dire, il semblait presque chétif. Il était clair qu'une fois adulte il serait nettement moins grand et plus mince qu'eux. Néanmoins il était très vif, et semblait aussi résistant que les deux autres, si ce n'est plus !
Il semblait aussi beaucoup plus proche du chien par son caractère, il posait souvent des questions à propos des hommes, et semblait s'intéresser énormément à eux.
Pour cette raison, un jour, Kitok l'emmena voir les hommes de prés.
- Où allons-nous ? Demanda Balto à son père.
- Dans un endroit qu'on appelle une ville, et où il y a beaucoup d'humains.
Balto eu un frisson, il voulait tout savoir sur les hommes bien sûr, mais il avait aussi entendu les terribles histoires racontées par Aniu et Tarak, comme quoi les hommes sont des monstres qui veulent massacrer les loups et bien d'autres espèces.
- Non, je ne veux pas.
- Tu as peur ?
- Oui papa, rentrons à la tanière.
- Ne t'inquiète pas, je suis un chien, et les humains ne font pas de mal aux chiens, et comme tu es avec moi ils ne te feront rien à toi.
- Tu es sûr ? Parce que maman et Tarak racontent des choses horribles sur eux. Et je suis à moitié loup moi !
- Nooon, ils croiront que tu es un chiot, tout simplement, aller vient !
Kitok et Balto traversèrent la plaine qui sépare Nome de la forêt, et au fur et à mesure qu'ils s'approchaient de la ville, Balto sentait tout un flot de nouvelles odeurs qu'il ne connaissait pas. Mais parmi toutes ces odeurs il y en avait une qui déclencha en lui une peur panique, une odeur que tous les loups ne connaissent que trop bien, une odeur qui pour eux signifie la mort, une odeur que leur instinct leur dit de fuir le plus vite possible : l'odeur de l'homme.
Balto s'arrêta net, son père se retourna et le regarda, il était terrifié.
- Papa, j'ais vraiment trop peur... rentrons !
Et sans attendre la réponse de sont père, Balto repartit en courant vers la forêt.
Kitok comprit qu'il allait trop vite et décida d'y aller plus progressivement. Dans les jours qui suivirent, il fit promener son fils à mi-chemin entre Nome etet la Forêt, pour qu'il s'habitue à cette odeur si effrayant pour lui. Tout cela était fait en secret, Kitok ne voulait pas que sa mère et son grand frère ne soient au courant. Et puis le grand jour arriva, Balto était prêt, du moins son père l'espérait. Mais il ne l'amena pas directement à la ville, et se dirigea vers un vieux bateau à l'écart.
- Je vais d'abord te présenter à des amis. Dit Kitok.
- Des amis ? Des chiens comme moi et toi ?
- Non, tu verras.
Comme ils s'approchèrent, Balto remarqua qu'il y avait une oie sur le pont du bateau.
- Papa regarde, une proie ! Attrape-la vite ! Ont l'amènera à maman pour qu'elle la mange, elle sera contente !
- Balto ! Ce n'est pas une proie, c'est un des mes amis, il s'appelle Boris.
- Quoi ? Un oiseau ? Mais... normalement on les mange !
- Sauf s'ils sont nos amis, celui là je le connais depuis que je suis tout petit, et je ne permettrais jamais qu'on lui fasse du mal !
- Tiens donc, tu amène encore orphelin ? dit Boris
- Ne soit pas stupide, c'est un de mes fils, il s'appelle Balto.
- Il est moitié loup alors... tu es sûr qu'il va pas manger moi ?
- Pfffffffffff, pas plus que deux petits ours blancs qui ne grandissent pas. Au fait, où sont-ils ?
- Juste à coté, MUK ! LUK ! Venez ici, Kitok est là avec son fils.
- Ce sont des bébés aussi ? Demanda Balto. Est ce que je pourrais jouer ave... AAAAAAAAAAAAAAAAH !
Balto se précipita entre les pattes de son père, terrorisé par l'arrivée tonitruante des deux ours.
- Grosse peluches bêtes, vous pouvez pas faire plus attentions quand vous arrivez !
- Pardon oncle Boris. Dit Muk.
Balto fit ainsi connaissance avec les amis de son père. Kitok présenta son fils, puis il discuta avec Boris. Au bout d'un moment ils abordèrent la raison de la venue de Balto.
- Tu le mènes en ville ? Demanda Boris.
- Oui, il est plus proche du chien que son frère et sa sœur, peut être que lui vivra avec les hommes.
- Il ressemble beaucoup à loup, c'est pas dangereux ?
- Qu'est ce que tu me raconte là ! Mon fils ressemble à un chien, et d'ailleurs il est à moitié chien, je ne vois pas pourquoi il ressemblerait tellement à un loup !
- Fait attention quand même, ne laisse pas seul en ville, les hommes pourraient le prendre pour...
- Ca suffit Boris ! Je le mènerais en ville, un point c'est tout !
Sur ce, Kitok emmena sont fils en ville, pour ce qui était sûrement la plus grande découverte de sa vie.
- Tu as peur maintenant ?
- Un peut, mais ça ira.
Mais lorsque Balto vit un humain pour la première fois il eut un choc : Jamais il ne s'était imaginé qu'ils étaient autant grands sur leurs deux pattes postérieures ! Mais il fut un peut déçu aussi, d'après ce qu'on lui avait raconté, il s'attendait à voir de véritables monstres, portant en permanence des armes, des pièges, et d'autres choses destinées à tuer les loups !
Puis il entrèrent en ville pour de bon, il y avait des tas d'être humains ici, Balto était très intimidé et se tenait le plus prés possible de son père. Mais il était très intéressé aussi, il regardait partout.
- Maman regarde, un bébé loup !
Kitok tourna tout de suite la tête, c'était une petite fille qui parlait.
- Ma chérie, ça ne peut pas être un loup voyons ! C'est un chiot, les loups eux sont en forêt.
Puis la mère et sa fille s'éloignèrent. Kitok se dit que cette petite devait ne pas bien y voir, mais ça l'inquiétait un peut, heureusement que Balto n'avait pas entendu.
Puis il rencontra un des ses amis, un gros saint-bernard.
- Salut Kitok, comment ça va ?
- Bien, et toi, Doc ?
- Bien moi aussi. C'est ton fils ? Dit-il en désignant le chiot.
- Oui, il s'appelle Balto.
- Qui est sa mère ?
- Une lo… une chienne que j'ais rencontré il y a peut, elle n'est pas en ville en ce moment. Pourquoi tu me demandes ça ?
- Parce qu'il me semble que ton fils… ressemble à un loup, surtout au niveau de l'odeur.
Et il y eut d'autres indices comme celui là, des passants qui se retournaient en croisant Balto, un petit garçon qui le pointait du doigt, et les commentaires des autres chiens « c'est fou comme il ressemble à un louveteau ! », « c'est marrant, ont dirait un petit loup » Balto était trop émerveillé par ce qu'il découvrait pour ce rendre compte de tout cela, mais il finit par voir que son père était inquiet.
- Qu'est-ce qu'il y a papa ?
- Rien ! Mais je crois qu'il est temps de rentrer.
- Pourquoi ? On vient juste d'arriver, restons encore un peut !
- NON ! On rentre tous de suite, aller dépêche-toi sinon ta mère ne sera pas contente.
Sur le chemin du retour Kitok repensait à cette première en ville : Il devait être aveugle pour ne pas s'être rendu compte que Balto ressemblait autant à un loup, et quand il grandirait, puis deviendrait adulte, ça ne ferait qu'empirer.
Mais, perdu dans ses pensés, il ne vit pas que, juste avant son départ, plusieurs hommes se réunirent et discutèrent en les observant. Par contre Balto lui les avait vus, et il avait remarqué que certains d'entre eux portaient des vêtements particuliers. Ce n'est que plus tard qu'il su que ceux qui portent ce genre de vêtement sont… des chasseurs.
…
- Tu es fou d'avoir fais ça ! Vous auriez pus vous faire tuer tous les deux ! Cria la mère de Balto.
- Aniu écoute-moi, Balto est attiré par les hommes, il est plus chien que loup, et...
- Il ressemble à un loup, les hommes le tueront pour ça.
- TARAK ! Tous les hommes ne sont pas comme ça, je pense qu'ils pourront peut-être l'accepter.
- C'est justement là le problème, "peut-être", tu n'es sûr de rien ! Dit Aniu. Et le jour où il se retrouvera face à ceux qui ont tué mon premier compagnon et presque tous mes enfants, que se passera-t-il ?
- Je... Je ne sais pas. Répondit Kitok, embarrassé.
- Alors Balto n'ira plus jamais en ville, tu m'entends, il restera un animal sauvage, comme son frère et sa sœur. Cette discussion est terminée !
Puis Aniu, accompagnée de Tarak, rejoignit ses enfants. Kitok était désolé de ce qui venait de se dire, et plus encore que cette discussion ce soit passée devant Balto qui avait forcément tout entendu, et tout comprit !
