CHAPITRE 1

Début Septembre, dans le Poudlard Express :

Cadence, vêtue d'un long paletot noir afin de se protéger du froid ainsi que d'une épaisse écharpe grise à carreaux enserrée autour de son cou, s'était hâtée vers un compartiment du Poudlard Express suite à un rapide au revoir de ses parents. Ceux-ci n'avaient pas pris le temps de rester jusqu'au départ du train car la séance de cinéma à laquelle ils prévoyaient d'assister débutait à la même heure. Elle était donc assise là, en tailleur, sa valise soigneusement rangée dans le porte-bagages, à dévisager les familles sur le quai du moins ce qu'elle pouvait en distinguer étant donné qu'il avait commencé à pleuvoir et qu'une fine buée se formait petit à petit sur la vitre.

D'un mouvement distrait elle l'essuya à l'aide de la manche de son manteau afin de pouvoir épier au mieux une famille qui avait attiré son attention peu auparavant. C'était une famille assez nombreuse qui captait l'attention de nombreuses autres personnes, non pas parce qu'elle était bruyante mais parce que tous les membres, sans exception, avaient une chevelure d'un roux flamboyant même sous la bruine et le brouillard ambiant. Elle-même n'avait qu'une épaisse tignasse d'un brun sombre quasi indomptable qui lui tombait aux épaules, chose qu'elle regrettait un peu quelque fois car très contraignante. Complètement absorbée par la contemplation de la mère qui gesticulait vivement en direction d'un wagon, elle sursauta violemment lorsque la porte du compartiment s'ouvrit d'un claquement sourd.

Sur le seuil se tenait une fille plutôt petite, assez élancée, aux cheveux blond et rose bouclés avec un side cut. Elle avait des yeux d'un bleu perçant, et était vêtue d'une veste en cuir clouté, d'un T-shirt Powerwolf, un groupe de métal, et portait sur les oreilles un casque assorti qui pulsait de musique. Au cou et aux poignets, elle portait des bijoux métalleux ostentatoires.

-Ouais, Selenda (N.A : vieux surnom donné à Riley), j'ai trouvé d'la place ! Amène-toi !

Elle s'affala sur le siège en face de Cadence et fut suivie d'une autre fille à l'apparence tout aussi peu orthodoxe. Elle portait un pantalon galaxie, des bottines noires à clous assorties à son amie, et un T-shirt caricatural portant l'inscription suivante « Dumbledore, il est pas si fort mais la beuh ça démonte à mort ». Cadence était complètement choquée, elle qui avait grandi dans une famille admirant le directeur de l'école. La nouvelle venue, Selenda, portait également sur les épaules un pull Twilight avec le visage d'Edward Cullen imprimé dessus. Autre aspect intriguant, ses cheveux intégralement bleus qui en ondulant lui arrivait au milieu du dos. A son tour, elle se laissa tomber à côté de sa camarade en ronchonnant :

-Fais iéch', il pleut déjà, quoi… Pays de merde !

-J'avoue, c'est relou… puis, en se tournant vers la porte du compartiment, elle lança : Eva, ramène-toi, y'a d'la place ici !

-Ca va, ça va, on a encore le droit de vivre sa vie cinq minutes, non ? ronchonna l'intéressée depuis le couloir.

Cadence se détourna de la porte sans même prendre le temps de regarder la troisième compère, probablement habillée de façon aussi extravagante, et appuya le front contre la vitre embuée. Elle poussa un soupir de résignation et enroula les bras autour d'elle : elle pressentait déjà que son premier trajet vers Poudlard serait épuisant, alors qu'elle s'en réjouissait tant quelques minutes auparavant sur le quai. Tandis que les trois amies discutaient bruyamment, le quai se vida petit à petit, jusqu'à ce que le sifflet du train retentisse alors que celui-ci quittait la gare. La première secousse qu'imprima la locomotive lui suscita en écho un pincement au cœur, premier signe qu'elle avait bel et bien quitté sa famille pour aller étudier au loin. Elle ferma les yeux, se laissant bercer par le train qui prenait de la vitesse, et manqua de remarquer la petite voix timide qui peinait à se faire entendre alors que les trois autres s'esclaffaient.

-Excusez-moi… Siouplait… Est-ce qu'il y a encore de la place, ici ?

Un lourd silence s'installa, semblant embarrasser la nouvelle venue, qui s'empourpra de gêne.

-Non (1), lâcha la dénommée Eva sans pression.

Elle rougit d'autant plus et baissa les yeux.

-Non parce que c'est mon seizième refus… On va dire que seize de perdus… les chiottes de retrouvées… Je vais aller m'asseoir là-bas…

Cadence tourna la tête vers elle, et lui sourit gentiment avec un léger signe de tête.

-Non, je t'en prie, assieds-toi. Ces compartiments sont faits pour au moins six personnes.

La nouvelle venue qui s'apprêtait déjà à repartir, se retourna, soulagée et s'installa aux côtés de sa sauveuse qui lui sourit.


Pendant ce temps, dans un autre compartiment, étaient installées trois filles, une blonde, une brune et une rousse. (La bombe, la russe et la truenne (2)). Toutes les trois étaient occupées à diverses occupations très occupantes. (Lol #palindrome, euh non pardon pléonasme pléonasmique.) La rousse avait les cheveux raides lui tombant aux épaules, des taches de rousseur et des yeux bleus perçants qui fixaient la blonde platine installée en face d'elle qui tenait son magasine à l'envers. Celle-ci lui jeta un regard perplexe derrière ses lunettes étranges.

-Ce sont mes lorgnospectres qui t'intriguent ? demanda-t-elle d'un ton absent. Ils permettent de voir les joncheruines.

Elle se pencha en avant vers la rouquine, et continua d'un ton de conspiratrice.

-Le Ministère de la Magie n'en parle pas à l'école, mais je sais qu'ils existent. Ils ne veulent simplement pas que nous soyons au courant des dangers qui nous guettent. Moi c'est Luna Lovegood. Et toi ?

-Ginny Weasley. Ton nom me dit quelque chose… Tu serais pas la fille de Xenophilius Lovegood ?

-Si. C'est son magazine que je lis, Le Chicaneur. Il y a un article à lire à l'envers pour leurrer les nargols, ce sont des…

-Vous avez pas bientôt fini ? Vous me cassez les couilles ! râla la brunette qui restait dans son coin.

Sans se démonter, Ginny se tourna vers elle et croisa les bras.

-Et toi c'est quoi ton nom ?

-Nique ta mère, fiche-moi la paix et fermez-la. J'essaie de me concentrer.

-Enchantée Niktamèr. Comme je disais y'a deux secondes, moi c'est Ginny. Tu dois pas être d'ici avec un nom pareil. Ca te dérange si je t'appelle NTM ? C'est plus court.

-Et toi, ça te dérange si je te demande si tu pues quand il pleut, la rousse ?

Silence. Tension. Luna toussote et les montre du doigt.

-Par la barbe de Merlin, il y a toute une flopée de joncheruines au-dessus de vous ! Je n'en avais jamais vu autant !

La brune fronça le sourcils puis leva les yeux au ciel d'un air blasé avant de grommeler dans sa barbe.

-En plus de la pétasse y a une psycho, manquait plus que ça ! Vous savez quoi, je vous laisse entre tarés, je vais aller me trouver un compartiment pour les gens normaux.

Elle sortit dans le couloir, claquant violemment la porte coulissante du compartiment dans sa colère. Toute à sa rage, elle marcha à pas vifs dans le couloir sans prendre garde à qui elle croisait ni qui elle bousculait, jusqu'à ce qu'elle percute Percy Weasley, qui se tenait dans le passage, faisant sa ronde de préfet en chef, comme il aimait à le rappeler à tous ceux qu'il croisait.

-Vas-y dégage, lui cracha-t-elle en lui faisant un doigt.

Outré, il s'apprêta à lui retirer d'office des points, avant d'une part de se rendre compte que c'était une première année et qu'elle n'avait donc pas encore de maison, mais aussi d'autre part que les jumeaux venaient prendre sa défense en rigolant.

-Détends-toi, Perce, on n'est même pas encore arrivés, tu peux bien attendre de débarquer du train avant de commencer à casser les pieds de tout le monde, non ?

-Justement, le train n'est même pas encore à Pré-au-lard que déjà elle commence à enfreindre le règlement !

Très irritée, la petite brune ne lui fit pas le plaisir de répondre et passa devant lui, le menton levé d'un air hautain, à la recherche d'un compartiment vide. En passant devant un compartiment rempli d'élèves qui chahutaient bruyamment, elle hésita à se joindre à eux, mais estima qu'elle préférait un voyage tranquille en compagnie de gens qui ne lui casseraient pas les couilles et passa son chemin.


Dans ce compartiment, un groupe d'élèves de Serpentard de deuxième année, dont un petit blond aux cheveux plaqués en arrière, discutait avec une nouvelle élève de première année aux cheveux bruns lui tombant aux épaules. Ils riaient beaucoup et paraissaient manifestement se connaître depuis longtemps.

-Alors, t'as pas peur de finir à Poufsouffle, Miriam ? la charia-t-il avec son éternel sourire goguenard.

Elle lui décocha un regard condescendant tout aussi habituel et répliqua d'un ton acide mais néanmoins moqueur.

-Si les deux génies à côté de toi y sont arrivés, je pense que c'est aussi à ma portée Drago, fit-elle en désignant Crabbe et Goyle.

Les deux concernés échangèrent un regard interloqué, avant de regarder leur chef ne sachant quoi penser. Celui-ci balaya leurs questions muettes d'un signe de la main, avant de rétorquer l'air amusé à l'encontre de Miriam :

-Je ne doute pas que tu seras des nôtres, les familles de sang pur, ça se fait rare, ces temps-ci, il y a de plus en plus de Sang-de-Bourbe et de traîtres... persifla-t-il en pensant aux amis de Potter.

-M'en parle pas, répliqua-t-elle accompagnant ses mots d'un geste de la main montrant son exaspération, ça court les rues les Sang-de-Bourbe en ce moment, c'est une véritable invasion !

Alors que Drago, qui venait de s'installer plus confortablement sur son siège, allait renchérir, la porte du compartiment s'ouvrit donnant sur une veille dame vêtue d'une longue robe grise et d'un chapeau pointu qui poussait un chariot plein de sucreries devant elle.

-Vous voulez quelque chose les enfants ? pépia-t-elle avec un sourire affable.

Drago ne daigna pas répondre et Miriam secoua la tête pour décliner la proposition. Pansy Parkinson qui était également dans le compartiment tout comme Zabini Blaise imitèrent l'exemple de Malfoy et ne daignèrent pas lever le regard. Les seuls intéressés étaient Crabbe et Goyle qui opinèrent frénétiquement avant de se lever d'un bond. La dame du chariot leur offrit un grand sourire sans se soucier de la nonchalance des autres et se mit à leur vendre des friandises. Drago poussa un soupir, sachant qu'il allait devoir supporter des bruits de mastication pendant les trente prochaines minutes. Miriam profita de la diversion pour se replonger dans son livre.


Références (au cas où)

(1) : Meme "Mario dit non"

(2) : Film culte, Le Bon, la Brute et le Truand de Sergio Leone


N/A : Cette fic va être un peu moins wtf que celle sur Assassin's Creed (Le Diable dans la Boîte), alors si vous pouviez laisser une review, qu'on sache si on se dirige dans la bonne direction, ce serait sympa :)