Titre original : Ramble On
Auteur : blackdog-lz
Traductrice : Nao

NDA : Voici les prompts pour lesquels j'ai écrit des fanfictions sur le BBC Sherlock kink meme. J'ajouterai les histoires ici chaque fois que je remplirai un nouveau prompt. J'espère que ça vous plaira.

Disclaimer : Malheureusement, ils ne m'appartiennent pas et je ne gagne pas non plus d'argent.


Prompt : Écrire ce que Sherlock pensait quand il a vu John dans cette position à la fin (on a tous vu qu'il paniquait quand il lui retirait le manteau des épaules) et ce qui se passe ensuite.

Bonus : On voit ce que Sherlock décide de faire à la fin.

NDT : Attention : contient des spoilers pour les trois épisodes. Attention : deathfic pour ce chapitre.


Dans la tête de Sherlock

(Titre original : Inside Sherlock's Head)

Son esprit lui hurlait, en grosses lettres d'imprimerie : « Non, non, non. » Sherlock savait qu'il s'était déjà trompé, par le passé. Mais se tromper à ce point sur le compte d'un homme avec qui il avait partagé un appartement au cours des derniers mois ? Non, c'était impossible.

Par ailleurs, il y avait quelque chose qui n'allait pas avec le manteau que portait John, bien trop gros et trop chaud pour une piscine chauffée sa voix n'allait pas non plus. Sherlock ne savait pas s'il devait se sentir soulagé que son ami soit ficelé à une bombe ou bien terrifié à en prendre la tête.

La bombe signifiait sans aucun doute que John n'était pas Moriarty, mais elle signifiait également qu'ils pouvaient tous les deux mourir dans la seconde. Pas qu'il se souciât beaucoup de sa propre vie, mais John n'allait pas perdre la sienne ce soir. Il n'était pas terrifié, il n'avait pas perdu la tête, parce que cela n'arriverait jamais, mais le petit point rouge sur la poitrine de John était plus qu'inquiétant. Et puis ce dingue apparut, énumérant ses méfaits passés et à venir en jubilant.

Sherlock sut immédiatement qu'il devait l'arrêter un regard en direction de John et il savait que son ami ferait tout pour arrêter Moriarty lui aussi. Ils se rapprochèrent et John sauta sur le dos de Moriarty, mais il avait lu dans les yeux de John que s'il acceptait de mourir, il n'accepterait pas que Sherlock y passe. Quelque part, l'idée que quelqu'un se soucie de lui à ce point le réjouit intérieurement, et il aurait aimé abattre Moriarty simplement parce qu'il avait traité John d'animal de compagnie.

Mais il garda son calme, il garda son arme pointée sur Moriarty et il fit comme si rien ne pouvait l'ébranler. Dès que le dingue fut parti, il fut incapable de faire semblant plus longtemps et il se précipita vers John, en lui demandant s'il allait bien et avec une seule envie : arracher cette bombe. Il la repoussa d'un coup de pied histoire de faire bonne mesure, pour ne plus l'avoir sous les yeux. Ils retombèrent dans leur routine : parler de ce qui venait de se passer avec un sourire et un commentaire stupide. C'était toujours plus facile que de reconnaitre les vrais sentiments.

C'était bon, de savoir que la menace était passée, que John allait bien et que très vite ils seraient de retour à Baker Street, à essayer de trouver comment arrêter Moriarty sans se faire tuer.

Et puis les points rouges réapparurent, Moriarty revint et même si Sherlock ne voyait pas le visage de John, il savait qu'il faisait la même tête que lui. Exaspéré et déterminé.

Un léger hochement de tête, il ne lui en fallait pas plus. John avait confiance en lui, il savait qu'il les ferait tous sauter, qu'ils se retrouveraient au Paradis, auquel il ne croyait pas. Mais c'était pour le bien de tous, et puis que représentaient deux vies, comparées à tous les gens que Moriarty allait tuer.

Il ne ferma pas les yeux en pressant la détente, il ne pouvait pas détacher son regard du visage de Moriarty. Parce que cette fois la surprise était réelle, ce n'était plus de la comédie. Le recul du Browning était plus fort que celui de son Colt, plus petit, mais il ne le sentit pas, il n'entendit même pas le coup de feu. Deux choses se passèrent en même temps après qu'il a tiré. Sherlock sentit l'impact d'une balle, haut dans son dos, ça le projeta en avant et la veste explosa.

Un son et lumière incroyable, il n'avait jamais rien connu de tel. Il fut soulevé de terre, vola dans les airs. Sherlock s'attendait à heurter le béton, mais au lieu de ça il tomba dans l'eau.

Du orange brillant se propagea à la surface de l'eau et le manque d'air lui brûlait les poumons, mais c'était tout. En flottant sereinement dans l'eau, Sherlock regarda l'explosion mourir, laissant une faible lumière orangée danser à la surface.

Il se mit à nager lentement la balle lui faisait mal, le fait d'avoir été projeté dans tous les sens lui faisait mal. Mais une seule pensée le fit avancer jusqu'au bord de la piscine. John. Utilisant ses dernières forces, Sherlock prit appui sur le bord de la piscine et sortit de l'eau.

L'explosion avait balayé les cabines de bain en arrière, les cabines contre lesquelles John était appuyé quelques secondes plus tôt. Son esprit était embrumé et il ne voulait pas en croire ses yeux, tout en regardant les flammes consumer les derniers rideaux.

John s'était trouvé là, et il ne restait plus rien à présent, ce qui ne pouvait signifier qu'une chose. Une chose qu'il ne pouvait concevoir. Il avait mal dans la poitrine, et tout le reste de son corps était engourdi. Quelque part au fond de son esprit embrouillé, il réalisait que c'était un signe qu'il était en train de mourir, mais Sherlock n'en avait plus rien à faire, son meilleur ami était mort, Sherlock pouvait bien mourir à son tour.

Il remarqua à peine les sirènes hurlantes qui se rapprochaient, alors qu'il laissait son corps prendre le dessus et qu'il fermait les yeux, laissant le néant l'engloutir.

OoOoO

Quand il rouvrit les yeux, il ne savait pas combien de temps s'était écoulé. C'était le matin et le soleil illuminait le plafond blanc, les murs blancs, et Sherlock sut qu'il était dans un hôpital.

Vu comment tout son corps était engourdi, on lui avait donné des antalgiques puissants. Il n'avait quand même pas envie de bouger, aussi il se contenta de fixer le plafond, observant les nuages qui passaient tout en essayant de deviner comment il était arrivé là.

À l'instant où tout lui revint, Sherlock se mit à chercher frénétiquement le bouton d'appel, avant d'appuyer dessus. Il entendait son cœur battre à tout rompre à travers le rythme frénétique du moniteur, mais il ne pensait qu'à une chose : John. Si Sherlock avait survécu, peut-être que John aussi. Il tenta de garder espoir, il en avait vraiment besoin, parce qu'il n'osait pas imaginer que John soit mort. La porte s'ouvrit enfin et une infirmière passa la tête, un grand sourire sur le visage : « M. Holmes, ça fait plaisir de vous voir réveillé, je vais chercher un docteur tout de suite.

— Non. » Il avait la voix enrouée d'être resté longtemps sans parler et il se demanda combien de temps exactement il avait passé étendu dans ce lit il ne put finir de demander à l'infirmière où se trouvait John parce qu'elle était déjà repartie.

Frustré, il se remit à fixer le plafond, essayant de juger la gravité de ses blessures. La morphine l'en empêchait, parce qu'il ne sentait pas grand-chose. Ça le tirait, dans le dos, mais il pouvait bouger les bras et les jambes. À part ça, il avait quelques bleus, mais la plupart d'entre eux disparaissaient, tirant sur le vert. Les égratignures étaient aussi quasiment guéries et il sut qu'il était resté dans ce lit bien trop longtemps.

La porte s'ouvrit de nouveau. Cette fois, c'était un docteur qui entra. Sherlock essaya de lui demander pour John, mais elle se concentra sur lui, sans dire un mot. Elle vérifia sa tension et son cœur, quelques bandages et la blessure dans son dos, avant de s'asseoir sur l'unique chaise de la pièce.

« Vous avez eu beaucoup de chance, M. Holmes. La balle est entrée à la base du cou, mais n'a rien touché de vital, et elle est ressortie juste au dessus de la clavicule. Même si vous avez perdu beaucoup de sang, il n'y aura pas de séquelles. Vous avez quelques brûlures superficielles et des contusions, mais être tombé dans la piscine vous a sauvé la vie. Vous avez une commotion cérébrale, qui, combinée au traumatisme lié à l'explosion, vous a gardé inconscient pendant huit jours, mais je suis sûre que vous aller vous remettre complètement.

— Je m'en fiche, fit Sherlock, je veux savoir où se trouve John Watson. »

La pitié, qu'il put brièvement lire sur son visage aurait dû lui suffire, mais il ne voulait toujours pas y croire. « J'ai déjà appelé votre frère, il ne devrait pas tarder. » Sur ce, elle se leva et quitta la pièce.

« Où est John ? » hurla Sherlock, mais il n'obtint pas de réponse. Il se tourna vers le plafond et commença à imaginer que John allait entrer avec Mycroft, ou peut-être qu'il était simplement allongé sur un autre lit quelque part ici. Tout était possible, John ne pouvait pas être mort. C'était impossible, parce que cela voulait dire que Sherlock l'avait tué et le détective ne savait pas s'il pouvait continuer à vivre en sachant ça.

Mycroft entra sans rien dire et s'assit sur la chaise que le docteur avait abandonnée plus tôt. Il resta silencieux, attendit que Sherlock se tourne vers lui, avant de murmurer : « Je suis désolé, Sherlock. »

OoOoO

Sherlock sortit de l'hôpital en douce le soir même. En plus de lui avoir raconté ce qui s'était passé, Mycroft lui avait laissé des vêtements propres.

Sa chambre était au troisième étage de l'hôpital St. Barts, mais même blessé, il n'eut pas de mal à descendre le long du mur. Dans la rue, il appela un taxi et se rendit au dernier endroit où il avait envie d'aller et pourtant le seul endroit où il pouvait aller.

À cette heure de la nuit, le cimetière était fermé, mais Sherlock n'en avait rien à faire, il se contenta de faire le mur et se laissa tomber de l'autre côté. Mycroft lui avait dit où était la tombe, il lui avait dit qu'ils avaient dû enterrer John Watson, alors que Sherlock était encore inconscient.

Il laissa ses jambes lourdes le porter dans la bonne direction, dépasser plusieurs tombes de pierre, avant de trouver la seule qui importait. On avait déposé des fleurs fraiches sur la tombe, probablement Mme Hudson, et Sherlock les posa délicatement par terre, avant de s'écrouler contre la tombe de pierre.

Les premières larmes lui avaient déjà échappé quand il avait lu le nom de John gravé dans la pierre, des larmes qu'il n'avait pas laissé couler devant son frère. Mais maintenant qu'il était tout seul, il se mit à pleurer pour de bon.

Fin


NDT : promis, le prochain chapitre/one-shot sera moins triste, et toujours plein de whump. Laissez un commentaire si le cœur vous en dit, ça nous fera plaisir à l'auteur et à moi.