Avertissement : Cette fic est classée M, elle est donc fortement déconseillée aux mineurs et aux personnes sensibles en raison des nombreuses mises en scène de relations sexuelles entre hommes (extrêmement sexy, et bavant, et qui font plein de coch… bref je m'égare, c'était juste pour dire, faites gaffe au Rating !)
Note des auteurs : Comme son nom l'indique, cette histoire est un cadavre exquis. C'est-à-dire qu'on ne s'est jamais concertées pour l'écrire. Chacune écris à son tour, en tenant compte de ce qui a été écris avant mais on ne se met pas d'accord sur le déroulement de l'histoire. A chaque fois que vous verrez des étoiles, c'est qu'on change d'auteur ! Nous vous souhaitons une bonne lecture !
Chapitre 1 ~ Le cadavre exquis boira le vin nouveau.
– Bonnes vacances, Draco ! s'exclama Pansy en agitant joyeusement la main tout en tirant de l'autre une lourde valise.
– Bonnes vacances mec ! renchérit Blaise en souriant de toutes ses dents parce qu'il savait que justement, elles étaient mal parties pour être bonnes ces vacances.
Draco fit une grimace mais serra quand même la main de son meilleur ami parce qu'il savait que quand il serait parti, il regretterait de ne pas l'avoir fait.
– Allez fais pas cette tête, ce sera vite passé ! Et si tu t'ennuies, envoie un hibou au Père Noël et demande-lui le cœur de Potter dans un joli papier cadeau pour Noël.
Draco sourit faiblement et regarda son ami disparaître dans le Poudlard Express. Et voilà, il était seul. Pourtant il avait fait des efforts pour empêcher Blaise et Pansy de rentrer chez eux pour Noël.
Il avait volé les plus jolies boucles d'oreilles de Pansy pour lui faire du chantage et les lui avait rendues perle par perle en pièces détachées jusqu'à ce qu'elle craque… Ce qui n'avait pas marché. Elle s'était contentée de râler, de rire un peu, et de lancer un « reparo » quand en désespoir de cause il lui avait rendu l'armature en argent.
Pour Blaise, il y était allé plus fort. Il avait essayé de le soudoyer, lui avait promis sa loyauté éternelle (promesse qu'il ne comptait pas tenir, Blaise avait dû s'en douter), il lui avait confisqué ses magazines cochons avec des sorcières nues sur des balais, il lui avait jeté un sort pour que ses chaussures restent soudées au sol de leur dortoir et enfin, le plus difficile, il avait ravalé sa fierté et lui avait demandé poliment de rester avec lui pour les vacances de Noël.
Mais rien de tout cela n'avait fonctionné. Ses traîtres d'amis étaient rentrés dans leurs familles en le laissant seul à Poudlard comme un… comme… comme Potter en fait ! En parlant de ça, Potter avait lui aussi dit au revoir à ses amis devant le Poudlard Express et il repartait en direction du château, les mains dans les poches en discutant avec son ami l'énorme garde-chasse coiffé d'une sorte de toque en fourrure qui ressemblait à un gros chien mort.
Draco se souvenait vaguement avoir entendu Pansy rire au sujet du Gryffondor. Potter et sa rouquine s'étaient séparés et il avait donc décliné l'invitation du clan des belettes pour ne pas se retrouver enfermé dans le même clapier qu'elle pendant deux semaines et se gâcher les fêtes. Une sage décision si vous vouliez l'avis de Draco. Le blond détourna les yeux avec dégoût en se disant que pour approuver quelque chose que ce sale balafré faisait, il devait être lui-même dans un état avancé de désespoir.
Pourtant, lui ce n'était pas une querelle amoureuse qui l'empêchait de rentrer chez lui pour les fêtes, ni même une noble quête à la gloire des sang-pur dans laquelle se serait lancée la famille Malfoy, ni un assassinat, ni un emprisonnement, c'était… un problème d'isolation. Si, si vous avez bien lu. Un problème d'isolation comme dans « le Manoir Malfoy a plusieurs siècles, tu comprends mon chéri, les sorts qui l'isolent du froid ont lâché et ils sont très complexes à créer, c'est un professionnel des anciennes demeures magiques qui va s'en charger pendant que ton père et moi en profiteront pour partir en France en amoureux ». C'était complètement débile, s'était dit Draco. Si ses parents voulaient partir en vacances tous les deux, ils n'avaient pas besoin d'inventer une histoire absurde d'isolation magique. Il en était arrivé à la conclusion que ses propres parents avaient eu peur qu'il leur vole des choses pour leur renvoyer en plusieurs morceaux accompagnés de lettres de menaces ou qu'il soude leurs chaussures au sol de leur chambre. Ce qu'il aurait sans doute fait du reste, mais c'était quand même une trahison.
Draco était vide, malheureux, désœuvré. Ses parents l'avaient abandonné, ses amis l'avaient abandonné, ses serviteurs l'avaient abandonné (Crabbe et Goyle étaient rentré chez eux également). Draco n'avait plus personne à qui faire de caprice, plus personne à qui faire de chantage, et plus personne à qui donner d'ordres… Il s'ennuyait déjà.
En remontant vers le château il repensa au conseil de Blaise-le-sale-traître : envoyer un hibou au Père Noël pour lui demander le cœur de Potter. Il se l'imaginait parfaitement. Un beau cœur rouge vif sanguinolent enveloppé dans un papier coloré qui faisait un « shprouiff » spongieux quand on appuyait dessus. Voilà une perspective qui pouvait lui remonter le moral et lui donner l'illusion que ses vacances n'étaient pas gâchées…
*.*.*.*.*
Harry était nonchalamment adossé à un pan de mur lorsqu'il vit Malfoy entrer dans le grand hall de Poudlard, et un sourire étira ses lèvres, aussi malicieux que la lueur qui traversait ses yeux. Le blond avait les épaules toutes courbées, sa figure impassible avait à présent quelque chose de revêche et de dépité à la fois. Ça faisait presque peine à voir.
Le Serpentard avait l'air de considérer ces deux semaines de vacances comme une torture, mais Harry pensait qu'il avait tort de le prendre ainsi. Lui, il trouvait ça fantastique ! Plus de Ron et d'Hermione se fouillant indécemment la bouche sous ses yeux – pour d'obscures raisons, ces deux-là s'entêtaient à faire augmenter la tension entre eux sans jamais franchir le cap. Ça devenait vraiment insupportable et Harry espérait secrètement que ce serait fait quand ils rentreraient du Terrier –, plus de Ginny le harcelant pour qu'ils se remettent ensemble, plus de morveux braillards de première année courant dans la salle commune comme des demeurés pendant qu'il essayait de se concentrer sur un devoir, plus de cours et d'horaire à respecter… Juste la liberté accompagnée d'une solitude salvatrice.
Non vraiment, du point de vue d'Harry, ces vacances de noël s'annonçaient merveilleuses. Seule ombre au tableau : il neigeait. Et vraiment beaucoup. Harry détestait la neige. Il la regardait souvent tomber par la claire-voie de la Grande Salle et grimaçait parce que les nombreux passages des étudiants l'avaient rendue boueuse et dégoutante. Il y marchait toujours comme sur des œufs, ayant peur d'une mauvaise chute, et ce bien qu'on l'eût avisé une bonne centaine de fois des sorts antidérapants qui protégeaient tout le domaine.
Mais Harry ne laisserait pas toute cette vilaine neige lui gâter sa cure de repos. Il n'aurait qu'à sortir le moins possible, se réconforter devant l'âtre brûlant d'une pièce où il aurait tiré tous les rideaux il se blottirait sous un châle et lirait un des ouvrages reliés qui remplissaient la bibliothèque.
Soupirant d'allégresse, Harry affecta de suivre le Serpentard ronchon avant qu'il ne l'ait perdu de vue. Celui-ci tournait à l'angle d'un couloir, se dirigeant visiblement vers les cachots. Il se rapprocha tranquillement de Malfoy, n'ayant même plus conscience du fait qu'il lorgnait son joli postérieur rebondi tant il s'était surpris à le faire quand il se trouvait derrière le blond. Le Gryffondor trouvait à ce dandinement, à peine perceptible sous l'ample tailleur, quelque chose de tout à fait attrayant.
Ce fut donc en arborant un air largement appréciatif et le regard vissé aux fesses de son ennemi qu'Harry se fit surprendre en flagrant délie de matage. Malfoy tourna la tête quand il comprit qu'il était suivi, trouvant le Survivant à quelques mètres de lui, les yeux rivés trop bas sur sa personne pour qu'il se contente d'observer son dos.
– Potter ! Qu'est ce que tu crois être entrain de faire là ? s'exclama-t-il en s'arrêtant pour faire face au Gryffondor.
Harry s'arrêta également, affligé qu'on ait troqué la douce vision qu'il contemplait pour ce regard assassin.
– Oh rien de particulier. Je me balade, j'erre dans les couloirs, ce genre de truc, répondit-il en souriant.
Draco haussa les sourcils, un peu perplexe. Si on lui avait dit que cette rangée de dents blanches lui serait adressée un jour, il n'y aurait jamais cru.
– Tu erres en matant les fesses des passants, rectifia-t-il en retrouvant son assurance. Et pas n'importe lequel en plus. Je me demande bien ce que dirait ta rouquine si elle savait ça.
– Nous ne sommes plus ensemble, répondit Harry, haussant les épaules et fourrant les mains dans ses poches de pantalon.
Cet enfoiré ne cherchait même pas à nier ! pensa Draco, pas surpris d'entendre ce qu'il savait déjà.
– Pourquoi n'irais-tu pas errer dans un autre couloir, te trouver d'autres victimes ? dit-il d'un ton froid. De toute façon il n'y a que les cachots comme issue possible, autant dire un cul de sac pour les gens comme toi.
– Détrompe-toi, répliqua le Gryffondor. Ta salle commune est charmante, j'ai toujours eu envie d'y retourner.
– Tu n'es jamais entrer chez les Serpentard, affirma Draco en ricanant comme à une mauvaise blague.
– Bien sûr que si !
– Ah oui, et quand exactement ?
Harry s'approcha légèrement de Malfoy et fit mine de vérifier que personne ne passait dans le corridor.
– En deuxième année, dit-il sur le ton de la confidence, puis il pouffa. Tu ne te rappelles pas ? Tu avais très justement remarqué que Goyle portait des lunettes ce soir-là. J'ai vraiment eu peur que tu nous démasques ! Mais heureusement, la fée sagacité n'a pas dû trouver le temps de se pencher sur ton berceau, et tu nous as raconté tout ce qu'on voulait savoir, à moi et à Ron.
Malfoy ne prit même pas la peine de paraître surpris, et pourtant Merlin le savait, il l'était. Tout bonnement ahuri. Mais il ne voulait pas faire plaisir au débile en montrant ne fut-ce qu'une once d'étonnement.
– Astucieux, concéda-t-il finalement, une idée de la Sang-de-Bourbe à ne pas douter. En tout cas j'espère que tu as bien profité de la décoration, parce que tu n'es pas près d'y remettre les pieds. J'y veillerai personnellement, ajouta-t-il en répondant au sourire ironique que lui adressait Potter.
– Très persuasif ! Je ne m'y risquerai plus maintenant c'est sûr, dit Harry faussement effrayé. Mais que dirais-tu de visiter la tour de Gryffondor un de ses quatre, en compensation du préjudice ?
Malfoy ricana de nouveau.
– Qu'est ce qui te fait croire que j'ai envie de visiter ta maudite tour ?
– Je ne sais pas, une envie de tuer le temps peut-être ? Ces deux semaines vont être longues. Et puis je ne peux pas croire que tu ne sois pas curieux de savoir comment c'est chez nous.
Draco haussa un sourcil. Il s'était effectivement posé la question quelques fois, quand, à tout hasard, il avait été amené à passer devant la tour des Gryffondor. Mais l'idée que Potter lui serve de guide se révélait très dissuasive, d'autant qu'avec les regards qu'il coulait sur lui ces derniers temps, pas de doute qu'il trouverait le moyen de l'emmener jusqu'aux dortoirs pour essayer de lui faire Dieu savait quoi.
– Pourtant c'est le cas, je me contrefous de savoir quelles immondes tentures pendent aux murs ou avec quel mauvais goût vous choisissez votre mobilier. De plus, j'ai un tas de chose à faire pour ma part, je n'ai donc aucun besoin de tuer le temps.
– Oh vraiment ? s'enquit Harry avec malice. Un tas de choses à faire ? Je me demande bien ce que c'est, encore un de tes plans foireux qui finira en pugilat ?
Draco sourit de toutes ses dents, pas déstabilisé le moins du monde que Potter fasse allusion à ses vieux échecs.
– Rien qui te regarde en fait, dit-il, mais puisque tu veux savoir, je m'apprêtais tout juste à faire ma liste au Père Noël… Adieu Potter !
Et sans laisser le temps au Gryffondor de répondre, il le planta dans le couloir, amusé alors qu'il repensait au cœur dégoulinant de sang du balafré enfermé dans un bocal qu'il poserait sur sa commode en guise de bibelot.
*.*.*.*.*
Rhaaaa ! Il avait osé ! Le chien ! La pourriture ! Le petit enfoiré de sale traître de Gryffondor ! Draco qui s'était défait de son sourire confiant pour plaquer un rictus furieux sur son visage dès qu'il n'avait plus été en vue de Potter entra en trombe dans la grande salle de sa maison.
Comment Potter avait-il pu lui faire une chose pareille ? A lui ? Son ennemi de toujours ? La traîtrise de Pansy et Blaise qui l'avaient abandonné passait encore – après tout, tout le monde savait que se faire des amis ne servait qu'à avoir quelqu'un à trahir – mais Potter ! Comment avait-il osé participer à l'effondrement de ses vérités immuables ?
C'était pas compliqué pourtant ce qu'il lui demandait ! Ils étaient ennemis, ils s'insultaient dans les couloirs, ils essayaient de s'entretuer au moins une fois par an et le reste du temps, ils vivaient leur vie chacun de leur côté. Qu'est-ce qui était trop complexe là-dedans pour que Potter n'y arrive pas ?
Il avait maté ses fesses.
Il avait maté ses fesses pour de vrai ! Maintenant ça ne faisait plus aucun doute. Draco se laissa tomber sur son fauteuil préféré de la grande salle des Serpentards après avoir chassé d'un regard assassin un groupe de deuxièmes années qui s'était enfui comme devant Lord Voldemort lui-même.
Ça avait commencé quelques semaines plus tôt. Un jour d'automne, Blaise était assis sur un banc à côté de Pansy, et Draco qui venait de les rejoindre était debout devant eux, un pied posé sur le banc entre ses deux amis, son sac appuyé sur son genoux, il cherchait quelque chose dans ses affaires. Soudain Blaise s'était exclamé en regardant quelqu'un derrière Draco « Draco, je crois que Potter te mate. » L'héritier Malfoy avait demandé si Potter était en train de lui jeter un sort, prêt à en découdre. Et Pansy était intervenue en remarquant innocemment « Non, en fait je crois que c'est ton cul qu'il mate. »
Depuis lors, ses deux amis avaient constamment surveillé Potter. Echafaudant des milliers de théories farfelues qui expliqueraient que Potter l'observe à longueur de journées. Un jour Pansy lui avait dit « Peut être tout simplement qu'il te trouve bien. ». Draco s'était énervé, il détestait quand ses amis parlaient de ça. « Evidemment qu'il me trouve bien ! Je suis le mec le plus beau de toute l'école et je suis un sang-pur ! » avait-il répondu en toute modestie… Puis il avait ajouté « Mais il devrait faire abstraction ! Il le faisait bien avant ! ». Blaise était alors intervenu pour dire « Oui, c'est vrai ça, même Potter n'a plus la décence de te haïr loyalement. Tout fout le camp. » et il avait échangé un regard amusé avec Pansy.
Ses amis s'étaient donc fixés sur l'hypothèse totalement absurde qu'Harry en pinçait pour Draco, enfin au moins pour le corps de Draco, et ils avaient redoublé d'attention dans leurs observations du Gryffondor. Ils avaient créé un « Tableau de Matage » dans lequel ils mettaient des croix à chaque fois qu'Harry regardait Draco avec insistance, matait son cul dans les escaliers, ou le fixait pendant un cours.
Et Draco lui, avait redoublé d'efforts pour faire cesser les bêtises de ses amis. Il avait insulté Potter plus souvent et avec plus de hargne. Mais ce crétin était nettement moins agressif, et la véhémence de Draco n'avait eu qu'un seul effet : rajouter au « Tableau de Matage » la colonne « Attitude pacifiste ». Et Draco de déprimer dans son coin en priant pour que la situation redevienne normale.
Et il avait fait de son mieux pour se persuader que cette soi-disant lubie de Potter était une extrapolation de Blaise et Pansy. Potter devait en fait l'observer pour chercher une faille dans son comportement, ou pour le surveiller, ou pour… pour toutes les raisons saines qui font que deux ennemis jurés s'observent.
Jusqu'à aujourd'hui.
Draco avait fait remarquer à Harry qu'il matait son cul et ce sale traitre de Gryffondor n'avait pas démenti ! Il lui avait parlé de sa rupture avec son ex comme si ça pouvait intéresser Draco de savoir qu'il était célibataire…
Draco poussa un profond soupir résigné et sortit une plume et un parchemin vierge de son sac, il avait un devoir de potions à faire. Il regarda par la fenêtre qui donnait sur les tréfonds verdâtres et troubles du lac.
Il n'arrivait pas à se concentrer. Potter lui avait avoué qu'il était déjà venu ici. Pour ça au moins il avait marqué un point ! Ça c'était un vrai comportement d'honnête ennemi : perfide et calculateur. Pourquoi est-ce qu'ils ne pouvaient pas revenir à cette période où Potter fabriquait du Polynectar pour s'infiltrer chez les Serpentards et où Draco trichait pendant les duels de sorciers et lui envoyait des serpents vivants à la figure ?
Draco soupira.
Il gribouilla quelques mots incohérents concernant les ingrédients de la potion dont il était question dans le devoir. Puis il caressa sa joue avec la barbe de la plume en relevant la tête vers la fenêtre.
Potter l'avait invité à venir visiter la tour des Gryffondor. Et avec un sous-entendu parfaitement épouvantable ! Le Gryffondor qu'il avait connu timide et colérique était devenu franchement aguicheur, et séduisant, il maniait maintenant la ruse, le charme et le sarcasme comme un vrai… Serpentard.
Draco gémit en barrant furieusement la liste d'ingrédients comme si les racines de mandragores l'avaient personnellement offensé. Plusieurs personnes le dévisagèrent, et détournèrent la tête brusquement lorsqu'il leur jeta un regard noir.
« Cher Père Noël, » écrivit soudain Draco pour se détendre, en se souvenant de ce qu'il avait dit à Potter en partant « cette année comme j'ai été très sage, je voudrais que tu me livres Potter ficelé comme un dindon afin que je puisse le torturer et lui arracher personnellement le cœur pour m'avoir tant déçu. »
Est-ce que c'était vraiment ça le nœud du problème ? Potter l'avait déçu ? Parce qu'il semblait attiré par lui, il n'était plus digne d'être son ennemi ? Draco était le pire menteur de la Terre, mais il était honnête avec lui-même. Ce n'était pas pour cette raison qu'il était furieux. En réalité, il aurait été très satisfait que n'importe quel autre ennemi passe son temps à mater son cul. Draco aimait dominer en toute chose. Et être l'obsession de quelqu'un, c'était assurément le dominer. Mais Potter n'était pas un ennemi banal. Il était l'ennemi le plus charismatique auquel on pouvait rêver. Et Draco avait très peur d'en rêver justement. Si Harry lui proposait une poignée de main amicale avec ce sourire désarmant qu'il s'était façonné, Draco n'était pas sûr de pouvoir la refuser avec le même mépris qu'Harry, quand il avait refusé la sienne en première année.
Pour être tout à fait honnête, si Potter le prenait en chasse de cette façon, en le suivant dans les couloirs en lui faisant des propositions si peu subtiles, Draco ne mettrait pas longtemps à céder.
Il grogna à nouveau de frustration et cette fois personne n'osa se tourner vers lui.
Finalement, il se leva, agacé, fit une boule bien compacte de son parchemin et la jeta rageusement dans la grande flamme verte du feu de cheminée.
Il y avait un magnifique manteau de neige dehors et Draco fut d'avis qu'un tour en balais lui ferait le plus grand bien.
*.*.*.*.*
La ficelle qui maintenait ses poignets serrés l'un contre l'autre écorchait sa peau fine et lui envoyait des décharges douloureuses le long du dos. Il gémissait de plaisir cependant. Il était nu, à quatre pattes, appuyé sur les genoux et sur les coudes. Et cette ficelle, si fine qu'elle semblait faite pour déchirer la peau, ligotait chaque partie de son corps : son torse, ses jambes, serrées l'une contre l'autre, même sa queue qui, trop à l'étroit pulsait atrocement.
– J'aime vraiment ton cul, disait Potter derrière lui.
Et Draco fut parcourut d'un spasme en sentant les mains du Gryffondor se poser sur ses hanches.
– Tu vois, en fin de compte, c'est toi qui m'a été livré ligoté, continua son bourreau en écartant brutalement les fesses de Draco qui gémit sous le mauvais traitement et parce que son sexe qui avait encore gonflé le faisait vraiment souffrir.
Il ferma les yeux, essayant de ne pas penser au spectacle qu'il devait offrir à Potter, nu et ligoté, sa queue enflant à vue d'œil étranglée par les fils, son cul écartelé, et son petit trou rose qui pulsait d'anticipation. Peine perdue, il y pensait. Il y pensait même carrément et ça le faisait bander tellement fort qu'il y avait des larmes aux coins de ses yeux.
– Tu peux continuer de m'ignorer Malfoy, mais toi et moi, on sait que ton cul est fait pour ça.
Et soudain, une langue chaude et humide se glissa dans le trou de Draco qui poussa un cri perçant parce qu'un premier jet de sperme s'échappait de sa queue, qui se gonfla au maximum contre la ficelle blanche, lui infligeant la plus merveilleuse des douleurs et le plus insupportable des plaisirs.
Il se réveilla en sursaut. Une main plaquée contre sa bouche. Il était certain d'avoir gémit dans son sommeil. Heureusement, se souvint-il, la chambre était vide. Le corps de Draco était tremblant et son souffle erratique. Il se débarrassa rageusement de ses couvertures et se précipita dans la salle de bain.
Il s'aspergea copieusement d'eau glacée avant de s'observer dans le miroir. Ses pupilles dilatées, ses joues rouges et ses lèvres gonflées par l'afflux sanguin. Tout son corps était moite et transpirant et son sexe était dur comme un morceau de pierre. Il lui sembla que s'il s'effleurait à peine il jouirait immédiatement. Et pour cette raison, afin de ménager son égo, il ne le fit surtout pas.
Il se laissa glisser contre le carrelage frais du mur et soupira, la tête renversée pour respirer mieux.
« Toi et moi, on sait que ton cul est fait pour ça »
Draco secoua la tête. Il n'en revenait pas que son propre cerveau ait pu lui montrer une image pareille. Qu'il ait pu lui dire une chose pareille. C'était inconcevable.
Pourtant il sentait encore la pression de la ficelle sur son corps, celle des doigts qui écartait douloureusement ses fesses et l'intrusion de la langue brûlante dans son trou.
Le Serpentard se passa rapidement une main dans les cheveux pour chasser les vestiges du rêve.
– Je suis foutu, se dit-il à voix basse.
Il avait redouté que ce moment-là arrive. Depuis le jour où Blaise avait dit « Draco, je crois que Potter te mate » il avait été terrifié à l'idée que cette obsession puisse le contaminer parce qu'il savait qu'il ne lui faudrait pas grand-chose pour en avoir envie. Les pires perversions étaient toujours les meilleures. C'était ce dont il était convaincu.
Mais celle-là franchissait sa ligne de conduite.
Draco se releva, serra les dents parce que son érection lui faisait toujours mal, et sortit de la salle de bain en trombe. Il arracha ses vêtements trempés de sueur, observa ses muscles crispés un instant, soulagé de constater que son désir se transformait en colère. Il enfila une paire de chaussures et une simple robe de sorcier sur un caleçon, passa une cape légère sur ses épaules, attrapa une plume, un encrier et un parchemin vierge et sortit de la chambre. Il traversa la salle commune des Serpentards qui à cette heure était déserte, sortit des cachots et traversa tout le château jusqu'à la volière.
Il faisait un froid terrible dehors et chaque pierre, chaque souffle du vent, chaque flocon de neige agglutiné sur le sol, sur les créneaux et sur les toits du château, semblaient s'évertuer à diffuser son propre volume d'air glacé. Mais Draco s'en félicita car grâce à cela, son érection avait considérablement désenflée, et il préférait de loin la morsure de l'hiver, à la douleur honteuse de sa queue qui bandait pour Potter.
Il entra dans la volière, lança un « lumos », déroula le parchemin et réfléchit à ce qu'il allait pouvoir dire en trempant sa plume dans l'encre.
Puis d'une écriture élégante et penchée, il écrivit : « Tout bien réfléchi, j'ai changé d'avis. Ton comportement – t'introduire chez les Serpentard pour me soutirer des informations – est un affront qui entache mon honneur et pour lequel j'exige réparation. Je te provoque donc en duel, demain soir, à minuit, en salle-sur-demande. Je gage que tu n'auras pas la couardise de te défiler. A demain donc. Draco Malfoy. »
Il relut plusieurs fois le message et se sentit satisfait. Il lui fallait une bonne bagarre, brutale, stimulante. Quelque chose qui leur rappelle à tous les deux, combien ils se haïssaient. Puis il réveilla un hibou qui hulula furieusement de mécontentement, lui attacha le parchemin à la patte et l'envoya transmettre son message à Potter.
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A suivre…
Note des auteurs : Samega et moi-même espérons sincèrement que ce début vous a plu et qu'il a été aussi agréable à lire pour vous qu'amusant à écrire pour nous deux. N'hésitez pas à nous laisser un commentaire pour nous dire ce que vous en avez pensé, nous y répondrons avec plaisir ! A dans deux semaines pour le chapitre 2 !
