Pairing : HP/DM
Disclaimer : Tous les persos de cette fic appartiennent à la vénérée J.K. Rowling, et certainement pas à moi… Et je ne vais certainement pas me faire des sous avec cette fic !
Rating : M. Relations homosexuelles assez explicites dès le 2ème chapitre, donc si ça vous choque, veuillez passer votre chemin !
Note avant lecture : Je tiens à préciser que j'ai commencé cette fic il y a assez longtemps, avant d'avoir lu le tome 7. Donc cette histoire ne tient absolument pas compte des événements qui s'y passent. Le premier chapitre est également assez différent du reste (qui a été écrit bien plus tard). Les persos y sont plus vulgaires dans leur langage par exemple. J'espère que ça ne vous embêtera pas trop…
Malgré les regards
Chapitre 1 – Dos à Dos
L'aube se levait sur Poudlard et réveillait lentement ses étudiants. Harry Potter s'enfouit pour la énième fois la tête sous son oreiller, avec l'espoir d'arrêter ainsi la sonnerie de son réveil. Il dut bien se rendre à l'évidence : les minutes passaient, et il serait en retard pour son premier cours de la journée, évidemment cours de potions, avec son ô-combien charmant et sympathique Professeur Rogue. Je hais les lundis, pensa-t-il avec résignation, avant de se contraindre sous l'effet d'un effort acharné à se sortir du lit. Dans le lit en face du sien, Ronald Weasley n'en menait pas large non plus, et ronflait encore allègrement. Harry, pris de pitié, dut se résoudre à le tirer de son sommeil peuplé de rêves mielleux (où Hermione avait certainement une place prépondérante).
Lorsque Harry le secoua, Ron grogna en s'emmitouflant plus largement encore sous sa couette. Harry abandonna sa courageuse mais téméraire entreprise en soupirant un « tant pis » défaitiste, puis se hâta dans la salle de bains, se lava sommairement, s'habilla aussi vite qu'il le put, et dévala en trombe les marches du dortoir avant de se diriger vers la salle Commune engouffrer le plus rapidement possible un petit-déjeuner.
Bien qu'il fût encore dans un état de veille prolongée, Harry perçut tout de suite qu'il se passait quelque chose d'anormal. Une désagréable sensation d'hostilité planait dans la salle, dû à l'inhabituel silence qui régnait, renforçant encore le malaise que ressentait Harry. Les Gryffondor, Pouffsoufle et Serdaigle chuchotaient entre eux en jetant des œillades en direction de la table des Serpentards, où un étonnant manège sauta aux yeux du Survivant. Les Serpentards mangeaient dans un silence religieux, contrairement au vacarme quotidien qu'ils infligeaient aux autres élèves, sans regard mauvais vers les autres tables, sans blague vaseuse, un silence de mort, à vrai dire. Mais le plus étonnant n'était pas encore arrivé. Lorsque Harry s'assit aux côtés d'Hermione, l'ancien Prince autoproclamé des Serpentards, Drago Malefoy, arriva, le pas mal assuré, la mine défaite, comme s'il n'avait pas dormi de la semaine. Il sembla hésiter, puis s'assit à une place restée libre à côté de Pansy Parkinson –sa place habituelle. Et il se produisit quelque chose d'inconcevable. Tous les Serpentards, -oui, tous- se levèrent d'un seul mouvement et quittèrent la salle sans jeter le moindre regard à Malefoy. Celui-ci pâlit autant que son visage déjà blanc comme un linge pouvait l'autoriser, et au bout de quelques secondes, il se leva et quitta à son tour la salle, sans n'avoir rien touché du petit déjeuner. Harry, bien qu'il fût placé à l'autre bout de la pièce, aurait pu jurer le voir trembler. Il se tourna vers Hermione, qui paraissait aussi estomaquée que lui.
- Qu'est-ce qui se passe ? J'ai bien vu ce que je viens de voir, hein ? demanda-t-il, incrédule, à sa meilleure amie.
- Je ne sais pas, mais ça m'étonnerait fort qu'on ait tous eu une hallucination collective… lui répondit la jeune fille. Drago vient bel et bien de se faire lyncher par tous les Serpentards !
Harry considéra ce que venait de dire Hermione en croquant dans une pomme -ce n'était pas les malheurs de son meilleur ennemi qui allait lui couper l'appétit.
Tant pis pour lui.
Seamus, qui écoutait la conversation en face d'Hermione prit la parole.
- Vous n'êtes pas au courant ?
- De quoi on devrait être au courant ? demanda Ron qui venait d'arriver.
Seamus fit une pause en buvant un verre de jus d'orange, ravi d'avoir un auditoire suspendu à ses lèvres.
- Eh bien… Ce n'est qu'une rumeur, mais… il paraît que Pansy a surpris la fouine en galante compagnie.
Ron haussa les épaules.
- En même temps, c'est compréhensible qu'il ait eu envie d'aller voir ailleurs, quand on regarde la gueule de Pansy…
- Ron ! s'exclama Hermione, indignée. Ce n'est pas parce qu'on la déteste que ça t'autorise à parler comme un vrai goujat !
- C'est bon, je plaisantais, se défendit Ron, satisfait de son petit effet.
Seamus tapota la table, irrité que l'attention qu'on lui portait se dissipe.
- Mais ce n'est pas tout, dit-il, ménageant son suspense.
- Quoi ? Pansy l'a surpris en pleine action avec une fille infiniment plus jolie qu'elle ? demanda Harry.
- Ce qui n'est pas très difficile, ajouta Ron, railleur.
- Ce n'était pas une fille, dit Seamus.
Ron faillit s'étouffer avec un morceau de bacon qu'il s'était servi entre-temps.
- Quoi ? Répète un peu ?
- Pansy a surpris Malefoy en train de se faire un mec, dit Seamus, triomphant.
- Wow. Alors ça, c'est inattendu, s'exclama Hermione, éberluée.
- J'y crois pas ! Lança Ron. Malefoy, gay !
- Vous comprenez, maintenant, pourquoi il s'est retrouvé tout seul comme un con lorsqu'il est arrivé dans la salle, conclut Seamus.
- Tu m'étonnes ! Je comprends même pas pourquoi il reste ici, il devrait être mort de honte ! répondit le roux, enthousiaste.
- Je ne vois pas pourquoi, moi, dit Harry calmement.
Tous les regards se tournèrent vers lui. Il crut bon de se justifier :
- Ok, c'est vraiment inattendu qu'il soit bi ou même gay. Mais, enfin, je ne sais pas, ça a beau être Malefoy, ce n'est pas si grave d'être homo… (silence.) Si ?...
Lavande le regardait, outrée, ainsi qu'à peu près toute la tablée, sauf Hermione. Celle-ci crut bon de lui expliquer :
- Ecoute, Harry. Dans le monde moldu, on tolère les homosexuels, du moins officiellement, dans pas mal de pays. Mais dans le monde sorcier, c'est complètement différent… Les sorciers continuent de penser qu'être homo est une sorte de tare. Beaucoup de gens pensent que… Enfin, c'est ridicule, mais les sorciers sont persuadés qu'être homosexuel baisse l'intensité des pouvoirs magiques. C'est pire que d'être un Cracmol… C'est pour ça que les sorciers les méprisent autant.
- C'est n'importe quoi ! réagit Harry dès qu'elle eut fini. C'est aussi débile que de croire que les sorciers nés Moldus sont des sorciers de seconde zone…
- Je suis bien d'accord avec toi, Harry, mais… On est très peu à le penser, soupira Hermione.
- Faut vraiment être taré pour être pédé, conclut Seamus, dégoûté. Déjà qu'à part les Serpentards –et encore, même eux l'évitaient -, personne n'aimait Malefoy, maintenant il va vraiment être tout seul. Bien fait pour lui !
C'était l'avis général, et le petit-déjeuner se finit dans une dépréciation collective du Serpentard. Harry était dégoûté. Lui qui avait toujours idéalisé le monde magique, le trouvant, à bien des égards, plus humain et plus juste que le monde moldu, voyait dans cette agitation matinale une manifestation de la haine qui semblait universelle à tout Homme. Et lui rappela de bien mauvais souvenirs. Des bribes confus du passé ressurgirent, son enfance, les mauvais traitements qu'il avait subis, la haine des « Sangs de bourbe » et sa lutte contre Voldemort, tout ceci formait une bouillie indigeste dans sa tête qui lui donna envie de vomir sur le champ. Il éprouva une colère sourde envers ceux qu'il considérait comme ses amis et qui parlaient comme des bêtes, laissant leurs instincts primaires de haine et de mépris les envahir pour une banale histoire de coucherie impromptue. Bien que cette histoire concernait Malefoy, il ne pouvait s'empêcher de se sentir révolté. Bon nombre de fois avait-il souhaité que celui-ci meure dans d'atroces souffrances et dans une solitude absolue, mais force était-il de constater que ces pensées étaient celles d'un gamin immature. Ne lui avait-il pas sauvé la vie durant la guerre contre Voldemort ? Cela prouvait bien qu'il était incapable de lui vouloir foncièrement du mal. Et dans un cas de force majeure, il était capable de ressentir de la compassion pour son ennemi de toujours. Et c'était là, indubitablement, un cas de force majeure.
Il arriva bien évidemment en retard au cours de potion avec Ron (comment Hermione avait fait, elle, pour arriver à l'heure, alors qu'ils avaient quitté la Grande Salle en même temps ?) et ils s'assirent tous deux au fond de la salle en face d'un vieux chaudron rouillé. Le cours était partagé avec les Serpentards, mais Malefoy était aux abonnés absents. Au vu du résultat catastrophique qu'avait provoqué sa présence au petit-déjeuner, il n'avait certainement pas cru bon de réitérer l'expérience en cours. « Il faudra bien qu'il y retourne un jour », pensa gravement Harry. Mais Rogue interrompit ses pensées d'un glaçant « moins 5 points chacun pour Gryffondor » (tiens, il était clément aujourd'hui), et Harry dut bien se concentrer, ou au moins faire semblant, pour ne pas être victime de remarques supplémentaires de la part du Maître des Potions.
Une journée de cours à Poudlard étant ce qu'elle est, il n'eut guère le loisir de laisser vagabonder son esprit vers l'événement du matin. Pourtant, il y fut bien obligé lorsque le trio retourna dans la salle des Gryffondors. Seamus était en grande discussion avec Lavande Brown et d'autres élèves que Harry ne connaissait pas.
- … Mais de toute façon, il n'aura nulle part où aller, sa mère est morte et son père est en prison, disait Seamus.
- Qu'est-ce qu'il se passe, encore ? demanda Hermione en soupirant. Toujours Malefoy, je présume ?
- Toujours lui. Il est allé voir Rogue juste avant le début du cours de potion de ce matin, pour lui dire qu'il arrêtait Poudlard et qu'il rentrerait chez lui aussitôt que possible, expliqua Seamus, l'air surexcité.
- Qui t'a dit ça ? demanda Harry en fronçant les sourcils.
- Ernie l'a aperçu et a entendu la conversation. Il l'a dit à tout le monde.
Hermione et Harry s'échangèrent un regard sombre. Cette histoire prenait des proportions inquiétantes.
- Mais enfin, on ne quitte pas Poudlard comme ça, en pleine année, s'insurgea la jeune Première de Classe.
- Fred et Georges l'ont bien fait, eux, objecta Ron.
- Ce n'était pas pareil. C'était tout à fait exceptionnel, et puis…
Ron lui coupa la parole :
- Une fouine en moins à Poudlard, on ne va pas s'en plaindre !
- On n'a pas envie d'un pervers pareil ici, ajouta Lavande.
- Qu'il aille se faire foutre par tous les pédés de la Terre si ça lui chante ! Ricana un quatrième année.
Harry sentit la moutarde lui monter au nez. « Pervers », « pédé », ces mots lui donnaient envie de leur foutre le poing sur la gueule. Il décida qu'il valait mieux pour eux qu'il sorte prendre l'air.
- J'ai oublié un truc, je reviens, grommela-t-il entre ses dents.
Et sans prendre le temps d'attendre leurs réponses, il s'éloigna du groupe à grands pas et quitta la salle. Il entendit vaguement un « Qu'est-ce qui lui prend ? » de la part de Seamus et un « …va pas s'offusquer pour une pédale quand même » du quatrième année. Dans leur propre intérêt, il choisit de faire celui qui n'avait rien entendu.
Il ne savait pas trop où aller, ou plutôt, il était décidé à agir, mais il ne savait pas par où ou par quoi commencer. Il avait d'abord pensé voir Rogue pour savoir ce qu'il s'était réellement passé, mais il avait vite effacé cette idée stupide de sa tête : Rogue ne dirait mot à aucun élève, et encore moins à Harry. « Si seulement Dumbledore était encore de ce monde, il aurait eu vite fait d'apaiser les esprits… » pensa-t-il en soupirant intérieurement. Ce n'était pas que le sort de Malefoy le préoccupait tant, mais il était devenu bien malgré lui une victime de la bêtise humaine, et Harry ne pouvait s'empêcher de prendre cette affaire à cœur. Il avait tant de fois était la cible de quolibets et d'insultes, comme cela avait été le cas lors de sa deuxième ou cinquième année, qu'il prenait chaque injustice comme attaque personnelle. Au fond, songea-t-il, je suis juste un égocentrique qui espère encore et encore changer le monde. Comme si vaincre Voldemort n'était pas déjà suffisant….
Ne sachant pas trop que faire ni vers quel saint se vouer, il parvint à une conclusion qui finalement, s'avérait évidente. Il devait aller voir Malefoy. Mais où pouvait-il bien être, en admettant qu'il était encore à Poudlard ? Il n'était certainement pas dans l'enceinte des Serpentards, s'il tenait un temps soit peu à son intégrité physique. Puis Harry se traita mentalement d'idiot. La carte des Maraudeurs lui indiquerait la réponse instantanément. Mais ladite carte reposait bien sagement dans sa malle, et il n'avait aucune envie de repasser devant Seamus et sa bande. « Tant pis. On va la jouer à l'instinct. »
Il déambula de long en large dans les couloirs, réfléchissant à un endroit où une fouine en alerte aurait pu se cacher. Mais que savait-il de son ennemi juré ? Il n'était pas censé savoir les lieux qu'il appréciait. Il eut le net besoin de sortir, respirer un bon bol d'air frais, sortir de ces couloirs sinueux et labyrinthiques, s'éloigner de la masse adolescente qui croupissait joyeusement dans son ignorance. Aussi, il rejoignit rapidement le parc qui entourait le lac, peu fréquenté à cette heure où le soleil déclinait. Alors qu'il savourait cette solitude enfin acquise, il eut la surprise d'apercevoir, au loin, une silhouette connue. Malefoy. Celui-ci s'était un peu éloigné du sentier principal, et se tenait assis contre un arbre, à l'abri des regards. De là où il était, Harry ne pouvait discerner ce qu'il faisait. Il s'approcha. Il remarqua alors la valise posée à côté de lui. Manifestement, son départ était imminent.
Lorsqu'il fut assez proche pour être entendu, Harry l'interpella :
- Hé, Malefoy.
Celui-ci leva la tête précipitamment, comme s'il venait d'être pris la main dans le sac en train de fumer quelque chose d'illicite par un agent du gouvernement moldu. Il mit rapidement quelque chose dans sa poche, un morceau de papier, peut-être.
- Qu'est-ce que tu me veux, Potter ? T'es vraiment la dernière personne que j'ai envie de voir aujourd'hui, dit-il hargneusement.
- Pourtant, il semblerait que je sois bien le seul à vouloir t'approcher, remarqua Harry.
Malefoy cracha par terre.
- Allez, c'est ça, comme si je ne m'en étais pas assez pris sur la tête, aujourd'hui ! J'avais oublié que le Grand Potter n'était pas encore venu me régler son compte à son tour ! Alors, vas-y, défoule-toi, là que tu en as l'occasion, n'hésite pas, cogne bien, depuis le temps que tu en rêves, Crabbe et Goyle ne sont pas là pour t'en dissuader… T'as un motif supplémentaire pour me haïr, et tout le monde te félicitera si tu me cognes. Toi qui adores être encensé par tout le monde, le Grand Potter, Celui-qui-a-vaincu-celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, le chienchien de cet idiot de Dumbledore, celui qui a mis mon salaud de père en prison, allez, le Survivant adoré, fais toi aimer un peu plus par ton public, vas-y, casse du pédé !
C'en était trop.
- LA FERME !
Le cri s'accompagna d'un coup de poing monumental, coup que Malefoy ne chercha même pas à éviter. Quelqu'un d'extérieur à la scène aurait même pu croire qu'il s'était volontairement jeté sur le poing crispé de son ennemi. Harry regarda Malefoy tomber par terre suite à la violence du choc, et cela le calma un peu. D'une rage mal contenue, il prit la parole.
- Premièrement, tu mélanges tout. Je ne vois aucun rapport entre le fait d'avoir vaincu Voldemort et « casser du pédé ». Deuxièmement, je ne suis pas adoré par tout le monde, et même si c'était le cas, je m'en fiche pas mal, et je te la donne volontiers, ma prétendue popularité de mes fesses. Troisièmement, je ne suis pas venu ici pour « casser du pédé ». Et enfin, quatrièmement, si tu insultes encore une fois la mémoire de Dumbledore, je te pète la gueule, pédé ou pas.
Malefoy resta silencieux. L'endroit où Harry l'avait frappé rougissait lentement sur sa joue. Harry reprit son souffle, lui-même encore un peu hagard de la violence de son geste et de ses mots. Un silence pesant s'installa. Malefoy restait les bras ballants, échoué par terre. Puis Harry, calmé, prit enfin la parole :
- Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant ?
- Rien. Je me casse d'ici. Point barre, répondit Malefoy d'une voix neutre.
- Rien ? Tu vas te contenter de fuir, comme tu l'as toujours fait ? C'est navrant.
Malefoy s'étendit plus confortablement contre le tronc d'arbre.
- Je t'emmerde, Potter ! Qu'est-ce que tu voudrais que je fasse, hein ? Je n'ai vaincu aucun Seigneur des Ténèbres, moi. Je suis la cible parfaite. J'ai une famille de Mangemorts. J'ai été, moi-même, un Mangemort en devenir qui a fui lâchement en plein milieu du combat en attendant que la tempête se calme. Je n'avais pas le choix. Rejeté par le mauvais camp, méprisé par le bon. Tu as fait le sale boulot, et tout le monde applaudit. Tandis que moi… Moi, je ne suis qu'une sale pédale qui a passé son temps à se cacher de tout le monde, des autres, de leurs putains de regards, de la guerre, de l'engagement, jusqu'à se qu'éclate au grand jour la supercherie de ma vie.
Sa voix s'éteignit dans un souffle. Harry sentit une colère sourde fondre dans ses entrailles.
- Tu crois que c'est comme ça que tu vas t'attirer la sympathie, en te complaisant dans ton prétendu statut de victime ? Tu n'assumeras donc jamais rien ? C'est pas moi, c'est les autres, c'est ça ? Pas besoin de se remettre en question, pas besoin de changer, pas besoin de se poser des questions douloureuses… Le monde entier est contre toi, toi, tu n'as rien fait, tu n'es qu'une victime des événements ! Tu me dégoûtes, tu me donnes envie de gerber ! En réalité, ton homosexualité, c'est bien pratique pour t'enfermer encore plus dans cette victimisation… Je ne vois même pas pourquoi j'ai voulu t'aider, après tout c'est tes emmerdes.
Malefoy ricana.
- Tu as voulu m'aider ? Parce que tu crois que tu vaux mieux que moi, peut-être ? Toi aussi, tu aimes bien te complaire dans un rôle, celui du vaillant héros redresseur de torts, le noble chevalier combattant le Mal et l'Injustice, tu te dis que comme ça, tu n'as rien à te reprocher… Tu t'en fiches pas mal du monde, Potter ! Tout ce que tu veux, c'est prouver que ta vie a du sens ! Maintenant que tu as désintégré Voldemort, tu dois te sentir bien vide, alors tu te rabats sur la première cause qui se présente à toi. Tu n'as pas envie de m'aider, Potter. Tu veux juste satisfaire ton besoin égoïste de te sentir utile.
C'en était trop. Harry sentit s'éloigner sa conscience, et dès lors toute parole devint inutile. Il se jeta sur Malefoy, le saisit à la nuque, et tandis que celui-ci rétractait les épaules, se préparant au coup, il l'embrassa. C'était un baiser violent, ses lèvres cognèrent celles de Malefoy, excluant toute forme de tendresse. Surpris, il ne le repoussa pourtant pas, et ses bras vinrent furtivement étreindre le Survivant. Celui-ci non plus n'était guère décidé à reculer, et rapidement leur baiser s'approfondit. La rage qui lui triturait le ventre s'était transformée en désir, et Harry, dans un état second, fiévreux, lui laissait libre cours. Leurs langues s'affrontaient dans un ballet périlleux dont aucun ne s'avouait vaincu. Il fallut pourtant bien reprendre son souffle, et Harry se contraignit à arrêter le baiser. La magie du désir sembla se rompre en un instant. Tous deux haletaient. Malefoy fixait intensément Harry, tandis que celui-ci évitait son regard, tête baissée.
- Pourquoi t'as fait ça ? murmura le blond.
- Je ne sais pas, se contenta de répondre Harry, penaud.
- Tu ne sais pas ? , répéta Malefoy, un sourcil levé.
- Oublie ce qu'il vient de se passer, répondit rapidement le Survivant.
Sans lui donner le temps de répondre, il se leva d'un bond, et partit sans se retourner.
A suivre…
Voilà, j'espère que ça vous a plu ! Le chapitre suivant sera plus long, et plus… intéressant je pense xD !
Ah oui, ce sera une fic en 4 chapitres, qui sont déjà écrits et stockés bien au chaud dans les entrailles de mon ordi... Je pensais rajouter un épilogue, mais je ne l'ai pas encore écrit… On verra bien ! See you !
