Le ciel est trop noir.
Alors même que ce matin le soleil irradiait de toute sa splendeur, nous gratifiant d'une chaleur pesante, largement amplifiée par le port de l'amure. Mais à présent l'astre lumineux n'est plus dans mon champ de vision, pourtant n'est-il pas trop tôt pour que la nuit presse ses droits ? Je ne le sais pas vraiment. Je ne parviens pas à me souvenir depuis combien de temps je gis ici, sur ce sol trop rocailleux pour être confortable. Je n'aime pas l'obscurité, non pas parce que j'en ai peur, ou pas vraiment. C'est en raison de ce sentiment d'oppression qui m'étreint lorsque ma vue devient inutile, lorsque le monde ne parvient plus à se dessiner correctement sous mes yeux. Cette cécité temporaire est angoissante, et alors que je ne suis plus une petite fille innocente depuis bien longtemps elle continue à me nouer l'estomac.
Père a toujours tenté de m'expliquer que la vision n'est pas l'unique sens à être essentiel, et que si un jour il m'arrivait d'en être privée, il ne tenait qu'à moi de m'appuyer sur les autres. Je le revois avec son sourire mi amusé mi compatissant, doucement me dire « Beaucoup de choses te sont et te seront invisible Elissa, à toi de les percevoir autrement ». J'ai énormément appris aux côtés de mon père, à tel point que je l'érigeais au même rang que celui du Créateur. Celui qui sait tout, qui connait tout, qui ne craint rien ni personne. Un être immortel, le grand sage qui jamais ne s'éteint s'inscrivant dans le cours du temps, marquant chaque jour un peu plus l'Histoire. Pourtant cet être que je pensais tout-puissant a chuté de son trône, ou plutôt on lui a volé, le mettant plus bas que terre agonisant dans son sang au fond de cette cuisine trop petite. Alors j'ai dû grandir et apprendre que ce genre de divinités n'existe pas. Pourtant, aujourd'hui alors que le ciel est étrangement sombre et que je suis seule, je redeviens la petite fille naïve et bête d'autrefois. Je suis terrifiée, mais je n'ai personne à mes côtés pour me prendre dans ses bras. Alors, oui je peux l'avouer, le noir m'effraie, et il ne me reste que cette envie de croire que le Créateur existe. Qu'il pourra m'aider lorsque cela deviendra plus douloureux, qu'il pourra m'accompagner sur cette ligne droite qui se dessine devant moi. Je suis privée de ma vue, ne laissant que mon esprit à vif pour projeter des images apaisantes sous mes paupières. Créateur existez-vous ? Je pris pour que ce soit le cas, car il fait noir et ce n'est pas normal. Ainsi je ne parviens pas à stopper le flot de larmes qui m'inondent les joues malgré mes yeux clos. Je pleure parce que ça ne devrait pas être comme cela. Je sais maintenant que je devrais voir la lumière du soleil.
Ma peau est trop froide.
Je ne parviens pas à me réchauffer. La chaleur semble quitter mon corps inlassablement pour ne jamais y revenir. Me laissant pour seule lettre d'adieu ce frisson interminable, et ce spasme qui semble être devenu le seul moyen que mon corps a de bouger. Si seulement je pouvais en laisser une, cette dernière lettre fatidique qui annonce la tragique nouvelle. Sans elle y a-t-il réellement une fin pour les proches ? Cela ne forme-t-il pas une fin fermée, ne laissant plus de place au doute ou aux questions ? Certainement. J'aimerais pouvoir apaiser l'âme de ceux à qui je la destine. Ils pourraient trouver la paix, ne me cherchant plus dans le lointain, ne regardant plus à l'horizon en tentant vainement d'y distinguer ma silhouette. Une conclusion qui ne serait pas à la hauteur des légendes, mais une fin tout de même. Pas un final en apothéose, juste un ultime point à une vie parmi d'autres.
Mais à qui l'enverrais-je ? Un peu à tout le monde certainement. A qui ceux sont là, mais aussi à ceux qui sont partis. A ceux à qui je parlais encore hier, et à ceux à qui je n'ai pas adressé un mot depuis longtemps. Il y a aussi ceux qui se sont dévoués corps et âme à ma protection, mais sans oublier ceux qui ont souhaité ma fin. J'enverrais des lettres pleines de regrets et d'excuses à mes amis, puis des lettres de compréhension à mes ennemis. Après tout, les voilà vainqueurs, autant fêter cela avec eux, comme une dernière pirouette avant le tombé de rideaux.
Mais surtout, j'enverrai mes dernières pensées vers celui chez qui mon cœur demeure encore. Je tenterai de lui expliquer à quel point j'ai essayé, mais aussi à quel point je me suis trompée, et ai finalement échoué. Je ferais peut-être aussi un peu d'humour, lui qui désirait tant une lettre, en voilà une à présent. Il ne rira pas. De toute façon les traits d'humour n'ont jamais fait partie de mon comportement habituel, c'était lui le spécialiste. Moi j'étais morne et sans saveur. Comment a-t-il fait pour m'aimer de la sorte ?
Ah … Si seulement j'avais du papier et de l'encre. Si seulement mes doigts n'étaient pas aussi froids. Il me tiendrait tant à cœur de lui écrire, cependant il y aurait trop de mots à graver, trop de blanc à recouvrir. Et le temps continue de passer et je sens mes membres s'engourdir toujours plus. Oh mon Roi, que vas-tu penser de moi ? Te sentiras-tu trahi comme cette nuit-là où je pleurais dans tes bras en t'expliquant la solution finale de Morrigan ? J'ai vu dans tes yeux cette tristesse passer. J'y ai même perçu de la déception. Ne me fais pas dire le contraire, moi-même j'avais honte de mon acte, j'ai tellement de fois rejouer cette conversation dans le secret de mon esprit. Et j'aurais préféré souffrir milles morts plutôt que de revoir cette ombre dans la lueur de tes yeux. Mais je ne pouvais pas laisser le doute morbide planer, je ne pouvais pas accepter le risque sous-jacent de te perdre. Car, peut-être suis-je trop présomptueuse, mais j'étais persuadé que jamais tu ne m'aurais laissé donner le coup final. Tu l'aurais fait, tu m'aurais retenu tout en m'embrassant – un baiser d'adieu si douloureux qu'il m'aurait brûlé les lèvres - avant de porter ce coup à la bête qui nous aurait séparés à jamais. Alors j'ai utilisé tout ce que j'avais pour te convaincre. Et l'irréparable se produisit. L'unique enfant que tu auras reçu ne sera pas de moi. Et si tu savais comme cette décision me coûte encore aujourd'hui, une souffrance indélébile à jamais gravée dans ma chair.
Mais jamais je n'aurais osé t'avouer mon tourment, parce que je savais pertinemment que tu en souffrais bien plus que moi. Alors jamais je ne te confiais les mots obscurs que j'entendais à la Cours, d'aucune façon je ne te confessais le pseudonyme dont les nobles m'avaient affublé. J'endossais ce surnom de Reine Stérile, et je continuais de me tenir droite à tes côtés. Ta présence seule me suffisait à me réchauffer.
Pourtant je suis partie, et le froid vient à bout de mes dernières lueurs de conscience.
Mon corps est trop lourd.
Ca y est, je ne peux plus esquisser un seul geste. Il me semble m'enfoncer dans ces roches, sans espoir de m'en dépêtrer. A quel point ma carcasse pouvait-elle encore me faire défaut ? Si seulement j'avais pu faire cadeau de cette vie, de ce tout petit être qui aurait eu tes yeux et tes pommettes. Celui que tu désirais si fort au fond de toi, celui avec qui tu aurais tout partagé, et à qui tu aurais voué un amour sans faille. Si mon corps n'était pas aussi souillé j'aurais pu te rendre heureux. Mais je ne le peux pas, malgré tous mes sentiments et toute ma dévotion. Tu m'as pourtant répété que moi seule te suffisait, que seul mon amour t'était indispensable. Comme je hais tes mensonges, surtout lorsqu'ils ont pour objectif d'atténuer le chagrin de ta pitoyable pauvre femme. Je devais agir. Pour t'empêcher de prononcer tous ces mots qui éteignaient ton regard. Je voulais revoir la lumière de nos premiers échanges, lorsque tout n'était que vérité, sans aucun enjeu. Alors je suis partie à la recherche de ce remède impossible. Et si je n'étais pas aussi brisée par cette vie dont je ne veux plus, je ne serais peut-être pas étendue ici à m'éteindre comme la flamme de notre jeunesse. Si nous vivions dans nos rêves, je t'aurais quitté le courage plein le cœur, le remède me serait apparu comme par miracle au fond d'une grotte après avoir terrassé quelques engeances, je serais rentrée triomphante dans la salle du trône, tu te serais levé, je t'aurais embrassé à pleine bouche. Et nous aurions eu beaucoup d'enfants. Mais voilà, la réalité est toute autre et je finis à terre terrassée par un ennemi qui m'est inconnu.
Si je pouvais l'écrire cette maudite dernière lettre ! Je pourrais m'excuser de mes actes égoïstes, et surtout de celui qui me fut fatal, celui qui me fit te quitter. Celui qui m'a fait revêtir l'armure à nouveau. Créateur, que cette armure me pèse. N'y-a-il rien pour alléger tout ce poids qui me ronge. Si seulement j'avais fait le bon choix, si je ne t'avais pas imposé ce règne, si je ne m'étais pas imposée à tes côtés. Nous n'aurions pas eu à subir cette charge immense remplie de regards et de responsabilités. Nous aurions pu juste rester nous, continuant un voyage sans fin, protégeant la veuve et l'orphelin. Cette vie de tous les dangers nous tendait les bras. Tu aurais pu devenir le héros sans peur que tu rêvais d'être. Bien que tu le sois déjà dans mon cœur depuis toujours. Au lieu de cela tu t'es vu endossé un rôle, que dis-je une charge !, que tu ne souhaitais pas. Pourtant tu n'as rien dit, tu ne m'as pas reproché cette vie que je t'ai imposé, au contraire tu l'as pleinement vécu. Tu es devenu le Souverain que tout Férelden attendait, égalant voire surpassant tes prédécesseurs si fameux. L'Histoire se souviendra de toi, contant tes exploits et sacrifices réalisés au fil du temps pour tous ceux que tu protèges. Assumant ce fardeau qui t'était malheureusement de plus en plus pesant.
Mes pensées aussi commencent à s'alourdir, et il pèse sur ma poitrine comme un lourd regret, remplit de ces fois où j'aurais voulu te parler d'avenir heureux et d'enfants en bonne santé. Quel bon père tu aurais fait. Quel bon père tu pourrais être pour ton enfant. A cet instant je souhaite de tout cœur que tu le retrouves, que tu le prennes dans tes bras, que tu lui fasses des câlins et des chatouilles, que tu partages avec lui ton humour mais aussi ton courage. N'oublies pas de lui dire à quel point tu l'aimes, même si ce n'est pas facile avec Morrigan.
Surtout dis-lui que même si je ne suis pas sa mère et que je ne l'ai jamais vu, même si je ne l'ai jamais dit à haute voix, je l'aime. Explique-lui pourquoi je l'aurais aimé à ce point, comme s'il avait été le mien, et pourquoi je n'ai jamais osé le chercher. Mais plus que tout, embrasse-le pour moi tous les soirs avant qu'il ne s'endorme. Il ne faudrait jamais s'endormir sans le baiser d'un être aimé. Durant la nuit nous sommes trop seuls, alors il nous faut un au revoir dans les règles pour ne pas avoir peur de cette solitude.
Si j'avais pu connaitre ton nom petit être qui n'est pas de ma chair, je l'aurais sur le bout des lèvres près de celui de ton père en ce moment. Parce qu'à défaut d'un baiser, il me faut bien quelque chose auquel me raccrocher puisque cette nuit sera particulièrement longue.
Mon sang s'écoule trop vite.
Même si je ne parviens pas à le voir, je le sens couler le long de ma tempe droite et contre mon flanc. J'ai mal aussi, mais j'ai l'impression que la douleur diminue de minute en minute. Ou peut-être suis-je en train de m'y accoutumer. Je ne sais pas, je ne sais plus grand-chose. Mon sang semble emporter avec lui ma mémoire, pour l'étaler lamentablement sur le sol. Mais avant de m'échapper complètement je les vis une dernière fois, comme pour un ultime adieu.
Il y a tout.
Ma petite enfance, surprotégée par mon frère ainé. Je réentends la voix de mon père lorsqu'il essayait de m'inculquer sont indéfectible sagesse. Puis il y a les yeux de mère, tantôt féroce tantôt doux. Viens ensuite le mariage de mon frère avec cette femme que je ne parvenais pas à apprécier, avec ces manières très orlésiennes. Puis un sentiment plus agréable me revient, c'est cette sensation de ma première épée s'imprimant dans la paume de ma main, la rudesse de sa poignée si familière. Puis il y a le jour qui marqua ma vie à jamais, qui me permis de réaliser réellement à quel point ce que nous vivons est précieux et merveilleux. C'est la naissance de mon neveu, ce merveilleux petit homme qui portait si fièrement les yeux de mon frère. Ce jour-là, un genou à terre devant mon frère presque en larme, je lui promettais solennellement de protéger son fils ainsi que tous les enfants qu'il pourrait avoir par la suite, que j'engageais ma propre vie pour leur sécurité. Mais l'Histoire a une fâcheuse tendance à être sournoise, traitresse, perfide. Moins de dix ans plus tard j'échouais misérablement. Ce jour sanglant détruisit ma vie telle que je la connaissais, j'entreprenais un virage considérable, et ma vision du monde allait changer à tout jamais. Me voilà réveillée en pleine nuit par les hurlements de mon fidèle Vaillant. Ses aboiements ne sont pas joueurs comme à son habitude. Je ne me souviens plus comment les évènements se sont enchainés, j'ai vu des hommes hurler après moi, me menacer. J'avais mon épée, je n'avais jamais fait cela. Et voilà deux ou trois cadavres à mes pieds, tués de ma main. Pas le temps de réfléchir, les miens étaient en danger. Puis il y a eu la macabre découverte. Ce petit corps au sol, presque difforme à cause des coups portés. Mon neveu et sa mère, gisant dans leur sang comme des bêtes. Je vois flou à nouveau, mes yeux sont pleins de larmes, de rage.
Et sans m'en rendre compte cette nuit défile, me voilà dans l'arrière-salle de la cuisine contrainte d'abandonner mes parents à une mort certaine. Comment peut-on s'y résoudre ? Le sang est partout, je tremble, et ce maudit Garde des Ombres me parle d'honneur ! J'enrage, je suis inutile, je suis faible … Le mot est dur dans mes pensées, mais il est bien réel. Mais qui suis-je pour refuser à mon père ses dernières volontés ? Alors lorsqu'il m'intime l'ordre de partir, de vivre, d'aider, de protéger, je ne parviens pas à lui répondre. Il y a tellement de paroles pourtant qui s'engouffre dans ma bouche, mais aucune n'en franchi le seuil. Je demeure muette, les contemplant une dernière fois. Tentant d'étouffer le plus possible les sanglots qui me viennent, mais je ne peux pas tenir plus longtemps lorsque ma mère prend son amour de toujours dans ses bras, annonçant qu'elle reste elle aussi.
Je pars, mais je suis brisée, la meilleure partie de moi reste avec eux à jamais. Je n'emporte pour moi que la haine et ce désir brûlant de vengeance pour lequel je vivrais à présent.
La peur est beaucoup trop présente.
Je suis vraiment toute seule cette fois. Il n'y a plus d'aventure ni de voyage, plus de nouvelles rencontres me permettant de remonter la pente. Il n'y a plus les bras d'Alistair, le regard de Morrigan, la voix de Leliana, la présence de Sten, la bienveillance de Wynne, la chaleur de Zevran, la joie d'Oghren.
Et Vaillant ? Où sont ses aboiements ? Il n'y a plus rien. Pourtant lui est censé être avec moi, toujours à me réchauffer. Ce n'est pas normal ce silence. Mon mabari … Que lui est-il arrivé ?
S'il vous plait … Quelqu'un.
J'ai peur.
Je n'arrive plus à respirer. Je sens le goût du sang m'envahir la bouche.
C'est la fin ? C'est réellement fini ? Déjà. Mais j'ai tellement à faire. J'ai tant de chose à dire encore. Par pitié. J'étouffe. J'ai froid. J'ai peur. Pardon mon amour. Je t'en prie ne m'en veux pas, sois heureux, continue de vivre. Sans moi. Je pars toute seule. Je te laisse tout. Je suis même prête à te laisser ton amour, ton cœur, ta passion et ta chaleur pour que tu puisses les offrir à quelqu'un d'autre. Une femme forte qui te donnera des enfants et qui t'aimera inconditionnellement. Qui ne sera pas égoïste comme je l'ai été. Elle te rendra heureuse. La Cour l'aimera certainement mieux que moi. Je te regarderai de là-haut s'il y a quelque chose après le froid. Je serais heureuse pour toi.
Non.
Pardon, mais je suis en train de mentir. J'ai envie d'être égoïste encore une fois. J'en ai encore besoin. Alistair, où es-tu ? Pourquoi tu n'es pas avec moi ? Pourquoi m'as-tu laissé partir ? Lorsque je t'ai annoncé ma décision, pourquoi n'as-tu pas hurlé ? Pourquoi ne pas m'avoir insultée ?
Pourquoi ?
Je m'emporte. Je perds la tête. Je ne suis plus bonne à rien. Je suis terrifiée … je ne sais plus ce que je dis, ce que je pense. Personne ne peut nous prévenir de cette douleur qui nous envahit aux derniers instants, de cette peur de partir seule. Je pleure, j'essaye même de crier mais je n'y parviens pas. Plus rien ne m'appartient, pas même mon propre corps.
Mes pensées se mélangent. Je ne perçois plus rien de ce qui m'entoure, même la pierre n'a plus d'effet sur moi. Je n'existe plus. Puis il y a comme une voix d'enfant qui raisonne à mes oreilles. Une lumière vive vient m'envahir. J'ai le sentiment que quelqu'un me prend dans ses bras, une étreinte maternelle. Il y a aussi cette main plus masculine sur ma tête. Au loin il y a des rires. Cela semble parfait, une vague d'amour me parvient. Je sais que ce sont eux, je suis si heureuse de les voir à nouveau. Mais je ne peux accepter de les rejoindre maintenant. Je dois rejoindre mon époux.
Pourtant le combat est bel et bien terminé. Et ma défaite est totale. Ce fut la dernière bataille, et elle se solda par un échec. J'ai perdu. J'ai définitivement tout perdu. Mes yeux déjà fermés se scellent à jamais. Mon esprit semble se calmer après le tumulte qui y régnait précédemment. Je vois le visage d'Alistair me sourire. Mon cœur s'apaise, je me sens bien, presque en paix. Je le vois, il me murmure quelques mots doux que je ne comprends pas réellement. Mais je sais qu'il m'aime, je sais qu'il me le dit une dernière fois. Ses yeux sont lumineux, il n'y plus de trace de l'ombre qui vient parfois l'envahir quand tout ne va pas bien. J'en suis heureuse. Je peux partir, j'ai l'impression de sourire au moment où ma poitrine se soulève une dernière fois.
Si je devais résumer ma vie, mon aventure, mon histoire, deux mots me viennent à l'esprit.
Pardon, pour avoir été ce que je suis, de mes éclats de rage, de mes actes égoïstes, de tout ce côté sombre qui m'a accompagné toute ma vie.
Mais surtout, ce que j'aurais voulu dire une dernière fois c'est Merci. Pour tout, pour votre amour et votre soutien. Je m'en souviendrai à jamais. Même si je ne deviens que de la poussière au vent, on pourra m'entendre murmure ce petit mot.
Et si j'ai encore le temps. Pour Alistair. Je t'aimerai toujours, même si plus rien ne peut le prouver.
La vie est courte. La mort est longue et douloureuse. Vivez. Sans regrets. Un jour. Un jour tout devient noir. Et on a plus le temps de rien dire, peut-être seul un dernier mot se grave à jamais sur nos lèvres. Mais nous ne le choisissons pas, il vient instinctivement se déposer. Dans un dernier souffle, grâce à ces dernières forces qui relèvent du miracle, le mot s'envole dans les airs. J'espère que tu l'entendras.
« Alistair. »
Bonjour à tous, j'espère que vous avez apprécié ce petit texte malgré le sujet ^^
Je tenais à préciser que je ne sais pas encore si une suite verra le jour, et je n'arrive pas à me décider non plus si je rebondis sur quelque chose de plus joyeux ou si je poursuis dans cette voie. N'hésitez pas à me faire part de votre opinion, qui compte toujours beaucoup pour moi, soit en review soit en message privé.
Je souhaitais également vous demander si parmi vous il résiderait une âme généreuse avec un talent prononcé pour l'orthographe, car comme vous avez pu vous en apercevoir dans ce texte je laisse beaucoup de coquilles (que je ne remarque pas dans mes relecture). Ce serait donc pour travailler (oui c'est un bien grand mot pour cela) avec moi sur mes textes basés sur Dragon Age !
Merci pour votre attention, bonne continuation et surtout bonnes lectures !
Happy
