Yo ! Ceci est un OS écrit pour la Nuit du FoF sur le thème « Genre ». C'est la suite de Sunday, rainy sunday, qui est la suite de Juste ?, qui est la suite de Maestro, qui sont tous issus des Nuits du FoF, mais ça peut être lu séparément. Ça faisait longtemps que je m'étais pas penchée sur ces vignettes-là, tiens.

Bonne lecture !

Genre

« Tu me l'as jamais dit.

— Quoi ?

— Tu m'aimes ?

— Genre. »

Vanitas pouffe et c'est en soi assez vexant. Genre, quoi ? C'est quoi, ce mot, qu'est-ce que ça veut dire, cette non-réponse, au juste ? Tu le regardes et il te regarde pas. Il a les yeux rivés sur une partition et ça te fait lever les yeux au ciel. Mozart, toujours Mozart. N'empêche qu'il n'a que peu de chances de tomber sur un morceau de lui à son examen.

« Comment ça ?

— Genre, j'vais le dire. Tu peux encore crever. »

C'est fou, cette façon de débiter des trucs aussi violents avec tant de … tant de rien, il prononce ça de manière tout à fait normale, banale.

« Moi, je te l'ai dit.

— Et ?

— Et j'aimerais bien avoir une réponse.

— Genre.

— Ouais, genre. Genre, une réponse.

— Mais d'où t'es chiant tout à coup ? T'as tes règles ? »

Tu te relèves, franchement énervé. Tu sais bien que c'est pas facile pour lui de parler de ses sentiments, mais ça n'est pas une raison pour bafouer les tiens. Tu soupires comme il ne réagit même pas à ta colère apparente. Il a l'air de s'en battre les couilles royal, au point que tu te demandes si ce n'est pas le cas.

« J'ai le droit de savoir.

— Genre, tu sais pas.

— Mais arrête avec ce mot, ça veut rien dire ! »

Il arrache ses yeux à la partition pour te regarder, et tu sens un soulagement indicible comme il a l'air de t'offrir l'attention que tu mérites. Queue dalle. En une seconde, il revient à son foutu papier.

« T'es con.

— Peut-être. »

Il hausse les épaules, et c'est vraiment désagréable de traverser ta crise existentielle sans qu'il en aie rien à cirer.

« Peut-être que j'me suis fait des faux espoirs pour rien. Peut-être que j'ai pas besoin que tu m'aimes, si tu restes avec moi juste parce que je suis un bon coup et qu'on s'entend bien ça peut me suffire, peut-être – »

Là, il éclate de rire, et c'était prévu dans aucun de tes plans. Qu'est-ce qu'il y a de drôle, encore ? Tu te sens humilié, et c'est courant avec Vanitas, mais cette fois c'est un peu plus douloureux, un peu moins passager. Il repose carrément sa partition tellement il rit et puis il te regarde avec tout l'amusement du monde, et tu as autant envie de lui éclater la gueule que de l'embrasser.

« C'est clair que là, tu te fais de aux espoirs. Toi ? Un bon coup ? Nan mais genre. »

Tu t'apprêtes à répliquer, piqué, vexé plus que blessé, parc qu'il ne s'est jamais plaint et que s'il avait quelque chose à dire il aurait pu le faire avant, comme il a toujours su se plaindre de tout, et puis tu captes, un peu, ce qu'il a voulu dire. Il a vraiment deux mains gauches, en expression orale.

« Ah. OK. »

Il y a un petit tressaillement dans ses yeux, et tu sais que tu t'es fait du souci pour rien, qu'il a bien raison de se foutre de ta gueule parce que tu le connais, et il est juste comme ça, à pas dire les choses, ou seulement à moitié, à faire genre, à dire genre, mais ce tremblement dans son regard, ça te prouve bien que même dire à moitié, ça le terrifie un peu, que même avec toi, il est pas à l'aise là-dessus. Ça te soûle, mais tu comprends.

« Je peux bosser en paix, maintenant ? »

C'est juste un prétexte, tu le sais, il est troublé, pas apte à se concentrer. Tu t'approches de lui pour planter un baiser sur son crâne. Il grogne, reprend sa partition comme un échappatoire.

« Riku, tu fais chier.

— Ouais, genre. »

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Voilà. Bon, je sais pas trop quoi penser, mais bon, c'est écrit, et puis en ce moment j'ai de grandes envies de Vaniku. Tout est de la faute de Ya. (Le reste est de la faute de LP.)

Review ?