Note d'Introduction au Recueil : J'ai réalisé hier qu'aujourd'hui serait l'anniversaire de Draco. L'an dernier, j'avais publié, à cette même occasion un long OS pensé, écrit, corrigé et posté dans la même journée (vous l'aviez eu en décalé sur Ffnet). J'avais envie de remettre le couvert cette année. Ce qui change c'est que j'envisage plutôt d'écrire des vignettes sur Draco, qui n'auraient pas toutes un lien entre elles. Du coup, je lance ce recueil, qui, vous l'aurez compris, sera édité une fois par an.

Note sur les deux premiers drabbles : Cette année (2018), je vous propose deux vignettes qui se situent à 36 ans d'écart, et en les lisant, vous comprendrez que la première aurait pu influer sur le canon, et que la seconde, au contraire, diverge d'après le canon.


Où Narcissa aurait fait basculer le destin

La jeune femme pressa le pas, ses talons claquant sur les dalles de marbre sombre. Son cœur battait la chamade et elle se mit à courir une fois dans les escaliers. Un biberon dans une main, l'autre appuyée sur la rampe, elle songeait à son fils, un bambin d'à peine un an, qui pleurait sans doute encore. Comme beaucoup de jeunes mères, elle craignait de confondre un pleur de contrariété, avec un pleur d'alerte. Malgré les conseils précieux de sa propre mère, de celle de son époux, et la surveillance constante des elfes de maison, elle ne pouvait s'empêcher d'angoisser pour son vulnérable fils.

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Lorsqu'elle arriva à hauteur de la porte entrouverte, elle fut surprise d'entendre se mêler aux gazouillements du garçonnet, une basse voix d'homme. Celle-ci semblait vouloir apprendre à l'enfant son nom :

« Draco. . » Un son amusé de bébé répondit à l'homme. Narcissa, sur la pointe des pieds, s'approcha. Elle avait déjà reconnu son époux, à son timbre grave et égal, mais sa présence dans la petite chambre aux murs clairs était rare. Il était debout, devant le berceau, duquel il venait de piocher leur fils. À la position de ses bras, elle devinait qu'il portait Draco, dont les balbutiements joyeux emplissaient la pièce.

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Un sourire attendri étira ses lèvres. Lucius, s'il ne les exprimait pas clairement, avait des réserves à l'idée d'élever un enfant. Il n'avait comme seule référent en paternité, Abraxas, son propre géniteur, auquel il ne se sentait pas lié, et qui ne lui ressemblait que physiquement. Narcissa avait sous-entendu à plusieurs reprises qu'elle avait confiance en lui, et qu'elle n'avait aucune réserve sur ses qualités pour être un bon père. Malgré cela, Lucius était froid, distant et retenait tout élan de tendresse ou d'intérêt pour le bambin.

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Depuis la naissance de Draco, il n'avait jamais pris celui-ci dans ses bras de son propre gré. Il fallait bien avouer qu'il était maladroit, quand, l'air de rien, Narcissa lui tendait l'enfant, prétextant une activité requérant ses deux mains. Au mieux, il caressait le front aux petites boucles cendrées et lui rendait le bébé dès qu'elle avait les mains vides. Avec le temps toutefois, il semblait gagner en aisance, et pas plus tard que la veille, il avait donné le biberon à Draco.

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Soudain, Lucius fit face à la porte, son visage crispé en un rictus perplexe. Il berçait un peu sèchement son fils qui babillait, l'œil toujours curieux, cherchant une quelconque expression sur le visage sévère de son père. Elle se doutait que Lucius avait sentie sa présence, il lui avait toujours donné l'impression de discerner même les fantô ès quelques secondes à marcher, son fils dans les bras, il décida de reposer Draco dans son le petit se redressait, ses petites mains potelées farouchement accrochées aux barreaux pour s'aider à se lever, Lucius lui accorda sa pleine attention et cingla :

« Un Malfoy respecte toujours les décisions de ses aînés. »

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Le sang de Narcissa ne fit qu'un tour et elle poussa le battant, se dirigeant droit vers le lit à barreaux après avoir fermé la porte. Lucius la scruta, sans mot dire. Draco, la reconnaissant, lâcha un cri enthousiaste et tendit les bras dans sa direction, retombant brusquement sur les fesses en riant. De sa petite voix frêle, un peu nasillarde, il haleta :

« Mama ! Mama ! ». Elle le saisit et le cala contre sa hanche. Il signifia immédiatement qu'il voulait l'embrasser en tendant la bouche de manière comique, et Narcissa, après un sourire bienveillant, le rapprocha de son visage. Suite au bruit sonore, elle rit en le félicitant :

« Merci mon cœur. »

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Lucius se crispa et, un peu sèchement, énonça :

« N'en fais pas un sentimental. Ce n'est pas ce qui est attendu de l'héritier des Malfoy. » Narcissa ébouriffa les cheveux revêches du garçon. Sans quitter du regard les petits orbes gris, qui filaient d'elle à Lucius, elle répondit très calmement :

« Je ne laisserai jamais personne attendre autre chose de lui que d'être heureux. » Comme Lucius battait en retraite du côté de la seule issue possible, Narcissa insista :

« Tu m'as bien comprise, Lucius ? » Il soupira mais lui accorda, d'un timbre plus doux :

« Je te le promets »


Note de Fin : Je vous poste directement ce soir, l'autre OS écrit aujourd'hui. Qui n'est pas en lien avec celui-ci. Vous pouvez lire l'un et pas l'autre ou l'autre et pas l'un ou les deux.