Je m'inspire de la Fanfic de Nerya (que je salue et remercie au passage) « Histoire de Fantômes » qui imaginait les persos de Roméo et Juliette à notre époque au lycée ^^ Les miens seront un peu plus âgés, et vont à la fac, chacun avec son programme. Et bien sûr, Ellanor est mon personnage principal ^^ Pour le physique, je m'inspire de la tournée Roméo et Juliette, de la Haine à l'Amour, de 2001, sauf Mercutio qui prend ici les traits et le caractère donné par l'excellent John Eyzen dans la version 2010. Tybalt, Mercutio et notre couple phare sont toujours en vie, je ne pouvais pas les faire mourir X')

Crédits : Les personnages ne m'appartiennent pas, sauf Ellanor et les PNJs qui apparaitront. Mais Roméo, Juliette, Tybalt, Benvolio et Mercutio, ainsi que leurs familles sont la propriété de William Shakespeare !

Ceci est le remaniement de mon premier chapitre, je les réécrirais tous car je n'en étais plus satisfaite. Peu de choses vont changer cependant, car la trame est la même. Je vais surtout essayer de les rendre plus cohérents entre eux et plus logiques.

Réponse aux reviews : Guest, je te remercie vivement de tes encouragements, ils me font chaud au cœur ^^ Je ne peux te répondre en pv, je le fais donc ici. J'espère que ce premier chapitre, que j'ai peu remanié parce que c'est le seul dont je sois vraiment satisfaite, te plaira toujours autant et que tu suivras toujours cette fic avec passion ^^

Vérone. Ville de la province de Vénétie, proche de Venise. Une belle ville, où les gens partent rarement une fois qu'ils y sont. Elle avait un charme certain cette cité, traversée par l'Adige, gouvernée par le Prince Fabrizio Escalus depuis de nombreuses années déjà. Ses monuments, ses jardins, et son université. En effet, après de longues années de construction, une faculté avait vu le jour au centre de Vérone, s'appelant la facoltà di Verona. Pas très original certes, mais le nom n'était pas le plus important. Cette université regroupait un immense ensemble de cursus, autant de matières dites « classiques » comme les langues ou les sciences, mais aussi certaines un peu plus originales comme les arts de la musique et de la danse, ou la photographie. Bref il y en avait pour tous les gouts, et il fallait être vraiment difficile pour ne pas trouver son bonheur.

Il y avait donc un véritable campus, avec des résidences pour les étudiants de tout âge et de toute origine. Entourant les bâtiments où se déroulaient les cours, les immeubles se trouvaient à peu de distance, permettant de ne pas perdre de temps en chemin.

C'est dans cette faculté que se retrouvait une bande d'amis pour le moins originale. En effet, au premier abord, rien ne laissait supposer qu'ils pouvaient être amis. Après tout, la plupart d'entre eux venaient des deux familles les plus importantes de Vérone, et devraient se détester cordialement. Ce qui était le cas il n'y a pas si longtemps de cela… Mais l'amour vient à bout de tout, même de la haine.

Ellanor prit une grande inspiration, les yeux fermés. Elle se tenait à l'entrée du campus, son sac en bandoulière et son étui à la main. Campus où elle résidait d'ailleurs avec son frère et ses amis, dans des appartements différents mais suffisamment proches pour qu'ils puissent se retrouver régulièrement. Tous les jours en fait. Alors après leur lycée, les gamins qu'ils étaient (Pour Juliette et Ellanor du moins, car Mercutio, Benvolio, Roméo et Tybalt étant un peu plus âgés, ils y étaient depuis plus de temps) avaient choisi leur filière, et depuis quelques mois maintenant, ils avaient commencé les cours.

Elle rouvrit les yeux en s'entendant appelée, et tourna la tête avant de sourire. Mais comment ne pas sourire en fait, quand on voyait l'air si heureux de Roméo et sa copine ? Depuis maintenant 4 ans, les deux amoureux et fiancés ne se quittaient plus. Depuis une tentative de suicide avortée, leurs familles avaient fini par reconnaitre la force qui les liait, et avaient renoncé à les séparer. Enfin quasiment tous, car le père de Juliette, Sergio Capulet, ne l'entendait toujours pas de cette oreille. Mais nous y reviendrons plus tard. Roméo et Juliette donc avançaient vers la brune, et la jeune blonde lui sauta au cou pour la saluer. Elles étaient les deux seules filles de la bande et cela les avaient rapprochées, en plus du fait qu'elles avaient le même âge, là où les garçons les devançaient de minimum un an.

-Comment vas-tu Ella ? Tu as passé un bon week-end ? demanda Juliette, tout sourire, en la relâchant.

-Ça va, un peu fatiguée, j'ai pas arrêté de répéter. Mais remontée à bloc pour cette semaine. Et vous deux ?

C'est Roméo qui répondit en lui faisant la bise :

-On a essuyé les nouveaux reproches du père de Ju, mais à part ça, pas de surprises…

Juliette fit la grimace. Son père voulait tellement lui faire épouser un autre homme que Roméo qu'il s'ingéniait à leur rendre la vie impossible. Elle avait beau l'aimer comme une fille aime son père, ça commençait à bien faire cette histoire !

-Il est persuadé de savoir mieux que moi ce qu'il me faut, sans savoir que j'ai déjà tout ce dont je peux rêver…

Ellanor posa une main compatissante sur l'épaule de son amie. La situation du couple n'était pas enviable, et même si Capulet Senior était le dernier à s'opposer, les autres ne les aidaient pas pour autant. Leurs familles étaient toujours dans ce conflit séculaire…En parlant de conflit, ils entendirent des éclats de voix qui les firent se retourner. Et la brunette exhala un soupir résigné :

-Et c'est reparti…

Devant eux, venant les rejoindre, on pouvait voir deux silhouettes se disputer. Encore et toujours. Tybalt Capulet, le cousin de Juliette, et Mercutio Escalus, le frère aîné d'Ellanor. Ces deux-là avaient beau mieux s'entendre depuis une bataille où ils avaient failli perdre la vie, ils ne perdaient pas une seule occasion de se chamailler. Pour des broutilles en plus ! Cela devenait agaçant et usant à la longue. Courant derrière eux venait le dernier membre de leur petit groupe, Benvolio, le cousin de Roméo et accessoirement son meilleur ami. Il les rejoignit avant les deux querelleurs, les dépassant allègrement avant de saluer les filles et son cousin.

-Salut les gens ! Qu'est-ce qu'ils ont encore ces deux-là ?

-Si on savait, soupira Roméo. Ils viennent d'apparaitre en se hurlant dessus, pour changer un peu. Mais on sait pas encore pourquoi…

Ce à quoi sa chère et tendre décida de remédier en s'approchant subrepticement de son cousin et de l'Escalus, avant de leur crier dessus à son tour :

-C'est bientôt fini oui ?

Ce qui les fit sursauter et eut au moins le mérite de les stopper net. Ils la regardèrent, ahuris, avant de réaliser où ils étaient et de saluer la bande, tout en s'ignorant soigneusement. Ellanor embrassa son frère, et lui mit une claque derrière la tête :

-Vous pouvez pas vous en empêcher hein…c'est à quel sujet cette fois ?

Mercutio protesta pour la forme, avant de hausser les épaules. En fait, il ne savait même plus. Ils se disputaient plus par habitude que par conviction, sinon ils s'ignoraient purement et simplement. Leur seul lien semblait être la bande, tous les six étaient inséparables. Ce qui rendait problématique cette question de querelles. Ella soupira avant de commencer à avancer à l'intérieur du campus, suivie des autres. Les cours n'allaient pas tarder à commencer, et ils étaient loin de leurs salles respectives. Pendant leur marche, animée par la conversation des deux Montaigu et de l'Escalus, elle se remémora le parcours de chacun :

Juliette d'abord. La petite blonde, du même âge qu'elle, avait choisi une filière littéraire. Elle adorait la littérature et l'histoire, et s'était lancée dedans dès le lycée. Elle était incollable sur beaucoup de choses, les tragédies et pièces de théâtre ayant sa préférence.

Roméo ensuite. Le brun, quoique rêveur, était plus terre à terre que prévu et après un lycée scientifique s'était inscrit à la fac de chimie. En parallèle, il faisait du théâtre dans un groupe étudiant, ce qui collait bien avec la passion de sa dulcinée. Ils habitaient ensemble dans un petit appartement du campus, et ne se quittaient que pour les cours.

Benvolio, le cousin de Roméo, avait un objectif bien particulier. Et pour le coup, c'était le cas de le dire. Car le blondinet était passionné de photographie, et trimballait toujours dans son sac son appareil, qu'il sortait régulièrement. La fac de Vérone lui permettait, grâce au ciel, de suivre un cursus de photo et il ne s'en privait pas. Ellanor l'admirait beaucoup, ses œuvres étaient vraiment belles à voir. Il habitait un petit studio dans l'une des résidences du campus.

Ensuite, Tybalt. Le Capulet, le plus âgé de la bande, avait surpris tout le monde en embrassant une carrière dans le dessin. Depuis maintenant deux ans, il étudiait l'art sous toutes ses formes avec les cours de Vérone, tout en se perfectionnant en autodidacte. Et tout le monde, même Mercutio, reconnaissait qu'il avait un sacré coup de crayon. C'était d'ailleurs ce qu'il préférait, les croquis et crayonnés, bien davantage que les couleurs ou la peinture. Il suivait aussi des cours de musique, et avait toujours sa guitare sur le dos.

Mercutio, le frère d'Ellanor. Poète à ses heures, sa passion était devenue plus que prenante depuis que comme Juliette, il avait pris un tournant littéraire. Mais il s'était spécialisé dans la poésie. Son surnom de troubadour lui allait bien, et il s'en amusait et en jouait au maximum. Du même âge que ses deux meilleurs amis, il était plutôt protecteur et veillait sur sa sœur depuis leur plus tendre enfance, ne la perdant presque jamais des yeux. Et son regard était toujours empli d'une tendresse infinie quand il la fixait de ses yeux vert prairie. Il était fou, tout le monde le savait, mais cela n'empêchait rien. Sa folie le rendait unique, et si tous prenaient garde à ne pas trop l'asticoter pour éviter les débordements, lui-même n'y faisait plus attention.

Et Ellanor donc…La jeune fille avait toujours été une artiste dans l'âme, préférant chanter et danser aux autres études. C'est donc logiquement qu'une fois son bac en poche, elle avait choisi de réunir ses passions à la Fac. Elle suivait des cours de chant, de danse et de musique. Elle jouait du violon depuis plusieurs années, et avait commencé le piano à la rentrée.

Peu à peu, ils approchaient des bâtiments abritant les salles de cours. Un pour les arts, un pour les sciences, et un pour la littérature et autres. Dans la petite cour reliant les trois, pas mal d'étudiants profitaient de leurs derniers instants de libertés avant la journée de cours qui les attendait. Ella réajusta son sac, qui outre ses cahiers contenait sa tenue de danse et ses chaussons. Ainsi que son repas de midi d'ailleurs. Elle tenait son étui à violon à la main. Elle s'arrêta à l'ombre d'un platane et regarda ses comparses, si disparates et pourtant si semblables. Ils formaient une sacrée équipe, mais elle n'en aurait changé pour rien au monde. Ils étaient sa famille, et elle en était fière. Elle qui n'avait que peu connu ses parents, avait été élevée avec son frère par un oncle souvent absent. Mais ils n'en souffraient pas. Elle avait son frère et ses amis, et cela lui suffisait. Elle allait parler lorsque la sonnerie retentit, ramenant tout le monde sur Terre. Elle proposa, désignant l'arbre :

-On se rejoint ici à midi, ça vous va ? Comme ça on mange ensemble.

Tous approuvèrent, et ils se séparèrent pour pénétrer dans les bâtiments puis rejoindre leur salle de cours. Ella se rendit en salle de musique, posa son sac et salua ses condisciples en attendant l'arrivée du professeur. Elle sortit son violon de son étui et vérifia l'accordage avant de le poser sur le pupitre devant elle, l'archet juste à côté.

Après quelques minutes d'attente, le professeur pénétra dans la pièce, et tous se levèrent poliment. D'une trentaine d'années, Romano Pépito était un jeune homme au teint mat et aux cheveux noirs bouclés. Ses traits réguliers étaient empreints d'une grande douceur et d'une bonté incroyable, qui se ressentait dans ses mots. Il tenait, comme toujours, son instrument à la main : son violon. Gitan d'origine, il avait la musique dans la peau. Il salua ses élèves et les invita à s'asseoir. Il leur fit ensuite réviser les cours de la semaine précédente avant de commencer à jouer, chacun dans son instrument fétiche. Ellanor adorait écouter leur enseignant pratiquer son violon, les accents tziganes facilement reconnaissables entre tous. Ses mélodies, si belles, reflétaient une mélancolie et une émotion poignante. Toute la matinée fut ainsi consacrée à l'entrainement, Pépito passant dans les rangs pour corriger et encourager ses élèves. Il s'attarda un peu avec Ellanor, lui apprenant par la même occasion quelques subtilités du violon pour faire passer plus d'émotion dans ses notes.

-Il faut que tu penses à ce que tu joues. Si tu veux faire passer la joie, penses à quelque chose de joyeux. Si au contraire tu veux faire passer la tristesse, penses à un évènement triste.

Elle eut un léger sourire et répliqua doucement :

-Si je fais ça, je suis sure de fondre en larmes à chaque concert.

Il rit et hocha la tête :

-Au début peut-être, mais au fur et à mesure tu verras que tes musiques seront d'autant plus poignantes.

Il la laissa ensuite méditer ses paroles et s'entrainer, jusqu'à la fin du cours. La cloche sonna, et il claqua dans ses mains :

-Cinq petites minutes encore, s'il vous plait ! J'aimerais que vous réfléchissiez à la possibilité de monter un spectacle musical avec la classe de chant, dont je sais que certains font partie. Vous monteriez ensemble ce spectacle, vous à la musique et les autres au chant. Et ceux qui font les deux pourront œuvrer de chaque côté, avant de choisir ce qu'ils préfèrent. Sur ce, révisez vos partitions, et à mercredi !

Tout en le saluant, les étudiants se levèrent dans un raclement de chaises, rangeant leur matériel avant de quitter la salle en discutant du projet. Ellanor se pressa à la porte pour rejoindre le groupe, et sauta sur le dos de son frère qui émit un « Aourf ! » de surprise :

-Mais ça va pas de débouler comme ça ?

Elle rejeta la tête en arrière en le lâchant :

-Moi aussi je suis contente de te voir Mercutio !

Ils se regardèrent avant de rire, suivi par les autres membres de la bande, moins Tybalt qui n'était pas encore sorti. Le blond ne tarda pas à apparaitre, son carnet à dessin à la main, et suivi par une fille rousse qui essayait de capter son attention. Sans succès, vu que le Capulet se dirigea tout droit vers ses amis en marmonnant un « ouais ouais » à la rouquine qui finit par s'en aller, excédée. Il soupira lourdement avant de se laisser tomber entre Ellanor et Juliette, le dos appuyé contre le tronc de l'arbre, posant son sac à ses côtés.

-Enfin débarrassé…

Sa cousine eut un regard étonné :

-Comment ça ?

Il secoua la tête, et dénoua ses épaules en répondant :

-Elle me suit partout depuis quelques jours… j'en peux plus ! Et sa voix me casse les oreilles.

-Une fille qui rebute Tybalt Capulet ? C'est possible ça ? Fit Mercutio en riant, ne pouvant résister à l'envie de provoquer le blond.

Ce à quoi il faillit se manger le sac dudit Capulet dans la tronche. Ellanor le rabroua doucement avant de lancer un regard compatissant à son ami. Tybalt était connu pour collectionner les conquêtes, mais ce n'était pas vraiment une raison pour le lui rappeler. Puis Ben intervint en déclarant qu'il avait faim et pas du tout envie d'arbitrer une énième dispute. Ils tombèrent tous d'accord là-dessus, et on déballa le repas avant de se mettre à discuter de sujets moins sensibles. Ellanor parla du projet lancé par Romano Pépito, et ils se déclarèrent prêts à l'aider si besoin il y avait.

-Il va surement nous en parler aussi plus tard, remarqua Tybalt en terminant son sandwich. Je crois qu'il voulait réunir toutes les années sur ce spectacle.

-Possible, il n'en a pas parlé, mais il a lâché ça à la fin du cours donc bon, on verra bien.

La discussion roula sur divers sujets avant que la cloche ne sonne, annonçant la suite de la journée. Ils remballèrent et se levèrent, ramassant leurs sacs et accessoires pour assurer les cours suivants.