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Un, deux, trois


Le premier avait reçu une mort violente, sans avoir eu la moindre chance. Résultat d'une colère, d'une tristesse enragée, d'un profond dégoût. Cet enfant était venu trop tôt après la tragédie, le deuil était encore trop récent dans le cœur d'Asgore. Même s'il n'était pas directement responsable, il restait, aux yeux du roi, coupable.

Quelqu'un devait payer. La douleur du roi exigeait ce sacrifice.

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Un, deux, trois

Les enfants passés par là

Arrivés dans un enfer

Ne verront plus la lumière

Quatre, cinq, six

Tombés dans cet abysse

Pauvres petits boucs-émissaires

Morts sous la colère d'un père

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Le deuxième enfant, sa mort avait été moins assurée. Peut-être à cause d'un regard de celui-ci, qui avait provoqué une seconde de doute chez Asgore, avant qu'il ne se raffermisse, qu'il ne se dise qu'il fallait le faire. Pour son fils... non, pour ses DEUX enfants. Achever ce brin d'humain, en compensation du sang que eux-mêmes avaient perdus.

Toriel commençait à comprendre ce qu'il se passait, et cela ne lui plaisait pas du tout...

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Un, deux, trois

Qui ne demandaient rien

Que de retrouver leur chemin

Loin de ce monde-là

Quatre, cinq, six

Devenus des ennemis

À abattre à tout prix,

Vite, qu'on en finisse...

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Le troisième le fit bien hésiter. La douleur violente était passée, ne restait plus qu'une tristesse amère et le sentiment de devoir faire quelque chose pour ses enfants. Oscillant entre moments de rage et de doute, Asgore le tua tout de même, avant de rester un moment devant le corps sans vie de cet enfant.

Toriel lui demanda si cela était vraiment nécessaire, reprochant toute cette violence.

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Un, deux, trois,

Bien cruel sort !

Ils ne méritaient pas

Une telle mort...

Quatre, cinq, six

Destinée bien sombre...

Les plantes reverdissent

Mais ils ne sont plus qu'ombres

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Le quatrième fut une sorte de déclic. Finie la rage, finie la douleur excessive, finie la tristesse incontrôlable. Le temps avait fait son office et avait rendu sa raison au roi, qui commençait à comprendre entièrement l'horreur de ses actes : il se sentait coupable de tuer ces enfants... Mais il le fit tout de même.

C'en fut trop pour Toriel. Après une violente dispute, elle décida de partir.

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Un, deux, trois

Faits comme des rats

Répétition du drame

Voilà qu'ils rendent l'âme

Quatre, cinq, six

Pour ce supplice

Pas d'échappatoire

Plongés dans le noir

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Le cinquième était venu, et Asgore n'avait pas pu se résoudre à l'épargner. Il aurait eu l'impression de trahir les autres enfants venus avant. Alors, non. Il devait se battre. Même s'il se battait avec moins d'aplomb, le résultat restait le même.

La cinquième âme fut collectée, et Asgore n'était plus sûr de pourquoi il faisait cela.

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Un, deux, trois

Les voilà bien morts

Ces petits trésors

À cause du roi

Quatre, cinq, six

Son chagrin est absolu

Pourtant il continue,

Prisonnier de ses vices

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Et le sixième enfant était venu pour mourir à son tour dans les bras du roi. Asgore ne pouvait plus faire autrement. Ses mains étaient trop pleines du sang de ces innocents : il ne pouvait plus faire marche arrière à présent. Ses fautes le prenaient à la gorge pour l'empêcher d'oublier et de se pardonner. Il ne pouvait plus qu'attendre l'aboutissement.

Que ce soit par l'accession au monde d'en haut, ou par sa mort...

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Un, deux, trois

Ces chers enfants

Ils sont tous là...

Ces innocents.

Quatre, cinq, six

Seront-ils remercier,

Pour leur sacrifice ?

Qui irait les pleurer...

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Il était une fois un roi, roi malheureux, roi seul dans son trop grand château. On le voyait prendre soin de ses fleurs, boire du thé, regarder au loin... Il attendait en silence que le jour de la libération arrive. À attendre le dernier enfant, qui déterminerait le destin des monstres et des humains.

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« Tu as fini de faire ce que tu avais à faire ? Bien. Alors allons-y. »