Feliç Ani Nou ! Bonne année !
Je commence l'année avec une fanfiction pas très joyeuse. ça faisait un bon moment que je voulais écrire sur le sujet et ça me vient tout seul.
Lisez bien ce qu'il y a en gras.
Titre : Réconciliation européenne
Disclaimers : Hetalia appartient à Hidekaz Himaruya
Synopsis : Durant la WWII, Ludwig et Feliciano, bien qu'étant des nations alliées, avaient adhéré à des camps idéologiques diamétralement opposés. Au sortir de la guerre, Ludwig s'est retrouvé complètement isolé au cœur de l'Europe, inspirant toujours la crainte et la peur à ses voisins. Même Feliciano a coupé les ponts avec lui. Dans un tel contexte, difficile de parler de réconciliation européenne et pourtant...
Avertissement général : Alors, je parle au tout début de la WWII et je le fais de deux points de vue. Du point de vue de Ludwig qui suit le mouvement nazi et du point de vue de Feliciano entré en résistance. Je pense avoir fait très attention à ce que je dis, tout en servant l'avancement de mon histoire. Je n'ai pas de bêta pour me donner son avis sur la question. Je voulais voir ce que ça donnerait avec les nations, donc j'essaie.
Mon point de vue : Vive la résistance ! Saluons tous les soldats morts pour la patrie et ceux encore vivants. Et n'oublions jamais tous ceux qui ont péri ou ont survécu aux camps de concentration et de travail et aux expérimentations de cette époque.
J'espère que ce que je pense vraiment est clair pour vous.
Petites données historiques essentielles à ce chapitre : Le château de Bellevue était la résidence du gouvernement nazi.
Les nazis n'en avaient pas qu'après les juifs et les résistants. S'ils étaient allés jusqu'au bout de leur idéologie, toutes les personnes n'ayant pas les cheveux blonds et les yeux bleus auraient été tuées. Oui, ça fout la trouille et il faut s'en souvenir.
Dans les couloirs du château de Bellevue, un homme châtain de petite carrure courrait après un blond baraqué.
« Ludwig ! Je ne pense pas que ce soit une bonne idée ! Tu devrais m'écouter plus souvent ! »
Ludwig se retourna vers son allié avec un regard sombre et menaçant. Il trouvait Feliciano de plus en plus inutile et encombrant pour le IIIème Reich. L'Italien perdait la plupart des batailles décisives, se rendait, devenait un otage problématique et nécessitait son aide quasi-permanente. C'était un impur comme les trois quart de sa population, à quoi s'attendait-il donc de sa part ? Feliciano lui était inférieur et il ne faisait même pas un bon serviteur.
Une fois que son Empire serait étendu au monde entier, Italie serait épurée et deviendrait une nation forte… et moins collante… et moins larmoyante… et moins attachante.
« Ludwig ! Japon ne te le pardonnera pas !
- Il me faut ces informations maintenant ! », lui cria-t-il dessus.
Comme il s'y attendait, Feliciano eut les larmes aux yeux devant la violence de son ton.
« A tes risques et périls ! J'ai déjà fouillé innocemment dans les affaires de Japon et je suis tombé sur des documents personnels… Et c'est personnel, tu vois ? Tu comprends ça, Ludwig ?
- Ce n'est pas comme si j'allais regarder dans le tiroir de sa table de chevet ! »
Malgré les protestations de Feliciano, Ludwig entra dans le bureau alloué à son confrère japonais. A l'intérieur, Feliciano l'attrapa par la manche pour le dissuader par la force. L'Italien n'en donnait pas l'impression, mais il avait assez de muscles pour l'agripper efficacement, le stopper et esquiver toutes ses attaques visant à le libérer. Si cet idiot faisait usage de ses qualités de combattant sur le champ de bataille, ils auraient conquis le monde depuis longtemps ! Ludwig se sentit encore plus en colère qu'auparavant. Il en avait assez de cet italien incompétent qui lui mettait des bâtons dans les roues à la première occasion ! De plus, les mains de Feliciano sur son bras ne devraient pas lui envoyer des signaux aussi agréables ! Ça l'énervait !
« Mais tu vas me lâcher !
- Non ! Vee !, sourit béatement Feliciano.
- Tu vas m'obéir immédiatement ! On est déjà assez en retard pour la réunion !
- Je t'aurais prévenu ! Pourquoi ne veux-tu pas m'écouter ? Vee.
- Lâche-moi, c'est tout ! »
Feliciano soupira de dépit et relâcha sa prise. Soulagé, Ludwig dégagea son bras violemment et se dirigea vers le meuble principal de la pièce.
« Tu me promets que ce que tu verras restera entre nous !, négocia Feliciano.
- Bien sûr, lui accorda Ludwig.
- Ce sera notre petit secret, chantonna-t-il. Vee !
- Italie ! Ce n'est pas drôle !
- Evidemment que ce n'est pas drôle, tu mets ton nez dans les affaires des autres. Je suis sûr que tu viendrais dans mon propre appartement...
- Effectivement.
- Le respect de la vie privée, ça existe !, glapit Feliciano, gêné au possible.
- Dis celui qui se glisse entièrement nu dans le lit des autres, râla Ludwig qui préféra occulter ce que provoquait en lui la vue du corps de Feliciano presque chaque soir.
- Oh ! C'est rien ça ! Vee ! »
Ludwig se désintéressa de son allié pour ouvrir le tiroir principal du bureau de Kiku. Ses sourcils se froncèrent en apercevant quelques livres souples certains fermés, d'autres ouverts qui n'étaient certainement pas des documents de travail ! Non, pas lui ! Japon était la quintessence de l'homme dévoué à ses obligations de nation, pas comme l'autre larmoyant ! C'était pour cette raison qu'il l'avait choisi comme allié !
Donc, pendant les réunions, ce petit regard en coin était pour ses bouquins ! Il ne pouvait se fier à personne !
« A ta tête, tu as trouvé quelque chose », se moqua de lui Feliciano.
En rogne, Ludwig souleva du bout des doigts l'un des objets incriminés et le fusilla du regard jusqu'à ce que Feliciano ne criât. L'Italien s'empara du livre et se porta contre le bureau pour refermer le tiroir et le protéger.
« On devrait y aller, Ludwig…
- Sors de là ! Tu sais ce que c'est !
- Non, mais j'ai vu la couverture ! C'était amplement suffisant pour me faire une idée! C'est personnel !
- Ça, je l'avais bien compris ! Je vais le mettre de côté… Sans regarder ! C'est promis, Italie ! »
Même s'il était très énervé, Ludwig n'avait pas envie de bousculer Feliciano pour une stupide histoire de tiroir. Il aurait pu l'attraper par l'épaule, le déséquilibrer et l'envoyer à quelques pas de là. Feliciano aurait pu s'étaler par terre dans la manœuvre, tellement cet idiot était maladroit. Ludwig aurait dû le dorloter après et il en avait assez de s'occuper de ce faible Italien.
« D'accord Ludwig… ça va ?
- Je n'aime pas être en retard. »
D'un mouvement souple, Feliciano s'ôta de son chemin. Ludwig ouvrit de nouveau le tiroir et sortit les livres en mémorisant leur emplacement. Il ne manquerait plus que Kiku s'aperçût de leur petite visite.
Ludwig finit par trouver les documents qu'il était venu chercher.
Avec soulagement, il se redressa. Il tomba sur le sourire resplendissant de Feliciano et il détourna immédiatement le regard. Cet imbécile, avec son air avenant, le perturbait vraiment ces derniers temps. Ses yeux tombèrent sur la couverture d'un des livres de Japon. Sa mâchoire tomba de haut devant les figures efféminées de deux hommes l'un contre l'autre au milieu de fleurs.
« C'est quoi, ça ?
- C'est personnel !, glapit Feliciano. Repose ça ! Immédiatement !
- Italie ! Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi ! »
Ludwig ouvrit le bouquin en deux et pâlit en voyant les deux hommes de la couverture dans des positions compromettantes et choquantes. Le premier enfonçait quelque chose dans le corps du second… et se plaçait au-dessus de lui… et l'embrassait…et… Oh, non !
« ça va, Ludwig ?
- Oui, ça peut aller. »
Ludwig posa le livret, en essayant de ne pas penser à ce que cette découverte impliquait. Que devait-il faire ? Si Kiku avait ce genre de lecture régulière, il devait être attiré par les hommes. Ludwig ne devait pas permettre ce genre de perversion au sein de ses nations alliées ! Cette déviance devait être combattue. Il allait remettre Kiku dans le droit chemin avant que ses supérieurs ne s'en aperçoivent et ne lui fassent du mal. Ludwig voulait peut-être changer les choses et rendre ce monde meilleur, mais il ne voulait pas s'en prendre à la vie des nations qui lui sont chères.
« Oh, je vois », dit Feliciano en jetant un coup d'œil sur le livre ouvert.
Mince, Feliciano avait compris lui aussi ! Connaissant le régime d'Italie, Feliciano allait violemment réagir. Est-ce que Feliciano allait dénoncer Kiku aux autorités ? Ludwig vit les yeux mordorés de Feliciano, ce qui était très rare. Comme s'il se réveillait d'un long sommeil, Feliciano se redressa et prit la parole. Ce n'était pas bon signe !
« Ludwig, on n'est jamais venu ici. C'est un secret entre nous, n'est-ce pas ?, murmura Feliciano.
- Oui.
- Alors, on n'a rien vu. Tu me suis ? »
Ludwig se sentit un peu perdu entre la politique d'épuration de son gouvernement et ses sentiments d'amitié pour Kiku. Feliciano était décidé et sûr de lui, un autre homme, et il attendait fébrilement sa réponse qui tardait à venir. Ludwig avait l'impression de découvrir une part cachée de Feliciano et de Kiku dans le même instant.
« C'est d'accord. Seulement, je ne saurais pas tout ranger comme il faut, répondit Ludwig.
- Fais-moi confiance. Je le fais. »
Ludwig observa Feliciano remettre chaque chose à sa place avec professionnalisme, ce qui sema le doute en lui. Feliciano n'était pas un bon espion et, pourtant, il effaçait toute trace de leur passage consciencieusement. Feliciano n'était pas un bon combattant en situation réelle et, pourtant, il en avait les compétences intellectuelles et physiques. Ludwig s'en rendait compte maintenant et se sentait trahi.
Ludwig ne pouvait plus prétendre connaître vraiment ses principaux alliés. Quant à leur faire confiance, il n'était plus sûr de pouvoir le faire. Ils lui cachaient des éléments importants de leur vie. Kiku, Ludwig pouvait encore comprendre qu'il ne voulût pas étaler sa vie privée. Mais Feliciano ! Feliciano se moquait de lui depuis leur première rencontre ! Jouer les faibles pour l'attendrir !
« Ludwig, on y va avant que Japon revienne. J'espère qu'il ne se doutera de rien. Tu m'écouteras la prochaine fois...
- Tu étais au courant des tendances de Japon ?
- Il va voir chez les Grecs ! Tu ne t'en doutais pas ? Vee !
- Italie ! »
Feliciano rit, pas du tout mal à l'aise, et l'entraîna dans les couloirs.
« On avait une réunion super importante entre nous, d'accord ?
- D'accord, Italie… Je retourne à mon bureau. On se revoit plus tard.
- Je te fais confiance.
- Oui, bien sûr… »
Feliciano se détourna de lui et se mit à faire du charme à une demoiselle. Toujours le même ! Ludwig revint à ses appartements avec la désagréable sensation que sa vie lui échappait, tout comme le contrôle qu'il croyait exercer sur Feliciano. Sa vie lui sembla faîte de mensonges et de trahisons. Le sourire innocent de l'Italien n'était là que pour le tromper. Sous couvert de maladresses, celui-ci faisait tout pour le faire échouer dans sa tentative de conquérir le monde.
Il le haïssait plus que tout.
Feliciano désintéressa la demoiselle qu'il draguait en lui parlant de pâtes, et de la cuisson des pâtes, et de la sauce des pâtes, et des conditions pour les manger, et…
« Reviens, signora ! Je n'ai pas terminé le repas idéal ! »
Enfin seul, Feliciano se dirigea innocemment dans le parc du château pour prendre l'air. Les soldats ne firent pas attention à cette nation qui s'émerveillait des fleurs, du soleil et de l'herbe bien entretenue. Ils commençaient à en avoir l'habitude et on leur avait bien fait comprendre qu'il devait se contenter de garder l'entrée sans se laisser distraire par Italie et ses drôles de manie.
En réalité, Feliciano endormissait la méfiance des gardes. Une fois hors de vue, il rejoignait Romano sous un bosquet pour discuter de certaines mesures. Il ne pouvait pas le faire dans l'enceinte du château en raison du nombre conséquent de mouchards et du risque de se faire surprendre.
Feliciano faisait part à Romano d'un grand nombre de décisions prises par les deux autres nations de l'axe. Romano, après avoir détruit le mobilier et insulté Ludwig, n'avait malheureusement plus le droit d'assister aux réunions entre les nations. Feliciano, avec son air béat de celui qui n'écoutait pas vraiment et qui ne comprenait rien, notait dans un coin de sa tête toutes les informations importantes qu'il pourrait passer en douce aux résistants par l'intermédiaire de Romano et de ses célèbres mafias.
Ludwig ne le lui pardonnerait jamais de l'espionner ainsi, mais c'était son devoir en tant qu'homme.
« Alors, potato bastard est toujours un stronzo insensible ?
- Oui… Il devient parano…
- La fin est proche, se réjouit Romano. Alors, quels dossiers ?
- Est-ce qu'il a demandé quelque chose en particulier ?
- Comme toujours… Il veut tout. On dirait que grand frère veut que je me fasse griller, cet imbécile. »
Feliciano lui donna des négatifs de sous sa veste.
« Je pense que les emplacements et les plans de certaines bases allemandes leur seront utiles en temps opportun.
- Je n'aurais jamais eu accès à ses plans, râla Romano. Si je me fais choper, ils vont savoir que c'est toi.
- Tu n'auras qu'à dire que tu les as volés.
- Comment aurais-je eu connaissance de la présence de ses plans ici, idiota ?
- Tu as juste fouillé dans le tiroir de Ludwig. Le premier, celui qui est fermé avec une clef, il y a deux jours, lui répondit calmement Feliciano.
- Ils font s'apercevoir que les caméras chez Ludwig sont inopérantes.
- Ce n'est pas grave. Il faut au moins que l'un de nous reste en place et il vaut mieux que ce soit moi.
- J'ai jamais eu autant la trouille de ma vie. Il me le payera ce bâtard aux patates !
- Je pense qu'il le payera bien assez…
- Hé, Féli ! Ce n'est pas de ta faute ! Tu entends ! Ce n'est pas de la tienne !
- Je sais…
- Tu n'aurais pas dû t'attacher autant à lui. Tu es toujours amoureux, après ce qu'il a fait ? »
Feliciano détourna le regard, ne sachant pas quoi rajouter. Ludwig l'avait terriblement déçu. Il aurait pu ne pas adhérer aux idées de son gouvernement et ne pas cautionner le génocide et les violences.
Feliciano le haïssait. Il se haïssait lui-même pour avoir cru en la gentillesse de cet homme, pour avoir cru pouvoir le convaincre d'abandonner ses conquêtes et pour ne lui avoir jamais confessé ses sentiments.
Plus un empire est grand et plus la chute est rude.
Feliciano haïssait tellement Ludwig en cet instant qu'il ne savait même pas s'il voulait le sauver de cette chute. Pourtant, il avait un très mauvais pressentiment et il sentait que, malgré la trouille qui lui retournait le ventre, il devait rester auprès de Ludwig. Il ne savait pas encore pour quelle raison exactement, mais il pensait ne pas tarder à le découvrir. Sûrement pour protéger son peuple… Pas pour lui.
« Non… Je ne crois pas l'aimer encore, finit-il par répondre. J'ai tellement peu d'espoir que je pense qu'il va dénoncer Kiku pour ses penchants homosexuels.
- Feliciano ! Idiota ! Dans quoi t'es-tu fourré ?
- J'ai voulu l'empêcher de le découvrir ! Peine perdue… Il ne m'écoute plus. J'espère que notre amitié le fera réfléchir.
- Au nom de l'amitié, tu lui as demandé de se taire ! Idiota ! Tu vas te faire prendre !
- Et il n'aura plus de principales nations alliées à ses côtés… Je crois qu'il a fait rapidement le calcul. »
Ludwig y a réfléchit, sinon pourquoi aurait-il mis autant de temps à répondre ?
Feliciano le haïssait.
« Féli, je suis envahi. Tu es au courant ? »
Les Alliés attaquaient par le Sud, avec le soutien de la résistance italienne et leur accord à tous les deux.
« On en a déjà parlé… », répondit évasement Feliciano.
Ils allaient de nouveau être divisés en deux, ils le sentaient. Leur gouvernement était tellement instable qu'il ne faudrait pas grand-chose pour provoquer leur scission. Comme un front entre l'Italie du Sud et l'Italie du Nord. Ils s'y attendaient et ils espéraient pouvoir retrouver leur unité une fois la guerre terminée. Il fallait savoir faire des sacrifices.
« …Ne t'inquiète pas pour moi. Tout ira bien. Je resterai aux côtés de Ludwig pour l'obliger à délivrer notre pays et pour jouer les traîtres.
- Exactement… ça ira ?
- J'ai tenu jusque-là. »
Feliciano haïssait Ludwig et il ne se supportait plus lui-même, mais il ferait semblant que tout allait bien jusqu'à la fin de cette guerre terrible.
