Seul, ou pas ?

Je suis assi sur le canapé du salon, dans le petit appartement que j'ai loué.

J'attends

Et cette attente,

qui me rapproche chaque seconde d'un événement tragique dont le refuse d'admettre la douloureuse évidence me renferme petit à petit sur moi même,

m'écrasant de tout son poids.

J'ai mal

Toutes mes pensées se brouillent. Ca m'arrive souvent, ces temps-ci.

Elles ne tiennent plus en place, se mêlangent et je ne parvient plus à faire le tri dans ma tête.

Curieusement, seules les choses qui me serrent le coeur restent, nettes et implecabless,

mises en évidence pour bien me rappeler à quel point je me suis fourré dans la merde tout seul.

J'oublie

Ma vie avant tout ça... Elle était banale, comparée à celle que je vis mantenant.

Elle était ponctuée de combats vertigineux, à coups d'Alchimie pour retrouver la pierre philosophale.

À présent, je mène une tout autre bataille. Plus douloureuse, une bataille intérieure.

Une bataille du coeur.

Une bataille de peur.

Ce que j'avais vécu avant, tout, tout s'est envolé. Il ne me reste plus rien.

C'était un choix à faire.

Je me perds.

D'un geste lent et faible, je replie mes jambes contre mon torse, abadonnant mes chaussures au sol.

Je pose ma tête contre mes genoux.

Je la relève quelques infimes secondes pour observer la pièce d'un regard absent, puis laisse mon front retomber sur mon pantalon noir.

Encore une fois, je suis seul.

Personne n'est là pour rallumer le feu qui brûlait en moi il y a peu de temps.

Mes yeux, rougis par la fatigue, me brûlent..

Ca fait longtemps que je n'ai plus dormi, je crois.

Je ne compte plus les heures.

Ni les jours, d'ailleurs.

Je tremble.

Les bras serrés autour de mes mollets se contractent de rage.

J'ai été un bel abrutit, d'être tombé dans ce piège vicieux qui ne vous lâche plus, une fois tombé dedans.

En fin de compte, malgrés ce que j'ai pu te dire, je crois quand même que ce que je ressentais en te regardant, c'était de l'amour.

C'était tellement logique que je ne m'en était même pas rendu compte moi-même.

C'est idiot, un humain, en fin de compte.

Je tombe.

Un bruit.

''Il'' apparaît par la fenêtre grande ouverte.

''Il' saute avec soupless dans l'appartement.

Le parquet ne craque même pas.

Sa fine silouette se découpe à travers les rideaux blancs.

''Il'' pose les yeux vers moi et cours jusqu'à mon corps frissonant, recroquvillé près de la table basse.

''-Eh, Ed ! Ed !''

Ses paroles m'atteignent difficilement.

J'ai du mal à comprendre leur sens.

''Il'' soutient ma tête, assit à côté de moi.

''Il'' la pose sur ses genoux en fronçant les sourcils, l'air inquiet.

Mes yeux sont à demis-clos.

J'admire sont visage éclairé par les rayons lumineux de la lune.

Il est beau.

Je l'ai toujours pensés, en fait.

Il se penche vers moi.

''-Envy...''

Il pose doucement ses lèvres contre les miennes.

Je savoure cet instant.

Lorsqu'il se décolle de moi, je dis :

''-Tu y as pensé ?''

''-De quoi ?''

''-... Un jour, on aura pas d'autres choix que de se séparer, non ?''

''-Qu'est-ce que tu racontes, Chibi-chan ?''

''-...On sera bien forcé de tourner le dos à l'autre, un jour ! Et... et il faudra qu'on reprenne chacun notre vie de son côté, hein ?''

Ca y est.

Je l'ai dit.

Maintenant, j'ai la gorge sèche.

Devant son silence, je me redresse sur les coudes, paniqué.

'''-Envy, réponds-moi ! C'est ça qui doit arriver ?! On devra prendre des chemins séparés ?!''

Il se fige, ne réponds pas.

Ses yeux ont un regard vide.

Une larme coule de ma joue.

Elle décritu un fin sillon sur ma peau.

Elle se décroche de mon visage, et au moment même où elle touche le sol, il hausse lentement les épaules.

Je meure.

- Fin -