Hey ! Donc voici l'une de mes premières fics (et du coup la première que je publie) et je n'ai jamais été lue, donc vos reviews et conseils seront les bienvenus !
Cette histoire concerne du superbat donc pour ceux que ça gêne, je ne vous recommande pas la lecture ;)
Je rappelle que c'est du rating M et que ça concerne deux hommes.
L'histoire est en cours d'écriture, mais pour le moment elle dépasse les 100k. J'essaierai de poster les chapitres assez régulièrement.
Disclaimer : ces personnages et cet univers ne m'appartiennent pas et sont pour la plupart à DC Comics
NB :
J'ai fait un grand mix de ce que je connaissais sur les personnages et l'univers DC. Je me suis basée sur différents comics, dessins animés et films, il y aura pas mal de références ou de petits détails venant de là. Cette fic ne représente donc pas de temporalité/réalité/version définie de l'univers. De plus, s'il y a des puristes, j'ai aussi changé l'histoire de quelques personnages (mea culpa).
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture, en espérant que ça vous plaise !
Chapitre 1 : Doomsday
Ses oreilles bourdonnaient, sa vision était floue et tout son corps n'était que douleur. Sonné par le dernier coup qu'il venait de recevoir, il mit du temps à se dégager des débris dans lesquels il avait atterri. Il grimaça de douleur en se tenant les côtes, se doutant qu'il avait dû s'en fracturer quelques-unes. Il tituba en descendant de sa bute faite de gravats, de poussière et de métal, se dirigeant vers un endroit où il semblait entendre des gémissements.
Il s'y précipita comme il pouvait, s'inquiétant que la zone n'ait pas été totalement dégagée. Il était sûr pourtant qu'aucun civil n'était dans les environs, mais dans les rues de New York, on ne pouvait pas savoir. C'est alors qu'il reconnut la voix, puis qu'il le vit. Barry, à moitié enseveli, peinant à se dégager.
_Flash ! Est-ce que ça va ?
Il se précipita en courant comme il le pouvait et commença à dégager les débris qui empêchaient l'homme le plus rapide du monde de bouger. Puis il vit le sang, et lorsqu'il eut finit de libérer ses jambes, trouva un épais morceau de métal transpercer sa cuisse.
_Batman… je peux plus courir… je vais pas… me régénérer à temps…
Le Flash haletait et semblait à bout de forces. En face de lui, Batman sortit de sa ceinture une seringue de morphine qu'il injecta à son ami, avant de retirer le morceau de métal et d'y appliquer une forte pression. Il déchira des pans de sa cape et les tendit à Barry.
_Reste là, je vais voir où en sont les autres.
Et il percuta au même moment où Barry ouvrit la bouche : le silence autour d'eux.
_Doomsday… a expédié Superman vers la centrale électrique… ils se sont déplacés. Green Arrow, Cyborg et Red Arrow ont été mis hors-jeu… Il reste plus que Superman, Wonder Woman, Nightwing et Aquaman d'opérationnels…
Batman jeta un œil sur les alentours pour trouver les héros blessés avant Flash : Raven et Starfire semblaient inconscientes et J'onn J'onzz, blessé, tentait d'aller vers elles. Il appela ce dernier pour indiquer la position de Barry, puis envoya l'un de ses drones sur sa position. Il le visa avec son grappin et se retrouva très vite pendu dans les airs, indiquant à son engin de se diriger vers le lieu du combat.
Ayant une vue du ciel, Batman ne pouvait que constater l'ampleur des dégâts causés par Doomsday. Sa force n'avait cessé d'augmenter et il réfléchissait à un moyen de reprendre le dessus. Mais ils avaient déjà essayé pas mal de choses : le feu, les ondes sonores, l'eau, l'électricité,… rien ne pouvait percer sa peau et il devenait de plus en plus grand, de plus en plus tenace. S'ils ne trouvaient pas tous vite un moyen… Doomsday aurait la peau de Superman. Ensuite ce sera leur tour.
Il arriva enfin à l'endroit indiqué et atterrit aux côtés de son ancien apprenti, Dick, qui portait désormais le pseudonyme de Nightwing. Ce dernier avait une plaie à la tête qui saignait abondamment et peinait à rester sur ses jambes. Il jeta un rapide coup d'œil sur la scène, où Wonder Woman et Superman se battaient contre Doomsday. Diana essayait d'immobiliser le monstre avec son lasso pour permettre au kryptonien de lui asséner des coups, mais il semblait invulnérable.
_T'as un plan, Bruce ?fit une voix au loin, que l'intéressé reconnut comme celle d'Aquaman.
_J'y réfléchis.
_Si on ne trouve pas vite un moyen… Diana et Clark sont déjà épuisés…
Le veilleur de Gotham tourna la tête vers le combat qui détruisait la ville. Diana avait des blessures sur les bras et les jambes et semblait être à bout de force. De l'autre côté, Superman encaissait la majorité des coups, sa chair elle aussi pas mal entaillée par les proéminences osseuses du monstre. Son costume était presque entièrement déchiré. Il était essoufflé. Il était épuisé. Superman perdait.
Les premiers rayons du soleil aveuglèrent momentanément Batman, qui se couvrit les yeux. La Ligue avait passé toute la nuit à essayer d'arrêter Doomsday, depuis Philadelphie. Il n'avait laissé derrière lui que destruction et mort, ainsi que des super-héros blessés. Si eux, la Ligue de Justice, ne l'arrêtaient pas, alors personne ne le pourrait.
Doomsday abattit son poing sur Clark, qui fut incapable d'esquiver le coup. Il s'écrasa durement au sol, alors que le monstre s'occupait déjà de Wonder Woman : il la tira par le lasso, attrapa sa jambe et la jeta durement sur le sol, avant de l'expédier plus loin. La reine des amazones cria de douleur et Batman voulut s'élancer vers eux, mais la vive douleur à ses côtes le rappela à l'ordre et il eut soudainement du mal à respirer. Nightwing le soutint le temps qu'il se remette d'une quinte de toux assez violente qui lui vrillait les côtes. Il n'était clairement plus en état de se battre, il n'assumerait pas les coups de Doomsday. Il ne pouvait que regarder au loin, ses amis se faire battre. Il voulait aider Clark.
Le kryptonien utilisa sa vision thermique vers le monstre, ce qui eut pour seul effet de l'énerver encore plus. Dans un rugissement de rage, le monstre fit grossir ses excroissances osseuses et de longues épines se formèrent à la jointure de ses mains. Il ferma son poing et si Superman pu esquiver le premier coup, le second lui transperça la poitrine.
_Clark !
Bruce n'avait pas pu s'empêcher de crier. Son ami tourna lentement la tête vers lui alors qu'il se précipitait vers eux du mieux qu'il pouvait, repoussant Nightwing dans la foulée. Batman crut voir l'expression de Superman changer lorsqu'il tourna la tête vers lui, avant que la créature ne le laisse tomber. L'homme d'acier tomba à genoux, tandis que son ennemi portait son attention sur l'homme qui courrait vers eux. Bruce était prêt à en découdre jusqu'à la mort s'il le fallait. Il était déterminé. Clark aussi.
Dans un dernier effort, au bord de l'agonie, le kryptonien rassembla ses forces, hurlant sa rage avant d'attraper Doomsday et de l'emmener avec lui dans le ciel, dans un fracas assourdissant. Le Bat leva la tête pour les suivre du regard, mais le soleil l'en empêcha bien vite. Son cœur se serra. Si Superman faisait ce qu'il pensait... s'il allait dans l'espace… Non, il y avait un espoir qu'il survive. Les rayons du soleil jaune seraient régénérateurs pour lui et s'il restait trop longtemps à la dérive, un Green Lantern pourrait le rapatrier à la Tour de Garde.
Batman s'accrocha à cet espoir, la tête toujours levée vers le ciel. Il fallait que Clark survive. Il devait survivre. Il survivrait, même à ça. Il était Superman.
_Où est Doomsday ?
Continuant de fixer le ciel, il ne baissa pas la tête vers Wonder Woman, qui marchait vers lui, soutenue par Aquaman.
_Superman l'a emmené dans l'espace. Je crois.
_Je ne pense pas qu'il y arrivera…
L'inquiétude présente dans la voix de l'amazone l'interpella assez pour qu'il daigne la regarder.
_Pourquoi dis-tu ça ?demanda Nightwing avant lui.
_Parce qu'il était au bord de l'épuisement et blessé. Je ne crois pas qu'il avait assez de forces pour voler.
_C'est vrai qu'on aurait dit que c'était plus un super saut… mais très puissant, dit Nightwing d'un air pensif.
Alors que tous en venaient à la conclusion qu'ils allaient retomber, un bruit sourd leur fit lever la tête : une masse sombre tombait du ciel. Batman s'empressa de calculer le point d'impact avec son gadget et contacta les autorités pour envoyer des hommes immédiatement sur place : l'Uper Bay était grande et il fallait repêcher ce qui était tombé au plus vite. Il tourna la tête vers Aquaman, qui semblait s'être brisé un bras et avait de multiples coupures. Il montrait aussi des signes de déshydratation.
_Uper Bay. Tu penses pouvoir faire quelque chose ?
_Je dois me rendre sur place.
Batman n'attendit pas plus longtemps. Il envoya sa position à son petit aéronef et attendit que le pilote automatique fasse le reste. Puis avec Aquaman, il partit vers le point de chute, le cœur emplit d'espoir.
Des heures. Ils n'avaient trouvé que le corps de Doomsday, très vite récupéré par l'ARGUS et enfermé dans une boîte en plomb. Mais aucun signe de l'homme d'acier. Et plus le temps passait, plus les membres de la Ligue, tout comme les autorités qui les aidaient, perdaient espoir. Aquaman avait utilisé ses ressources pour sonder les environs mais à part le monstre, les animaux marins comme les poissons n'étaient pas d'une grande aide.
Bruce détestait attendre. Diana et Dick l'avaient obligé à aller se soigner, tout comme d'autres membres de la Ligue sévèrement blessés. Il n'avait pas été étonné qu'on lui dise qu'il avait des côtes cassées et s'en fichait pas mal, ça n'était ni la première fois, ni la dernière. Cela mettrait juste du temps à guérir et ça le rendait moins performant.
Mais se faire soigner l'occupait un peu. Il attendait avec impatience qu'Arthur lui dise qu'il avait trouvé quelque chose, mais ce ne fut pas le cas. Et après une journée entière sans rien trouver, tous cessèrent les recherches, la mort dans l'âme : Superman était mort.
Superman était mort. Clark Kent était mort. Impossible. Ça ne pouvait pas être possible. Il devait être dans l'espace, ce n'était pas possible autrement. Mais Cyborg lui avait assuré que les scanners de la Tour n'avaient rien trouvé et John Stewart non plus. Superman était mort.
La nouvelle avait anéanti Bruce. Plus qu'il ne l'aurait cru. Il venait de perdre un coéquipier. Un ami. Clark. Ça lui faisait mal, tellement mal et il s'en voulait de ne pas avoir agi. D'avoir été simple spectateur, de l'avoir regardé se sacrifier pour les autres. Il n'avait eu aucune valeur. Le Batman avait été incapable de protéger la ville, incapable de protéger ses amis. Il avait été inutile et il s'en voulait.
Il frappa encore plus durement l'arbre devant lui, entamant son écorce. Une semaine. Cela faisait une semaine que Clark avait disparu. Il avait espéré, pendant les premiers jours, qu'il réapparaisse. Mais il n'avait désormais plus d'espoir. Seuls la colère, la douleur et le remords animaient son cœur et depuis, il voyait tout en noir, encore plus qu'à son habitude. Il avait cessé de communiquer avec la Ligue de Justice, prétextant qu'il avait du travail. En réalité, il ne voulait pas les voir, parce qu'il avait peur d'affronter leurs regards. De voir leur peine dans leurs yeux. La sienne lui suffisait déjà. Il avait perdu Clark. Il avait refusé d'aller à son enterrement.
Alfred avait essayé de le faire sortir de sa cave et les seules fois où Bruce le faisait, c'était pour frapper l'arbre devant lui. Dick était passé plusieurs fois lui rendre visite, pour savoir comment il allait, mais Bruce avait refusé de le voir. Il voulait être seul. Le vide laissé par la perte de Clark l'avait profondément affecté et il avait l'impression d'être brisé, une partie de lui-même ayant soudainement disparu. Cette douleur, oppressante dans sa poitrine, constante, le rendait malade et il se sentait plus vulnérable que jamais. Il ne voulait pas être vu comme ça non plus : faible. C'est ce qu'il était désormais. Un faible.
Ce simple fait le rendait en colère contre lui-même et les sentiments contradictoires qui s'affrontaient en lui l'empêchaient d'être opérationnel. Comment la mort de Clark pouvait-il l'affecter autant ? Il ne s'était jamais rendu compte de la valeur qu'il avait pour lui, avant de l'avoir perdu… il regrettait tellement tout ce qu'ils s'étaient dit qu'ils feraient ensemble et qu'ils n'avaient jamais trouvé le temps de faire : sortir un soir boire un verre, se faire une soirée entre membres de la ligue, Clark voulait lui faire visiter sa ferme dans le Kansas, lui voulait-
_Maître Bruce.
_Quoi Alfred ?!
Il avait été plus agressif qu'il ne l'aurait voulu. Il se tourna vers son majordome, impassible, comme toujours. Bruce essuya la sueur sur son front, attendant que son interlocuteur parle.
_Monsieur, un taxi vient d'arriver aux portes du manoir. Votre présence est requise.
_Vire-le. Je ne veux voir personne.
_Maître Bruce, sauf votre respect, vous devriez aller voir, avant de renvoyer la voiture.
Des images. Des sons. Tout lui parvenait de manière désordonnée et entrecoupée. Il revoyait des personnes qui pleuraient, des gens qui hurlaient, leurs visages marqués par la peur et la douleur. Une ville détruite, de la fumée, de la poussière qui recouvrait tout autour de lui. Puis vint la douleur, intense. Il se sentait basculer. Son nom. Quelqu'un avait crié son nom. C'était lointain, si lointain, mais il l'avait entendu. Ce fût assez pour lui rappeler son objectif : éliminer la menace et sauver des vies. Sauver les autres. Son devoir était de les protéger.
Il se sentit happé hors du néant. Il avait une migraine atroce, avait mal partout et il se sentait fragile. De nouveaux sons lui parvinrent, puis il ouvrit les yeux. Il cracha l'eau qu'il avait dans les poumons, le faisant grimacer de douleur, l'empêchant de respirer. Il était fatigué, désorienté et il avait froid.
_Hey, mon gars, ç'va aller ?
Il leva les yeux sur l'homme qui l'aidait vraisemblablement à tenir debout. Petit, maigre et avec une barbe grisonnante, l'homme devait bien avoir la cinquantaine. A la vue de sa tenue, il n'eut aucun doute quant au fait que l'homme était un sans-abri. Il lui adressa un regard reconnaissant et se redressa.
_Grâce à vous, merci.
_T'pas l'premier qu'on r'pêche. On a vu d'tas d'ivrognes qui plongent d'ponts. Mais jamais a'ec un visage pareil. C'quoi ton p'tit nom ?
_Clark.
_Moi c'est Bob.
Clark lui serra la main et jeta un rapide regard sur lui-même. Son costume en lambeaux n'avait pas tenu et il lui restait juste les manches et les jambes. La crasse et la boue avaient effacé la couleur et à l'odeur, il était étonné de ne pas se trouver dans les égouts. Au lieu de ça, il était dans une partie d'un port désinfecté, où d'autres sans abris s'étaient réfugiés.
_Enchanté, Bob. Vous pouvez me dire où je me trouve ?
_T'es à Gotham, mon p'tit. T'es vraiment à côté d'la plaque.
Clark réfléchit à toute allure, ses neurones temporairement connectés. Il se souvenait de son combat contre Doomsday. Il se souvenait de sa blessure… Comment pouvait-il être vivant ? Il jeta un œil à son torse : quatre grandes ecchymoses lui paraient la poitrine et la douleur qui les accompagnait expliquait plus de choses sur ses douleurs. Et leur présence lui donnait une indication primordiale : il n'avait plus ses pouvoirs. Afin de vérifier sa théorie, il essaya de voir avec sa vision à rayons X, sans aucun succès. Il ne prit pas la peine de vérifier le reste.
Il essaya de se calmer et de faire taire la douleur qui l'empêchait de se concentrer. Résumé de la situation : la veille, il avait combattu Doomsday. Il avait probablement gagné, puisqu'il était en vie. Mais où étaient les autres ? Qu'était-il advenu d'eux ? Il devait les trouver, mais il n'avait aucun moyen de communication pour les joindre. Il n'avait ni papiers d'identité, ni argent, ni vêtements. La belle galère.
_T'vas attraper froid mon gars, viens plus près d'brasero pour t'sécher, au moins. T'es tout pâlo et tu trembles.
_Ça ira, merci. Est-ce que je peux vous emprunter quelque chose à mettre ? Je sais que c'est beaucoup de vous demander ça…
_T'en fais pas. Ent'compagnons d'galère, on doit bien s'aider non ?
Bob lui tendit un grand manteau marron un peu mité. Clark l'enfila en souriant, content d'avoir un peu plus de chaleur sur les épaules.
_Merci beaucoup. Je vous revaudrais ça.
_J'espère bien.
_Encore une chose, vous savez où je peux trouver un taxi ?
Le manoir Wayne était décidément une demeure somptueuse, qu'Alfred entretenait à merveille. Clark avait eu plusieurs fois l'occasion d'y entrer, mais il avait rarement pu prendre le temps d'admirer la bâtisse. Les haies semblaient être taillées au millimètre près, les fleurs étaient splendides et les fontaines d'extérieur magnifiques. Il était réellement émerveillé par ce domaine.
_Bon, c'est quand que je suis payé, moi ? Mon compteur continue de tourner.
Clark reporta son attention sur le chauffeur de taxi, qui était sorti de son véhicule et attendait sa paie. Il était gêné d'avance de demander de l'aide à Bruce, mais il n'avait pas un centime sur lui. Et ce chauffeur avait été le seul à avoir accepté qu'il monte dans sa voiture.
_Quand le majordome sera revenu avec le maître des lieux.
Le chauffeur ne cacha pas son énervement. Clark, lui, était patient. Alfred lui avait dit d'attendre sur le perron l'arrivée de Monsieur Wayne, mais il avait l'impression qu'il ne l'avait pas reconnu. Il avait une tête si effrayante ?
Au détour de la bâtisse, il aperçut la silhouette du majordome arriver, ainsi que le maître des lieux derrière lui, le pas visiblement pressé. En short et débardeur noir, encore dégoulinant de sueur, Clark lui trouva quelque chose de séduisant. Très séduisant. Ça lui changeait de son costume de chauve-souris ou de celui dans les soirées mondaines. Il lui adressa un sourire dès qu'il croisa son regard.
_Bruce ! J'ai besoin de ton ai-
_Clark ?!
La voix à la fois surprise et choquée de son ami coupa court à l'envie du journaliste de s'avancer vers lui. Il fronça les sourcils d'incompréhension, comprenant très vite que quelque chose n'allait pas. Mais le milliardaire s'approcha de lui et saisit des deux mains son visage, plongeant son regard dans le sien. Un frisson parcourut le journaliste, se sentant bizarre par une telle proximité avec Bruce. Son regard bleu, plus froid que le sien, était réellement magnifique. Ce fut la seule pensée rationnelle qu'il eut avant que Bruce ne le serre dans ses bras, réveillant un peu plus la douleur. Surpris, Clark répondit à l'échange, étonné par une telle proximité de la part de l'homme chauve-souris, qui ne faisait jamais démonstration d'une telle affection avec qui que ce soit.
_On a cru que tu étais mort !
_Quoi ?! Vous auriez pu attendre quelques jours quand même, vous avez fait vite là…
Bruce adressa un regard à Alfred et sans même qu'ils n'échangent de paroles entre eux, le majordome acquiesça et s'occupa du taxi. Bruce entraina l'homme d'acier à l'intérieur de son manoir. Il suivit le maître de maison qui l'emmena dans l'une des chambres du manoir. Clark savait que Bruce avait ses phases silencieuses lorsqu'il réfléchissait et qu'il avait tendance à ne pas les partager. Mais il n'était pas d'humeur actuellement et tout ce dont il avait envie, c'était de prendre une bonne douche et de dormir. Sauf qu'il ne le ferait pas tant que son ami ne partagerait pas ses inquiétudes avec lui.
_Qu'est-ce qui ce passe, Bruce ?
_Regarde-toi dans une glace, Clark. Ça fait déjà plusieurs jours.
D'un geste de la tête, il lui désigna une porte annexée à la chambre et il s'y rendit, soudainement tendu. Puis, lorsqu'il fit face à son reflet, il comprit. Il n'avait pas fait attention à son visage et il n'avait pas remarqué, même lorsque Bruce l'avait touché, que sa barbe avait poussé. De plusieurs jours. Ses boucles sales et désordonnées contrastaient avec son teint cadavérique et les cernes noires sous ses yeux lui donnaient l'impression d'être un mort ambulant. L'espace d'un instant, cette pensée lui traversa l'esprit et la panique montant, il fut saisit d'une quinte de toux. Il avait l'impression qu'il allait cracher ses poumons. S'en était si violent qu'il ne sentit pas la main de son ami se poser sur son épaule, ni ne l'entendit bouger.
_Est-ce que ça va aller ?fit Wayne dont une pointe d'inquiétude perçait dans sa voix.
Clark se contenta d'hocher positivement la tête tout en continuant de tousser. Bruce se fit la remarque qu'il n'avait jamais vu son ami dans un état pareil. Ça l'inquiétait. Beaucoup.
_Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Bruce, j'ai plus mes pouvoirs. Je ne me souviens pas de ce que j'ai fait de Doomsday à maintenant.
Bruce vit la détresse de Clark dans ses yeux. Il essaya de le rassurer, mais il était inquiet aussi.
_Va prendre une douche, utilise ce dont tu as besoin. Je vais te prêter de nouveaux vêtements, ensuite on parlera.
Le kryptonien ne protesta pas et s'exécuta bien volontiers. De son côté, Bruce lui prépara des affaires qu'il déposa dans la pièce et retourna dans la chambre, en pleine réflexion. Il avait bien eut affaire avec Clark Kent, alias Superman, sans aucun doute. Mais sans avoir reçu de soins, comment avait-il pu survivre ? Sa blessure à la poitrine était mortelle. Etait-il autant un surhomme que ça ? Son retour à la vie lui avait-il définitivement coûté ses pouvoirs ? Devait-il prévenir la Ligue tout de suite ou pouvait-il attendre ?
Il sortit de ses pensées lorsqu'il entendit Clark jurer. Visiblement, l'humanité semblait avoir des côtés qui l'embêtaient. Récupérerait-il ses pouvoirs après une exposition plus longue au soleil, même s'il était mort ? Il verrait bien, après plusieurs jours. Il entendit l'eau de la douche s'arrêter et, quelques minutes plus tard, Clark ouvrit la porte. Il n'avait pas mis le T-shirt que Bruce lui avait donné, mais seulement le jean. Les boucles humides et non coiffées lui donnaient plus un air « Clark » que « Superman », faisant intérieurement sourire le milliardaire : quelle que soit son apparence, il restait beau. Son attention se porta sur son torse musclé et imberbe, ses pectoraux et… il vit très distinctement quatre gros hématomes. Son expression changea, tout comme son humeur. Clark ne fit pas attention à lui, la tête baissée sur son torse, observant les mêmes marques.
_Je suis vraiment mort, c'est ça ? Je crois que je me souviens…fit Clark, d'une voix tremblante.
_L'affrontement contre Doomsday remonte à une semaine. De quoi te souviens-tu ?
_Du combat. Je n'étais plus qu'avec Diana, Arthur et Dick… Il était trop fort… J'avais du mal à encaisser et les autres aussi. Puis je me souviens…Il m'a empalé… Bruce, comment vont les autres ? Et les civils ? Les pertes ?
_Calme-toi, Clark. Tout le monde va bien. Le plus gros des dégâts est matériel. Il y a eu beaucoup de victimes, mais nous avons tous fait notre maximum. De quoi te souviens-tu d'autre ?
L'intéressé s'assit sur le lit et se prit la tête dans les mains, restant quelques instants silencieux. Bruce resta patient et attendit sans rien ajouter de plus.
_Je sais plus… je me souviens de la douleur, je te vois courir vers moi et… et après je me réveille dans le vieux port désinfecté de Gotham. Un sans-abri m'a repêché. C'était i peine trois heures.
_Tu es sûr de ne pas te souvenir de ce que tu as fait ensuite ?
_Pourquoi ? J'ai réussi à faire quelque chose après ?
_Tu as attrapé Doomsday et tous deux vous êtes partis dans les airs. Il y a eu un seul point de chute visible, et on a cru que vous étiez ensemble. Mais on ne t'a jamais retrouvé. Le corps de Doomsday a été récupéré par l'ARGUS.
_Je ne m'en souviens pas et je n'aurais pas pu faire ça, pas d'après mes blessures.
_Pourtant, tu l'as fait.
Clark se laissa tomber en arrière sur le lit, passant ses mains dans ses cheveux. Il était perdu. Il ne savait pas trop ce qu'il lui était arrivé, mais il était sûr qu'avec une blessure aussi mortelle que la sienne, il était mort. C'était peut-être à cause de ça, qu'il n'avait plus ses pouvoirs ? Il était devenu humain ? Il faudrait qu'il aille à la Forteresse de Solitude pour avoir des réponses sur ce qu'il s'était passé.
Il fut saisi d'une autre quinte de toux, l'obligeant à se redresser afin d'avoir un meilleur accès d'air. Chaque toux qu'il avait lui faisait un mal de chien et il grimaçait en attendant que ça passe. Puis il se relaissa tomber sur le lit, épuisé. Superman était mort. Il y avait dû y avoir une annonce officielle. Clark était peut-être, quant à lui, encore en vie. De toute façon, à l'heure actuelle, il devait être en voyage au Burundi pour son article sur la guerre. Son absence au Daily Planet ne serait pas relevée. Mais si la mort de Superman était passée sur les chaînes d'informations, et c'était sûrement le cas, Martha avait dû apprendre la nouvelle.
_Il faut que je passe un coup de fil.
_Je vais te chercher un téléphone.
Bruce s'éclipsa, conscient du chamboulement intérieur qui devait animer son ami. Mais lorsqu'il revint avec un téléphone, il retrouva l'homme d'acier endormi, dans la même position qu'il l'avait laissé deux minutes avant. Ressusciter semblait être une chose épuisante. Il positionna correctement son ami et l'examina pour voir s'il n'y avait pas d'autres traces de blessures. Ses doigts se promenèrent sur sa peau étonnamment douce et chaude, contact plus agréable qu'il ne devrait l'être.
Il sourit légèrement lorsqu'il vit que Clark s'était coupé en se rasant et associa l'action au juron qu'il avait entendu. Mais à part ça, il n'y avait rien. Seule sa blessure mortelle semblait mettre du temps à guérir. Mais pour être réduite au stade d'ecchymoses alors que ça l'avait littéralement réduit en charpie, c'était plutôt une bonne chose. Bruce était convaincu que ses pouvoirs allaient revenir.
Il quitta sa chambre et ferma derrière lui. Il demanda à Alfred de lui en préparer une deuxième, près de sa chambre : tant que le kryptonien ne serait pas remis, il ne le laisserait pas rentrer à Métropolis ou à Smallville. D'ailleurs, il était sûr que c'était elle que Clark voulait joindre en appel. Il descendit à la Batcave, voir s'il pouvait trouver plus d'informations, mais aussi pour surveiller la ville. Maintenant que Clark était de retour et qu'il le savait en sécurité, il sentit un poids énorme se retirer de sa poitrine : il se sentait soulagé et étrangement serein.
