Art du Meurtrier
Chapitre 1 : Mercure
Il fut réveillé par un bruit sourd au loin ; il se leva en quatrième vitesse et enfila la veste bleue de son uniforme. Il chopa ses gants qui traînaient dans un coin et se précipita vers la sortie de la toile de tente. Il stoppa net en voyant passer un militaire à toute allure devant lui. Partout autour de lui, des gens couraient et criaient à tue-tête. Les ordres fusaient et tout le monde s'armait comme il le pouvait. On aurait dit une grosse fourmilière en pleine débâcle. Un autre coup plus fort que le précédent se fit entendre, le sol même trembla. Plusieurs soldats se mirent à terre pour éviter des gravats qui retombaient. Un gigantesque nuage de poussière s'éleva dans le ciel, menaçant. Les râles de soldats blessés afin de rendre la scène encore plus morbide. La poussière et le sable du désert lui brûlaient les yeux et s'infiltraient dans ses poumons, l'asphyxiant à moitié. Il ouvrit les yeux avec peine et pu apprécier le spectacle qui s'offrait devant lui. Des dizaines d'hommes à terre, agonisants ou tout simplement morts. Il s'avança pour tenir la main d'un homme qu'il reconnut comme étant l'un de ses subordonnés. Il murmurait doucement des paroles du genre « Je ne veux pas mourir » ou « J'ai peur ». Puis, en fin de compte, il émit son dernier souffle et sa main devint lâche. Il la laissa retomber, sachant pertinemment qu'il n'y avait plus rien à faire. Il prononça quelques paroles de bienséance pour l'âme de ce pauvre bougre et se releva sûr de lui. Il entendit alors quelqu'un l'appeler par son nom.
- Mustang ! Commandant Mustang !! Il faut qu'on se magne le train, si on ne veut pas être submergé !
- Bien mon colonel, j'arrive ! s'exclama Mustang se rendant soudain compte de la situation dans laquelle ils se trouvaient tous.
Courant parmi les cadavres, suivi de près par plusieurs survivants, le commandant Mustang essaya de mettre de l'ordre dans ses pensées, il devait absolument garder la tête froide. Toutefois, il en vint à se demander ce qu'il pouvait bien se passer ; c'était bien la première fois que les Ishbals leur tenait tête ainsi. Il enfila ses gants, près à utiliser toute la puissance de son alchimie s'ils venaient à être en danger. Il jeta un coup d'œil à son supérieur, un grand homme bien bâti au teint basané. Son crâne était rasé de près et il portait une grosse moustache brune en forme de W plutôt voyante. Mustang lui posa cette question qui lui brûlait les lèvres.
- Colonel Gran, que se passe-t-il ? Comment les Ishbals ont-ils pu nous prendre par surprise ?!
- Apparemment, ils posséderaient un de nos canons, ce qui pose un sérieux problème. Répondit Basque Gran, perplexe.
- C'est insensé ! De quelle manière se seraient-ils procurés ce canon ?!
- J'ai entendu dire qu'une de nos unités avait été vaincue facilement ; je crois que c'était celle de Commanche si j'ai bon souvenir.
- Quoi ?! L'alchimiste d'argent s'est fait battre ?
- Et à plate couture qui plus est, d'après les rumeurs… Attention !!
Un groupe de combattants Ishbals fonçait droit sur eux, armé jusqu'aux dents. Les soldats se préparèrent à tirer, tandis que Mustang et Gran s'apprêtaient à utiliser tous leurs talents. L'alchimiste de flamme attendit encore qu'ils soient plus près, puis claque les doigts de sa main droite. Un jet de lumière partit de son gant pour retomber sur les Ishbals imprudents ; la réaction alchimique eut lieu et toute une partie de la route qu'ils traversaient, s'embrasa, réduisant tout en cendre. Les Ishbals tombèrent raides morts comme des mouches. La voie étant de nouveau libre, ils s'y engouffrèrent ; le colonel Gran félicita Mustang pour cette jolie performance, mais ce dernier répondit qu'il ne tirait aucune fierté de cette acte.
La petite troupe parvint finalement à s'enfuir et à trouver un autre camp militaire non loin de là. Les blessés furent soignés et les valides purent se restaurer et se reposer. Mustang et Gran ne purent en faire autant, car un messager vint les prévenir qu'un de leur supérieur les attendait au quartier général établit dans cette zone. Ce fut un général, dénommé Raven, qui les reçut. Néanmoins, ce qui les frappa dans cette petite réunion, c'était que tous les alchimistes d'état se trouvaient ici. Il y avait là en tout six alchimistes ; Mustang reconnut en Armstrong et le salua de la main. Celui-ci lui retourna son salut d'un vague geste de la tête, il était très pâle et semblait dépité. Etendu sur une civière, on pourrait apercevoir Jolio Commanche, un petit vieux très énergique, qui râlait tout bas des injures contre les Ishbals. Dans un coin sombre se trouvait le docteur Marcoh, lui aussi semblait complètement défait. Enfin, un homme aux longs cheveux noirs attachés en queue de cheval, était assis sur une chaise bras et jambes croisées, un sourire ironique au coin du visage. Celui-là, Mustang aurait préféré ne pas le revoir de si tôt ; pour lui ce n'était qu'un être abject avec des idées saugrenues, le genre de type peu fréquentable. Solf J. Kimblee, dit l'alchimiste écarlate, il portait bien son surnom d'ailleurs.
Mustang détourna le regard pour reporter son attention sur le général Raven qui leur demandait à l'instant d'écouter attentivement. Il leur raconta les événements de la bataille du commando de Commanche, ainsi que leur défaite. D'après ses dires, un alchimiste talentueux se trouvait derrière tout cela et aidait les Ishbals dans leur combat.
- Mais qui est donc cet homme qui semble si doué en alchimie qu'il arrive à vaincre une troupe entière de soldats en plus d'un alchimiste d'état ? demanda Roy Mustang.
- A dire vrai, ce n'est pas vraiment un homme… répondit Raven.
- Une femme ! s'écria Commanche. Vaincu par une simple femme !! Je ne m'en remettrais jamais, je suis parfaitement humilié !
A cette annonce incongrue, toute l'assemblée le regarda avec des yeux ronds. Kimblee se mit à rire, trouvant la situation de Commanche, hilarante.
- Vous trouvez ça drôle l'écarlate ?! rugit l'alchimiste d'argent.
- Peut-être bien. dit Kimblee plus détendu que jamais. Avouez que c'est de tout de même admirable de se rendre compte que la gent féminine n'est pas aussi vulnérable que tout le monde veut bien le croire.
- Je vous jure que dès que je serais à nouveau sur pied, je vous ferais regretter ces paroles insultantes !
- Comment donc ? Je ne fais que constater les faits.
- Bon Dieu, je vais t'étriper blanc-bec ! hurla Commanche s'agitant sur sa civière.
- Calmez-vous Commanche ! s'interposa Raven. Vous allez rouvrir vos plaies.
- Oui, reposez-vous, rajouta l'alchimiste écarlate. Nous ne voudrions aucunement perdre un élément aussi précieux que vous. Laissez donc les jeunes faire le « grand ménage ».
- Mais faites-le taire, bon sang de bois ! réclama Jolio commanche au bord de la crise de nerf.
- Ca ira comme ça, Kimblee. Fit le colonel Gran lassé.
- Bien, comme vous voudrez.
- Si nous en revenions à notre problème maintenant. Reprit le général Raven. Alchimiste d'argent, pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste l'alchimie de cette femme ?
- Je dois reconnaître que son style d'alchimie était des plus singuliers. Narra le vieil homme. Elle a utilisé exactement les mêmes techniques que les miennes ! On aurait dit qu'elle me copiait. Elle a fait apparaître des dizaines d'armes blanches et les a envoyés sur mes troupes, tranchant la tête de chacun de mes hommes au passage. Elle les utilisait même pour se protéger des balles, je n'avais jamais vu cela ! C'était tout simplement impressionnant.
- Faudrait savoir ! s'exclama Kimblee. Vous la méprisez ou vous la vénérez ?!
- Je ne vous ais pas demandé votre avis l'écarlate ! J'ai juste souligné le fait que son alchimie était inhabituelle.
- Dîtes plutôt qu'elle vous a effrayé, vous soulagerez votre conscience !
- Je vais te faire ravaler ton arrogance, Kimblee !!
Voyant que le vieux Commanche s'apprêtait à se lever pour refaire la face de l'alchimiste écarlate, le docteur Marcoh l'arrêta en le tenant à bout de bras, aidé de Mustang. Quoique ce dernier aurait été d'accord pour laisser le vieillard carrer son poing dans la tronche de l'homme aux longs cheveux noirs. Une fois Commanche calmé, Raven pu expliquer pourquoi il les avait réunis en cet endroit.
- Donc, si vous tombez sur cette femme, votre mission est de l'appréhender. Je veux que tous ses agissements cessent rapidement et que vous me la rameniez vivante afin qu'on puisse l'interroger.
- Si elle ne vous a pas tués auparavant… ajouta Commanche en lançant un regard glacial à l'écarlate qui souriait rien qu'à cette perspective.
- Alors, bonne chance soldats ! continua Raven qui n'avait pas entendu la remarque du vieillard.
Les alchimistes partirent chacun de leur côté. Durant toute la journée, ils vaquèrent à leurs occupations habituelles – inutile de mentionner ici le nombre incalculable de pertes humaines qu'il y eut cet après-midi là. Le soir, le colonel Gran convia les autres alchimistes d'état à le rejoindre dans sa tente, afin de s'entretenir sur le sujet que le général Raven avait abordé le matin même. Seuls manquaient à l'appel Marcoh et Commanche.
- Pourquoi nous avoir demandé de venir, colonel ? demanda Kimblee, voyant qu'aucun d'eux ne semblait apte à prendre la parole.
- En ce qui concerne la mission que nous a confié le général… commença Gran.
- Il a été on ne peut plus clair, il me semble. On l'arrête, on la ramène ici et tout le monde est content !
- Ce n'est pas vraiment à la mission que je voulais faire allusion, amis plutôt à la femme.
- Que voulez-vous dire par là, mon colonel ? voulut avoir Mustang.
- Si cette femme est d'une puissance telle que nous l'a décrit Commanche, alors un alchimiste d'état seul ne peut pas faire le poids contre elle.
- Vous croyez vraiment ce qu'il s'est fait battre parce qu'elle était trop forte pour lui ?! Ne pensez-vous pas plutôt qu'il aurait fait une erreur quelconque qui lui aurait fait perdre tout contrôle de son alchimie ?
- Je connais bien ce vieux bougre et je sais qu'il fait rarement d'erreur. Dois-je comprendre par là Mustang, que pour vous elle ne peut pas avoir notre niveau parce que c'est une femme ?
- Non, pas du tout ! Simplement…
- Vous ne devriez pas sous-estimer une femme, commandant Mustang. Dit Armstrong d'un ton détaché.
Cela faisait bien des jours que ce dernier n'avait pas prononcé un mot. Roy Mustang le jaugea et sourit, comprenant à qui il faisait allusion. La sœur aînée du commandant Armstrong était une véritable force de la nature ; alors pourquoi ne pas envisager une femme alchimiste de haut niveau.
- Au fait, Commanche a-t-il donné une description de la femme en question ? quémanda Kimblee.
- Tout à fait, d'après lui, elle est très facilement reconnaissable. Reprit Basque Gran . Ses cheveux
sont d'un rouge sanglant et ses yeux d'un bleu éclatant.
- Effectivement, ce ne sera pas dur de la repérer.
- « D'un rouge sanglant » ? répéta Mustang dubitatif. Est-ce de Commanche ?
- Oui, il doit être un peu poète… fit Gran. Mais il m'a aussi préciser qu'elle n'avait aucune pitié pour
ses adversaires.
- Elle est si déterminée que ça à sauver la peau des Ishbals ?
- Apparemment…. C'est pourquoi, j'avais pensé qu'il serait plus judicieux d'aller l'appréhender en groupes d'au moins deux alchimistes d'état. Commandant Armstrong, nous mènerons un bataillon au front ensembles.
- Bien, mon colonel. fit le géant blond.
- Mustang, vous agirez aux côtés de Kimblee.
- A vos ordres. répondit Roy découragé d'avance à la perspective de combattre les Ishbals avec ce maniaque.
L'alchimiste écarlate n'avait pas non plus l'air très enclin à faire équipe avec le flame alchemist.
- C'est un ordre Kimblee. rajouta Gran sentant la tension monter entre les deux hommes.
- J'avais compris, colonel... fit Kimblee avant de sortir en hâte de la tente de son supérieur.
Gran soupira avant de s'adresser de nouveau à Mustang.
- Gardez un oeil sur lui, on ne sait jamais.
Roy Mustang, dit l'alchimiste de flamme, passa une nuit fort agitée. Il rêva - ou plutôt cauchemarda - qu'il se retrouvait entre deux feux, tenant le corps inerte d'une jeune femme aux courts cheveux blonds. Il l'appelait par son prénom, la secouait, mais rien n'y faisait; son corps bougeait mollement, sans vie. Ses yeux couleur bordeaux, encore ouverts, étaient ternes. "Riza!" criait-il, seulement, c'était déjà trop tard, elle ne lui répondrait plus jamais. Quand il commença à se faire à cette idée, il sentit sur ses joues des larmes amères qui coulaient en silence. Puis le décor de guerre qu'il y avait autour de lui disparut, laissant place au néant. Au milieu de cette masse sombre, il n'y avait plus que lui et la jeune femme. Ses larmes tombaient sur le sol noir dans un bruit sourd, mais il n'y faisait pas attention. Seule le fait que Riza ne sourirait plus jamais l'importait.
Soudain, il eut une lumineuse idée. Mais oui! Pourquoi n'y avait-il pas songé plus tôt? Le néant se colora d'un rouge sanglant... La transmutation humaine! Pourquoi ne pas la tenter? Juste pour qu'elle soit de nouveau à ses côtés. Seulement, réussirait-il? C'était un pari risqué et une pratique interdite. c'est juste, mais il s'en fichait, il ferait n'importe quoi pour que Riza soit avec lui encore un seul instant de plus. Le corps froid de la jeune femme se trouvait désormais au centre d'un gigantesque cercle transmutation. Roy posa ses mains sur le tracé blanc, puis la lumière l'aveugla.
Il se réveilla en sursaut, retenant un cri d'effroi; la sueur perlait à son front et il tremblait comme une feuille. Soudain, il remarqua qu'un homme se tenait à ses côtés.
- Allez, debout la belle au bois dormant! fit joyeusement un homme aux courts cheveux noirs et dont les lunettes rectangulaires étaient brisées.
- Maes?! s'exclama Mustang qui n'en revenait toujours pas du rêve qu'il venait de faire. Mais, depuis quand es-tu là?
- Peu de temps, le clairon a déjà sonné voilà une heure et comme je ne te voyais pas, j'ai décidé d'aller moi-même te sortir du lit!
- Je crois que tu as bien fait... J'ai fait un de ces cauchemars!
- Ah, racontes?
- Bof, ce sont les songes habituels d'un soldat perturbé par la guerre. Rien de bien intéressant, en fait.
- Bon, il est temps d'y retourner.
Ils sortirent tous deux à l'air libre, puis se séparèrent, allant chacun rejoindre leur bataillon respectif. Lorsque Roy arriva auprès de ses hommes, il pu constater que l'alchimiste écarlate se trouvait déjà là. Ce dernier l'apercevant, lui adressa un regard assassin et sourit ironiquement. Mustang reporta toute son attention sur les soldats qui attendaient les ordres de leurs supérieurs. Des ordres, Kimblee n'était pas près d'en donner, il restait assis jambes croisées sur un caisson de bois, cherchant à savoir si Mustang aurait assez de cran pour annoncer le début de leur "travail". Roy ferma les yeux et respira profondément, puisant tous le courage qu'il pouvait trouver en lui. Enfin, il rouvrit les paupières, il était déterminé à en découdre désormais. Il héla ses soldats et leur annonça le début de l'opération. Tous se mirent debout, prêt à défendre chèrement leur peau face à l'assaut de l'ennemi. Kimblee fit de même et félicita Mustang au passage, qui ne releva pas. L'alchimiste de flamme se mit lui aussi en route vers le point qu'on leur avait indiqué: l'endroit où l'on avait aperçu la jeune alchimiste rebelle pour la dernière fois.
Deux heures plus tard, il n'y avait toujours pas de traces de cet alchimiste chevronné. La bataille faisait rage et les morts tombaient des deux côtés. Partout les bruits des fusils et des canons se répercutaient et assourdissaient les soldats qui n'entendaient même plus les ordres qu'on leur criait. A tout cela se mêlait la poussière déversée par les diverses explosions de l'écarlate, ainsi que par les colonnes de feu qui montaient haut dans le ciel, provoquées par le flame alchemist. Décidément, les Ishbals avaient vraiment la rage de vivre, ils s'acharnaient comme des fous furieux même s'ils se trouvaient au bord de la mort. L'un d'eux prit le commandant Mustang par surprise et, bien qu'il se soit retourné, il n'avait plus le temps de frotter son pouce contre son majeur afin d'activer son cercle de transmutation. Il vit la pointe de la dague étincelante du moine Ishbal filer vers lui avec la vitesse d'un faucon s'abattant sur sa proie. Il se voyait déjà mort et laissé à l'abandon sur las caillasses, son corps se vidant lentement de son sang. Cependant, le coup n'arriva pas, il entendit une explosion et sentit quelque chose de chaud et collant se déverser sur lui. Lorsqu'il rouvrit les yeux se fut pour voir ses mains recouvertes d'un sang presque noir, de petits morceaux jaunes et gluants ressortaient sur la couleur sombre de l'hémoglobine. Il baissa ses mains et lorgna le corps inerte de l'Ishbal qui se trouvait à ses pieds. Le corps était resté intact, mais au devant de celui-ci une large flaque de sang avec les mêmes éléments glutineux, s'étendait jusqu'à l'alchimiste de flamme. On n'avait seulement fait exploser la tête de cet homme. En remarquant c fait, Mustang comprit que les petits morceaux jaunes étaient en réalité des bouts de cerveaux éclatés. A cette idée, il eut un violent haut le coeur qu'il eut du mal à contenir. Il plaqua la paume de sa main sur sa bouche pour éviter de régurgiter son déjeuner. Des débris de pierres crissèrent sous les pas lents d'un homme qui se tint aux côtés de Mustang.
- C'est vrai, c'est moche. Mais si je n'étais pas intervenu, vous seriez déjà six pieds sous terre. Vous devriez être un peu plus attentif à ce qui vous entoure, commandant Mustang.
Roy resta coi et n'eut même pas un regard de remerciement pour celui qui venait de lui sauver la vie. Il savait très bien qui il était, il avait reconnu la voix suave à la fois moqueuse de l'alchimiste écarlate. Ce dernier lui demanda de bouger afin de continuer leur mission, mais Roy n'arrivait pas à mouvoir un seul de ses membres. Soudain, une gigantesque explosion se fit ressentir, le sol s'ébranla, projetant des monceaux de pierres dans les airs. Kimblee attrapa Mustang par le bras et l'emmena à sa suite. Ils se réfugièrent un peu plus loin dans un bâtisse à moitié écroulée. Pendant qu'ils reprenaient leur souffle, Mustang fixa l'écarlate d'un oeil perplexe. Cet homme au coeur de pierre venait de lui sauver la vie par deux fois. Ce n'était pourtant pas son genre, alors qu'est-ce qui a bien pu le motiver?
- Il faudrait penser à vous raisonner Mustang. fit Kimblee agaçé; On aurait pu y passer!
- Pourquoi m'avez-vous tiré de là?
- Et vous, pourquoi êtes-vous resté figé à la vue de ce cadavre?! Vous devriez y être habitué maintenant.
Roy ne tenta pas d'avoir une réponse à sa question, il savait pertinemment qu'il n'en aurait pas, vu comment l'écarlate avait renversé la conversation. Fichtre! Qu'est-ce qu'il pouvait détester cet homme sans pitié, sans une once d'humanité! Pourtant, il avait raison sur un point: Mustang s'en voulait de s'être laissé abattre si facilement. Cette guerre était loin d'être drôle certes, mais il croyait avoir réussi à faire abstraction de ses sentiments lorsque le moment se présentait. Seulement, il venait d'avoir la confirmation que ce n'était pas le cas.
- Savez-vous où sont nos hommes? demanda Mustang.
Il passa une main sur son visage pour essuyer le sang qui dégoulinait. Mais il remarqua incessamment que sa main était tout aussi poisseuse, ce qui ne servit donc à rien d'autre que de se barbouiller deux fois plus le visage. Il grimaça.
- S'il y a des survivants, ils doivent être peu nombreux. répondit enfin Kimblee.
- Comment cela peut-il être possible?!
- Il semblerait que notre mystérieuse jeune femme soit venue donner un coup de main à ses amis Ishbals.
- Vous l'avez vu?
- Pas vraiment... Elle était loin et en hauteur, mais comme l'a dit Commanche, sa tignasse rousse est très reconnaissable.
- Alors, l'explosion de tout à l'heure, ce n'était pas vous mais elle?
- Je suppose que oui.
- Ce serait logique si on applique le fait qu'elle copie bel et bien nos techniques alchimiques.
Kimblee hocha la tête en signe d'approbation et alla regarder à la fenêtre. Dans ce coin-ci il semblait que tout soit redevenu calme. C'est alors que Mustang remarqua que l'épaule de l'écarlate saignait abondamment.
- Votre bras... commença-t-il.
- Ah oui, tiens! Je n'avais pas remarqué... fit Kimblee à moitié intéressé.
Roy fut particulièrement déconcerté par son ton désinvolte. Il n'avait pas l'air de se soucier plus que ça de ses blessures, d'où le sang coulait pourtant à flot.
- Votre plaie pisse le sang, si on ne fait pas quelque chose vous allez faire une hémorragie. expliqua Mustang.
- Vous vous souciez de ma vie à présent, commandant flamme? ironisa Kimblee.
- Pas plus que ça... Mais ça me ferait mal de savoir que j'ai laissé un homme mourir alors que je pouvais lui porter assistance.
- Si vous le dîtes.
- Tendez-moi votre bras, j'ai une trousse de premiers secours.
Maugréant que ce n'était qu'une petite égratignure, Kimblee tendit tout de même son bras à contrecœur après avoir ôté sa veste bleue. Mustang désinfecta la plaie, puis la pansa. Pendant ce laps de temps, l'autre alchimiste observait avec attention les moindres gestes de son équipier.
- Vous êtes plutôt doué. remarqua Kimblee avec un calme déroutant. je suis certain que cette jeune personne que vous connaissez serait ravie de vous avoir pour infirmier. Comment s'appelait-elle déjà? Ah oui! Hawkeye.
En entendant ce nom, le sang de Mustang ne fit qu'un tour, il empoigna l'écarlate par son débardeur et lui fit rencontrer le mur. Son visage ne se trouvait pluq qu'à quelques centimètres du sien et ses yeux brillaient d'une lueur enflammée.
- Je vous interdit de parler d'elle! s'exclama Mustang furieux.
- Je ne vois pas en quoi ce que je vous ais dis vous gêne. fit Kimblee de ce ton toujours aussi serein.
- Vous êtes exaspérant! Vous ne trouvez pas que vous l'avez assez perturbé comma ça?! (Référence à une scène du tomme 15)
- Ce que vous dîtes n'a aucun rapport avec mes paroles. Mais je pense avoir compris pourquoi vous vous mettez dans de tels états.
- Quoi?!
- Avouez le, vous n'êtes pas indifférent au charme de cette jeune femme.
- Je ne vous permets pas! Ce ne sont pas vos affaires l'écarlate!
- Elle aussi a l'air de beaucoup s'intéresser à vous.
- Ca suffit!!
Pour appuyer sa remarque, Mustang envoya son poing dans la face de Kimblee. Un filet de sang perla au coin de la bouche de ce dernier qui l'essuya du revers de la main, tout en toisant l'alchimiste de flamme de son regard meurtrier.
- Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous persistez à vous accrocher à des convictions tels que l'amour ou l'amitié. fit Kimblee dédaigneusement.
- Parce qu'ici, à part la vie, c'est tout ce qu'il nous reste!
- Ah... Je trouve cela particulièrement stupide. Surtout de votre part, vous avez la mauvaise réputation d'être un coureur de jupons. Alors, on peut bien tomber amoureux, mais qui nous dit que c'est bien réel, que ça va durer?
- Vous ne pouvez pas comprendre, vous qui méprisez la vie.
- Je ne méprise pas la vie, seulement je suis dévoué à la Mort. Vous voyez, moi aussi je peux tomber amoureux! Tenez, je pourrais même vous sortir que je vous aime, ça ne changerait rien, le monde continuerait de tourner.
- Vous divaguez, ma parole!
- Croyez-vous?
Sans attendre la réponse de Mustang, Kimblee passa ses bras autour du cou de son vis à vis et l'embrassa avec fougue. L'alchimiste de flamme fut plus hébété que jamais, il voslut d'abord le repousser, puis au final, il se dit qu'à la guerre comme à la guerre, on faisait avec ce qu'on avait. Cela faisait plusieurs mois qu'il avait été envoyé au front et à partir de ce moment là, il n'avait plus côtoyé une seule femme. Il y avait bien Riza, mais cette histoire était trop compliqué, il ne savait pas si un jour il oserait lui avouer ce qu'il ressentait vraiment pour elle. Aussi, pour le moment accepta-t-il le baiser que lui offrait l'écarlate. Il le haïssait, mais cette chaleur réconfortante qu'il percevait au contact de ses lèvres lui avait tellement manquée. Il passa une main derrière sa nuque afin de forcer l'homme aux cheveux longs à desserrer ses dents. Ce dernier ne se fit pas prier et autorisa le ballet que lui offrit Mustang. D'une main experte, Roy fit glisser son autre main sous le débardeur immaculé de son conjoint pour caresser sa peau lisse. Tout à coup, Kimblee se retira de l'étreinte et fit quelques pas dans la pièce avant de s'arrêter pour s'adresser à Roy.
- Vous saisissez? Vous avez la preuve que tous ces concepts auxquels vous vous accrochez sont factices. Nous nous détestons et pourtant, nous avons échangé un baiser plutôt... Passionné. Et tous cela parce que nous sommes en guerre, ça vous manquait, alors vous vous fichiez bien du fait que je sois un homme ou un monstre. Cela ne vous gêne pas tant que vous avez la possibilité d'assouvir vos désirs. Donc, ne venez pas me parler d'amour fidèle, cela ne vous convient pas, ni à personne d'ailleurs. De toute façon, ça n'existe pas. Si vous avez une autre explication valable à soumettre, faîtes-la moi savoir.
- Nous sommes humains c'est tout, il n'y rien d'autre à ajouter. acheva Mustang.
- Ah, parce que vous me classez dans la catégorie "humain"?!
- Votre conception de la vie est très étrange, je dois l'admettre, mais vous n'en restez pas moins un être humain. Et cela même, si vous nous faîtes croire que vous n'éprouver pas de sentiments.
- Qu'est-ce qui vous pousse à penser que je n'ai aucun sentiment?
- Tout dans votre comportement me fait penser à un pantin qui n'aurait pas d'âme propre. Vous êtes d'une désinvolture incroyable, on ne dirait que rien ne peut vous atteindre.
- C'est là que vous vous trompez Mustang.
- Comment cela?
- Taisez-vous, je crois que nous avons de la visite.
En effet, Mustang entendit les graviers de la rue crisser. Les deux alchimistes se postèrent de chaque côté de l'entrée de la masure et entreprirent de voir ce qui se passait au dehors. Un groupe d'Ishbals avançait, lentement car des blessés se faisaient porter par leurs comparses. Mais ce qui frappa les deux militaires, ce fut de voir la jeune femme rousse qu'ils recherchaient.
- C'est elle? demanda Roy.
Kimblee approuva.
- Rappelez-vous de ce qui a été prévu. prévint le commandant flamme. On doit la ramener vivante.
- Vous ne me faîtes pas confiance?
- En réalité... Non.
L'alchimiste écarlate leva les yeux au ciel, ce qui eut pour effet d'énerver encore plus Mustang. Tandis qu'ils spéculaient tous deux sur le fait qu'ils se trouvaient mutuellement chiants, la mystérieuse alchimiste demanda à la troupe d'Ishbals de stopper la marche. Elle avait repéré quelque chose d'anormal dans la bâtisse où se cachaient les deux commandants. Lorsqu'ils remarquèrent qu'ils étaient démasqués, elle était déjà en train de s'approcher d'eux d'un pas sûr, après avoir ordonné aux Ishbals d'aller se réfugier le plus loin possible. Ils se callèrent contre le mur et ne firent plus aucun bruit lorsqu'elle entra sans les voir - selon les apparences. Ils préparèrent leur alchimie respective, seulement la jeune femme les en empêcha. Il ne su comment, mais Mustang se retrouva avec un gant déchiré et Kimblee se vit recevoir un coup de pied retourné salvateur qui l'envoya valser.
- Ainsi, c'est vous les deux alchimistes d'état survivants. dit la demoiselle d'un ton neutre.
- "Survivants"? tiqua Mustang.
- Oui, votre commando a été décimé. J'ai fait place nette.
- Comment pouvez-vous dire cela sans aucune once de, de...
- De pitié, voulez-vous dire? Vous avez bien pour mission de réduire à néant tout un peuple. Moi, je suis là pour l'empêcher de disparaître, et tous ceux qui entravent ma route périssent. Alors, je vous le demande, qui de moi ou de vous, a tort?
Mustang ne su que répondre à une telle question. Lui aussi y avait souvent pensé. Pourquoi l'armée voulait-elle résolument décimer le peuple Ishbal? Cela n'avait pas de sens, mais il devait obéir aux ordres, car il était désormais un chien de l'armée.
- Je pense que nous avons tous tort. répondit Kimblee qui s'était remis du coup de pied qu'il avait reçu en plein poitrail. C'est notre travail, nous ne faisons qu'obéir aux ordres.
- Bien, puisqu'il en est ainsi, je me vois dans l'obligation de vous tuer. annonça la dame aux cheveux rouges mi longs en batailles et dont les yeux étaient d'un bleu profond.
Elle dégaina l'épée qu'elle avait utilisée pour réduire le gant de Mustang en lambeaux. C'était une lame fine d'une couleur bleutée avec une courte garde. On pouvait faire le rapprochement avec une épée de type orientale, comme celles fabriquées à Xing. Elle la présenta devant elle, en position d'attaque. Soudain, elle se lança à l'assaut vers les deux alchimistes avec la rapidité d'un félin. Mustang qui était plus près d'elle, fut sa première cible. Elle abaissa son épée verticalement avant de la remonter à mis hauteur pour tenter de lui lacérer le ventre. Heureusement pour lui, Mustang évita de justesse la lame; il voulut riposter mais il se rappela que son gant ne servirait plus à rien désormais. Bien entendu, il n'en avait pas pris de rechange, pas de chance. il chercha de ses yeux, autour de lui quelque chose qui pourrait faire l'affaire. Mais il n'y avait rien décidément. Il se trouvait devant une belle impasse. La jeune femme aux cheveux de feu émit un sourire sardonique.
- Apparemment, j'ai l'avantage sur vous.
- Pas tout a fait. fit une autre voix derrière elle.
On entendit des paumes de mains se claquer l'une contre l'autre, avant qu'une effroyable déflagration ne fasse s'ébranler le bâtiment dans lequel ils se trouvaient. Mustang se dégagea de dessous les gravats qui lui étaient retombés dessus. D'un nuage de poussière, il vit s'échapper la demoiselle, son épée toujours à la main. Peu après, l'écarlate la poursuivit, préparant déjà une nouvelle transmutation. Les explosions retentissaient à tout instant, suivi par les coups d'épée qui sifflaient dans les airs dans des éclairs bleutées. Ils allèrent loin ainsi et au bout d'un temps très court, Roy n'arriva plus à les distinguer, il n'entendait plus que des bruits sourds au loin. Lequel des deux allait s'en sortir, il n'en savait rien, mais il pensa un court instant qu'aucun des deux ne valait la peine d'être sauvé. Puis, il se ressaisit, ce n'était pas des choses à dire, ils ne faisaient que suivre leurs convictions; de plus cette jeune femme défendait la cause des Ishbals, ce qui était un acte très noble de sa part. Mustang ne pouvait donc pas la juger ainsi, il n'en était pas capable, ce n'était pas à lui d'apposer le jugement final.
L'écarlate poursuivit son avancée sur la jeune femme qui échappait à tous ses assauts. Avec cette agilité peu commune, elle évitait chacun de ses pièges. Ainsi, elle semblait le narguer, elle ne tentait plus de le pourfendre avec son épée - bien qu'elle en ait eu la possibilité plusieurs fois. Tout à coup, ils s'arrêtèrent et se tinrent aux deux extrémités d'un toit. Ils se jaugèrent du regard, mais ne firent aucun geste suspect pouvant faire croire qu'ils allaient attaquer.
- Vous n'êtes pas décidé à me dévoiler cette étrange alchimie que vous employez? s'exclama Kimblee.
- Si je le faisais, nous risquerions d'y rester tous les deux. expliqua la jeune femme.
- Cela vous effraie-il?
- La Mort est un grand mystère pour nous tous; elle ne me fait pas peur, mais je la respecte comme il se doit. Seulement, il n'est pas encore temps pour moi de partir.
Kimblee esquissa un sourire sincère.
- Pour ma part, je pense exactement de la même manière.
- D'après moi, vous êtes un peu trop dévoué à la Mort.
- C'est vrai, j'aime la sentir tout près de moi. C'est peut-être une des raisons pour laquelle je suis ici. La Mort est partout à la fois, elle me frôle et pourtant, elle ne m'emporte jamais.
- Vous avez une très bonne étoile qui veille sur vous.
- Vous n'avez pas tort. Mais, un jour, il faudra bien qu'elle vienne me chercher. Ce jour-là, je serais près, je l'attendrais comme une vieille amie.
- Il se pourrait que ce jour arrive plus tôt que vous ne le pensiez.
- Je serais ravi de savoir pourquoi.
- Il me semble que vous m'aviez dit que cela vous intéresserait de savoir en quoi consistait mon alchimie?
- C'est exact.
- Alors, je vais vous montrer. Regardez bien!
Sur ces paroles, la jeune femme fit tourner la lame de son épée d'un demi-tour. Kimblee pu y apercevoir gravé un cercle alchimique, enfin non pas vraiment, c'était en vérité un pentacle, une étoile à cinq branches entourée d'un cercle. Puis, sans prévenir, elle planta son épée devant elle et un nouveau pentacle s'illumina à ses pieds. Elle semblait se concentrer intensément et à peine quelques secondes plus tard, arracha son épée du toit et le cercle se dissipa. Cependant, la lame reste lumineuse, elle n'était plus bleutée comme auparavant, elle semblait changer de teinte à son gré.
- Et maintenant, on passe aux choses sérieuses. annonça-t-elle.
Tel le rapace fondant sur sa proie, elle fila droit sur Kimblee, prête à en découdre une bonne fois pour toute. Il s'apprêta à frapper dans ses mains, lorsqu'elle fit virevolter son épée devant elle, tranchant net le toit sur lequel ils combattaient. L'écarlate détailla un court instant la fente lumineuse d'où jaillissaient divers éclairs de transmutation. Une violente explosion se produisit alors, faisant s'effondrer l'immeuble. Il réussit tout de même à s'en sortir indemne, sachant comment faire dans une telle situation. Après tout, c'était lui le maniaque des explosifs. Seulement, comment avait-elle pu reproduire des techniques identiques aux siennes? C'était impensable! Il la chercha du regard mais ne la vit nulle part. Sauf qu'il avait négligé un endroit; il sentit une ombre passer au-dessus de lui et regarda dans cette direction. La jeune femme atterrit sur lui, le faisant tomber sur le dos. Elle brandit son épée bien haut et s'apprêta à lui porter le coup de grâce. La lame filait vers lui, il la voyait déjà plantée entre ses deux yeux. Il contempla la Mort arriver d'un oeil entendu et sourit comme un bienheureux. Néanmoins, une chose le perturba, elle le regardait d'un air étonné et il vit la lame dévier de sa trajectoire originelle. Il sentit le métal froid s'enfoncer profondément dans son épaule droite. Elle était assise à califourchon sur lui, tenant toujours fermement son épée, mais ne prononçant plus un mot. Le sang commençait à s'écouler de la plaie, inondant le tissu immaculé et la lame redevenue bleue.
- Pourquoi ne pas m'avoir tué? demanda Kimblee perplexe. Vous en aviez la possibilité et le désir.
La jeune femme releva la tête et le toisa du regard. Elle avait l'air perturbée et son visage trahissait l'abasourdissement.
- Vous êtes le premier à avoir un tel regard face à la Mort. murmura-t-elle lentement. Tous ceux que j'ai tués auparavant me regardaient avec des yeux implorants ou emplis de terreur. C'en devenait une habitude. Mais vous, vous m'avez regardez comme si j'étais le messie!
- Je vous l'ai dit la Mort est mon alliée.
Elle ouvrit d'abord de grands yeux hallucinés, puis se mit à rire, aussitôt accompagnée par son adversaire.
- Allez-y, qu'attendez-vous? Tuez-moi. dit-il simplement après avoir calmé son fou rire.
Toutefois, elle n'en fit rien, elle se redressa et se tint à genoux à ses côtés. Elle posa une main sur l'épaule du jeune homme, l'autre tenant toujours la crosse de l'épée.
- Cela risque d'être douloureux, mais évitez quand même de trop bouger. annonça-t-elle.
- Que faîtes-vous? s'étonna-t-il.
Elle appuya un peu plus sur son épaule et commença à retirer la lame, faisant gicler le sang à chaque centimètre parcouru. Kimblee se crispa et serra les dents pour ne pas hurler de douleur. Lorsque l'épée fut totalement sortie, il ne pu s'empêcher cependant de crier. Une fois cela fait, la jeune femme jeta l'épée au loin et entreprit de dessiner un pentacle en quatrième vitesse sur l'épaule de l'alchimiste à l'aide du sang s'écoulant abondamment de la profonde entaille. Enfin, elle apposa sa main à plat et activa la transmutation. Avec ébahissement, Kimblee sentit sa blessure se refermer petit à petit. Quand elle retira sa main il pu apercevoir qu'il n'y avait plus rien, pas même une mince cicatrice, son épaule était nette comme si il n'avait jamais été blessé. Il s'assit en tailleur, regardant tour à tour avec surprise, son épaule et la jeune femme. Elle se remit debout et rangea son épée au fourreau. Des bruits de voix leur parvinrent.
- Les renforts de l'armée arrivent, on dirait. dit-elle. Je dois y aller.
- Hé, attendez! s'exclama Kimblee. Pourquoi m'avez-vous sauvé la vie, ce n'est pas logique?!
- Je n'en suis pas sûre moi-même... Seulement, ne me remerciez pas.
- Comme vous voudrez. Mais, à la base, je devais vous arrêter, c'était ça ma mission.
- Donc, vous voulez m'empêcher de partir?
- Pas du tout.
- Je ne vous suis pas...
- Vous êtes vraiment une personne incroyable. Vous sauvez ma peau alors que vous avez toutes les raisons de faire le contraire. Donc, la moindre des choses que je puisse faire, c'est de vous laisser une avance.
La jeune femme rit.
- Haha! Vous aussi vous êtes étonnant! fit-elle en mettant les mains sur les hanches. Puisque vous ne me laissez pas le choix, je pars devant!
- Puis-je savoir au moins votre nom?
- Appelez-moi... Mercure.
- Ah, je vois.
- En espérant vous revoir.
Sur ces derniers mots, elle courut et disparut au loin, laissant là Kimblee qui continua de fixer un point invisible aux yeux des soldats qui l'avaient rejoint. Il souriait et il ne savait même pas pourquoi.
H: Cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit de long chapitre comme celui-ci. J'espère que ce premier chapitre vous aura plu. En ce qui concerne le léger RoyXKimblee, c'était nécessaire pour l'avancée de leur débat, je le referais plus promis, cette scène n'aura aucune conséquence sur la suite de l'histoire!! En tout cas, j'ai remarqué que j'avais commencé à développer beaucoup Roy alors que ce devait être une histoire ayant Kimblee comme perso principal, mais bon... Je pense que je vais laissé quand même Mustang en bonne position. Il y aura donc un couple KimbleeX?? (je pense que vous aurez deviné qui uu) et je tenterais - j'ai bien dit tenté - de faire un RoyXRiza pour une fois dans une fic! Il faut s'essayer à tout comme on dit. REVIEWS!! XD
