Let us Stray 'til Break of Day
C'était un plan qui aurait peu de victimes à part, peut-être, sa fierté, mais il ne pouvait pas se soucier des conséquences négatives quand celles positives étaient si alléchantes. C'était simple. Il avait besoin de Scott dans sa meute. Scott et Stiles venaient ensemble. La meilleure façon d'avoir Scott était d'avoir Stiles d'abord. Il avait remarqué la manière dont le cœur de Stiles s'accélérait à sa présence. Ça ne prendrait pas énormément pour le séduire, obtenir Scott comme membre permanent, puis orchestrer une rupture par Stiles parce que c'était évident qu'il n'était pas fait pour être un petit-ami.
Ce n'était pas un plan noble, ou moral. Quand Derek prenait du temps pour y réfléchir, tout ce à quoi il pouvait penser était le parallèle avec Kate.
C'est pourquoi il n'y pensait pas du tout. En guerre, on ne pouvait pas se permettre de perdre du temps.
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Scott fait semblant d'aider Stiles à s'entraîner. En vérité, il est plus concentré sur sa situation avec Allison et ne daigne même pas donner à Stiles son conseil habituel : « je ne sais pas comment je le fais, je le fais c'est tout. » Mais, tout de même, il envoie des balles voler et Stiles essaie de les attraper sans tomber, et c'est probablement le truc le plus 'normal' qu'ils aient fait depuis longtemps, alors Stiles ne se plaint pas. Juste un peu. A travers de l'humour.
« Tu crois que je serai titulaire un jour ? » demande-t-il après une chute assez spectaculaire.
Scott l'aide à se relever. « Bien sûr. Je veux dire, tu l'as déjà été. Tu n'es juste jamais là quand tu l'es. »
« Je suis toujours entrain de faire un truc pour sauver ton cul, pas besoin de sembler aussi accusateur. »
« Pas d'accusation. C'est un fait. »
« Déguisé en allégation, » dit Stiles, brandissant son bâton comme une arme.
Scott continue de jeter des coups d'œil furtifs à son téléphone et c'est sur le point de briser le cœur de Stiles, alors il commence à ranger son kit, grommelant à voix basse.
« Tu veux que je te conduise chez Allison ? »
Le visage de Scott s'illumine comme le quatrième de juillet, et maintenant Stiles a Katy Perry coincé dans son cerveau. « Tu n'es pas obligé. »
« Je sais, mais tu veux que je le fasse quand même ? »
« Tu es le meilleur des meilleurs amis. »
« Tu dis ça comme si tu viens de le découvrir maintenant. »
Scott avait décidé qu'il avait besoin de se rafraîchir avant de voir sa bien-aimée, mais Stiles est à peine confortable s'exposant quand il est entouré de toute l'équipe, alors encore moins un seul gars (et il n'a pas des flash-backs des jours où ils pataugeaient nus dans la baignoire qu'ils avaient longtemps partagé, pas du tout, parce que qu'est-ce que pensaient leurs parents, sérieusement ?) donc il se change rapidement dans les vestiaires et joue à Fruit Ninja.
Il ne sait pas ce qui le conduit à lever les yeux. Peut-être qu'il a vu quelque chose de noir et de proéminent dans sa vision périphérique. Peut-être qu'il c'était l'odeur métallique dans l'air. Dans les deux cas, il lève les yeux, et voilà Derek, comme le stalker A+ qu'il est, en train de le fixer. Intensément. Stiles n'avait jamais pu contrôler la façon dont son cœur ratait un battement quand il avait l'attention complète de Derek. Il avait essayé, mais nope, nuh-uh, pas du tout, pas même un tout petit peu. Son cœur ? Affolé. Comme une aiguille sur un disque, comme une petite-fille avec des barbes-à-papa.
« Scott est dans la douche. Ce que tu dois déjà savoir. Alors tu attends probablement. Ugh, les sous-entendus. »
Le visage de Derek ne tique même pas. « Je suis venu te voir toi. »
La bouche de Stiles est souvent ouverte, mais rarement hors de contrôle. Il est bouche-bée et il ne peut pas s'arrêter. « Huh ? »
Derek avance d'un pas, rigide et fluide au même temps. Stiles a une malheureuse image mentale d'une silly-putty. Une silly-putty en cuir noir. Qui s'installe à côté de Stiles sur le banc. Stiles était sûr qu'il s'était débarrassé de sa panique de Derek quelque part entre tenir Derek dans une piscine pour deux heures et, et bien, maintenant. Mais apparemment non. Tout ceci était trop bizarre et il était perplexe.
« J'ai une proposition pour toi. »
« Si ça implique des sacrifices de vierges ou des mutilations rituelles ; d'abord, comment oses-tu, ensuite, je te remercie mais non. »
« Je n'ai prévu aucune de ces deux choses, à la base, » dit Derek, son expression ne changeant pas, bien qu'il semble fatigué. « Mais ça peut s'arranger. »
« Est-ce que c'est la partie où je demande ton édification ? » demanda Stiles, toujours entrain de couper des fruits et de jouer aux dés, parce que ça l'aidait à libérer de l'énergie refoulé. « Parce que je ne vais pas faire ça. »
Derek tend son bras, ses doigts piégeant ceux de Stiles alors qu'il saisissait son téléphone. Stiles ne couine pas. C'était plutôt un grognement grave. Totalement pas la réussite qu'il espérait. Il tourne la tête, se disant que Scott devait bientôt sortir de la douche. Ça faisait quatre minutes entières. Et, ouais, peut-être qu'il est douloureusement au courant de l'habitude de Scott de se frotter et de se rincer pendant vingt minutes, mais à l'école ? Ils passaient déjà beaucoup trop de temps dans les douches et les vestiaires comme ça. Derek pose son téléphone sur le banc. Stiles joint ses doigts, ne les tordant pas exactement, plutôt comme se tournant les pouces.
« Mon offre est : je vais t'entraîner à lacrosse si tu m'apprends un peu de tes compétences de recherche sur internet et à la bibliothèque. »
« Qu'est-ce que tu en sais sur lacrosse ? »
« Un paquet de plus que toi, vu ta performance aujourd'hui. Regarde dans les archives si tu ne me crois pas. »
Stiles passe la langue sur le haut de sa bouche pour essayer de l'humidifier. Tout ce qui passe, c'est la sensation d'un papier en verre contre son palais. Derek est concentré sur ses lèvres et Stiles peut sentir une chaleur s'élevant vers sa poitrine et son cou. Il sait qu'il est probablement entrain de rougir comme un camion de pompier. « Et pourquoi proposerai-tu un échange au lieu de tout simplement exiger mon aide ? »
Le regard de Derek devient plus froid. Comment peut-il devenir plus froid ? Il était déjà glacial. « Si tu te sens comme si tu me devais quelque chose, tu t'appliqueras davantage à m'enseigner. »
« Qu'est-ce qui se passe si je dis non ? »
Derek penche la tête vers le côté, sa seule autre manière d'afficher des émotions. Ca avait l'air d'une légère irritation mélangé à de la curiosité aux yeux de Stiles. Ca pouvait aussi être un mauvais cas d'indigestion. « Qu'est-ce que tu penses va se passer ? »
« Tu me sucerais la colonne vertébrale de mon nez en dix secondes top chrono ? »
« Imagé. Mais non. Le pire scénario est que tu ne décroches jamais le titre de titulaire. Et je viendrai constamment chez toi pour des informations, à toute heure du jour et de la nuit. Et après que je t'ai torturé ainsi pour un an ou plus, je t'arracherai la gorge. A ce stade, ça serait une mort bienvenue. »
« Dit comme ça, la perspective de passer du temps avec toi est plus attirante, » dit-il, se demandant si son roulement d'yeux traduisait précisément à quel point il trouvait le baratin de Derek ridicule. C'était mieux que se demander s'il devait accepter son offre.
« Tu as vingt-quatre heures pour décider, » dit Derek, puis il s'éloigne, les mains dans ses poches. Il s'éloigne. S'il ajoutait plus de hanches dans ses mouvements, il serait une tuerie.
Stiles fixe la ligne tendue de son dos jusqu'à ce qu'il disparaisse au coin, perplexe, déboussolé, sens dessus dessous. Il n'y avait pas assez de gestes et d'exclamations dans le monde pour faire justice à sa confusion. Juste – quoi ? Comment ? Pourquoi ? Hweugh ?
Scott sort de la douche cinq minutes plus tard. Stiles était en train de fixer le mur, pétrifié. Il renifle l'air, fronce des sourcils.
« Qu'est-ce que Derek faisait ici ? »
« Je ne sais pas vraiment, » répond Stiles.
Sa capacité à mentir à Scott s'était amélioré depuis qu'il avait découvert qu'il pouvait utiliser des adverbes intensificateurs et des petites omissions. Il ne savait pas réellement ce que Derek était venu faire ici, alors il pouvait facilement le dire sans que les sens lupins de Scott ne le démasquent.
« Est-ce qu'il voulait me voir ? »
« Il s'est cassé quand t'es resté quinze minutes sous la douche, mec. »
Une nouvelle fois, pas un mensonge. Stiles devait probablement se sentir mal devant son talent à mentir à Scott. Il frisait son talent à se résigner à être mis de côté pour une petite-amie. Et sa faculté à manger deux bols de Lucky Charms en une minute.
Scott a l'air confus et ouvre la bouche pour parler, mais son téléphone vibre et sa concentration est soudain entièrement absorbée par le message d'Allison. Stiles lâche mentalement un soupir soulagé. Il ne peut pas dire pourquoi il voulait garder ça secret de Scott. Le geste responsable, ce serait de débattre sur les avantages et les inconvénients d'accepter quoi que ce soit du Grand, Sombre, et Grincheux Derek. Sauf qu'il était sûr que Scott mettrait direct un veto à l'offre et Stiles se penchait vers l'idée de peut-être, possiblement, dire ouais.
Stiles voulait vraiment, vraiment être sélectionné comme titulaire. Et si ça signifiait qu'il pouvait en apprendre plus sur un loup-garou qui a été à moitié-loup toute sa vie ? Et qu'il le laisserait tranquille pour les années à venir parce qu'il pouvait enfin googler les choses correctement ? Les avantages semblent vraiment l'emporter sur les inconvénients.
Il secoue la tête, se débarrassant de ses pensées sinueuses et met un bras autour des épaules de Scott. « Allons, Roméo, on y va. »
Scott est une présence confortable et solide contre lui, rien d'incohérent ou de vaguement inquiétant. Juste bon vieux Scott.
« J'ai pensé à quelque chose, sous la douche, » dit Scott.
« J'ai tellement pas besoin d'entendre tes fantasmes sexuels, je suis traumatisé à vie après la fois où tu étais un trou du cul. Littéralement. Merci quand même. »
« Non, après ça. Sur comment on peut t'entraîner pour devenir titulaire. Ta faiblesse c'est la coordination, n'est-ce pas ? J'ai la solution parfaite ! Des leçons de danse. Tu devrais apprendre le tango. Tu deviendrais genre, agile et léger, et Lydia va te remarquer. »
Stiles fixe Scott pendant trois minutes entières avant de démarrer sa Jeep. Entre la samba et Derek, Stiles pense que sa décision est prise.
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Au début, il allait demander à Erica de s'occuper de la séduction. Elle avait l'air plus appropriée pour la tâche. Il était convaincu que peu importe l'attraction que Stiles avait pour lui, elle serait éclipsée par une jolie blonde. Puis il avait découvert qu'elle avait toujours eu un crush sur Stiles et il avait réalisé que le risque était trop grand. Il ne pouvait pas impliquer les sentiments. Erica ne saurait pas où tracer la ligne. Elle serait prise dans le fantasme. Il s'était donc avancé lui-même.
Il s'était convaincu lui-même qu'il n'avait pas besoin d'aimer ce plan pour qu'il marche. Il n'avait pas besoin d'être d'accord avec chaque étape. Et il ne planifiait pas de briser le cœur de Stiles, parce que même à son plus charmant il n'y avait aucun moyen qu'une personne aussi intelligente que Stiles tomberait pour lui. Il était trop cassé. Ce serait une brève relation. Un sourire et un baiser et un "ça ne marcherait pas". Ils se sépareraient aussi aimablement qu'ils pouvaient et Stiles se remettrait de l'expérience, adaptable comme toujours. Pendant ce temps, Scott aurait vu les bénéfices de travailler avec la meute et même si son meilleur ami ne faisaient plus les beaux yeux avec l'Alpha, il resterait.
Quand Stiles apparait au dépôt, tout en tremblements timides et larges yeux bruns, Derek a un moment où tout ce qu'il peut penser est "non." Non. Peut-être que lacrosse et les recherches étaient suffisants. Peut-être qu'il n'avait pas besoin d'aller plus loin qu'un sourire et un "merci de ton aide." Mais après, quand Stiles dit, « Derek, je vais accepter ton offre, mais tu dois me promettre de ne pas me briser en deux », il se souvient des fois où ils avaient tous sauvés les vies de l'autre et Scott ne voulait toujours pas le rejoindre, alors peut-être qu'il n'y avait vraiment aucun autre moyen.
« Quand veux-tu commencer ? » demande Derek, parce qu'il avait appris depuis longtemps de ne faire aucune promesse.
Stiles hausse des épaules. « Pourquoi pas maintenant ? Un passage rapide à la bibliothèque et un petit face-à-face avec un moteur de recherche, ça te dit ? »
Derek plisse les yeux. « Tu m'apprendrais avant que je te montre un truc ? »
Il y a quelque chose de prudent dans l'expression de Stiles, quelque chose de gardé, quelque chose qu'il ne voulait pas que Derek voie. « Et ben, de cette manière, tu me dois quelque chose. »
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NDA : Chapeau à JenNova, qui m'a encouragé un peu trop à écrire cette idée. Le titre vient d'une chanson de Moonlight Serenade. De pleines de façons, cette fanfic est essentiellement Sabrina, bien qu'ils y ait quelques divergences au niveau de l'intrigue. Je dois mon esprit qui glisse automatiquement dans le Sabrina mode à cette incroyable fanfic de Merlin - The Ugly Duckling Syndrome. (que moi, traductrice, ait lu et adoré du coup si vous avez un bon niveau d'anglais et aimez Merlin, je vous conseille d'y faire un tour)
NDT : bam. Une nouvelle traduction entamée en plein saison des examens. Que voulez-vous que je vous dise, je suis comme Derek, j'ai tendance à prendre des décisions autodestructives.
Alors alors, rien à moi. TW à Jeff Davis, et cette incroyable fanfic à Loz sur AO3, qui m'a gentiment accordé la permission de la traduire. (fiou, vous savez pas combien j'ai dû creuser pour la trouver, la fanfic datant de – 2013 ? je pense ? j'ai fini par la contacter sur son blog, au fin fond de tumblr) enfin, Il y a 16 chapitres en tout. Je posterai à un rythme régulier à partir de la semaine prochaine (c'est-à-dire, le 21, la fin de mes exams en tout cas) J'espère que vous aimez ce début !
