Titre: Nuit étoilée

Base: Harry Potter

Auteur : Plume Angelic (quasiment tout le forum ! Allez gars c'est reparti pour un tout XD)

Disclamer : On était trop nombreux alors ils ont pas voulu nous les donner ! Mais nous ne renoncerons pas !

Genre: Slash, romance et réalisme. 7° année.

Pairing : DMHP/CCHP (c'était la guerre)

Rating : K+ (Bah oui faut dire que deux hommes se faisant des mamours ça peut choquer les tits n'enfants !)

Résumé : Lors de sa 7° année, Harry prend plaisir a observer les étoiles avec Draco, mais ce dernier ne possède pas qu'une idée très saine derrière la tête. Harry saura-t-il être assez fort face à ses attentes? Saura-t-il faire le bon choix de l'être aimé? Surtout que Draco n'est pas le seul à tourner autour de lui... Un regard amoureux sur un ciel étoilé...et un regard amoureux derrière un flash..."

Sur ce nous vous souhaitons à tous, une Bonne lecture

Un regard amoureux qui se pose sur un ciel étoilé, des pensées dérivant toutes vers une seule et unique personne : l'être aimé.
Des cheveux doux et fins chatouillent, le front dégagé du jeune homme, observant dans la brise légère du soir ce qui le fait rêver. La douce lumière, de ces petits points brillant, l'envahit lentement, lui laissant un sentiment de sérénité et de romance...

Il incline légèrement la tête sur le côté, voit à travers ce beau spectacle la visage de cet homme qu'il chérit depuis déjà tant d'années... Pourquoi n'a-t-il seulement pas le courage de lui annoncer avec ses mots qu'il est amoureux de lui, qu'il le désire de toute son âme, de tout son être depuis déjà tant de temps...?
Peut-être parce que c'est un garçon et que lui aussi, qu'il est de bonne famille et que lui n'a plus de parents, que c'est un Serpentard et que lui...

Il soupire alors, mais son sourire ne veut pas s'effacer. Tendre trace de cet amour secret qui vole parmi les étoiles mais, qui a aussi tellement peur d'éclore sous la lumière du soleil. Une larme coule silencieusement le long de sa joue, la lueur claire de la lune jouant avec cette goutte cristalline et pure. Cette dernière vient mourir sans un mot sur son menton qui bouge légèrement pour laisser échapper quelques mots dans un seul souffle rempli d'espoir.

« Je ne suis pas un ange, mon amour, mais j'aimerais te voir voler... juste une fois... »

¤

Le jeune homme bailla à s'en décrocher la mâchoire. Cétait le signe qu'il devait aller rapidement se coucher pour ne pas être de trop mauvaise humeur le lendemain ou pour ne pas laisser échapper quelque chose de crucial dans un accès de lassitude.

Car là était le problème. Depuis peu ses amis ne le comprenaient plus, il était devenu si distant avec eux. Il l'avait remarqué et ça le chagrinait tout autant qu'eux.

Mais comment leur faire comprendre qu'il avait toujours eu le béguin pour celui qui le considérait comme son pire ennemi et que ce béguin s'était peu à peu mué en un amour profond, à tel point qu'il ne pouvait plus vivre une seule journée sans l'admirer. Évidemment, il se gardait bien de lui dire. Car en plus de pas comprendre, le jeune homme en ferait toute une joie de savoir celui qu'il croyait être son ennemi, ne s'était jamais senti son égal.

Il pensait sincèrement que Draco était différent de l'être qu'il affichait et que, lui, haïssait, mais dans ses moments de déprime ou de fatigue, il ne distinguait plus l'être et le paraître.

Arrivé dans sa chambre, il prit à peine le temps de se déshabiller avant de glisser dans son lit avec délice. Avant de s'endormir, il pensa, comme il se plaisait à faire tous les soirs, qu'un jour Draco serait à lui, et qu'il existerait entre eux une osmose qu'aucun autre être n'aurait connu et ne pourrait connaître!

Albus referma la fenêtre. Harry devait sûrement dormir à cette heure-ci, tandis que Malfoy venait simplement de quitter la petite étendue d'herbe. Combien de temps cela faisait-il ? Trois mois ? Plus ? Le directeur avait plusieurs fois surpris Harry en train de contempler le ciel depuis la mort de son parrain. Cela ne l'avait pas surpris, bien au contraire. Cependant, ce qui l'avait troublé beaucoup plus avait été la présence de Malfoy dans les parages.

Dans un premier temps il s'était tenu prêt à intervenir, mais le fait que le jeune Serpentard était toujours seul l'avait rapidement rassuré sur ses intentions. Et puis il y eut cette première approche. Draco s'était allongé dans l'herbe, lui aussi contemplant le ciel. Harry ne s'était aperçu de rien avant de se lever. Quand il aperçut son ennemi de toujours, il fut surpris, mais ne tenta rien... Après tout, il était fatigué, et ne voulait pas chercher des noises à cette heure si tardive.

Dumbledore regardait ces deux jeunes hommes se rapprocher, au fil des nuits étoilées. Il ne pouvait s'empêcher d'esquisser un sourire à chaque fois que les regards de Harry et Draco se manquaient.

« Ils doivent, enfin, être prêt à se révéler à l'autre... il ne manque que l'étincelle... »

¤

Les jours et les nuits passèrent, semblables, avec leur amer goût de monotonie.

« On perd trois minutes de Soleil ce soir... » déclara Hermione.

« Hmmm ? Ah ouais. Délire. » fit Ron, passionné par les tartines de confitures.

Harry se contenta d'un soupir et regarda au-dehors. Le givre avait commencé à couvrir les fenêtres le matin et il faisait de plus en plus froid. Les troisièmes années, à l'autre bout de la table ensorcelaient leurs gants en peau de Dragon avec un Sort de Chauffage pour la Botanique. Le froid ne l'empêchait pas d'aller voir les étoiles pour l'instant. Mais ce n'était que le début de l'hiver.

Qu'en serait-il un jour de pluie ?

Et quand il neigera ?
Re-soupir.

Il faisait nuit.
Harry referma les pans de sa cape d'hiver autour de lui en frissonnant. Le ciel était très clair et les étoiles scintillaient. Il se retourna à plusieurs reprises, avec la vague impression qu'il était suivi. Deux secondes plus tard, un blaireau traversa l'étendue d'herbe à toute blinde, pressé de retourner dans son terrier.
Une demi-heure plus tard, Draco le rejoignit, sans mot dire et s'étendit à ses côtés.
Il s'écoula quelques minutes de silence où le croissant de Lune disparu derrière un nuage. Draco frissonna et se rapprocha de la chaleur humaine d'Harry.
Il y eut un déclic, un flash et un bruit de course. Harry se leva immédiatement, affolé et vit un garçon sprintant vers le château, un appareil photo à la main. Ses cheveux blonds, très reconnaissables, s'agitaient en tout sens dans sa course effrénée.

« Colin... »

« Merde. »

Ce furent les seuls mots échangés. Le blond partit le plus vite possible vers sa Salle commune, sans se retourner, sans un 'au revoir', sans mot dire.

« Parle moi... » dit Harry dans la froidure de l'hiver approchant.

Mais seules les étoiles étaient là et riaient de son sort.
Qu'est-ce qu'il allait faire de Colin ?
Qu'est-ce qu'il allait pouvoir faire tout court ?

Harry resta un moment à réfléchir. Il n'avait pas envie d'affronter les remarques qui allaient fuser à son retour. Colin devait déjà montrer ses photos partout... Il soupira une dernière fois avant de retourner dans ses quartiers rouge et or. Il était déjà tard, alors, avec un peu de chance, tout le monde était déjà couché.
Puis, chemin faisant, il décida de faire un crochet par la volière, pour voir sa chère Edwige. L'oisellerie était animée, comme chaque nuit, les chouettes se réveillant complètement. Mais là, il y avait autre chose...
En entrant dans la pièce, Harry entendit des sanglots étouffés. Il n'avait pas fait de bruit, et la lune ne brillait pas ce soir là. La personne ne semblait pas l'avoir remarqué.
Le jeune homme hésita quelques instants. Il ne voulait pas déranger cette personne et il n'était pas en condition pour consoler qui ce que soit... Mais la voix qui s'échappait parfois, murmures entre les sanglots, lui était familière...

« Colin ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Qu'est-ce qui t'arrive ? »

Harry était complètement dépassé. Qu'est-ce qui avait bien pu mettre Colin dans un état pareil après son scoop ? Et ce n'était pas son genre de se laisser abattre...
Le Gryffondor, de son côté, essaya de se reprendre. Il renifla un peu et se calma avant de commencer à bafouiller dans tous les sens. Le brun s'assit à côté de lui et le regarda attentivement, de façon à l'encourager à continuer, tout en se calmant.

« Toi... Et Draco ? Dis-moi... Dis-moi... Ce n'est pas vrai ? » demanda Colin, d'un ton triste.

Harry soupira. Il n'y avait aucune réponse à cette question qui ne reposait sur rien. Leur relation, si relation il y avait, se contentait de contempler les étoiles au même endroit, au même moment...

« Parce que... Parce que... » Continua l'adolescent. « Parce que ce n'est pas quelqu'un pour toi... » Il prit une grande inspiration avant de se lancer. « Parce que moi, je t'aime ! Je serais bien mieux pour toi que lui ! »

Le jeune garçon s'accrocha alors au col de la robe d'Harry d'un geste désespéré. Il tenta d'avoir un peu de contact avec son aîné, cherchant ses yeux… Le Survivant détourna le visage d'un air gêné, prêt à se relever, ne sachant que dire au pauvre Colin…
Le blond était vraiment au bord de la crise de nerf et s'agrippant encore un peu plus à sa robe, il obligea ce dernier à se rapprocher un peu plus de lui. Il avait besoin de savoir la vérité, de voir dans les yeux de la personne aimé ce qu'il voulait entendre.

« Réponds-moi Harry… »

Sa petite voix plaintive n'était que murmure, et le brun ne put, que se résigner à s'asseoir à ses côtés pour pouvoir trouver quoi répondre. Lui même ne savait pas vraiment où il en était. Durant toutes ces années à Hogwarts, où personne ne le convoitait et où il se sentait seul… Et maintenant deux personnes, dont un Serpentard, lui tournaient autour, lui, le grand Gryffondor qui se battait pour survivre contre le Seigneur des Ténèbres.

« Écoute Colin, c'est pas que je t'aime pas, c'est pas ça… »

« C'est quoi alors? Ça y est, c'est officiel avec Draco, c'est ça ! »

Harry soupira en voyant avec quelle maladresse il s'exprimait…Le sixième année était de nouveau au bord des larmes, prêt à éclater une nouvelle fois en sanglots. Le Survivant posa alors l'une de ses mains sur son visage, soutenant tendrement son vis à vis.

« Écoute-moi bien Colin, je ne sais même pas où j'en suis moi même… J'ai déjà du mal à savoir ce que je suis par rapport à moi même, par rapport à mes deux meilleurs amis et puis… On ne se connaît pas vraiment. »
« Draco, aussi tu le connais peu ! Et en plus, lui, il est Serpentard ! Pourquoi, lui, il a le droit de regarder les étoiles avec toi alors que moi j'ai rien, hein? »

Harry soupira une nouvelle fois. C'est vrai qu'il n'avait pas tord sur ce point. Draco faisait parti de sa maison ennemie, qui plus est le fils d'un membre officiel des Mangemorts!

« Oui, mais toi tu es plus jeune… On ne suit aucun cours ensemble, on se voit jamais ! »

Devant l'air dépité du jeune Colin, face à ce 'refus', le brun ne savait plus que faire. Il s'enfonçait légèrement, faisant à chaque fois souffrir un peu plus le jeune photographe.

« Écoute, si tu veux on peut faire un truc ensemble… Je sais pas moi, ça te dirai d'être mon cavalier pour la soirée de samedi soir ? »

Les yeux du blond s'illuminèrent face à cette proposition. Pour Harry, c'était comme lui donner un bonbon pour sécher ses larmes et puis il avait espéré que Draco l'invite mais… A deux jours du fameux bal, il n'avait pour l'instant eut aucune proposition, ce qui l'avait quelque peu contrarié.

« Enfin, comme simple cavalier, hein ? Je ne veux pas te faire croire des choses alors qu'à l'heure actuelle, je ne me sens pas prêt…Enfin, j'ai besoin de temps pour faire mon choix, mais j'estime que toi aussi tu as ta chance, et donc j'aimerai te connaître avant de choisir. Tu comprends ? »

Colin renifla une dernière fois, ses yeux brillants légèrement sous la douce clarté des étoiles, qui persistait à travers les petites fenêtres, puis il hocha la tête en signe d'approbation.

Après cette bonne action, Harry parti se coucher. Tant pis pour Edwige ! Il n'avait vraiment plus le cœur à aller faire risette à sa chouette alors que tant de sentiments confus et contradictoires l'envahissaient. D'un côté, il se disait qu'il vaudrait mieux pour lui d'accepter la proposition de Colin. Après tout, il était quasiment certain que jamais Draco ne se retournerait vers lui, enfin peut être que si, mais il doutait franchement des sentiments qu'aurait le blond à son égard. Après tout n'était-il pas un Serpentard avec tous les défauts que sa maison pouvait avoir ?

Tandis qu'il pouvait être certain des sentiments qu'avait à son égard le jeune photographe, mais déjà, il ne savait pas si Colin voyait autre chose en lui que l'image très surfaite du célèbre Harry Potter, et, si ce n'était pas le cas, pourrait-il lui répondre aux sentiments du jeune Gryffondor.

Il ne voulait ni souffrir, ni faire souffrir les gens. (1)

De l'autre, il se disait qu'il ferait mieux de foncer, qu'il n'avait rien à perdre. Seulement, qui choisir ? Le beau blond, l'égérie de ces demoiselles de Serpentard, l'Apollon, celui qui avait beaucoup de succès et qui ferait parfaitement bien dans son CV, mais qui risquait de se révéler au final très superficiel. (2)
Ou ferait il mieux de choisir le jeune Gryffondor, plus discret, plus réservé, mais dont il se demandait la valeur de ses sentiments.
Au final qu'il laisse parler sa tête ou son cœur, cela revenait au même…Il était perdu.

Tout dans ses pensées, sur les deux jeunes hommes qui venaient de troubler sa tranquille petite vie de célibataire, parmi lesquels il devrait faire un choix cornélien, il remarqua qu'il ne les connaissait pas vraiment. Il les avait toujours caricaturés, sans se demander si l'image qu'il avait d'eux était bien conforme à ce qu'ils étaient vraiment.

La fin de l'année était proche. D'ici là, il se promit que son choix serait fait, pour éviter de détruire le semblant de relation qu'il pouvait avoir avec l'un ou l'autre, en les faisant trop attendre. Il faudrait donc qu'il apprenne à les connaître.

Mais pour l'instant…dodo !

¤

« KOAAAAAAAAAAAA ! »

« Chut ! Vous allez réveiller tout le monde ! »

A 6h du matin, la salle commune des Gryffondor était totalement déserte, et quand Harry s'était levé de bonne heure, Ron l'avait suivi, Hermione préparant déjà une dissertation à rendre après les vacances. Maintenant Ron était complètement affolé et balbutiait des mots complètement incompréhensibles, tandis qu'Hermione reprenait ses esprits et voulait s'assurer d'avoir bien entendu...

« Donc, Harry, tu iras au bal de Noël, avec, à ton bras, Colin ? C'est bien ça ? »

« Oui... »

« Mais c'est impossible ! » protesta le rouquin

« Pourquoi donc ? » répondirent en coeur Harry et Hermione.

« Cela te gène donc tant que ça que Harry soit gay ? »

« Mais ne dit pas ça comme si c'était normal ! Tu étais déjà au courant, c'est ça ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ! »

« Mais non ! J'ai appris ça comme toi à l'instant! Mais je me demandais réellement pourquoi Harry n'avait pas eu de copine depuis si longtemps... Cette $£°p# de Cho a quand même réussi à le dégoûter des filles... »

« Cela n'a rien à voir avec Cho ! Et je vous signale que je suis toujours là... »

« Désolé Harry » s'excusa Ron « mais on est amis depuis plus de 6 ans, et tu m'as jamais parlé de tout ça ! »

« Mais parce qu'il n'y avait rien à dire... »

« En tout cas, tu as choisi un mec plutôt mignon... »

« Comment ? » hurla le Gryffondor.

Pendant que la conversation continuait de s'envenimer entre les deux tourtereaux, le brun pensait que ce n'était certainement pas le moment pour parler des sentiments qu'il avait pour Draco... Une révélation à la fois suffisait largement, et pour cette dernière, Hermione le prendrait certainement beaucoup moins bien.

Il n'avait que faire de l'attitude des gens, il s'en fichait totalement qu'on le regarde comme une bête curieuse : il en avait l'habitude. Mais c'était la réaction de Draco qu'il attendait le plus. Allait-il prendre sa défense ? Sûrement pas ! Il sauvera la face, fera comme si cela le dégoûtait, comme tous ses camarades Serpentard... Justement, cela sera une façon de réveiller chez le jeune homme, des sentiments qu'il se cachait jusque là. Un sourire s'ébaucha sur le visage du Survivant, un sourire un rien sadique...

Ron laissa retomber sa main tenant un énorme coussin, tandis que l'on pouvait voir sous son visage totalement recouvert de poils vert fluo, et qu'il était surpris de ce virement de situation. Hermione quand à elle remis sa baguette dans un pli de sa robe, non sans avoir rétabli la pilosité normale de son petit ami.

« Qu'y a t-il Harry ? »

« Rien, rien. Cela me fait plaisir d'avoir pu vous parler de tout ça. Dépêchons nous ! Il ne faudrait pas arriver en retard au cours de potion... »

« Heu… Harry, il n'est que 6h45, personne n'est levé… Nous avons tout notre temps... »

« Et bien allons prendre un bon petit déjeuner, j'ai faim ! »

Et c'est un Harry rarement aussi enjoué que Hermione et Ron suivirent jusqu'a la salle à manger.

Dès que le trio eut quitté la Salle Commune, une silhouette apparut en haut des escaliers des dortoirs des filles. La jeune fille descendit les marches à vive allure, traversa la pièce, le visage dans les mains et disparut en direction de la sortie, aussi vite qu'elle était venue, laissant voler derrière elle sa chevelure rousse.

¤

Luna errait dans les couloirs depuis plus d'un quart d'heure. En effet, elle ne se rendait jamais à un endroit par le chemin le plus court, mais déambulait dans le château en rêvassant. Au détour d'un couloir, elle entendit des sanglots provenant d'une niche dans le mur. Elle s'approcha et découvrit son amie Ginny en larmes.

« Que se passe t-il Ginny ? » demanda t-elle

« C'est... Harry... snif... »

« Il lui est arrivé quelque chose? »

« Non... snif... il a dit à Hermione et Ron avec... qui il allait au bal.. »

« Ah d'accord, mais dis-moi, tous les petits amis que tu as eu l'année dernière n'ont pas réussi à te le faire oublier ? »

« Non... snif.. »

« Mais ne désespère pas. Tu es jolie comme un coeur et il te reste plus de 40 heures pour trouver un cavalier, un de tes ex par exemple, Colin, Dean, Seamus, ... »

« Oui, ... mais... il y va avec un garçon... »

« Un garçon ? Je comprends mieux ton état, mais tu sais, il faut comprendre... »

« Je comprend, mais ça n'est pas le pire.. »

« Ah et c'est quoi le pire? »

« Harry va au bal avec... Colin! »

« Oh ma pauvre! »

Luna s'agenouilla et pris son amie contre elle.

¤

Dans un autre coin du château, un jeune garçon blond marchait aux cotés de ces deux gardes du corps : Crabbe et Goyle ; Blaise Zabini et Pansy Parkinson suivaient et la jeune fille n'attendait qu'une chose, que son beau petit prince lui demande de venir. Aller au bal, au bras du prince de Serpentard, quel enchantement !
Mais, elle ne savait plus trop quoi penser. Elle avait appris qu'il disparaissait toutes les nuits, et n'avait malheureusement jamais réussit à savoir où. Une fille ? Sûrement, après tout, il était assez mignon, connu et riche, le parti idéal.

En marchant pour aller petit-déjeuner, ils croisèrent sortant de la grande salle, la troupe tant adulée des Gryffondor.

« Draco, regarde c'est Potter et ses chiens ! »

Le petit blond releva la tête et croisa le regard vert émeraude. Un bref instant, il crut y lire une attente, un désir mais le brun baissa la tête rapidement, si bien que Draco continua son périple sans faire plus attention à eux, ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux des autres.

« Draco, pourquoi tu n'as rien dis ? » cria presque Pansy.
« Tais-toi Pansy ! »
« Mais Draco… »
« Je t'ai dit de te taire ! »

Et sur ces mots, le blond prit place à sa table, la tête ailleurs. Il pensait au bal qui allait venir, et à l'étau qui lui enserrait le coeur. Devant le regard blessé que lui adressa la jeune fille en s'asseyant à ses côtés, il sortit de ses sombres pensées.

« Ça ne va pas ? » demanda Pansy au bout d'un moment.
« Non, non, ça va très bien, j'ai mal à la tête, ça va passer » répondit Draco pour être tranquille.
« Fais un tour à l'infirmerie, Pomfresh te donnera un calmant » répliqua doucement la jeune fille.
« Ça va aller, je te dis ! » grogna le Serpentard en guise de réponse.

Il regarda son assiette d'un air désintéressé et se servit en jus d'orange, remplissant son verre. Blaise fit une grimace devant la tête qu'affichait son meilleur ami. Il n'avait pas dû beaucoup dormir cette nuit non plus. Ça faisait plusieurs mois que Draco rentrait tard la nuit, mais depuis trois jours… Depuis trois jours, il n'était tout simplement pas rentré. Pansy avait fini par l'apprendre, mais apparemment, elle n'avait pas eu le courage de demander directement à Draco où il était. La peur d'une réponse trop franche, sans doute. Quand il lui avait demandé, un soir, Draco lui avait répondu, d'une voix nonchalante :

« Je vais regarder les étoiles, Blaise. »

Bon, c'était sûrement une manière de l'envoyer se faire voir ailleurs poliment. Draco avait le don pour tout faire en finesse. Le problème était qu'il était difficile de savoir ce que pensait réellement le blond. Il était capable de garder pour lui beaucoup de choses et d'entasser… d'entasser… jusqu'à ce qu'une dernière goutte d'eau ne vienne tout faire déborder. Mais jusqu'au dernier moment… Jusqu'au dernier moment, rien ne laissait indiquer qu'il allait s'énerver. Il était difficile de savoir s'il plaisantait ou non, si sa remarque était sarcastique, si elle était sérieuse ou non. Il employait exactement le même ton.

C'était tout ce qui faisait l'ambiguïté du jeune homme. On ne savait jamais ce qu'il pensait. Mais il était rare qu'il se taise. Ou du moins qu'il fasse cette tête. Complètement dans les nuages, sourit Blaise en voyant Draco se resservir une nouvelle fois de jus d'orange et avaler le contenu une fois de plus.
Surtout en sachant que Draco détestait le jus d'orange. Blaise l'observa un moment. Il semblait complètement ailleurs, ne prêtant pas attention à ce qui se passait à ses côtés. Il aurait bien voulu savoir à quoi il pensait…

Le Prince des Serpentard ferma les yeux une demie seconde. Il le savait bien que cette nuit, il aurait dû dormir. Mais il n'avait pas réussi. Ce foutu Creevey avec ses photos ! Et le pire c'est qu'il ne saurait même pas justifier ce qu'il faisait là, allongé à côté de Potter, à regarder les étoiles. Juste… Qu'il se sentait bien. Que c'était calme. Maudit Creevey ! Et le bal qui approchait… Il avait refusé pas mal d'invitations depuis ces quelques jours. La plupart des gens s'imaginaient qu'il irait avec Pansy et le jeune Serpentard ne put s'empêcher de soupirer. Il n'aimait pas que les gens sachent à quoi s'attendre avec lui. Être prévisible ne faisait pas partie de ses plans. Tous les Serpentard s'attendaient à voir le prince aux bras d'une fille. C'était pour ça qu'il n'avait pas envie d'inviter Pansy. Ce serait plus amusant si…Une idée lui germa dans les tête, et c'est avec un sourire aux lèvres qu'il sortit de ses pensées, se tournant vers Blaise :

« Ça te dirait d'être mon cavalier, samedi soir ? » proposa t-il alors, un sourire amusé aux lèvres.

Il entendit plusieurs Serpentard s'étouffer à leur table, Pansy recracha son verre de lait et Blaise le dévisagea un moment, clairement abasourdi, se demandant ce qui était passé par la tête de son meilleur ami. Oui, ce serait beaucoup plus amusant, songea le jeune homme.

« Draco, t'es sûr que ça va ? » demanda lentement le brun.
« On va mettre un peu d'ambiance, mon gars » sourit-il, en réponse.

Amusé par l'idée, Blaise hocha la tête, jouant le jeu. Ok pour casser les préjugés.

¤

A midi, toute l'école connaissait le nom du cavalier de Draco. La nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre. Pansy en avait parlé à Milicent en cours d'Histoire de la magie. Elle, surprise, s'était exclamée "Draco ? Avec Blaise ?" malgré les signes de son amie lui disant de se taire. Résultat, les Serdaigle qui avaient cours en commun avec les Serpentard, se s'étaient chargés d'informer leurs amis, qui avaient fait de même… etc…
A midi donc, le nouveau couple phare d'Hogwarts était l'objet de toutes les attentions. Les deux Verts et Argents faisaient mine de ne pas avoir remarquer et continuaient leur discussion comme si de rien était.
Harry fulminait. Comment le blond avait pu le remplacer aussi facilement ? Mais surtout, comment il avait pu savoir pour Colin ?
Il décida d'en avoir le cœur net avec le Serpentard le soir même.

La journée passa très longuement pour le brun. Cette nouvelle l'avait chamboulé plus qu'il ne voulait l'admettre. Son choix n'avait toujours pas été fait, et là le blond mettait la pression. Il avait intérêt à choisir et vite, s'il ne voulait pas le regretter amèrement après (3)

Le soir, il alla s'installer sur l'herbe comme d'habitude. Son angoisse nouant ses entrailles. Allait-il venir ce soir ?

Vénus était apparue dans le ciel depuis longtemps et Harry commençait à désespérer. Il n'allait pas venir ce soir... Il essuya les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux puis esquissa un faible geste pour se redresser, mais la vue d'une fine silhouette descendant les marches de l'école le fit se rallonger de stupeur.
Il était là... pas loin...
Lorsque le blond s'installa aux côtés du Gryffondor, le silence se fit soudain très lourd, presque palpable. Puis ils parlèrent, en même temps:

« Pourquoi t'as... »

Tous deux se turent et fixèrent les étoiles un moment. Mars était en train de se lever. Draco reprit:

« Pourquoi as-tu invité Colin au bal ? Et moi alors?... » Il avait prononcé les derniers mots dans un souffle.

« Comment as-tu su? »

« Tout se sait ici... »

« Je... »

Harry entama le récit de la découverte de Colin et de ce qu'il lui avait avoué. Cependant il passa sous silence ses doutes à propos de ses sentiments. Il ne voulait pas se montrer faible, devant celui, qui était son pire ennemi encore quelques temps auparavant. Le Serpentard semblait furieux :

« Je ne te savais pas aussi...irrésistible Potter! »

« Mais... »

« Rien ne t'obligeait à accepter »

« Et toi avec Zabini alors ! En plus c'est toi qui lui a demandé! » Le rouge et or expulsa toute sa rancoeur et sa tristesse dans ces quelques mots.

« Comme si ça te faisait quelque chose... » murmura le blond.

« Oui ça me fait quelque chose... ça me fait mal Draco... » Il venait de lui confesser ce qu'il n'avait même pas réussi à s'avouer.

Surpris, le Serpentard se retourna vers son ancienne Nemesis et l'observa discrètement. Vénus se reflétait dans ses cheveux, d'un noir de jais. La lune faisait briller plus que de raison ses grands yeux verts, à moins que ce ne soient des larmes...

« Harry... »

A son nom, l'interpellé se tourna vivement, un air mélancolique voilant son regard :

« Tiens ce n'est plus Potter maintenant ? Allez va crier à tous tes petits camarades que le célèbre Harry Potter est amoureux du grand Draco Malfoy »

« Harry, je ne voulais pas te faire de mal, je... »

Harry se leva promptement et retourna vers l'école tout en lui lançant de loin:

« Trop tard... »

C'est seulement à ce moment que Draco réalisa la signification des dernières phrases que le brun avait prononcées...

¤

Tout cela s'était passé si vite. Draco n'en revenait toujours pas. Cette conversation, cette dispute n'était rien de moins qu'une querelle d'amoureux ! Leur première ! Il n'arrivait pas à expliquer ce sentiment de bonheur qui l'inondait maintenant. Ainsi Harry aussi l'aimait ! Tout du moins c'est ce qu'il lui semblait ! Si le Gryffondor supportait sa présence ainsi depuis des mois, ce n'était pas dû à une simple réticence à chercher des noises !

Sa tentative de rendre jaloux Potter s'était soldé par un succès ! Mais d'un seul coup une autre évidence lui apparut : Harry pensait que le jeune Serpentard s'était tout simplement moqué de lui... Que c'était un jeu, que s'il avait invité Blaise, c'était pour l'humilier au bal le lendemain soir. Comment ne pas le comprendre ! Aussi vite qu'elle était apparue, la vague de bien-être disparue, pour ne laisser que le vide. Draco se rassit.

Ses pensées étaient reparties plus de six ans en arrière. Si seulement ce petit prétentieux d'Harry n'avais pas joué les cavaliers blancs en se coltinant avec ce Weasley... et pire que ça : cette sang de bourbe de Granger... Tiens il font la paire ses deux là ! Tandis que Draco pensait à eux, un rictus de haine apparut sur son visage. Tout était de leur faute, s'il avait vu le Survivant avant eux, il aurait pu facilement en faire un ami. Son père aurait été fier, d'ainsi amené un si puissant sorcier dans leur camp. Il avait été étonné de voir qu'il n'était pas devenu un Serpentard lui aussi d'ailleurs. Mais bon, tout le monde n'avait pas la chance d'avoir une famille telle que la sienne... Avec des parents Gryffondor, il partait déjà avec un handicap.

Harry avait tout fait pour qu'ils s'affrontent, et la façon dont il lui avait tenu tête avait toujours fasciné Malfoy. Cette force, ce charisme ! C'est cela qui l'avait entraîné à avoir tous ces sentiments contradictoires, cette haine et cet amour irraisonnés... Oui, il l'avait haï d'avoir fait le choix des "gentils"... pfff, des faibles oui ! Il savait que le faire passer dans le bon camp serait sûrement le plus dur, vu que maintenant, il en avait eu la preuve : leurs sentiments étaient réciproques. Il n'aurait qu'à se débarrasser de ce pauvre Colin... mais de façon discrète, à la régulière, il savait qu'il ne fallait pas brusquer ce pauvre Harry... Il faudrait aussi songer au cas de Granger et Weasley

Sur ce il se releva et s'aperçut que le soleil ne tarderait pas à pointer... un 19 décembre ! Il se faisait déjà tard ! Heureusement que l'on était samedi, et que tout le monde dormait encore... D'ailleurs il se rappela qu'il devrait remercier son père qui lui avait appris ce petit sort de chaleur, sinon il serait sûrement frigorifié... ah ces petits sorts de torture, si efficaces quand ils sont bien dosés.

¤

Harry marchait rageusement le long du couloir. On était samedi matin. Il était tôt alors à part Rusard ou sa foutue chatte, il ne risquait pas de rencontrer quelqu'un et puis encore heureux parce qu'il était tellement énervé, que la moindre personne aurait sûrement détalé vite fait en sentant la colère qu'il dégageait et le fin halo de couleur rouge qui l'entourait.

Draco l'avait mis en rogne, comment pouvait-il lui faire la morale ? Comment lui-même avait-il pu tomber amoureux d'un crétin hautain et stupide Serpentard ? Comment diable avait-il pu ? Ne pouvait-il pas tomber amoureux d'un gentil petit Gryffondor, qui l'aimerait tout simplement. Nan ! Il avait fallu que ce soit Draco Malfoy…Ce crétin de Draco Malfoy !

Il arpenta le couloir jusqu'au tableau de la grosse Dame, lui donna le mot de passe et entra. Celle-ci fit une remarque, en passant, comme quoi la politesse se perdait avec la jeunesse nouvelle. Il n'y fit pas plus gaffe et se contenta de se laisser tomber devant la cheminée.

Le silence brisé seulement par le crépitement dans l'âtre l'apaisa mais pas assez vite, il se triturait les mains tellement il était énervé. Il n'arrivait pas à se calmer, il en voulait tellement à Draco et le pire c'est qu'il ne savait pas vraiment pourquoi.

Toute sa rancœur avait explosé d'un coup, ce n'était pas de sa faute, si Colin, à ce moment, s'était trouvé là. Si lui au moins, semblait faire un peu attention à lui. Draco, lui, avait demandé à Blaise de but en blanc, il le savait parce que la surprise avait été telle à la table, que personne n'avait vraiment compris ce qu'il s'était passé. En fait il ne savait plus.

La colère était retombée d'un coup à la fin de sa pensée. Il était bien trop perdu pour mettre en ordre ses idées. Bien trop. Il aimait Draco, c'était sûr, il avait bien senti son coeur se briser en apprenant la nouvelle, il l'avait senti tomber en miettes aux paroles du blond, il avait eu si mal que ça ne pouvait pas être autre chose sinon pourquoi se sentirait-il comme ça ? Pourquoi avait-il eu cette réaction comme s'ils étaient un couple ? Parce que c'était ce que n'importe qui aurait pu comprendre en les voyant.

Il laissa sa tête se poser lourdement sur le dossier du canapé. Pour Colin, ce n'était pas de l'amour, seulement il avait été touché par le garçon.

Finalement les Serpentard avaient raison, lui et sa foutue manie de toujours vouloir faire plaisir aux gens et de les aider.

Il marmonna encore quelques instants avant de se lever et de monter dans son dortoir pour se coucher. A quoi cela servirait-il de rester là devant le feu ? Et puis on lui poserait sûrement des questions sur le pourquoi du comment il était déjà debout et il n'avait pas envie de devoir donner des explications.

C'est dans cet élan qu'il se laissa tomber sur son lit, tira les rideaux et resta là, à regarder la toile rouge, en attendant que tout le monde se lève et qu'une nouvelle journée commence.

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Le dortoir était enfin vide lorsqu'il se leva en ce samedi matin. Il était perdu dans ses multiples questions qui l'empêchaient de partager l'euphorie de ses meilleurs amis. En effet, Ron et Hermione s'apprêtaient avec entrain au bal du soir même, faisant des paris sur les nouveaux couples qui se formeraient sûrement. Ils étaient trop occupés dans leur propre discussion qu'ils ne s'aperçurent pas qu'Harry tentait tant bien que mal de trouver des réponses, fronçant les sourcils da façon contrariée.

Le brun se décida finalement de quitter ses meilleurs amis, optant pour la fraîcheur du parc et pour son calme. Il n'arrivait pas à être paisible en cette matinée d'hiver, trop perturbé par le comportement d'un certain Serpentard à l'air hautain. C'était vrai, après tout, qu'avait-il à s'attacher à un type de ce genre qui possédait des idéologies totalement extrêmes aux siennes ?

Tandis qu'il posait son premier pied dans la neige du parc, il soupira, tentant ainsi d'évacuer son malaise. Il n'arrivait plus à savoir ce qu'il devait faire et ce qui était bon pour lui. Devait-il tout simplement faire abstraction de ses sentiments pour le blond, ou plutôt se lancer à corps perdu dans ses bras ? Harry s'avançait d'un pas las vers la roseraie. Il recherchait le calme et la paix. Oui, c'est cela, être paisible avec soi-même. Mais comment l'être lorsque l'on ressentait au fond de soi, une tempête de sentiments qui s'affrontaient avec violence?

Le Gryffondor prit place sur le premier banc qu'il aperçu. Ce dernier était reculé et personne ne songerait à venir le chercher ici. Tant mieux. Il avait besoin d'être face à lui-même et même ce banc glacé ne l'en empêcherait pas. Il laissa sa tête glisser en arrière. Ses yeux tombèrent sur le ciel blanc et cotonneux. Il soupira une nouvelle fois lorsqu'il se rendit compte qu'il était en train de comparer la douce paix qui émanait de cette vision à celle du visage de Draco.

Qu'avait-il fait pour avoir aussi mal au cœur ? Pourquoi Draco avait agit comme s'ils n'avaient rien partagés ? Ses prunelles vertes se perdirent dans la nature, une lueur de tristesse persistant avec douleur dans ses iris. Il commençait à se demander comment Draco le considérait réellement ? Le Serpentard avait-il accepté toute ses soirées nocturnes en sa compagnie par plaisir ou plus par intérêt face à son statut de futur Mangemort ? Tout ceci n'avait été qu'une simple comédie pour obtenir les grâces de Voldemort?

Des pas s'approchèrent lentement de lui, émettant un léger crissement sous la couche de neige fraîche et compacte, à la fois. Harry n'osa pas relever la tête. A quoi bon. Cela ne l'aurait avancé à rien puisque, de toute manière, il n'avait pas envie d'entamer une quelconque discussion. Les lames de bois du banc sur lequel il était assis s'affaissèrent légèrement sous le poids du visiteur. Ce parfum... si doux et si sensuel à la fois, il le connaissait. Il connaissait aussi cette façon de prendre place et de ne rien dire, cette façon de se faire apprécier par sa simple présence silencieuse. Oui, il savait que c'était Draco qui était seulement à quelques centimètres de lui et pourtant... Non, Harry, tu ne t'abaisses pas à lui offrir ton attention!

Et pourtant, une affirmation prit place dans ses tripes : il avait besoin de voir son doux visage à la peau pâle. Il releva alors brusquement la tête, plantant ses yeux dans ceux de son vis à vis.

« Qu'est-ce que tu me veux Malfoy? »

La rancoeur qu'il éprouvait persistait dans sa voix. Pour toute et unique réponse, le blond lui offrit son plus beau sourire hautain. Le Serpentard voulait le pousser à bout ou quoi ? Les iris grises le défiaient, sans aucun mot, sans aucune insulte. Oui, Malfoy voulait pousser le Gryffondor à bout, et cela réussit.

« Écoute Malfoy, si tu viens savourer le fait que tu m'as fait mal en agissant de la sorte, tant mieux pour toi ! Mais d'être considéré comme un jouet, peu pour moi ! Alors je te prierais de me laisser tranquille pour que je tente tant bien que mal d'apprécier cette belle journée d'hiver ! Sur ce, je te souhaite un agréable bal avec ton Zabini ! »

Il avait craché ces derniers mots avec une haine qu'il ne se reconnaissait même pas lui même. Oui, c'était cela, pour Draco il n'avait été qu'une simple conquête de plus, qu'une simple distraction...Malfoy sourit de plus belle, une satisfaction extrême se lisant sur ses lèvres. S'en fut de trop pour le Gryffondor qui tourna vivement les talons et s'éloigna de lui d'un pas décidé. Oui, décidé de faire une croix sur ce gosse arrogant qui plus est totalement irrespectueux envers lui.

Il venait de tourner le coin d'une haie de la roseraie quand une main puissante se referma sur son bras et le tira en arrière. Il fut projeté contre un corps chaud et confortable à cette douce odeur qu'il aimait tant. Il releva alors timidement la tête, toute sa contrariété ayant disparut d'un seul trait. Il ne put retenir son étonnement :

« Draco! Mais... Mais...? »

Comment diable avait-il put le rattraper alors qu'il était parti avant lui de plus... Le blond ne le laissa pas se perdre davantage dans ses questions.

« Tu oublies que je connais la roseraie comme ma poche et donc ses raccourcis sur le bout des doigts... »

Harry se recula vivement du Serpentard, montrant qu'il lui en voulait toujours. Il serra la mâchoire. Le blond avait décidé de lui faire péter une durite avant la fin de la journée et il n'était pas décidé à se laisser faire.

« Malfoy... Tu comprends vraiment rien à ce qu'on te dit. Je t'ai demandé de me laisser TRANQUILLE! »

« Oui... je sais... Mais... Je sais aussi que... »

Il pencha la tête sur le côté, scrutant les moindres traits du visage d'Harry.

« Tu réagis comme une épouse jalouse Potter... »

Il sourit tendrement au brun qui ouvrit la bouche nerveusement puis la referma. Il ne savait que dire face à cette constatation véridique. Malfoy le faisait tourner littéralement en bourrique et sa colère envahit une nouvelle fois ses veines.

« Et alors, qu'est-ce que ça peut te foutre ? T'façon j'ai décidé de me trouver quelqu'un qui saurait me mériter... »

Draco prit la fin de la phrase dans la tête, sans rien dire. Son sourire s'effaça pourtant de ses lèvres. Harry s'éloignait de lui tandis qu'il restait planté là, sans réagir. Alors que le brun allait disparaître de son champ de vision, Draco sortit de sa torpeur et rattrapa une nouvelle fois le Gryffondor. Il le prit par le cou, plaquant ainsi le dos du brun contre son torse. Ce dernier suffoqua sous la surprise puis commença à se débattre. La bouche du blond s'approcha lentement de l'oreille de son prisonnier pour lui chuchoter sensuellement quelques mots.

« Peut-être, mais je sais que tu es prêt à tout pour m'avoir... Et bien Potter, montre-moi donc ce dont tu es capable...Je suis ouvert à toutes propositions, seulement ne tarde pas de trop. Il se pourrait effectivement qu'avec Blaise... »

Pour terminer son récit, il s'appliqua à mordiller voluptueusement le lobe de l'oreille du Gryffondor, puis à laisser traîner le bout de sa langue chaude jusqu'au creux de son cou.

Le temps s'arrêta instantanément pour Harry. Cette sensation agréable et chaude, ses mots... La neige venait de se mettre à tomber en de légers flocons et lui était là, planté au milieu du parc, seul.

Quand ses neurones daignèrent enfin remarcher correctement, le Survivant s'était presque transformé en glaçon. Presque, car à l'intérieur il bouillait, mais il n'aurait pas su dire pourquoi. De colère, de désir ? Les deux c'était certain, mais lequel prenait le pas sur l'autre ?
A nouveau les mots de Draco résonnèrent dans sa tête.

« Montre-moi ce dont tu es capable…je suis ouvert à toutes propositions »

Toutes ?

Le blond était bien prétentieux. Trop, pour son propre bien, et Harry aller lui prouver.

Le brun eut un sourire carnassier. Le Serpentard le sous-estimait. Le ton cajoleur et les avances qu'il lui avait faites le montraient de façon très explicite.

Soit, Harry allait entrer dans son jeu de façon fracassante. Il allait y jouer bien au-delà des espérances du blond, à tel point que Draco y perdrait pied et lui, pourrait y imposer ses règles. Il saurait se faire désirer du blond. Il saurait le faire ramper à ses pieds. Il saurait le rendre jaloux, le faire supplier d'arrêter cette torture. Et lui, bon prince, accéderait peut-être à sa demande.
Quand on le défiait, Harry répondait toujours de manière disproportionnée. Le blond allait l'apprendre à ses dépends. Il risquait d'y laisser des plumes, ainsi que sa santé mentale, et peut-être, sa santé physique.
Ragaillardi par ses pensées et la nouvelle conquête qu'il saurait mener de main de maître, le jeun homme retourna au château. Après tout, ne devait-il pas se préparer pour le bal de Noël ? Il mettrait bien la journée à trouver la tenue adéquate, pas trop aguicheuse « et par la même, vulgaire» mais pas prude non plus. Le juste milieu entre les deux.

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….A suivre…

(1) note d'Ayako : Et oui, il est en pleine période d'exams…ça influence son optimisme habituel.

(2) note d'Ayako : Et là on peut remarquer qu'il suffit d'un élément perturbateur pour que les belles promesses que se faisait Harry s'envolent en un instant...

(3) note d'Ayako : Il est inspiré le Harry…