Hi, everyone ! Mon premier chapitre d'une nouvelle fiction sur Hunger Games, oui, encore une. J'espère que vous la trouverai à votre goût, en tout cas. Et espère également récolter quelques avis !


Chapitre 1 : L'espoir est la seule chose plus forte que la peur.

Haletante, elle me regarde, presque résignée au sort qui l'attends. Elle a tourné la tête vers moi et m'observe avec insistance. Je sais qu'elle m'a repéré et que d'une seconde à l'autre, elle fuira. J'attends patiemment, tapie dans mon buisson, résignée. C'est alors qu'elle tourne la tête dans la direction opposée, ayant perçu un bruit que je n'entends moi-même pas. Prise de panique, elle gambade dans ma direction. Une main sur mon arc, je le bande, prête à lâcher ma flèche. Il suffit qu'elle approche encore un peu pour que je puisse….oui ! Elle passe à côté de moi, ne faisant même pas mine de vouloir m'éviter et je décoche ma flèche, qui va se planter en plein dans son flanc. Elle s'écroule, terrassée. Fière comme je ne l'ai jamais été jusqu'ici, mes prises se limitant à deux lapins aujourd'hui, je sors de mon fourrage et m'approche de la bête. Cette dernière semble souffrir le martyr et s'agite dans tous les sens, se débattant probablement avec la mort.

Une pensée me traverse, s'imposant par sa clarté c'est ainsi que nous vivons tous à Panem luttant pour notre survie. Rien de ce que la vie a offert à nos anciens ne nous ai resté notre monde, notre pays s'est déchiré, débouchant sur la création de treize districts. Il n'en reste que douze, aujourd'hui, le treizième s'étant soulevé contre notre gouvernement suprême, le Capitole. Quiconque ose s'opposer à son jugement le paie de sa vie, souffrant mille maux, pour l'exemple. Je secoue ma tête, et m'agenouillant près de la bête, j'arrache ma flèche de son poitrail. Elle meurt sur le coup. Tant mieux pour elle c'est d'une mort telle que la sienne que j'aimerai mourir, quelque chose de rapide, indolore. J'aimerai mourir aussi brièvement que j'ai vécu.

Nettoyant ma flèche rapidement, je l'essuie dans l'herbe et la range dans mon carquois de fortune. Je me relève en époussetant mon pantalon de toile, l'unique que je possède qui ne soit pas troué. Enlevant mon carquois et mon arc toujours accrochés dans mon dos, je le range soigneusement dans un tronc d'arbre creux, à l'abri des intempéries. Revenant vers ma prise, je l'attrape par les deux pattes arrière et la traîne avec difficulté derrière moi. Je grimpe avec peine la petite colline me séparant du grillage représentant la séparation entre la forêt paisible et le District Douze. C'est ici que je vis, dans une petite maison croulante, seule. Essuyant mon front d'un revers de la main, je passe dans la trouée béante faite dans le grillage censé être électrifié. J'attrape les pattes de la biche et la tire vers moi, la faisant passer dans le trou, arrachant au passage des touffes de son pelage brun. Je ne pourrais pas la vendre, c'est évident je la récupérerai pour m'en faire un manteau, peut-être. Tirant de toutes mes forces, je parviens à faire passer la biche par le trou. Je m'assoie lourdement à côté de la bête, observant ses yeux vitreux. Je finirais sûrement comme elle, seule, les yeux vitreux. Que vais-je faire de toute cette viande, cependant ? Je ne m'y connais pas vraiment, en découpage de biche, je ne saurai même pas par où commencer celle-ci est la première que j'aperçois de la saison et la première que j'arrive à tuer. Je vais l'emmener à la Plaque, c'est la meilleure chose à faire, on me dira quoi faire, là-bas, et à qui la vendre à bon prix.

Grognon, je me relève et me dirige vers la planque, traînant la biche derrière moi. Personne ne me verra si je passe derrière les maisons, je devrais ainsi pouvoir atteindre la Plaque sans risque de me faire repérer par les Pacificateurs qui traînent dans nos rues, préparant le plus horrible évènement de l'année comme s'il s'agissait d'une grande fête. J'arrive enfin à la Plaque, sorte de grand marché noir, où tout le monde vient faire de bonnes affaires dans le dos des Pacificateurs ces soldats impitoyables dans leur costume pâle qui ont débarqué en masse ce matin. Ce que je fais n'a rien de légal, il va s'en dire. Chasser est illégal, venir à la Plaque est illégal, avoir une arme est illégal, on peut même dire que tout ce qui nous permet de mieux vivre et de ne pas seulement survivre est illégal. J'entre dans l'énorme hangar désaffecté et la moiteur de l'endroit m'étouffe déjà. Une fumée épaisse me brouille la vue quelques instants avant que je ne puisse apercevoir Sae Boui-Boui sorte de cuisinière attitrée de la Plaque. Je m'approche lentement avec la biche traînante, tentant de ne pas me sentir gênée par tous les regards affamés se posant sur ma proie. Derrière son comptoir, Sae prépare un de ces ragoûts dont elle seule à le secret, je n'ose même pas jeter un coup d'œil dans la marmite bouillonnante, par peur de ce que je pourrais y voir. Je toussote quelque peu, histoire qu'elle me remarque.

- Voilà, voilà, qu'est-ce que tu veux, ma petite ?

- Bonjour, Sae. J'ai une biche que j'aimerai vendre, ça t'intérresse ?

Sae baisse ses yeux vers ma biche, étonnée.

- Une biche, tu dis ? Dieu non, c'est beaucoup trop fort, comme viande, ma pauvre ! Je préfère encore le chien sauvage que tu me vends habituellement. Va donc voir le boulanger, il raffole de tes écureuils.

Elle retourne rapidement à la préparation de son ragoût et me plante là, seule derrière son comptoir. Le boulanger ? C'est vrai qu'il est friand de mes écureuils, à la viande pourtant si forte et dure. Je le soupçonne d'avoir quelque peu pitié de moi et de m'acheter tout ce que je vends dans l'unique but de me soulager un peu. Je n'aime pas ce genre de manière, je ne veux pas attirer la pitié de quiconque, je ne me considère nullement comme malheureuse, j'estime plutôt avoir de la chance de n'avoir que ma bouche à nourrir quand je vois comme les enfants d'une famille nombreuse sont mal nourris. Il est clair que ce n'est pas de leur faute et si je pouvais les aider, je le ferai volontiers. Je ne suis moi-même pas des mieux nourris, la chasse demande beaucoup d'énergie que je suis souvent bien incapable de me procurer. Qu'importe, je dois me débarrasser de cette chose et rapidement, avant d'attirer l'attention. Peut-être pourrais-je m'acheter un peu de pain, avec l'argent et aussi de la viande ou une orange. Le chemin jusqu'à la boulangerie me semble long et ardu, des Pacificateurs traînent à tous les coins de rue, mettant la touche finale aux préparatifs de la Moisson. Cette simple pensée me donne la nausée, je n'ose imaginer l'ambiance qui va régner dans quelques heures à peine, sur la place. Tirant sur la biche, j'arrive enfin derrière la boutique du boulanger. J'observe l'intérieur de cette dernière des gâteaux aux glaçages tous plus magnifiques les uns que les autres sont exposés dans la vitrine ils rivalisent de par leur beauté, leur magnificence, leur couleur chatoyante, la brillance du glaçage au sucre, met rare et délicieux que j'aimerai goûter au moins une fois dans ma vie. Une silhouette me ramène à la réalité et je me jette au sol, étouffant un juron. La porte arrière de la boutique s'ouvre, faisant retentir un carillon et je tente du mieux que je peux de dissimuler ma biche sous un buisson.

- Je peux t'aider, peut-être ?

Rougissant brutalement, je me trouve vraiment idiote, à traîner là, par terre, alors qu'une voix masculine me surprend. Il y a au moins un point positif, il ne s'agit pas de l'horrible femme du boulanger une femme terrible et froide, l'opposé de son mari, qui si elle m'avait vu là m'aurait envoyé balader avec un coup de pied aux fesses. Le point négatif est qu'il ne s'agit pas du boulanger lui-même. Je me retourne et observe le jeune homme qui me fait face. Peeta Mellark, le fils cadet du boulanger m'observe de ses yeux bleus. Il paraît réellement étonné de me voir là, le nez dans la poussière. Je m'assoie sur le sol et lui raconte que je viens de me casser la figure. Etant très honnête de nature, je mens très mal quelque chose me dit qu'il ne me croit pas. Il croise ses bras puissants sur son torse musclé et me regarde plus en détail. Je m'attendais à une parole méchante, moqueuse, mais rien ne vint. Il reste là, à me regarder assise par terre. Il fronce les sourcils et observe le buisson d'où dépasse une des pattes de ma biche. Raté.

- Je vais chercher mon père, attends ici.

Grognant intérieurement faute de ne pouvoir râler en public,, je le regarde s'engouffrer par la petite porte d'où il est venu. Peeta, de taille moyenne, blond, les yeux bleus est le fils du boulanger. Passer sa vie à porter des plateaux remplis de pain l'a rendu drôlement costaud, je crois qu'il est dans ma classe. Je n'en mettrai pas ma main à couper, cependant. Ce dernier ressort quelques instants plus tard.

- Il est occupé avec un client, il arrive tout de suite. Si tu sortais cette biche du fourré ?

- J'y vais, j'y vais.

Après quelques secondes d'un silence pesant, je me retourne pour sortir ma biche du buisson. Je suis étonnée de savoir que le fils du boulanger sache faire la différence entre une biche et tout autre animal. Qu'il l'ai reconnu, c'est tout bonnement….surprenant. L'observant du coin de l'œil alors que je sors ma prise du buisson, je décrète qu'il n'y a que deux possibilités à ça ou le fils du boulanger à beaucoup étudié les animaux, à tel point qu'il sache reconnaître une patte de biche ou ce dernier m'observait bien avant que je n'arrive à la boulangerie. Peeta évite mon regard, m'avouant ainsi que ma deuxième hypothèse est la bonne Peeta Mellark m'observait depuis sa boulangerie. Reste à savoir pourquoi. Il suffit de le regarder pour deviner qu'il est quelqu'un d'honnête, de confiance et gentil. Je ne le connais pas, ne lui ayant jamais adressé la parole, mais il ne me semble pas être de la même trempe que sa mère.

- Katniss ! Quelle merveilleuse prise tu as là.

Le boulanger, d'ordinaire calme arbore un large sourire éclatant.

- Vous me la prendrez bien ?

Il observe la biche attentivement.

- Evidemment ! Elle me paraît parfaite, cette biche. Combien tu en veux ?

Mon regard se pose sur la vitrine du boulanger.

- Un de vos merveilleux gâteaux. Donnez-moi le trop plein en argent.

Peeta tousse et rentre dans la boulangerie, pressant le pas.

- Quelque chose ne va pas ?

- Je vais te chercher ça.

Méticuleux, le boulanger me demande quelle sorte de gâteau j'aimerai. Il sait parfaitement qu'une fille comme moi n'a pas dû manger de gâteau depuis….jamais, en fait, mais il ne fait aucun commentaire et m'écoute d'une oreille attentive. Il rentre ensuite, prenant le même chemin que son fils. Je fronce les sourcils, quelque peu mécontente et reste plantée là, les mains dans les poches. Non que leur conflit me passionne, mais il est clair qu'aujourd'hui, les disputes sont à éviter. Dans quelques heures, nous serons tous sur la Grand-Place, à attendre dans l'angoisse le résultat du tirage au sort malsain. Mon nom sera écrit 18 fois, d'une écriture soignée, dans une boule en verre contenant des milliers de papiers. L'avantage de ne pas avoir de famille se fait vraiment sentir dans ce genre de situation je n'ai pas eu besoin de beaucoup de tesserae pour assurer ma survie. Peeta non plus, ne doit pas avoir son nom inscrit plus de 15 fois il a mon âge et fait partie de cette classe commerçante qui n'a pas besoin de tesserae pour vivre. Je sais que la colère que je ressens en ce moment envers les Mellark se trompe de cible ils ne sont en aucun cas responsables de mon malheur et de ma solitude. Ils ont de la chance de vivre dans de bonnes conditions et s'ils n'étaient pas là, qui m'achèteraient ce dont personne ne veut ? Le boulanger ressort, un paquet à la main, une bourse dans l'autre.

- Voilà pour toi. Excuse mon fils, pour tout à l'heure, il est un peu perturbé.

- Votre fils n'a pas à s'en faire.

Evidemment, j'ai craché cette parole plus durement que je ne l'aurai voulu et je crains de n'avoir blessé le père de Peeta. Il affiche un air soucieux et hausse les épaules en repartant vers sa boutique, abandonnant la biche dans son arrière-cour. Ce que j'ai dit n'était que pure vérité, il est évident que Peeta n'a pas à s'en faire son nom n'est marqué que peu de fois et sera mélangé parmi de nombreux papiers. Nous sommes près de huit milles vivant dans ce district et beaucoup d'enfants ont déjà fait inscrire leur nom bien plus de fois que moi, j'en connais certain qui ont déjà plus de 50 papiers à leur nom. Je ne ressens aucune pitié pour ces personnes, ce n'est pas ce qu'ils voudraient, au contraire. Je les trouve très courageux d'affronter la vie comme ils le font leurs noms sont inscrits plus de 60 fois, et alors ? Ils s'en moquent bien, car ils savent ce qui risque de leur arriver, chaque année à la même époque. Ils préfèrent continuer de faire vivre leur famille, même si certains le paieront de leur vie, ils en ont conscience et continue de vivre. Le Capitole a sûrement conscience de ce qu'il nous fait vivre et s'en moque pas mal nous voir nous déchirer chaque année lors de la Moisson leur suffit largement. J'arrive devant chez moi et soupire en admirant la vieille bicoque qui me sert de maison. Je pousse la porte du pied et la claque aussitôt. Je reste plantée là, à attendre que mes yeux s'habituent à la pénombre régnante. Je ne perds pas de temps et pose le gâteau sur la table, jetant la bourse pleine d'argent sur mon lit. J'ouvre immédiatement la boite et admire le magnifique petit gâteau. Il est vraiment très joli plein de couleurs, brillant, même dans le peu de lumière qui filtre dans la pièce. SI je m'écoutais, je l'engloutirai en quelques secondes, mais je préfère prendre le temps de bien regarder le gâteau ce n'est pas tous les jours que j'ai l'occasion d'en avoir un. Je le sors délicatement de la boite, pour en humer le délicieux parfum sucré et fruité qui s'en échappe.

Satisfaite, j'observe plus amplement le petit cupcake brillant d'un glaçage blanc absolument éblouissant. C'est à ce moment que je remarque quelque chose, inscrit sur le côté du petit cupcake. Si je n'avais pas autant approché le gâteau de mon visage, je ne l'aurai sûrement jamais vu. Je plisse les yeux, concentrée, cherchant à déchiffrer la belle écriture faite au glaçage rose pâle : « Courage. »