Finalement ! J'ai enfin Fire Emblem Awakening et pour l'occasion j'avais envie de faire des drabbles dessus, parce que j'aime beaucoup trop la Sainte-Lignée d'Ylisse dans ce jeu. De plus, cela tombe assez bien puisque c'est bientôt l'anniversaire de Lucina ! Le hasard fait bien les choses, n'est-ce pas ? Du coup, j'aurais pu poster ça le jour de son anniversaire, en effet... mais je n'ai jamais dit que j'étais une personne logique !

Bon, et bien sûr je ne possède (malheureusement) pas Fire Emblem.


La Sainte-Lignée recomposée

1. C'est un piège !

Un cri se fit entendre, suivit d'un bruit sourd.

— Lucina !

— Père !

Daraen leva les yeux de son livre et fronça les sourcils. Elle avait l'impression de comprendre ce qui venait de se passer et jeta un coup d'œil à son fils, assis en face.

— Linfan ?

— Oui, mère ?

— Par tout hasard... tu n'aurais pas mis un piège en plein milieu du terrain d'entrainement ?

— Si ! répondit gaiement l'apprenti stratège en souriant « innocemment ». Je pensais que père et grande sœur le repéreraient mais il semblerait que je me sois trompé.

Daraen soupira. Il fallait vraiment qu'elle fasse comprendre à Linfan que c'était sans espoir de tenter de rendre Chrom et Lucina plus vigilants. Elle avait déjà essayé, sans succès. Son mari et sa fille étaient des têtes brûlées belliqueuses quand cela concernait un combat d'épées.

Bon, il vaudrait mieux qu'elle aille avertir Lissa que Lucina et Chrom avaient probablement des jambes cassés à soigner...

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2. Face à face.

Quand elle se présenta pour être le champion du khan de l'ouest, Lucina savait parfaitement ce qu'elle faisait. Marth ne gagnerait pas contre Chrom, elle en avait bien conscience. Son père était plus fort qu'elle et c'était bien pour ça qu'elle désirait qu'ils s'affrontent. Parce que son père se devait d'être fort, sinon le monde sombrerait. Tout cela était donc dans l'unique intérêt de protéger le futur.

Pourtant une petite partie en Lucina – qu'elle tentait de faire taire sans succès – se disait qu'elle était dans cette arène pour une toute autre raison. Ce serait peut-être la dernière fois qu'elle aurait l'occasion d'affronter son père comme lorsqu'ils s'entrainaient ensemble, à une époque où tout allait bien...

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3. Remplaçant.

Cela lui fit un choc mais une fois la surprise passée, Chrom ne pensa qu'à une chose : enlacer sa fille. C'était étrange d'étreindre sa fille qui, dans son époque, n'était qu'un nouveau-né mais cela devait être encore pire pour Lucina. Après tout, dans son futur, son père était mort.

Chrom ne voulait même pas penser à une éventualité aussi horrible que sa propre mort et se contenta donc d'offrir autant de réconfort à cette fille qui avait tout perdu. Il savait qu'il ne pourrait jamais remplacer ce qu'elle avait perdu mais peut-être pourrait-il lui offrir l'affection qu'elle n'avait pas reçue.

Après tout, il y avait peut-être deux Lucina dans ce monde mais l'amour de Chrom serait toujours assez grand pour elles deux.

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4. Tout prévu.

Lucina avait tout prévu depuis le début. Qu'importe ce qui arriverait à ce monde, elle ne resterait pas. Elle mourrait en tentant de sauver le monde ou elle survivait et disparaitrait.

Sauf qu'elle s'était mise à douter de cette décision en voyant comment Chrom et Daraen l'accueillaient à bras ouverts, alors qu'elle n'était même pas leur vraie fille. Cela lui donnait envie de rester avec eux.

Elle réaffirma pourtant son choix en voyant comment ils semblaient heureux avec leur enfant, la véritable Lucina de cette époque. Cette petite qui grandirait normalement, ne finirait pas par manquer de commettre un matricide et dormirait paisiblement, sans rêver de mort et de désolation chaque nuit.

Non, il ne pouvait y avoir qu'une seule Lucina en ce monde et ce sera cette petite fille. Sa version du futur ne sera qu'une ombre rappelant constamment qu'un avenir sombre avait été évité et cela suffira amplement.

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5. Dévotion à la lignée maudite.

La Sainte-Lignée d'Ylisse devait être maudite, Frédérick ne voyait que ça. Dame Emmeryn était morte pour éviter une guerre qui s'était tout de même déroulée – bien que son sacrifice ne fut pas vain – et maintenant Monseigneur Chrom devait empêcher la destruction du monde annoncée par sa fille venue d'un futur désolé. Cela alors que tout semblait revenir à la normale et qu'il avait même trouvé l'amour avec Daraen. Entre ça et les nombreuses fois où Monseigneur Chrom et Dame Lissa avaient frôlé la mort, le sort semblait s'acharner contre eux.

Cela ne donner que plus envie à Frédérick de veiller sur eux. Ils étaient tous beaucoup trop jeunes pour que le destin du monde repose sur leurs épaules. Alors même s'il devait en mourir, Frédérick ne cesserait jamais de les protéger, car la Sainte-Lignée avait déjà versé trop de sang.

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6. Père surprotecteur.

Il était drôle de voir comment Chrom avait changé depuis qu'il avait appris que Marth n'était autre que sa fille Lucina venue du futur. Pendant longtemps il fut assez maladroit et hésitant en sa présence, ne sachant jamais comment se comporter avec elle.

Autrement dire qu'il prenait désormais très à cœur son rôle de père.

— Non, non et non ! Cela ne va pas du tout !

Daraen regarda son mari faire les cents pas d'un air désemparé. Elle sourit : l'inquiétude de Chrom envers sa fille était touchante.

— Tu sais, Chrom... il faudrait admettre que tu ne peux pas éternellement demeurer le seul homme dans la vie de ta fille.

— Quoi ? Lucina n'a besoin que de moi et certainement pas d'un quelconque freluquet !

Daraen soupira. Ce nouveau côté de père surprotecteur était mignon au premier abord mais allait vite devenir lassant. Elle plaignait beaucoup sa fille.

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7. Surnom.

Après avoir décidé que Lucina, même sans être de cette époque, avait tout autant le droit de mener une vie normale avec sa nouvelle famille – au même titre que Linfan –, un problème survint : comment différencier la Lucina du futur de la petite fille née récemment ?

Évidemment, aux yeux d'autrui, son déguisement de Marth suffisait amplement – il ne fallait pas troubler tout le monde avec deux princesses identiques et des histoires de voyage dans le temps – mais comment faire pour les situations privées ?

Ce fut Lissa qui leur apporta la solution : donner un surnom pour une des deux Lucina. Le choix se porta sur la plus jeune, qui s'habituerait bien mieux à un surnom que sa version du futur. Il fallait maintenant départager Daraen qui voulait Lucy comme surnom et Chrom qui proposait Luna.

Il n'était pas difficile de savoir qui aurait le dernier mot : Chrom cédait toujours face à sa femme.

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8. Moment de détente.

Daraen aimait bien se rendre dans la caserne pour lire en paix, loin du bruit. C'était Linfan qui lui avait donné cette idée et elle devait admettre que cela était très ingénieux.

Elle prenait place dans un siège et se plongeait dans sa lecture, ignorant son entourage et ceux qui entraient et sortaient. Sauf pour une exception : quand Chrom et Lucina venaient à la caserne après un long entrainement et s'asseyaient côte à côte sur un canapé. C'était extrêmement rare alors Daraen ne pouvait s'empêcher de les observer et était incapable de se retenir de sourire en les voyant somnoler et finir par s'endormir.

Il fallait vraiment qu'ils apprennent à se ménager, même si c'était parce qu'ils ne se reposaient jamais que Daraen pouvait profiter d'un si doux spectacle.

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9. Tel père, telle fille.

Lissa soupira alors que les dernières traces de blessures disparurent de l'abdomen de Lucina.

— Voilà, tu es guérie, annonça-t-elle.

— Merci, tante Lissa.

Lucina lui sourit, rabaissant ses vêtements alors qu'elle se releva. Lissa la regarda faire en silence, avant qu'elle ne puisse s'empêcher de poser une question qui lui brûlait les lèvres.

— Dis-moi, Lucina... pourquoi te mets-tu tant en danger pour protéger les autres ?

L'épéiste la regarda avec de grands yeux, ne sachant clairement pas quoi répondre.

— Euh... aucune idée, dit-elle finalement. Cela me vient naturellement.

C'était bien ce que Lissa craignait : Lucina était comme son père, désintéressée et beaucoup trop courageuse.

Lissa laissa donc Lucina s'habiller et quitta la tente. Elle fut aussitôt abordée par Chrom qui lui demanda d'un air inquiet :

— Alors ? Elle va bien ?

Tiens, Lucina lui avait posé la même question la dernière fois que Chrom fut blessé. Décidemment, ils étaient bel et bien père et fille.

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10. Une bataille perdue d'avance.

Lissa ne pensait pas qu'elle verrait ça un jour mais il était impossible qu'elle se trompe. Elle demanda tout de même à Frédérick pour en être certaine.

— Frédérick ? Qu'est-ce qu'ils font ?

— Une partie d'échecs.

— J'ai bien vu mais... pourquoi ?

— Cela, je n'en sais rien. Il semblerait que cela ait soudainement prit à Monseigneur Chrom et Dame Lucina de faire une partie d'échecs.

C'était une très mauvaise idée alors. Chrom et Lucina formaient peut-être un très bon duo sur un champ de bataille mais cela ne les aiderait pas dans une partie d'échecs contre Daraen, qui était le stratège des Veilleurs...

D'ailleurs Daraen semblait prendre un malin plaisir à battre à plate couture son mari et sa fille...

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11. Surveillance.

Ils n'en avaient pas conscience mais Lucina veillait sur les Veilleurs – ce qui, en soit, était assez ironique. Elle s'y attelait depuis son arrivée dans ce monde et d'autant plus depuis qu'Ylisse avait gagné la guerre contre Plégia. On n'était jamais à l'abri d'une vengeance et avec la paix les Veilleurs s'étaient quelques peu reposés sur leurs lauriers – ce qui était compréhensible.

C'était pour cela qu'elle avait pu intervenir quand son père allait se faire tuer. Elle ne prévoyait pas de se montrer et de se battre mais avait agis sans réfléchir. Son père était mort une fois, elle ne voulait pas le regarder mourir sous ses yeux sans intervenir – même en sachant pertinemment qu'il ne succomberait pas à ses blessures.

Finalement, ce fut un mal pour un bien. Lucina était contente de ne plus avoir à se cacher pour protéger ceux chers à son cœur.

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12. Réflexe.

Il y avait une chose que les Veilleurs avaient appris de Lucina : il ne fallait jamais réveiller une personne ayant vu l'apocalypse de ses yeux. Un tel traumatisme avait tendance à développer quelques instincts de survie et Lucina ne faisait pas exception à la règle.

On s'en rendit compte un jour où, étrangement, Lucina dormait encore – elle qui normalement était une des premières à se lever – et qu'on envoya Lissa pour la réveiller. Autant dire que Lissa ne s'attendait pas à se retrouver avec une épée sous la gorge – on apprit d'ailleurs que Lucina dormait avec son épée, à se demander comment elle parvenait à ne pas se blesser avec.

Il fut décidé d'un commun accord d'envoyer Chrom réveiller Lucina la prochaine fois : elle n'allait tout de même pas attaquer son père, même inconsciemment ?

Chrom n'était pas certain de vouloir vérifier cela...

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13. Sauver une vie.

Elle l'avait vu de l'autre côté. Sa tante, si jeune, qui allait se faire tuer par un mort-vivant.

Elle allait échouer à sauver sa famille avant même de commencer. Alors Lucina courut. Autour d'elle, il n'y avait que des flammes et des décombres. L'espoir de trouvait de l'autre côté de ce portail, là où il y avait encore de la vie. Les secondes s'éternisèrent, la distance entre le portail et elle se rallongeait pendant qu'elle tendit instinctivement une main comme pour passer plus vite le portail.

Ce ne fut qu'en le traversant que Lucina ressentit à nouveau son cœur battre et le temps se remettre à tourner. À l'instant même où elle ne pouvait pas se permettre de souffler, sous risque de tout voir échouer. Alors elle dégaina Xéno-Falchion et courut sauver sa tante de la mort.

Ce n'était que le premier pas pour changer le futur.

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14. Ceux qui étaient morts.

Il n'y avait pas de mots pour décrire l'étrange impression qu'on ressentait en voyant en chair et en os une personne morte dans un futur différent. Lucina savait que cela ne se faisait pas de dévisager les gens mais parfois c'était plus fort qu'elle. Il y avait alors quelqu'un pour faire une plaisanterie maladroite :

— Eh bien, tu as vu un fantôme ou quoi ?

C'était à peu près ça. Tous ces gens qui riaient et profitaient de la vie, dans son futur n'étaient plus que des cadavres, enterrés sous avec empressement parce que le temps n'était pas aux larmes et au deuil.

Aucun des Veilleurs de cette époque ne pouvait comprendre ce que cela faisait de voir des gens si simplement profiter d'une vie qu'ils ne possédaient plus dans son futur, et c'était peut-être mieux ainsi.

Lucina ne souhaitait cela à personne.

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15. Terreur nocturne.

Daraen avait l'habitude de veiller tard, notamment parce qu'elle appréciait la nuit et son silence pour lire et réfléchir en paix. Elle traversait donc le camp, à la recherche d'un endroit où s'installer. Cela lui permettait parfois de faire d'intéressantes rencontres et découvertes.

La plus utile fut un soir où elle s'étonna d'entendre du bruit venant de la tente de Lucina – Lucina qui, heureusement, n'avait pas hérité des ronflements de son père –, des bruits semblables à des sanglots. Daraen n'eut pas besoin d'être devin pour comprendre pourquoi Lucina dormait mal et les soirs suivants, elle proposa « innocemment » à sa fille de prendre une infusion – à base de quelques plantes qui favorisaient le sommeil – que Lucina accepta par politesse et sans méfiance.

Lucina ne se douta jamais que cette boisson chaude du soir avait un lien avec la cessation de ses cauchemars. Il faudrait que Daraen fasse de même avec Linfan si nécessaire...

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16. Une famille extravagante.

Les Veilleurs ne pouvaient qu'être d'accord entre eux : la Sainte-Lignée d'Ylisse était particulière. Outre leur chef Chrom qui était assez normal, son entourage devait réunir les gens les plus spéciaux de tout le royaume.

Entre sa femme stratège amnésique aux cheveux blancs – elle accumulait les singularités... –, sa fille venue du futur avec un certain complexe du héros survivant et son fils lui aussi amnésique qui se cognait la tête contre des troncs d'arbres et aimait faire des pièges dangereux...

Non, franchement, leur chef devait attirer les gens bizarres... ou alors il était attiré par les gens bizarres. Parce qu'entre Daraen, Lucina et Linfan, ça faisait une famille très particulière.

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17. Le petit frère.

Lucina n'était pas proche de son petit frère. Dans son monde, elle passait la plupart de son temps avec les Veilleurs de son âge comme Severa ou Owain, ou avec son père. Elle avait toujours été plus à l'aise avec son père, là où Linfan était très proche de sa mère. Cela ne s'était pas arrangé à la mort de Chrom. Lucina prit encore plus à cœur son rôle de membre de la Sainte-Lignée et négligea ses proches, son frère y compris.

Alors le revoir alors qu'il était amnésique et ne se rappelait que de leur mère ne changea pas tant son comportement vis-à-vis de Linfan mais lui offrit une opportunité unique : celle d'être enfin une véritable sœur et ensemble, avec leurs parents, de former une véritable famille.

Après tout, ce monde n'était pas plongé dans le chaos et tant qu'ils étaient tous en vie, il y aurait toujours de l'espoir pour le futur.

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18. Un secret bien gardé.

Lucina parlait très peu du futur. Elle évoquait rarement la mort de quelqu'un, privilégiant l'imprécision et la généralisation. Même s'il fallait mettre en garde Chrom et les Veilleurs de la fin du monde, il y avait des choses qu'il valait mieux garder pour soi.

Comme la fin des Veilleurs qui, croyant toujours en un espoir vain malgré l'absence de leur chef Chrom, s'étaient dirigés vers leur mort, provoquant une véritable hécatombe. Ou comment, après la mort de leur père et la disparition de leur mère, Linfan était devenu un partisan de Grima – chose qu'il avait heureusement oublié avec son amnésie.

Il y avait bien des choses dans le futur qui ne devaient pas être mentionnées, pour le bien de tous. Alors, si Lucina devait mourir et emporter tous ces secrets avec elle, elle l'accepterait sans peine. L'ignorance était parfois mieux que de découvrir une horrible vérité.

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19. Protection.

À chaque fois qu'il regardait ces grands yeux bleus innocents et curieux, Chrom ne pouvait s'empêcher de penser à un futur où sa petite fille était devenue meurtrie par la guerre alors qu'il ne pouvait plus veiller sur elle.

Alors il resserra son étreinte sur sa fille qui n'était encore qu'un bambin et murmura doucement :

— Ne t'en fais pas, Lucina... Je ne laisserai jamais une telle chose se produire.

Il ne savait pas exactement si ces propos s'adressaient au bébé dans ses bras ou à sa fille qui savait déjà manier une épée à la perfection. Sans doute les deux.

Chrom avait déjà bien trop vu sa famille en danger. Il était de son devoir en tant que père de protéger son enfant.

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20. Une famille de retour.

Lucina n'aurait jamais cru vivre pour voir ça. Après tout ce qu'elle avait vécu, elle n'imaginait pas que tout finirait ainsi, si merveilleusement bien.

Pourtant elle ne rêvait pas. Le monde aurait été sauvé et sa mère était revenue. Linfan et sa tante Emmeryn demeuraient toujours amnésiques mais vivaient. Son père, qui devait être le premier à mourir, était encore vivant.

C'était tout l'inverse du futur d'où elle venait et cela ne pouvait pas être mieux. Alors Lucina fit quelque chose d'inhabituel : elle laissa ses émotions prendre le dessus et enlaça son père, sa mère et son petit frère. Ils étaient surpris mais ne dirent rien : ils comprenaient.

La Sainte-Lignée d'Ylisse était enfin reconstituée. Sa famille était de nouveau complète.