Auteur : lysemma

Disclamers : pas à moi.

Pairing : House / Wilson / Cuddy friendship.

Spoilers : post Wilson's Heart S04E16

Résumé : Cinq mois plus tard, l'un tente toujours d'oublier son chagrin, l'autre sa culpabilité. Et au milieu d'eux, Cuddy, qui tente finalement de les mener à la guérison.

Note de l'auteur : Nouvelle fanfic en trois chapitres. Sur ce coup-là, je ne suis vraiment pas sûre, j'espère donc que vous me donnerez votre avis, histoire de me faire savoir si je continue le carnage ou non !

Et tant que j'y suis, merci à ceux qui m'ont laissé des reviews pour Une Raison, elles m'ont vraiment fait extrêmement plaisir.


Heal Over.

- chapitre 1 -

Cuddy soupira de contentement en se glissant dans son lit. Enfin, elle pouvait s'adonner à ce à quoi elle aspirait depuis le début de la matinée : dormir. La journée avait été épuisante, rythmée par de la paperasse à remplir, des réunions, de la paperasse à remplir, des consultations à faire, de la paperasse à remplir, des patients à calmer après l'intervention de House, de la paperasse à remplir, des engueulades avec ledit médecin, et de la paperasse à remplir. Autant dire que ce qu'elle désirait plus que tout au monde ce soir, c'était rester des heures entières au chaud, sous sa couette.

Ses yeux se fermaient à peine que déjà, elle se sentait sombrer peu à peu dans les limbes d'un sommeil réparateur, dont elle avait désespérément besoin, surtout ces temps-ci. Délicatement, les bras de Morphée l'étreignirent, et son esprit s'éteignit doucement.

Et brusquement, un bruit atroce lui déchira les tympans et fit grimper en flèche son rythme cardiaque. Automatiquement, elle se redressa, comme touchée par une décharge électrique. Son cerveau se remit enfin en marche après quelques secondes de torpeur. Elle se renfrogna, et étouffa un juron.

Bien sûr, ça aurait été trop beau, se dit-elle.

Elle saisit le combiné, maudissant par avance son interlocuteur qui avait plutôt intérêt à avoir une bonne excuse pour l'avoir réveillée, surtout de la sorte. Mais elle se doutait déjà de ce dont il s'agissait. Ces derniers mois, les coups de téléphone au beau milieu de la nuit étaient devenus son lot quotidien, à son grand désarroi. Son agacement n'en fut donc que plus grand.

« Allô ?, grogna-t-elle d'une voix endormie.

- Cuddy ? Je vous réveille ? », demanda l'homme à l'autre bout du fil, sur un ton plus grave que celui qu'elle lui connaissait usuellement. Derrière, en fond sonore, elle crut reconnaître un vieux tube des années 70 auquel se mêlait le bruit des conversations environnantes.

Elle jeta un œil à l'horloge digitale posée sur sa table de nuit. Une heure vingt-sept du matin. Si elle avait été d'une meilleure humeur, l'évidence de la réponse à sa question l'aurait faite sourire. Mais définitivement pas ce soir.

« Qu'est-ce qu'il se passe ?, le questionna-t-elle à son tour, tout en sachant bien ce qui allait suivre.

- Je… J'aurais besoin que…

- Où êtes-vous ? », le coupa-t-elle.

Autant en finir vite et oublier les politesses d'usage. Elle connaissait le scénario par cœur maintenant. Mais elle commençait à se lasser de jouer toujours la même pièce.

« Au Blue Moon. »

Elle raccrocha sans rien ajouter, puis se perdit un instant dans la contemplation du téléphone. Un soupir lui échappa. Elle se sentait terriblement lasse. Mais prenant son courage à deux mains, elle s'arracha des couvertures de son lit pour affronter la fraîcheur de la chambre et, ignorant son oreiller qui lui faisait de l'œil, se traîna jusqu'à la salle de bain.

. . . . . . . . . . . . . . .

Lorsqu'elle ouvrit la porte, les effluves de fumée, d'alcool et de transpiration l'assaillirent, désagréables. Une terrible envie de faire demi-tour pour se lover à nouveau sous la couette la gagna alors. Cependant, se répétant sans cesse qu'il le fallait, que c'était son devoir, elle pénétra dans le pub. Etrangement, il choisissait toujours les pires de la ville. Elle détailla la pièce en plissant les yeux pour tenter de l'apercevoir sans avoir besoin d'arpenter en long et en large l'endroit, et crut reconnaître sa silhouette, accoudée - voire affalée - sur le bar. Elle soupira profondément, puis traversa l'endroit en essayant de ne pas prêter attention aux regards insistants qu'elle sentait se poser sur elle. Comme à chaque fois, elle eut soudain l'impression d'être un agneau perdu au milieu d'une meute de loups… Enfin, il ne valait mieux pas pour les loups qu'ils s'approchent trop près de la pauvre bête s'ils tenaient à garder leurs attributs masculins, car l'agneau était plus féroce qu'il en avait l'air…

Elle s'assit sur le siège libre près de lui, sans un mot. Il n'avait pas remarqué sa présence et fixait bêtement le contenu de son verre avec des yeux vides. Cette vision l'aurait profondément affectée si elle n'avait pas assisté à ce spectacle plus d'une dizaine de fois ces cinq derniers mois.

« Wilson ? »

Le médecin tourna la tête vers elle, visiblement surpris.

« Cuddy ? Vous êtes déjà là ? »

A en juger par le ton de sa voix, il avait continué à boire après son appel.

« Hey, barman ! Un verre pour la demoiselle ! Et un autre Scotch pour moi !, cria-t-il sans attendre qu'elle ne dise quoique ce soit. Vous prenez quoi ? »

Il reporta son attention sur elle.

« Rien, merci James. Je vous ramène.

- Ho Cuddy, laissez-moi vous inviter pour me faire pardonner de vous avoir réveillée.

- Croyez-moi, la meilleure chose que vous puissiez faire pour vous faire pardonner, ce serait de sortir d'ici. »

Il la dévisagea une seconde, visiblement déçu de devoir déjà se séparer de Jack Daniels, son meilleur ami du moment. Mais captant le regard persuasif de sa patronne, il abdiqua. Après avoir fouillé dans ses poches, il lança quelques billets sur le comptoir, puis se leva. Cuddy le retint par la taille alors qu'il vacillait dangereusement, et le mena vers la sortie tant bien que mal, supportant difficilement le poids de l'homme qui s'appuyait sur son épaule frêle.

Dehors, une légère brise printanière les accueillit, ce qui parut faire du bien à Wilson, qui se redressa un peu.

« Ma voiture est là. », dit Lisa en l'escortant près du véhicule.

Elle parvint à le faire entrer dans l'habitacle, puis fit le tour pour monter à son tour. Plus que quelques minutes, et elle pourrait retrouver son lit, songea-t-elle pour se redonner courage et lutter contre la fatigue qui la gagnait. Elle allait mettre le contact lorsque la porte de son passager s'ouvrit soudain pour laisser Wilson se jeter dehors et vomir bruyamment sur le trottoir. Cuddy ferma les yeux et appuya son front sur le volant. Ca ne pouvait plus durer comme ça. A ce rythme là, lui se bousillerait le foie, et elle finirait par faire une crise de nerfs ou une dépression à cause du manque de sommeil et de cette situation invivable qui s'éternisait. Et encore, si elle ne devait gérer que lui…

Elle le rejoignit, et s'assit à même le sol, près de lui. Son visage était terriblement pâle, ses yeux rougis, et elle ne savait pas s'il le devait à l'alcool, ou à ce qu'il cherchait justement à fuir. Son cœur se serra, mais elle ne dit rien. Elle lui tendit une bouteille d'eau qu'il saisit sans oser la regarder. Il but quelques gorgées, puis ses yeux se perdirent dans les étoiles.

« Je suis pathétique, hein ? »

Sa voix ressemblait désormais davantage à celle qu'elle lui connaissait.

« Non. Vous êtes malheureux. »

Elle lui prit la main, mais il n'eut pas la force de la serrer.

« Wilson…

- Non Cuddy, je vous en prie. Pas de leçons de morale ce soir.

- Je suis votre amie, c'est mon rôle. Boire ne vous aidera pas à vous sentir mieux. Au contraire.

- Donnez-moi la solution alors.

- J'aimerais la connaître. J'aimerais sincèrement que ce soit si simple James. Mais ce que je sais en revanche, c'est qu'Amber n'aurait pas voulu que vous vous détruisiez de la sorte. »

A l'évocation de son nom, la mâchoire de Wilson se crispa, et elle put voir des larmes briller dans ses yeux.

« Je… Je n'arrive pas à aller de l'avant, à oublier. », murmura-t-il d'une voix chevrotante.

Cuddy se tourna complètement vers lui, pour lui faire face, et serra davantage sa main dans la sienne. Si seulement elle savait comment l'aider, comment le soulager du poids écrasant de son chagrin, ne serait-ce qu'un peu…

« Vous ne pourrez pas oublier. Il ne s'agit pas d'oublier. Mais de parvenir à vivre avec. Je sais que c'est facile à dire. Je sais que vous pensez que, de toute façon, je n'ai pas la moindre idée de ce que vous ressentez parce que je n'ai pas vécu cette situation, et c'est vrai. Mais malgré ça, je ferai de mon mieux pour vous aider. Je serai là, toujours. Vous le savez, n'est-ce pas ? »

Wilson hocha simplement la tête, et une larme dévala sa joue. Cuddy caressa son dos gentiment pour tenter de le réconforter, mais son geste lui parut terriblement inutile. Alors qu'il luttait désespérément pour ravaler ses sanglots, elle l'attira vers elle et le prit dans ses bras. Sa gorge se noua un peu plus encore quand elle sentit les larmes brûlantes de son ami se déverser contre sa peau, pour se perdre dans le tissu de son débardeur.

Cinq mois. Cinq mois s'étaient écoulés depuis qu'Amber était morte et que l'amitié qui unissait House et Wilson avait été brisée. Depuis, tous deux passaient leurs soirées à s'enivrer dans des bars, l'un pour oublier son chagrin, l'autre sa culpabilité. Au début, elle avait pensé que cela ne durerait pas. Elle croyait pouvoir réparer ce qui s'était cassé, elle qui n'était désormais plus que le seul lien qui subsistait entre eux, arranger les choses. Mais les mois avait passé, rythmés par des coups de téléphone nocturnes et des gueules de bois, et rien n'avaient changé, malgré ses efforts. Elle avait simplement l'impression grandissante d'être devenue la mère de deux quadragénaires. Et si elle rêvait de maternité, ce n'était certainement pas ce type de vie qu'elle avait tant désirée. Evidement, elle s'acquittait de son devoir. Ils étaient amis après tout. Mais la situation était invivable désormais. Autant pour elle que pour eux. Il ne se passait plus une semaine sans que l'un ou l'autre ne l'appelle à deux ou trois heures du matin pour lui demander de jouer les taxis. Et bien qu'en temps normal elle leur aurait rétorqué de prendre le bus, autant dire que désormais, cette option était impensable, autant pour l'un que pour l'autre. La veille, c'était le tour de House. Son plus brillant médecin se refermait plus encore aux autres qu'auparavant, sa carapace s'épaississait de jour en jour. Il feignait bien sûr l'indifférence, mais les derniers évènements le rendaient mauvais acteur. Wilson quant à lui sombrait peu à peu dans la dépression. Ils se détruisaient, et elle ne supportait plus d'assister impuissante à ce spectacle désolant. Elle devait faire quelque chose.


Alors, qu'en dîtes-vous ? Une suite ou non ? Si oui, j'essaierai de la poster assez vite.