Disclaimer: Les personnages ne m'appartiennent pas, excepté Diane.
Résumé: Et si Drina avait eu une fille de Damen, dont elle avait caché l'existence? Comment Damen réagirait-il en la rencontrant? Et Roman?
Note: si vous n'avez rien contre les OC et que vous appréciez Roman, cette fic est pour vous.
Note 2: Un peu avant la sortie du tome 4 de éternels, j'ai rêvé que Roman me serrait dans ses bras, c'était cool!
Le chemin doré
Chapitre un
J'enfile ma combinaison et noue mes cheveux en un chignon. De cette manière, j'éviterai qu'ils me fouettent le visage et m'aveuglent. Cependant, ils sont tellement longs et épais qu'il est difficile de s'assurer qu'il ne se défera pas. Heureusement, je suis prévoyante. J'ai prévu de nombreuses épingles et même un peu de laque. J'enfonce les épingles une à une dans mes cheveux et les vaporise avec la laque. Là, ça devrait aller. Ensuite, je devrai me faire un shampoing. La laque a tendance à laisser des résidus dans les cheveux, semblables à des pellicules. Fin prête, je sors de ma tente et me rends là où le moniteur m'a donné rendez vous, sur une route au bord d'un ravin. Il m'attend, le matériel posé à côté de lui. Il est jeune, grand, blond, athlétique et s'appelle Stan. Quand il me voit, il m'adresse un sourire.
-Bonjour, Diane. Vous vous appelez bien Diane?
Je hoche la tête en souriant.
-Oui, c'est bien ça.
Il me regarde d'un air hésitant, l'air d'avoir quelque chose à me demander. Je lui adresse un sourire encourageant.
-Je peux faire quelque chose pour vous? Je lui demande.
-Est ce qu'on peut se tutoyer? J'ai l'habitude de tutoyer tous mes élèves. Cela m'aide pour travailler.
Il rougit légèrement en me demandant cela. Je devine que d'ordinaire, il est plutôt à l'aise avec les femmes mais avec moi, c'est différent, bien que je paraisse plus jeune que lui. Je l'intimide. Cela ne me surprend guère. J'ai l'habitude. C'est souvent ainsi, avec les hommes. Je lui souris de nouveau.
-Pourquoi pas?
Il semble soulagé.
-Super. Tu...alors...tu as déjà fait du saut à l'élastique?
J'acquiesce d'un signe de tête.
-Oui. J'en ai une longue expérience.
Inutile de lui dire que je m'y adonne depuis des siècles.
-D'accord. Je vais tout de même te faire mon speech sur les règles de sécurité. Tu y a sans doute eu droit des dizaines de fois mais c'est fondamental.
Je hoche la tête en souriant et affiche une expression attentive. Je masque mon ennui à la perfection. Non seulement je connais ces règles par cœur mais je n'y attache pas une grande importance. Si un accident se produisait, je m'en sortirais indemne. J'en suis sûre. Et même si ce n'était pas le cas, j'ai vécu pendant si longtemps que ma mort ne serait pas un drame. L'air sérieux et concentré, je fais mine d'écouter le moniteur avec attention.
-Bien. Tu es prête?
Je hoche la tête.
-Je le suis toujours.
Le moniteur ne semble pas sûr de comprendre ce que j'entends par là mais il ne relève pas. Il se contente de m'attacher à la corde. Je grimpe sur la rambarde. Je regarde une dernière fois le moniteur.
-Je peux y aller?
Question inutile. Avec ou sans son autorisation, je sauterai. Mais j'ai l'impression que cela le rassure. Il me semble qu'il a ressenti ma légèreté à l'idée de vivre ou mourir et cela l'inquiète. Il m'adresse un signe de tête encourageant.
-Vas y!
Sans plus attendre, je m'élance dans le vide. Cette sensation est toujours aussi grisante. J'ai l'impression de voler, d'être en harmonie, seule à seule avec la nature, le vent, froid et vivifiant. Presque aussitôt, vient la chute. Je tombe dans le vide, comme si j'allais mourir et pourtant, je suis heureuse. Jamais je n'apprécie autant la vie que dans ces moments là. Alors que mon adrénaline est au summum et que l'euphorie me gagne, ma chute s'arrête. Je ressens un léger regret. Cela va toujours trop vite pour moi. Beaucoup trop vite. Pourtant, tandis que je reste suspendue dans le vide, la tête en bas, l'impression que ma vie ne tient qu'à un fil n'est pas déplaisante. Malheureusement, cela ne dure pas longtemps car je sens qu'on me remonte. Arrivée en haut, je pose les pieds sur la terre ferme, me redresse et le moniteur détache la corde. Il me sourit.
-Est ce que ça va? S'enquiert-il.
Je hoche la tête en souriant.
-Très bien, merci.
Comme toujours après cette expérience, je me sens à la fois calme et forte comme une lionne. Si je voulais décrocher la lune, j'en serais capable. Le moniteur me regarde d'un air surpris.
-Qu'il y a-t-il? Je lui demande.
Il hésite un instant avant de répondre.
-Tu es parfaitement calme, alors que des élèves bien plus âgés et expérimentés que toi sont encore ébranlés, après une telle expérience.
Je me garde bien de lui dire qu'il ne sait rien de mon véritable âge et de mon expérience. À la place, je lui adresse un nouveau sourire.
-Est ce une mauvaise chose?
Le moniteur me regarde d'un air surpris, puis secoue la tête.
-Non. Non, au contraire.
Après l'avoir remercié, je prends congé de lui et regagne ma tente. Je la plie, remballe mes affaires et reprend ma voiture. Là, je regagne la ville de San Francisco, dont j'étais à la périphérie. J'ai un appartement là bas. J'ai vécu dans plusieurs villes d'Amérique et dans d'autres pays encore. Je gare ma voiture, prends mes affaires et monte. Aussitôt chez moi, je prends une douche, pour me débarrasser de la sueur de ma combinaison et de la laque qui paralyse mes cheveux. Ensuite, j'essore mes cheveux, enfile un peignoir, démêle mes cheveux et les sèche. Je suis satisfaite du résultat. Ils sont épais, brillants et parfaitement lisses. De toute façon, je n'ai pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour être belle.
Je m'habille et vais à la librairie la plus proche m'acheter des mangas. Il me suffirait d'en faire apparaître mais cela me permet de sortir, de voir des gens. D'ailleurs, j'ai besoin d'un homme. De sexe. L'adrénaline ne me suffit pas. Alors que je tends la main vers l'étagère, m'apprêtant à prendre le tome trois de la série Princess Princess, ma main heurte celle de quelqu'un d'autre. Un jeune homme.
-Oh, excusez moi! Fait-il.
Je lui souris.
-Il n'y a pas de mal.
Je le détaille de la tête aux pieds. Il fait de même avec moi alors pourquoi je me gênerais? Il a de longues dreadlocks brunes dont quelques unes sont roses, couleur peu commune pour un garçon, et des yeux bleus. Il porte un baggy et un pull bleu turquoise à rayures noires avec un t-shirt uni par dessus. Il n'est pas mal et j'aime bien son look. Je lui adresse un sourire espiègle.
-Allons nous nous battre pour ce manga? Dis-je.
Ma tentative de plaisanter fonctionne. Il m'adresse un sourire rayonnant.
-Je déclare forfait. Je perds toujours face aux belles filles.
Je souris de plus belle.
-Cela ne fait rien, je suis sûre que le magasin a d'autres exemplaires en réserve. Je vais leur demander.
Le jeune homme s'empresse de protester.
-Ce n'est pas la peine, j'y vais tout de ...
Je l'interromps en posant un doigt sur ses lèvres et, plus rapide que lui, je cours vers le libraire, mon exemplaire du tome trois de Princess Princess en main. Je demande au libraire s'ils ont d'autres exemplaires de cet article. Le libraire regarde sur son ordinateur et me dit que oui. Il disparaît dans sa réserve et me tend un manga. Je reviens vers le jeune homme et lui donne le manga, l'air victorieux.
-Merci beaucoup, dit-il.
Je lui souris.
-Tout le plaisir est pour moi. Princess Princess, c'est plutôt un manga qui s'adresse aux filles, non?
Le jeune homme acquiesce en souriant.
-C'est vrai mais je suis ouvert à tous les genres de mangas. D'ailleurs, Princess Princess est un manga plein d'humour qui a séduit beaucoup de garçons. L'auteur en a été agréablement surprise.
Je lui adresse un signe de tête approbateur.
-Je vois que vous connaissez votre leçon. Bonne journée...
-Eric. Je m'appelle Eric.
-Moi, c'est Diane. Salut!
Je lui adresse un clin d'oeil et m'éloigne pour aller payer. J'enclenche un compte à rebours dans ma tête et sors de la librairie. Avant que j'arrive à zéro, j'entends la voix à demi essoufflée d'Eric.
-Diane, attendez!
Je me retourne vers lui en souriant. Je connais la suite. Il va m'inviter à déjeuner et ensuite, il m'emmènera chez lui, où il me donnera ce que je désire.
Il prend une douche quand je décide de m'éclipser. J'ai passé un agréable moment avec lui, il s'est plutôt bien débrouillé, même si j'ai connu de meilleurs amants. Je m'habille, et comme je ne suis pas une garce au point de partir comme une voleuse, je matérialise un bouquet de violettes que je pose sur sa table de chevet, et j'écris un mot.
J'ai passé un très bon moment avec toi, peut-être à bientôt.
D.
Ensuite, je m'en vais.
C'est toujours ainsi avec les hommes. Je suis condamnée à ne pas avoir de relation sérieuse, car je ne veux pas m'attacher à eux et être incapable de me résoudre à les quitter, avant qu'ils ne se rendent compte que je ne vieillis pas. En effet, je ne vieillis plus depuis l'âge de dix huit ans. Et je suis tout sauf ordinaire. Mon histoire est compliquée.
Je suis née au dix septième siècle J'ai passé l'enfance dans un orphelinat. Je ne sais rien de mes parents, si ce n'est que ma mère m'y a abandonnée et a interdit à ceux qui s'occupaient de moi de me révéler quoi que ce soit à son sujet. J'ai vécu une enfance et une adolescence normale, aussi normale qu'elle puisse l'être sans parents. Jusqu'à mes seize ans. Là, je me suis découvert des pouvoirs extraordinaires. Je pouvais matérialiser tous les objets que je désirais, des fleurs, des bijoux, des robes, de l'argent. Au début, j'en ai fait profiter mes amis de l'orphelinat, ce qui a eu pour conséquence de les rendre avides et intéressés. Triste d'avoir perdu une sincère amitié, je me suis enfuie de l'orphelinat. C'est là que j'ai compris que j'étais seule mais j'ignorais encore à quel point. En effet, dès l'âge de dix huit ans, j'ai cessé de grandir, de vieillir. J'ai réussi à me faire quelques amis à qui je dissimulais soigneusement mon secret mais j'étais obligée de m'éloigner d'eux au bout de quelques années. Je continuais à veiller sur eux de loin, en cachette, mais les voir vieillir et mourir était trop douloureux.
On pourrait croire que ma condition d'immortelle n'a que des avantages. C'est vrai qu'il y en a et ils ne sont pas négligeables. En voici certains:
La beauté. En effet, je suis dotée d'une beauté que quelque soit l'époque, on a qualifié d'extraordinaire. Je suis grande, mince, avec des formes généreuses, j'ai une peau d'albâtre sans le moindre défaut, de longs et épais cheveux bruns foncés, presque noirs, qui m'arrivent à la taille, une bouche pulpeuse, un petit nez et de grands yeux verts en amande, d'un vert émeraude. J'ignore si cette beauté est due au fait que je n'appartiens pas au commun des mortels.
Les pouvoirs. J'ignore d'où me vient ce don mais je peux à peu près matérialiser tout ce que je souhaite. Sauf des êtres vivants. Sinon, j'aurais matérialisé des immortels comme moi pour me tenir compagnie. Mais si je créais des êtres vivants, je serais l'égale de Dieu. Or je ne suis pas Dieu. Je le sais. Malgré tous mes pouvoirs et mon statut de non mortelle, je ne connais pas le paradis. Pourtant, ces pouvoirs me sont bien utiles. Je peux matérialiser de l'argent sans faire l'effort de travailler et être riche, avoir tous les vêtements que je souhaite, même les pièces uniques portées par des stars. Il me suffit de les visualiser pour les avoir.
La vie éternelle. J'ai un temps infini pour faire toutes les choses que j'aime, réaliser mes projets les plus fous, tant qu'ils ne m'empêchent pas de garder mon secret. Toutes les erreurs que je peux commettre ne sont pas irréversibles. Avec le temps, elles finissent toujours par n'avoir plus aucune importance. De plus, je n'ai pas peur de la mort, contrairement à tous ceux que je côtoie.
L'intelligence. J'ai des facultés intellectuelles plus développées que la plupart du commun des mortels. Les fois où je me suis amusée, pour tuer le temps, à passer des examens, je les ai obtenus avec la note maximale sans avoir fourni le moindre effort. De plus, vivre pendant des siècles m'a permis d'acquérir une maturité que des personnes qui ont en apparence le quadruple de mon âge n'obtiendront jamais.
Mon pouvoir de séduction. Aucun homme ne me résiste. Grâce à ma beauté, mon aisance et mon charme, les hommes qui ne sont pour beaucoup d'autres qu'un fantasme inaccessible sont à portée de main. J'ai même passé une nuit avec Johnny Depp, il y a quelques décennies et il était à la hauteur de mes espérances et même plus. J'aurais aimé avoir une relation plus durable avec lui si cela avait été possible. Il a trouvé l'amour et j'en suis heureuse pour lui. J'ai aussi eu pour amant Marylin Manson dont les performances m'ont également impressionnée. De plus, c'est quelqu'un de très intelligent avec qui j'aimais parler. Il y en a eu d'autres mais les citer prendrait trop de temps. Mon pouvoir de séduction ne se limite pas à obtenir une nuit avec chaque homme que je désire mais aussi à obtenir ce que je veux, de manière générale, plutôt facilement, auprès des hommes comme auprès des femmes.
Ma force surhumaine. Je suis dotée d'une force supérieure à celle de la plupart des hommes, et je suis plus rapide qu'eux. Je peux courir des heures sans me fatiguer. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis amusée à me mesurer à des hommes qui avaient trois fois ma carrure au bras de fer. La tête qu'ils faisaient lorsque j'abattais leur bras sur la table valait son pesant d'or.
Ainsi, ma condition a de quoi faire pâlir d'envie n'importe qui. Nombreux sont ceux qui se damneraient pour être à ma place, et pas seulement dans les romans. Je suis belle, intelligente, vigoureuse, aucun homme ne peut me résister et je n'ai pas à avoir peur de la mort. J'ai tout ce que les autres désirent.
Pourtant, j'échangerais volontiers ma place avec celle d'un mortel.
En effet, l'immortalité a aussi un inconvénient non négligeable: Je suis seule.
Je suis seule, terriblement seule. Je n'ai pas de famille. On m'a abandonnée. J'ignore si mes parents étaient des immortels, eux aussi. Peut-être était ce le cas. Peut-être pensaient-ils que je serais mortelle et ils ne supportaient pas l'idée que je vieillisse et que je meure avant eux. Dans ce cas là, je leur pardonnerais de m'avoir abandonnée. Mais je ne saurai sans doute jamais ce qui s'est réellement passé. Je les ai longtemps cherchés à tâtons, sans savoir par où commencer. En vain. Cependant, si ma théorie selon laquelle ils étaient immortels est bonne, cela voudrait dire deux choses. La première, qu'il y a de fortes chances qu'ils soient encore en vie. La seconde, qu'il existe d'autres immortels.
Je donnerais cher pour rencontrer quelqu'un comme moi, un ami avec qui je pourrais partager mon secret, un ami que je pourrais garder pour l'éternité. Un ami qui me comprendrait et avec qui je me sentirais normale, un ami qui remplacerait ma famille. J'ai fait le tour du monde à la recherche d'immortels mais là aussi, je ne savais pas comment chercher. Je suis donc rentrée bredouille. Pourtant, une petite partie de moi a continué à espérer.
Mes nombreuses conquêtes me procurent des moments de plaisir et de volupté intense mais me laissent un goût amer. Chaque étreinte, chaque baiser, chaque caresse est éphémère et je ne peux pas tomber amoureuse.
Ma beauté et mon charme ensorcellent les mortels qui m'entourent mais les tiennent également à distance. Quelque chose en moi, peut-être est ce la nuance de tristesse qui persiste dans mon regard, une petite voix leur souffle que je ne suis pas comme eux et ils me traitent comme si j'étais sur un piédestal, comme un être inaccessible.
Ma richesse m'apporte un certain confort et faire apparaître tout ce que je désire est grisant mais cette richesse mystérieuse suscite la jalousie et la méfiance. Je partagerais volontiers cette richesse avec les autres si je n'en avais pas déjà vu les conséquences.
Telle est ma malédiction. Je suis condamnée à avoir tout ce qu'un homme peut désirer, la richesse, la jeunesse, la beauté et le plaisir, tout en restant seule pour l'éternité. J'ai essayé d'y mettre un terme, de mourir. En vain. Les poisons n'ont aucun effet sur moi. Je me suis poignardée mais la blessure s'est refermée. Je me suis jetée du haut d'une falaise et je suis retombée sur mes pieds. La seule question que je me pose est: pourquoi?
Toutefois, il y a un mois, j'ai recommencé à espérer, suite à une rencontre bouleversante.
J'étais en France, à Paris. Une de mes villes préférées. Je sortais d'une librairie. Je pouvais faire apparaître les livres que je voulais mais j'aimais par dessus tout faire mes achats dans ce genre d'endroits, qui m'en mettaient plein la vue en matière de livres, neufs et brillants, qui n'attendaient que d'être choisis. Je sortais donc d'une librairie, les livres que j'avais achetés dans un sac, quand je percutai quelqu'un. Une jeune femme.
-Oh, pardon! M'exclamai-je.
La jeune femme, qui s'était appuyée à moi pour ne pas trébucher, me regardait d'un air fasciné. Elle était plutôt jolie, avec ses grands yeux noisette et ses cheveux auburn. Quelque chose d'apaisant émanait d'elle, même si elle semblait sous le choc.
-Est ce que ça va? M'enquis-je.
Elle cligna des yeux, secoua la tête et sembla reprendre ses esprits.
-Heu, oui, excusez moi, dit-elle.
Elle ne me quittait pas des yeux. Je lui adressai un sourire malicieux.
-On dirait que je vous ai tapé dans l'œil. Je n'ai jamais fréquenté que des hommes mais je suis quelqu'un d'ouvert!
Elle fronça les sourcils puis comprit que je plaisantais. Elle éclata de rire et je joignis mon rire au sien. Puis elle baissa les yeux.
-Oh, non! J'ai fait tomber tous vos livres!
Je baissai la tête à mon tour. En effet, mon sac que j'avais lâché était tombé par terre et les livres s'étaient éparpillés au sol.
-Ce n'est rien, dis-je, et je me baissai pour les ramasser.
La jeune femme se baissa à son tour.
-Une chance qu'ils ne soient pas tombés dans une flaque d'eau, dit-elle.
Au moment de prendre un livre, nos mains se touchèrent. À nouveau, ce fut comme si elle avait reçu une décharge électrique. Elle me regarda avec intensité. Cette fois ci, j'étais tellement intriguée que j'en oubliai de la taquiner.
-Merci, dis-je en me relevant, une fois tous les livres ramassés et rangés dans mon sac.
La jeune femme me sourit.
-Ce n'est rien. Je m'appelle Ava.
Je lui rendis son sourire.
-Enchantée, Ava. Moi, c'est Diane. Comme la déesse chasseresse.
Je lui adressai un clin d'œil espiègle, qui sembla l'amuser.
-Que diriez vous de prendre un café? J'en connais un charmant, dans le quartier de Montmartre.
Je connaissais un peu Montmartre mais ce n'était pas le genre d'endroits que je fréquentais. Pourtant, j'acceptai.
-Pourquoi pas?
Cette jeune femme me semblait sympathique et j'avais envie d'un peu de contact humain, même s'il ne serait pas durable.
-Super, me dit-elle.
Nous nous rendîmes à pied jusqu'à Montmartre, qui n'était pas loin. Elle ne cessait de me jeter des coups d'œil à la dérobée. Ses yeux pétillaient de curiosité et d'excitation. Je me demandais ce qu'elle avait en tête. Une fois arrivées au café qu'elle m'avait indiqué, nous prîmes un chocolat viennois. Je vis à son air nerveux qu'elle voulait me poser une question précise mais qu'elle ne savait pas comment s'y prendre. Je décidai de l'aider en engageant la conversation la première, pour la mettre à l'aise.
-Qu'est ce que vous faites, dans la vie?
Elle me sourit.
-Je suis voyante.
Un soupçon de déception naquit en moi. Je m'étais attendue à quelque chose qui sorte plus de l'ordinaire. Jamais je n'avais rencontré de véritable voyante, avec un don authentique. Et pourtant, j'avais essayé. Je fis mine néanmoins de m'intéresser à son métier.
-Vraiment? Vous tirez les cartes, vous avez une boule de cristal?
-Non, je n'ai pas de boule de cristal, s'esclaffa-t-elle. Mais je tire les cartes et je vois certaines choses que d'autres ne voient pas, comme les esprits défunts et je peux capter les pensées des gens en les touchant.
Je me figeai. Elle ne mentait pas. Je me souvenais de sa réaction quand elle m'avait touchée. Avait-elle lu dans mes pensées? Avait-elle percé mon secret? Je l'observai et ne lus que de l'intérêt et de la gentillesse dans ses yeux.
-C'est plutôt cool, dis-je.
-On peut dire ça. Je m'intéresse à tout ce qui est paranormal, à l'au delà. J'ai même rencontré des immortels. Je crois que vous en faites partie.
Pendant un moment, je fus incapable de répondre, sous le choc. Puis j'inspirai profondément et la regardai.
-Dans le mille, murmurai-je.
-Décidément, je m'améliore, se réjouit-elle.
-Comment avez vous su?
-Vos pensées. Elles me sont inaccessibles. C'est le cas des autres immortels.
Une bouffée d'espoir m'envahit. Ainsi, je n'étais pas seule. Ma vie allait changer.
-Pourriez vous me les présenter?
Son visage s'assombrit.
-Je crains que non. Ils doivent me détester. Je suis désolée, je ne peux pas.
Je lui lançai un regard suppliant. Elle ne pouvait pas m'enlever mon seul espoir d'avoir ce que je désirais depuis des siècles. D'un air compatissant, elle posa sa main sur la mienne.
-Je connais un endroit qui saura vous guider et vous donner les réponses que vous souhaitez. Il s'agit de l'été perpétuel.
Voilà pour le premier chapitre! N'hésitez pas à donner votre avis!
