Titre: Révélations
Genre: Romance, fluff, introspection
Rating: K+
Personnages: Kise/Kasamatsu, mention de Kuroko, Kagami et la GoM.

Note: Voici cette fois un recueil d'OS bien particulier. Il s'agit d'un concept que je vais préciser ici : les deux premiers OS racontent comment nos protagonistes réalisent leurs sentiments (le premier avec Kasamatsu, le deuxième avec Kise) et les deux autres raconteront leur déclaration d'amour (dans le même ordre, donc Kasamatsu suivi de Kise). Cela dit, il est important de le noter : les OS sont dans des univers différents. Il se peut donc qu'ils se contredisent. C'est vraiment à prendre comme des histoires séparées.

Il s'agit donc du POV de Kasamatsu ici, notre tsundere presque préféré (parce qu'il y a aussi Midorima et... nyah je peux pas choisir xD). Enfin, j'espère que vous aimerez mon interprétation un peu libre du personnage xD!

Bonne lecture~!


Kasamatsu Yukio, malgré les apparences, ressentait beaucoup de choses pour son stupide kouhai blond.

Évidemment, l'émotion qu'il ressentait la plupart du temps était l'agacement. Kise, avec ses excentricités, ne manquait jamais de toucher des cordes sensibles en lui. Les poules auraient des dents avant qu'il ne l'avoue, mais, la plupart du temps, son agacement avait une cause bien différente de celle à laquelle on aurait pu s'attendre.

Quand les fangirls de Kise venait déranger leur pratique, le capitaine de Kaijou était loin de songer au bon fonctionnement de leur entrainement. Le sentiment qui l'empoignait était beaucoup plus insidieux et beaucoup plus personnel : la jalousie.

Beaucoup de gens étaient jaloux de Kise, à cause de sa popularité et de ses capacités sportives, mais Kasamatsu savait bien qu'il ne s'agissait pas de ce genre de jalousie. Non, il était jaloux des fangirls, de l'attention que Kise leur donnait en leur souriant et en leur envoyant la main. Il avait beau savoir que tout cela faisait partie de son travail de modèle, il n'arrivait pas à s'empêcher de penser qu'il y prenait plaisir. D'où le besoin de le frapper.

Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, il ne s'agissait pas d'un acte totalement impulsif. Il avait trois raisons de le frapper : l'empêcher de porter son attention sur toutes ces filles, l'obliger à porter toute son attention sur lui-même (même s'il était loin de l'avouer) et, enfin, il l'espérait, diminuer ne serait-ce qu'un peu la popularité de leur joueur prodige. Il savait bien que la dernière option avait peu de chances de se produire, mais il se disait que peut-être qu'à force de coups, les gens finiraient par le voir un peu plus pathétique, comme il l'était véritablement.

Bien sûr, tout aurait été plus facile s'il n'y avait eu que ses fans, ces filles que Kise ne voyait pas vraiment. Non, il avait fallu qu'une autre personne, plus importante aux yeux du blond, fasse surface sans que Kasamatsu ne s'y attende. Il savait que Kise admirait la plupart de ses anciens coéquipiers (auxquels il donnait d'ailleurs son fameux surnom, et Kasamatsu était secrètement jaloux de n'avoir pas droit au même traitement, même s'il savait qu'il le frapperait s'il osait lui donner du -cchi à lui aussi), mais il ne pensait pas que l'un d'eux le fascinerait à ce point.

Kurokocchi. Il lui suffisait d'entendre ce surnom pour entrer dans un colère noire. Le pire, c'était cette insistance, et ce sourire, surtout, qu'il n'affichait qu'en parlant de lui – ce qu'il était fier d'avoir été son coéquipier au collège, comme si leur passé commun lui donnait tout à coup un droit d'appartenance sur le garçon. C'était son Kurokocchi, même si tout le monde savait que l'ancien membre fantôme de Teikou était déjà pris par Kagami (ils tentaient de le cacher, mais c'était on ne peut plus évident).

Ce doute, toujours, montait insidieusement en Kasamatsu : est-ce que Kise ressentait plus que de l'amitié pour Kuroko? Il n'y avait qu'à son propos qu'il se montrait élogieux et volubile au point d'en fatiguer même les plus stoïques. Le capitaine le taisait toujours avant d'en arriver à ce point, mais souvent il avait l'impression que le blond aurait pu en parler pendant des heures sans s'en fatiguer (pensée horrifiante s'il en fut).

Peut-être qu'il ne s'agissait que d'admiration, mais même si ce n'était que cela et pas plus, Kasamatsu se savait affreusement jaloux de lui. Toutefois, il se refusait de songer plus loin : la jalousie, il pouvait se l'avouer à lui-même, mais le reste, il n'y était pas encore prêt.

Kasamatsu était en plus étonnamment alerte par rapport à quelque chose de totalement anodin : les contacts physiques. Ainsi, les coups qu'il donnait à son kouhai avaient une quatrième raison, peut-être la plus importante : le toucher. Aucune occasion n'aurait pu permettre qu'il le touche, et jamais il n'oserait créer de ces opportunités autrement qu'en le frappant. Tout autre geste aurait paru beaucoup trop ambiguë et il n'était pas prêt à ce que les gens soient mis au courant de ses envies particulières.

Bien sûr, il se permettait souvent de l'approcher sans autre raison que de lui parler, mais il s'installait alors à la distance parfaite pour qu'on ne soupçonne rien – du moins avait-il établi une distance qu'il jugeait idéale. Si l'on y avait porté la moindre attention, probablement que l'on aurait pu se douter de quelque chose, mais Kasamatsu était persuadé que personne ne les analyserait autant. Il pouvait bien se permettre de laisser quelques centimètres de moins entre eux, ne serait-ce que pour sentir l'odeur de son kouhai, qu'il était venu à apprécier.

Comme si ce n'était pas suffisant, il y avait également les gestes de Kise, lui qui était plus ouvert avec tout le monde. Il avait cette tendance à donner des câlins à n'importe qui, à se laisser aller sur les épaules des gens, bref, à les toucher sans aucune espèce de restreintes. Toutefois, Kasamatsu avait remarqué, à force de le regarder, qu'il n'envahissait tout-à-fait l'espace vital que de quelques personnes, dont il se comptait parmi les chanceux. Les autres étaient de la Génération des Miracles, la principale cible étant bien entendu le fantôme aux cheveux bleus. En plus d'être volubile à son sujet, Kise ne semblait pas vouloir le lâcher dès qu'il entrait dans son champs de vision, et alors tous les prétextes étaient bons pour le cajoler sans trop en avoir l'air (d'ailleurs, s'il se pensait subtil, il se trompait lourdement).

Le fait était que le blond ne respectait pas du tout la bulle de son senpai, et, même s'il le frappait pour cette même raison, Kasamatsu n'en était pas du tout mécontent, bien au contraire. Si tous les deux étaient prêts à se rapprocher l'un de l'autre, les choses en devenaient bien plus simples.

Quand ils n'étaient pas aussi près l'un de l'autre, Kasamatsu savait que son regard glissait souvent pour aller se poser sur lui. Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il le fixait franchement, mais il lui volait des coups d'œil le plus souvent qu'il le pouvait. Il avait toujours peur que son kouhai ne le remarque (c'était trop embarrassant d'être pris en flagrant délit), et en même temps il le souhaitait, car, dans ces moments-là, il lui souriait. Pas d'un sourire pratiqué devant un miroir pour plaire à des fans, non; il s'agissait de véritables sourires et il savait qu'ils étaient réservé à lui (et à Kuroko, malheureusement).

Kise lui souriait souvent, mais il ne pouvait s'empêcher d'apprécier chacun de ses sourires. S'il avait été plus honnête avec lui-même, il aurait réalisé qu'il le trouvait beau, voire séduisant, quand il lui montrait cette expression faciale. Il aurait toutefois fallu le tuer avant qu'il l'admette, ne serait-ce que dans sa tête.

Le capitaine de Kaijou n'avait jamais été amoureux et il était maladroit avec les filles. Il avait même tendance à en avoir peur, car chaque fois qu'il tentait de leur faire la conversation, il échouait à un point tel où ça en serait devenu risible s'il n'avait pas été le principal concerné. Il en était donc venu à penser que la compagnie masculine lui était plus adéquate, sans aller plus loin dans sa réflexion.

Même s'il n'avait jamais aimé, il connaissait les signes dont les gens parlaient : l'envie d'être toujours avec la personne, de tout partager avec elle, l'envie d'être près d'elle, de la toucher plus que nécessaire. Il y avait les battements de cœur accélérés aussi et les papillons. S'il ne ressentait pas ces dernières choses pour Kise, il devait admettre que tout le reste concordait.

Il aurait bien refusé d'y penser encore, mais Kasamatsu était un homme fier qui s'assumait. Ce n'était pas dans sa nature de nier longtemps une chose le concernant de si près. Il y avait bien trop longtemps déjà qu'il se fermait les yeux et il était temps de se les rouvrir.

En additionnant toutes ces variables, il ne pouvait arriver qu'à une seule conclusion, qu'elle lui plaise ou non : il était amoureux de son stupide kouhai blond.