Chose promise chose due. Voici le premier chapitre du premier tome de ma nouvelle série de trois fics (plus de détails, voir profil). Le prologue est court, mais ensuite les chapitres seront semblables en longueur à Les Agneaux Crient Toujours (dont la suite arrive, elle arrive. C'est promis. Ainsi que la suite de I'm Still Alive et de The Golden Boy's Lover. Pour les anglophones, je vais également mettre une fic en anglais basée librement sur la Belle et la Bête, version Veela, une Dramione, soumise au Do-Me-Veela Fest sur Livejournal. Bref, retour à nos moutons). Ne vous inquiétez pas en voyant le nombre de descriptions ici: c'est fini. Je ne mettrai plus qu'une explication ou deux lorsque ce sera réellement nécessaire. On se retrouve en bas.
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Avant que j'oublie: il n'y aura pas que du Dramione. S'ils sont seuls au monde à filer le parfait amoure, ça craint.
Liste de pairings:
Draco Malefoy/Hermione Granger
Harry Potter/Ginny Weasley
Ron Weasley/Hermione Granger (platonique. Il n'y aura pas de scène de romance entre eux) puis Lavande Brown (dans le tome III uniquement).
Blaise Zabini/Pansy Parkinson
Luna Lovegood/Neville Londubat
Il y aura aussi des relations entre personnages secondaires (ex. Mr et Mrs Granger, Tonks et Lupin...) ainsi que quelques OC. Voilà!
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Prologue
Piracy
Tome I : Les Rois des Mers
Pirate : par définition, marin servant ou commandant un navire armé dans le but de commettre une action criminelle pour son compte personnel ou celui d'autrui, en temps de guerre ou de paix, afin d'en tirer un bénéfice, le plus généralement financier. Les actions criminelles peuvent se traduire par, mais sans se limiter à : meurtre, abordage d'un autre navire, naufrage prémédité d'un autre navire, vol, déclaration de guerre, etc., le tout mené en mer.
Corsaire : par définition, marin servant ou commandant un navire civil armé par des finances personnelles et sur lettres d'autorisation (dites patentes ou de marque) du roi ou de la reine du pays auquel le marin est attaché. Les corsaires sont mandatés en temps de guerre spécialement afin de combattre et piller des navires ennemis à la nation. Le corsaire partage de moitié ses gains avec le roi. En temps de paix, désœuvrés, beaucoup se tournent vers la piraterie, d'où la complication et l'erreur générale faisant du pirate et du corsaire une même entité. Les corsaires sont de véritables assassins des mers mandatés par l'autorité royale.
Compagnie Anglaise des Indes Orientales : compagnie ayant statuée sous la colonisation des Amériques au nom de l'Angleterre, et ayant pour but la conquête, la préservation et la défense des territoires anglais des Amériques, notamment aux Caraïbes ou dans l'océan Indien. La Compagnie s'occupait essentiellement de commerce, de relations internationales, et de guerre, y compris de guerre maritime : lorsque notre histoire débute, la Compagnie sera l'administration compétente pour les autorisations d'armement de navires, même si cela est s'écarter un peu de la réalité à cause de la géolocalisation de la Compagnie dans l'Histoire.
Navire : bateau pirate, corsaire, ou de l'armée.
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D'autres définitions vous seront données à la fin de chaque chapitre, n'hésitez pas à vous y référer.
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Un dernier point. Il y aura à plusieurs reprises dans l'histoire des termes employés tels que « nègre », « mulâtresse »...ce n'est pas du racisme, simplement une société de l'époque, lorsque de telles notions n'existaient pas, puisque nous sommes au XVII° siècle sous l'égide anglais des Antilles d'alors. À prendre dans le contexte. Référez-vous à la fin du chapitre pour plus de détails.
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Hermione Jean Granger s'estimait parfaitement heureuse à tous points de vue, ce en quoi elle n'avait pas tort, merci bien pour elle et ses semblables. Si elle devait résumer sa vie en un mot, elle emploierait certainement et sans plus y songer le terme "paradisiaque": après tout, si l'on établissait une liste, elle vivait dans un décor paradisiaque, au sein d'une société paradisiaque, avait des activités paradisiaques, et connaissait des personnes pouvant uniquement se targuer d'être, au sens le plus basique du terme, paradisiaques.
Oui, Hermione était privilégiée et avait absolument conscience de cet état de fait. Elle en tirait, par ailleurs, tout son parti, tarissant la vache laitière aux quatre pis: un chacun en aurait fait autant à sa place.
Hermione était née le 19 septembre de l'an de grâce 1634 à Londres, en Angleterre. Le pays vivait alors sous le règne harmonieux du vieux roi Albus, dernier représentant de la grandiose lignée des Dumbledore, qui était un roi apprécié et célibataire, sans enfants. Mais Hermione ne connaissant pas le roi Albus personnellement, bien qu'elle chantât pour lui dans toutes ses prières en bonne britannique, revenons plutôt à elle.
Le jour était maussade et pluvieux, et n'importe quel enfant, en pointant son nez hors du nid confortable du ventre de sa mère, aurait immédiatement fait demi-tour afin de dormir quelques semaines de plus. Pas elle, et elle causa bien du souci. Les médecins informèrent ses parents qu'ils ne pourraient plus avoir d'enfants sans risquer la vie de la mère. Les parents en question furent évidemment déçus, d'autant que l'enfant était une fille, mais la vivacité, l'intelligence et la précocité de Hermione eurent tôt fait de leur faire tomber amoureux de leur fille. Elle fut nommée d'après la fille de la célèbre Hélène de Troie, car son père, qui aimait rêver à l'ailleurs, adorait particulièrement la mythologie gréco-romaine, et Jean, d'après une vieille tante fanée qui servit également de marraine.
Les Granger étaient de très bonne et solide bourgeoisie établie sur plusieurs générations, et disposaient d'une petite fortune qui serait suffisante pour assurer à leur fille un beau mariage avec un petit noble déshérité.
Cependant, son père, l'aimable Richard Granger, décida qu'il en avait décidément assez de Londres, de la pluie, et du brouillard. Sa passion du voyage lui fit miroiter alors un piège dans lequel beaucoup de rêveurs tombaient : fort heureusement, si Mr. Granger rêvait beaucoup, il savait préserver sa tête fermement sur ses épaules, aussi son projet devint une réussite fulgurante.
Quel projet, direz-vous ? Tout simplement, Mr. Granger vit le moyen de faire fortune en comblant son besoin maladif de soleil, et décida de partir en direction de la mer des Caraïbes, et de faire grossir son pécule en investissant dans les fermes de tabac et de canne à sucre, dont les européens étaient friands. Son épouse, l'austère mais compatissante Mary-Ann Granger née Reader, émit des doutes, mais le suivit tout de même : ce n'est pas comme si une épouse de bonne famille de cette époque avait le choix. Hermione avait trois ans.
Mr. Granger investit et investit bien, et la famille s'installa sur la plus grande île britannique des Caraïbes d'alors. Celle qui fut nommée sous les Espagnols Santiago, puis sous les Anglais, la Jamaïque. Ils prirent une villa à Spanish Town, la capitale, qui ne se trouvait qu'à neuf miles de Port Royal, une ville croulant sous les boucaniers et les flibustiers. Malgré cela, Spanish Town essuya très peu d'attaques. Le Gouverneur de la ville était alors James Potter, et il fit bon accueil à la famille Granger, qui bientôt fut de tous les cercles de la meilleure société britannique des Caraïbes. La fortune Granger se compta rapidement en millions.
Parmi les grandes familles de la Jamaïque, étaient donc les Potter, d'une part, et les Weasley, d'autre part. Les Potter avaient un fils de l'âge de Hermione, le jeune Harry, qui devint très vite le compagnon de jeux de la demoiselle. Les Weasley avaient plusieurs fils, les aînés engagés dans la marine marchande ou de guerre, mais le plus jeune se nommait Ronald, dit Ron, et était le troisième camarade de Harry et Hermione. Ils devinrent vite inséparables. Enfin, la petite Ginevra, dite Ginny, la sœur cadette de Ron, se joignait parfois à eux.
Arrivée à l'adolescence et aux premiers émois, les sentiments de Hermione changèrent. Les Granger furent déçus de constater qu'elle ne montrait envers Harry qu'une solide affection fraternelle. En revanche, Ron était une autre histoire : les adultes s'en frottaient les mains, et signèrent un contrat de mariage qui rendrait les Weasley riches, et qui attribuerait à Hermione, de par son union avec Ron, un titre de baronne. Les concernés se déclarèrent fort heureux de cette décision, mais Mr. Granger, qui ne veillait qu'aux intérêts de sa fille et à la grande fureur de Mrs. Granger, déclara que Ron et Hermione ne se marieraient qu'aux vingt-cinq ans révolus de la demoiselle. Il avait peur que l'affection de Hermione se fane avec le temps, de même qu'il espérait quelque peu que son enfant trouve, peut-être, meilleur parti que Ron Weasley, pauvre comme une souris d'église.
Le jeune Harry, lui, fut promis à une certaine Miss Queenie Lireworth, jeune vicomtesse anglaise, au grand dam de Ginny, qui était follement éprise de Harry depuis un âge peu avancé. Elle-même fut fiancée de force, et malgré ses hurlements de rage, à Sir William Jameson, de dix-huit ans son aîné, veuf deux fois, sans enfants, et richissime seigneur d'une plantation de coca sur les côtes amérindiennes.
Donc, la jeune Hermione et ses amis furent élevés dans un climat luxuriant, où malgré la bonne société les mœurs étaient plus douces et le protocole moins dur qu'en Europe, avec pour paysages les plages de sable fin des Caraïbes, les eaux de mer si bleues et claires qu'elles fendaient le cœur de par leur beauté, emplies de poissons exotiques aux mille couleurs étourdissantes. Elle avait des esclaves qu'elle prit en amitié et qui l'adoraient. Elle courait pieds nus dans les champs de coton, s'enivrait des fruits de la région gorgés de soleil et de sucre, et faisait la sieste après le déjeuner dans un hamac à l'ombre des palmiers touffus.
Oui, Hermione Jean Granger était chanceuse, et sa vie était à l'image du cadre idyllique dans lequel elle vivait : paradisiaque.
Et puis, le lendemain de ses dix-huit ans, la guerre fut déclarée.
Depuis plusieurs mois déjà, des rumeurs couraient : un certain Voldemort, un seigneur autoproclamé, descendant direct de familles traîtresses à la Couronne du Moyen-Âge, prévoyait de déclarer la guerre à l'Angleterre pour en saisir le trône. Dans les Caraïbes, ces bruits qui couraient avaient l'effet d'un mirage : une possibilité lointaine et induite par le bouche à oreille, déformés au fur et à mesure du temps et de l'espace. Et même si la Couronne se retrouvait menacée, jamais scandale ne toucherait la Jamaïque.
On annonçait que ce Lord Voldemort avait installé un camp fortifié et ses troupes militaires en Amérique du Nord. On racontait qu'il armait des navires qu'il confiait à ses meilleurs lieutenants afin de se rendre maître des mers. On disait qu'il avait pour projet de cerner l'Angleterre grâce à ces pirates, et d'attaquer directement leur terre mère.
Seulement, c'était vrai. Le lendemain de l'anniversaire de la jeune femme, le Gouverneur James Potter de Spanish Town et son épouse, Lily Potter, charmante jeune femme, furent assassinés lors d'une promenade dans leur propriété par de mystérieux hommes d'origine anglaise, vêtus de noir et masqués. Harry, fort heureusement, se trouvait chez les Weasley au moment des faits : d'ailleurs les meurtriers le cherchèrent. Ils massacrèrent les esclaves et les serviteurs des Potter, sans que ceux-ci ne dénoncent l'endroit où se trouvait leur jeune maître.
Harry fut fou de rage et de chagrin. On enterra les Potter dans l'intimité et Harry devint maître des biens de ses parents, en profitant pour annuler ses fiançailles avec Queenie Lireworth, tandis qu'un Gouverneur était nommé à la hâte : un homme austère du nom de Severus Rogue. Bien décidé à trouver les assassins de ses parents, Harry décida de se mettre en chasse : il n'eut pas le temps de faire une seule valise. La nouvelle tomba par missive extraordinaire : Voldemort avait déclaré la guerre à l'Angleterre, suivi par une nombreuse armée, et une partie de son plan consistait à se rendre roi des océans, en commençant par imposer son règne dans les Caraïbes. Quelques jours plus tard, des marins français parvinrent à peine à réchapper au naufrage forcé de leur navire. Ils déclarèrent qu'ils avaient vu un brigantin noir aux voiles grises, un dragon peint sur la coque, le Jolly Roger hissé claquant au vent, dirigé par un jeune Capitaine blond glacial, qui avait poussé leur navire sur des récifs avant de le faire piller et brûler. Quelques jours plus tard, ce furent deux nonnes françaises qui revenaient d'un voyage des Amériques qui furent retrouvées presque noyées. Elles dirent qu'une frégate immense, noire du nid-de-pie aux cales, ornée d'une tête de mort dont la langue était un serpent menaçant, et commandée par une femme aux cheveux fous, avait pillé le galion marchand sur lequel elles voyageaient, avant de ligoter les marins aux mâts et aux filets, et d'y mettre le feu, laissant les malheureux brûler vifs sur le galion.
Peu après, la presque totalité des hommes de l'île en âge de combattre furent appelés à appareiller sur des navires de guerre britanniques et de partir au service de leur pays. Ron en fut. Harry, également appelé, préféra décliner cependant l'ordre : il se rendit à l'État-major de la Compagnie des Indes, et leur déclara que ces pirates inconnus et à la solde de Voldemort étant les assassins de ses parents- ce qui avait été rapporté et confirmé par plusieurs rescapés des attaques en mer- il désirait s'en faire justice. Il demanda à armer un navire à ses frais comme corsaire et à partir punir les pirates lui-même. On donna la bénédiction au fils Potter, et il arma en effet une barque, qu'il baptisa le Red Phoenix, avant que de partir sillonner les flots, aidant les navires britanniques de l'armée. Il revint souvent assurer son armement et ses vivres à Spanish Town et y revit Hermione et les Weasley.
Harry proposa à Ron d'embarquer sous ses ordres, mais le rouquin déclina, expliquant que son rêve serait de porter le véritable uniforme, et fut enrôlé sur le HMS Slayer sous la commande du Capitaine Filius Flitwick.
Puis, les blessés, les morts, marins, corsaires, civils, débarquèrent en masse journalière à Spanish Town, et ce fut le début de la fin.
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Mer des Caraïbes, 1656
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Adrian éclata de rire, manquant de s'étouffer sur sa bouffée, et Hermione croisa défensivement les bras sur sa poitrine.
-Vous êtes hilarants, décréta-t-elle sèchement. Il n'empêche, le jour où vous rejoindrez les poissons, je rirai bien.
-Le jour où on rejoindra les poissons, petite peste, tu seras morte, rétorqua Adrian.
Hermione se contenta de rouler des yeux avant de répondre :
-Peut-être, mais cela ne m'empêchera pas de rire de là-haut.
-Tu crois en Dieu et en tous ses saints, donc, railla Adrian en expirant sa fumée.
-Parce que tu n'y crois pas ? Évidemment que non, suis-je bête, marmonna-t-elle. Vous êtes des pirates, vos âmes sont donc toute dévouée au Diable.
-Au Diable peut-être pas, petite peste, mais aux dieux de la mer, oui, rétorqua-t-il.
Il aimait apparemment ce surnom de petite peste. Et effectivement, il trouvait qu'il lui convenait à merveille. Draco naviguait distraitement, écoutant attentivement leur conversation.
-Il n'y a qu'un seul Dieu, annonça fermement Hermione. Les dieux de la mer, les nymphes et autres créatures marines n'existent pas. Ce sont là des légendes pour faire tenir tranquilles les marins.
-Peut-être, peut-être pas, répondit tranquillement Adrian en la surveillant attentivement. Mais laisse-moi deviner. Tu as été élevée dans la plus fervente religion, n'est-ce pas ? Celle où on ne pose pas un orteil en-dehors des lignes clairement établies, surtout lorsqu'on est une femme. Alors comment es-tu devenue corsaire, petite peste ?
-Je me demande surtout en quoi cela te regarde, pirate.
-Parfait, rétorqua-t-il en levant les bras en l'air. C'est mon jour de repos, alors j'ai tout mon temps pour écouter ton histoire. Si tu racontes la tienne, je te raconterai comment j'ai fini par naviguer comme pirate sous les ordres du célèbre Draco Malefoy, notre Capitaine et ton ravisseur. Et même, en prime, la manière dont j'ai perdu mon œil.
Draco tourna brièvement la tête vers son quartier-maître, étonné qu'il veuille répandre ce bruit-là auprès de leur ennemie, mais Adrian Pucey l'ignora, roulant une cigarette encore une fois. Et il écouta la conversation d'autant plus précautionneusement. Il voulait véritablement connaître l'histoire de Hermione Granger. Elle hocha la tête, curieuse, et se lança.
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Notes de fin de chapitre et définitions :
C'est très rapide mais ce n'est que le prologue, ne l'oubliez pas. Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me les poser. La bise et laissez-moi une review, DIL.
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Spanish Town : cette ville jamaïcaine existe réellement, à une quinzaine de kilomètres (neuf miles) de l'actuelle capitale, Kingston...qui englobe l'ancienne cité de Port Royal, rendu célèbre par une certaine trilogie du cinéma qu'il n'est nul besoin de citer. Spanish Town fut la capitale de la Jamaïque durant plus de 300 années, et est la plus ancienne ville du Nouveau Monde à avoir été occupée en permanence depuis sa construction par les Espagnols (sous le nom de St Jago de la Vega) en 1534 jusqu'à aujourd'hui. À l'époque de notre histoire Spanish Town était florissante, des témoins citant qu'elle comportait jusqu'à 500 maisons, ce qui était énorme pour une île caribéenne. En réalité, Spanish Town ne devint anglais qu'en 1655, alors que les Espagnols furent rapidement vaincus : pour le bien de l'histoire, nous dirons qu'elle a été faite anglaise bien avant.
Boucanier : ce n'est pas un pirate. Généralement issu de parents blancs, venant chercher fortune aux Amériques sans y parvenir, ou étant alors déserteurs, anciens esclaves, rejetés de la société, etc., les boucaniers vivaient par groupes près des côtes, et chassaient pour se nourrir. Ensuite, ils faisaient fumer la viande pour la sécher sur des feux de bois. Les claies utilisées à cet effet étaient appelés par les indigènes « boucans », d'où leur nom. Les boucaniers s'allièrent aux flibustiers, créant l'erreur les comparant aux pirates. Parfois, ils embarquaient sur des navires pirates ou corsaires, entrant dans l'équipage pour espérer gagner un peu d'or.
Flibustier : ce n'est pas un pirate. À l'origine, les Hollandais, s'étant rebellés contre l'Espagne, avaient fait armer au XVIIème siècle des navires pour attaquer les galions espagnols chargés d'or afin de montrer clairement leur prise de positions. À l'époque les Pays-Bas n'étaient pas encore une nation à proprement parler, bien qu'ils se considèrent tout comme, et étaient sous tutelle espagnole. L'Espagne décida alors de déclarer ces marins comme étant des « pirates ». La France et l'Angleterre, en revanche, étaient bien heureux que les Hollandais embêtent l'Espagne, car alors, tout était prétexte au combat pour déterminer un grand maître de l'Europe entre les quatre grands pays, et nommèrent ces Hollandais marins des « corsaires ». En somme, l'Espagne les estimait être des criminels, et les autres nations applaudissaient leurs gestes. A défaut de choix, ils se firent appeler des flibustiers. Plus tard, lorsqu'ils écumaient les Antilles, ils furent comparés aux boucaniers avec lesquels ils organisaient des liens sociaux, créant par exemple le groupe des Frères de la Côte. Leurs attaques, menés presque uniquement contre les navires espagnols, leur fit mériter plus tard l'appellation généralisée de pirate dans l'opinion populaire.
Pauvre comme une souris d'église : j'ai traduit littéralement cette expression anglaise que j'adore. « Poor as a church mouse » signifie être dans la plus extrême pauvreté, les églises ayant la réputation de renfermer très peu de nourriture, même pas de quoi nourrir une souris.
Queenie Lireworth : vicomtesse, elle est très élevée dans l'échelle sociale. J'ai choisi « Queenie » puisque c'était le prénom envisagé par JKR pour Daphné Greengrass. Ne demandez rien, j'ai trouvé que cela lui allait bien. De toute manière nous n'allons même pas rencontrer cette demoiselle...ou pas de suite en tout cas.
Mariages arrangés : les bourgeois étaient la classe sociale émergente de cette époque. C'était alors la fin du Moyen-Âge où seulement les pauvres (Tiers-Etat), le clergé et la noblesse cohabitaient sans nuances. La bourgeoisie était un ensemble de marchands, etc., devenus très riches rapidement, car les nobles n'avaient pas le droit de travailler, étant donné que leur but premier était selon la définition de servir la sécurité du royaume. En réalité la noblesse ne pouvait accéder qu'à quelques métiers se comptant sur les doigts de la main, dont la marine. L'élévation sociale se tentait alors lorsque des bourgeois extrêmement riches épousaient des nobles sans argent, car ces derniers ne subsistaient que grâce à la volonté du roi, et certains nobles étaient alors plus pauvres que des paysans. Il n'était pas rare de voir des veufs ou des hommes âgés épouser de très jeunes filles. Je me souviens qu'un jour que je parcourais des archives, j'étais tombée sur le spectacle dégoûtant d'une copie de contrat de mariage de membres d'une grande famille, avec compte-rendu de la nuit de noces. Le marié avait plus de soixante ans. La jeune épouse, pauvre enfant, n'en avait que onze...en me renseignant plus avant, j'ai appris qu'elle était morte en couches à quatorze ans. C'était très fréquent.
Quartier-maître : sur les navires corsaires ou pirates, le Capitaine était souvent aidé d'un second, lui-même épaule par un quartier-maître. Néanmoins, dans cette histoire, le quartier-maître deviendra directement le bras droit du Capitaine, parce que avouons-le, « quartier-maître », ça fait vachement plus classe que « second », qui fait homme de main/bon à tout faire/blablabla. Traditionnellement, les Capitaines étaient élus par leur équipage et pouvaient être jugés et destitués de leurs fonctions par ce même équipage. Cependant, pour le bien de l'histoire, nous estimerons ici que chaque Capitaine a toute-puissance sur son navire. Dans l'armée les choses différaient légèrement : le Commandant était à la tête de la flotte, suivi par les Capitaines, chacun à son navire, puis venaient les seconds, quartiers-maîtres, etc. Ici, les navires de la marine auront les mêmes compositions que les autres.
