Les Enfants Everdeen

Ils jouaient sous les arbres d'automne. A leurs pieds, les feuilles mortes se mêlaient à la terre boueuse. Les semelles de leurs bottes écrasaient ces feuilles couleurs de sang et les déchiraient en morceaux indistincts. Les enfants Everdeen étaient insouciants. Ils n'avaient rien connu de douloureux, leurs cœurs battaient paisiblement. Un moment, un volatile se posa sur une branche non loin d'eux. C'était un geai moqueur. Ils levèrent les yeux vers lui et quand l'oiseau se mit à chanter ils firent de même. Leur voix étaient douces, enfantines, innocentes. Leur mère les rejoignit. Les petits la supplièrent de se joindre à leur chant mais elle n'en fit rien. Son regard triste se porta sur l'oiseau. Pendant quelque minutes il ne se passa rien, puis elle baissa la tête. Une larme coula silencieusement le long de sa joue. Alors les enfants se turent et la regardèrent avec grand étonnement. Le vent souffla et l'oiseau s'envola. Tout-à-coup, c'est comme s'ils étaient seuls. Leur mère était pourtant là, devant eux, mais elle semblait être ailleurs. Des mèches de cheveux tombaient sur son visage fatigué, habité par l'épuisement et la peur des souvenirs. Ses yeux s'étaient éteints, éteint comme on éteint un feu. Le gris de son iris ne brillait plus, il était glacé. Son corps, raide, n'émettait aucun mouvement, aucun tremblement. Rien ne pouvait trahir son cœur de pierre. Ses bras étaient figés le long de son corps. Aucun signe ne pouvait dire si elle se remettrait à voler. L'oiseau en elle avait disparu. Il était parti comme le geai moqueur avait quitté la branche. Il la quittait pour un bon moment. Peut-être reviendrait-il au printemps?

Ils jouaient de nouveau, sous les arbres de l'automne. Katniss avait toujours les yeux baissés. Elle sentit un baiser se posé sur ses cheveux et des bras l'enlacer. De nouveau, son cœur battait. Elle tourna la tête et vit Peeta qui la regardait en souriant. Elle sourit elle aussi, comme elle pu. Comme il serrait ses mains contre sa taille elle les couvrit par les siennes et les serra aussi fort. Un moment, Peeta la sentit trembler. Il demanda :

« Rien n'est plus comme avant? »

Elle lui répondu :

« Non, plus rien n'est comme avant. »

Fin