Chapitre 1

Nous voilà donc pour une toute nouvelle histoire sur Sherlock et John.

Elle se passe après la série. A ses débuts Rosamund ( la fille de John) a quatre ans

Plusieurs petites contraintes que je me suis imposée pour cette fic :

- J'ai décidé que j'emploierais la troisième personne pour le récit jusqu'à ce que les protagonistes acceptent leurs sentiments amoureux pour l'autre. C'est pour montrer la distance qu'ils prennent avec leur ressentie, qui n'a plus sa place lorsqu'ils le reconnaissent, d'où le passage à la première personne à ce moment là. Le changement aura lieu en début de chapitre pour favoriser la compréhension.

- Un point de vue par chapitre, en alternance. On commence par John

- Tout est déjà écrit ( ce qui ne m'empêche pas de faire des modifications au besoin)

- Certain passage sont écrit au présent lecture des annales de la compagnie noire oblige

- Je publierais probablement toutes les 2 semaines, mais je n'ai pas de jours précis en tête

Voilà pour mon petit laïus bonne lecture^^

Les personnages appartiennent bien sur à Sir Arthur Conan Doyle


Pov John

Le noir, l'obscurité, absolue, totale, implacable.

Mary Watson n'est plus, elle a fait un choix, terrible déchirant irrémédiable.

Sa vie pour celle de sa fille Rosamund Mary Watson.

Sa vie pour celle de son mari John Watson.

Sa vie pour celle de son ami Sherlock Holmes.

C'est du moins ce qu'elle confesse dans sa si poignante lettre. Ses regrets, ses remords, sa détermination. Ces quelques mots hantent le médecin de guerre, le soldat l'homme d'arme qu'il est et sera toujours. Même sans elle. Cruelle, terrible vérité, implacable qui le glace jusqu'au tréfonds de son être, comme autant de petites épines acérées.

Il parvient à respirer sans elle.

Il parvient à être heureux sans elle.

Avec leur fille, il joue, rit, découvre, apprend, survit.

Avec Sherlock, il se sent vivant.

Sans elle.

Ce ne devrait être permis. Il devrait souffrir mille tourments. Se faire violence pour continuer à sourire. Il devrait souffrir davantage. Il voudrait souffrir davantage pour expier une faute qu'il ne se connaissait pas. Peut être la voit il dans le regard des autres. Ou alors la cherche-t-il pour alléger une conscience qu'il trouve trop lourde ? Il ne sait pas vraiment. Il ne sait plus.

Pourtant une seule certitude. Il ne devrait pas pouvoir se sentir satisfait de son existence. Et pourtant.

Comment pourrait il en être autrement ? Il a la plus merveilleuse des enfants et puis il y a son fantasque et excessif meilleur ami, parfois meilleur ennemi également. L'inégalé et inégalable Sherlock Holmes. Leur vie ensemble se déroule parfaitement, inattendue fil de l'existence, coup du sort ou félicité qu'importe. La force des choses en a voulu ainsi. Il ne veut pas lutter à son encontre et ne le veut absolument pas. C'est Sherlock. Juste Sherlock.

Deux ans ont passé et le souvenir s'efface, s'étiole, s'évapore comme la fumée naguère des opiacés de Sherlock. Il n'y touche plus, depuis la naissance de Rosie. John n'ose en demander la raison. Il a bien trop peur de la réponse.

Parfois dans la pénombre rassurante de sa chambre John Watson a peur. Comment Rosie pourra t'elle se souvenir de sa mère si lui l'oubli ? S'il ne reste guère plus qu'une réminiscence d'amour et de culpabilité. Deux ans, c'est également le temps que lui était partit. Il n'avait pourtant jamais rien omis de lui. Rien du teint d'albâtre et de l'air de dédain affiché, rien non plus des sourires en coins narquois, rien de la joie presque enfantine d'avoir raison, non rien. Il ne se souvenait déjà plus de l'exact couleur des yeux de Mary. Sa fille avait hérité de son regard de glace à lui. Sa femme avait les yeux clairs, bleu, mais il se sentait incapable d'en définir l'exact nuance. Les reflets précis. C'était horrible, impardonnable.

Parfois, lors d'un moment gagné par la tristesse et la colère, il se remémorait le juste avant Mary. Quand il pensait cet autre partit. L'extrême sentiment de solitude, l'envie de tout détruire, de se détruire, de le rejoindre qu'importe où, qu'importe quand, qu'importe comment. Elle était arrivée dans sa vie, douce lumière bienveillante qui le sortait de la pénombre où il s'enlisait. Où il aimait s'enliser. C'était la preuve qu'il avait existé, l'irréfutable preuve que John n'avait pas rêvé cette vie. Sa souffrance il la portait comme un étendard. Sherlock avait marqué son existence. Il l'avait marqué lui. Et il était partit. Elle l'avait sauvé, littéralement.

Maintenant, elle n'était plus et Sherlock subsistait.

Parfois, John se disait amer qu'il aurait aimé pouvoir intervertir les sentiments de ses deux ans. Retrouver maintenant ce qu'il avait alors ressentit pour lui. Il se disait que c'était cette peine infinie qui avait tant de foi failli l'engloutir tout entier, qu'il devait à présent ressentir, dans laquelle il était censé s'étaler, s'étendre jusqu'à presque disparaître. Ce n'était pourtant pas le cas. Il se rassurait en se répétant, tendre mélopée, qu'il avait évolué, qu'il était père et que cela lui interdisait les comportements excessifs, qu'il devait penser à sa fille avant tout.

Ce matin, John Watson prépare sa fille. Le petit déjeuner est pris. Porridge au flocon d'avoine, beurre de cacahuète, miel, vanille, banane et cannelle. Une recette de Shelock dont Rosie raffole. John aussi d'ailleurs. C'est un samedi particulier, zoo oblige. L'enfant est vêtu simplement d'une jean et d'un pull. Pas de marque. Rien d'ostentatoire. C'est John qui le veut. Il désire montrer à sa fille la valeur de l'argent et du travail, quelque peu décrédibilisé par Mycroft et Sherlock lorsqu'ils la couvrent de présent hors de prix. Seule entorse au règlement permis : l'anniversaire de la fillette. Les deux frères s'en donnent donc à cœur joie, sous le regard mi-attendrit mi- exaspéré de John. Un sentiment bien habituel avec les Holmes. Heureusement, cela n'a lieu qu'une seule fois par an, le reste du temps il parvient à grand renfort de regard noir, à limiter leurs excès.

John aime visiter des monuments, des musées, des théâtres, des cathédrales, toute sortes d'endroit et lieu extraordinaire avec Rosie, alors qu'elle n'a encore que quatre ans. D'aucun dirait qu'il tente de compenser l'absence de sa mère. Lui n'y croit pas. Il ne veut pas faire de sa femme un fantôme pour sa fille. Une ombre qu'elle n'aura de cesse de chercher à satisfaire, en vain. Mary n'aurait voulu que son bonheur, qu'importe le moyen.

Il contera à Rosie qu'elle aurait été fière, quoi que fussent ses choix ou ses actions, si elle les faits pour elle même, sa mère ne pourra qu'être en accord . Bien sur, il lui parle d'elle, certain soir avant que l'enfant ne s'endorme, elle le questionne. Alors il lui raconte, parfois ce n'est pas l'exacte vérité. Parfois, il brode un peu, quand il ne se souvient plus vraiment. Mais qu'importe si la jupe de Mary était verte ou bleu le jour de leur première rencontre ?. Ce sont là simple détail insignifiant. Seul compte l'amour qu'il voyait briller dans les yeux de sa femme quand elle berçait leur fille, à la lueur de la cheminé, la fierté qui y perçait, la détermination aussi de la protéger contre tout et tous. Le monde et son contraire. John admirait ça chez elle, elle savait toujours ce qu'elle désirait et se donnait les moyens de l'obtenir. La force de l'habitude peut être, après tout, c'était une arme implacable, mais il ne voulait pas songer à ça. C'était sa femme, la mère de sa fille. Il ne voulait pas penser à la mercenaire qu'avait été Mary. Avant eux. Il lui arrivait de lui en vouloir, quand il était trop ivre, ou trop en colère. Souvent les deux. Elle lui avait menti en prétextant vouloir le protéger, les protéger lui et Rosie. On lui avait déjà servi cette excuse une fois. Il n'y croyait pas plus qu'a l'époque. Qu'avaient ils tous à vouloir le préserver ? Tous, incluait deux personnes soit, mais c'était déjà bien suffisant. Inspirait il tant la fragilité ? C'était un ancien soldat. Il avait affronté armées, vents et marrées et s'en était sortit avec les honneurs. Il méritait plus de respect et de considération. A dire vrai, il en tirait aussi un sentiment de sécurité. Sherlock Holmes veillait sur lui. C'était affreusement risible et pourtant.

John argue un regard distrait par la fenêtre. Il a neigé cette nuit. Cela ne rendra leur sortie que plus féerique. Sherlock vient bien sur, naturellement. John ne se pose pas la question. Ne lui a pas posé non plus d'ailleurs. Lui et Rosie sortent, donc lui également. Fait purement implacable.

Nombres de famille visite le zoo aujourd'hui. Rosie dans les bras de Sherlock regarde le monde avec émerveillement. Il lui parle non des animaux, mais des visiteurs. Sherlock déduit, analyse et fait part de ses conclusion à sa petite assistante. John sourit. Il pourrait froncer les sourcils, rabrouer son compère en lui disant qu'ils ne sont pas venu là pour être médisant, mais pour passer un moment agréable à regarder les différentes espèces. Il pourrait agir ainsi. Il ne le fera pourtant pas. C'est Sherlock il ne serait pas lui s'il agissait différemment. John ne voudrait pas qu'il en soit autrement.

- « Tu vois le petit garçon là bah ? Les bras tant remplit de cadeaux qu'il ne peut même plus les tenir seul ? Son père ne lui prête que peu d'attention occupé qu'il est à peloter la trop jeune femme accrochée à son bras. Il a quitté la mère de l'enfant il y a peu. La trace de son alliance à son annulaire gauche n'a pas encore entièrement disparue. Sa manière de se vêtir a changé. Ses mouvements sont calculés, anticipés, il n'est pas à son aise dans ce perfecto trop cintré pour son propre bien. Certain appelles ça la crise de la quarantaine. Heureusement pour nous deux, ton père y a échappé.»

Watson sourit. Sherlock de dos ne peut le voir. Il est occupé à converser avec Rosie tout en la berçant doucement. La petite fille est calme dans ses bras, elle écoute, patiente, regarde partout.

- « Sherlock, je pourrais avoir une crêpe s'il te plaît ? »

Rosie s'exprime peu, mais toujours avec une diction parfaite et un vocabulaire bien élaboré pour son jeune âge. John en tire une certaine fierté bien coutumière chez un jeune parent, Sherlock aussi d'ailleurs. Pourtant ils n'en parlent que peu. John connaît d'instinct l'avis de son colocataire. Rosie présente tout les signe d'une enfant au quotient intellectuel particulièrement élevé. Comme Sherlock lui même. Il proposerait une école spécialisée pour que Rosie dispose des meilleurs enseignements dans un environnement où elle ne subirait nulle moquerie, nulle différence flagrante. Un endroit fait pour les enfants comme elle, où elle se sentirait à sa juste place. John ne veut pas en entendre parler. Bien sur, il veut le meilleur pour sa fille, mais ne songe pas que ce soit en la mettant à part, en la stigmatisant, bien au contraire. Il voudrait pour elle une enfance plus classique, remplie de plaisir simple. La fierté d'apprendre à lire avec les enfants de son âge, les bonnes notes ramenée comme un trophée, les jeux inventés dans la cours d'école... Elle est encore si petite. Il a plus que le temps pour faire ce choix avec elle, plus tard, rien ne presse.

Pour l'instant la petite fille dans son chaud manteau d'hivers a faim. Il est une heure de l'après midi, rien de plus naturel. Son ventre aussi commence à crier famine. Ils s'installent donc tout trois dans le petit restaurant du zoo. Ce sera crêpe jambon, fromage, champignon pour Rosie et une galette crème, épinard, saumon pour lui même. Sherlock fait une mine comique devant le menus qu'il contemple, depuis une petite éternité. Son manège amuse Rosie, qui éclate d'un rire enfantin, à chaque nouvelle grimace, ce qui ne manque pas d'encourager son compère. Leur complicité manifeste touche John toujours au cœur, l'attendrie d'une manière dont le détective semble le seul troquet est charmant. De larges banquettes, du parquet et une cheminé rendent l'endroit chaleureux et accueillant. Installés sur une table pour quatre, un peu à l'écart, il n'y a pas foule jour de neige oblige, John contemple sa fille. Elle rayonne. Elle ne manque de rien, jamais. Elle ne paraît pas souffrir outre mesure du manque de sa mère. Il l'aidera à se construire et il sait ne pas être seul. Molly, Lestrade, Mrs Udson et même Mycroft chérissent Rosie. À plus juste titre Sherlock. Ils vivent ensemble tout les trois après tout.

Le détective a choisit, le même repas que Rosie. Il a des goûts enfantin parfois. Simplement charmant. Le médecin apprécie leur vie ensemble plus qu'il ne saurait l'exprimer.

Il sait bien sur que Sherlock ne les quittera jamais pour une femme. Il n'en n'ont jamais réellement discuté, mais il le sait homosexuel. Il n'en est en rien gêné, c'est Sherlock, juste Sherlock. De lui il se demande parfois si quelque chose pourrait le détourner de l'être étonnant qu'il est, il n'a pas encore trouvé, mais cherche-t-il vraiment ? Probablement pas. Pourtant rien des divers parties humaines s'étant retrouvée dans leur frigidaire, aucun risque pris, nulle décision hasardeuse, aucune remarque cinglante, pas le moindre dépit affiché, pas même cette fragilité camouflée, rien n'a jamais détourné John Watson de Sherlock Holmes. Une amitié solide, précieuse, cruciale qu'il chérit plus que de raison. Bien sur, il y a eut ses deux ans qui l'ont marqué au fer rouge, blessure inaltérable qu'il traîne encore, comme un fardeau, un boulet harnaché à sa cheville, certain jour. Mais Sherlock est là désormais, il ne fuira plus, n'a plus aucune raison de le faire. Plus d'ennemi mortel à contrecarré, plus d'attaque à dévier. Tout va pour le mieux. John en est convaincu, mais lorsque la mélancolie le gagne certain soir, il se ditqu'il ne survivrait pas à une autre fuite de son ami. Pas cette fois.

Parfois il se dit que converser avec Sherlock, que les silences entendus, que les discutions muettes en un unique regard lui sont aussi naturels que respirer,. Certaines nuits songeur il se dit que Sherlock pourrait tout aussi bien être une extension de lui même. Mais non ce n'est pas ce qu'il souhaite. Il ne veut pas qu'ils se fondent en l'autre au risque de ne faire qu'un, au risque de perdre ce qui fait d'eux des entités distinct. Sa liberté est bien trop précieuse, Sherlock est bien trop précieux.

- « papa on pourrait retourner voir les renards après ? »

Rosie vient de le tirer de ses rêveries, vraiment il n'aurait pas dut lui lire le petit prince de Saint-Exupéry en guise de livre de chevet. Sa préférence pour cet animal vire à l'adulation. Il ne lui résiste jamais longtemps quand elle affiche cet air ravi et impatient au visage. Un charmant petit tyran en culotte courte.

- « Bien sur, mais d'abord tu finis ton assiette. »

John adresse un regard taquin à Sherlock.

- « Toi aussi »

Le détective plaque aussitôt sur ses traits une mine faussement indignée qui déclenche un nouveau rire à Rosie. Sherlock et le sens des mesures... Un concept en soit.

Son désintérêt pour la nourriture avait cessé d'être un problème pour John, désormais il n'insistait plus pour que le brun mange davantage qu'il n'en avait envie. Il ne restait plus guère de quelques jours sans s'alimenter, sa survie n' était donc pas mise en cause, cela restait toutefois une raillerie récurrente entre eux. Pour le plus grand bonheur de la petite fille qui s'en amusait à chaque fois.

Le repas se déroula donc dans un calme tout relatif, entrecoupé par les frasques de Sherlock, les fausses marques d'exaspération de John et la vraie joie de sa fille.

Toutes les assiettes repartirent vides sous le regard hilare de John.

- « Tu as gagné le droit de nous accompagner. Félicitation ».

Soufflement de dédain mélodramatique de Sherlock, Rosie à présent dans les bras de son père ne cache pas son sourire rieur, ce qui exacerbe encore la mine théâtrale de son compagnon de facétie. Une fois emmitouflée comme il faut, ils retournent tout trois affronter le froid pour retourner voir les animaux fétiches de l'enfant. Ils rentrent à l'intérieur d'un bâtiment bien à l'abri, naturellement par pareil temps les animaux ne sont pas dehors. La petite fille contemplent silencieuse, curieuse, elle observe, retient et essaie de comprendre ce qu'elle voit. Quand elle est songeuse elle fronce les sourcils légèrement et lève le menton en une intense expression de réflexion. Amusant, elle tiens ça de Sherlock.

- « Papa, Sherlock il est unique au monde pour toi ? »

John sait qu'elle fait référence au passage du petit prince. Quelque jours auparavant elle l'avait interrogé sur une rose du parc où ils vont jouer parfois quand elle sort de l'école. Elle ne tarderait pas à lui demander de lui dessiner un mouton.

Rosie n'aime pas les livres de conte pour les enfants de son âge. Elle s'ennuie quand il les lui lit. Le petit prince semblait un livre de chevet acceptable. La lecture d'ailleurs occupe depuis récemment ses pensées. Il sait que sa fille sait déjà lire. Il l'a découvert en faisant plusieurs fois exprès de dire un mot qui n'était pas écrit et il était immédiatement repris par Rosie. Il lui avait alors demandé comment elle avait appris et elle lui avait lancé un regard interloqué lui répondant qu'elle avait compris en l'entendant lire et en regardant les lettres. Comment avait il appris lui ? Et les autres? Sherlock?

Il avait dans ses instants là le sentiment qu'elle grandissait trop vite. Il ne savait alors décider s'il était heureux de voir ses progrès ou s'il avait peur de ne pas avoir le temps de la voir évoluer si le changement était trop rapide.

- « Sherlock est unique pour beaucoup de personne trésor ».

Sa fille le regarde droit dans les yeux, ce n'était pas la réponse qu'elle espérait à la question qu'elle n'avait pas vraiment posé. Elle fronçe légèrement les sourcils en une moue d'attente et d'incompréhension.

- « Oui mais il t'a apprivoisé toi? »

John se penche à la hauteur de sa fille pour facilité son interaction avec elle. Il sent le moment important pour l'enfant même si la discussion lui échappe quelque peu.

- « Oui je suppose, ça fonctionne comme ça en amitié, on apprivoise un peu l'autre »

Songeuse Rosie parait analyser le sens des paroles de son père.

- « D'accord oui mais Sherlock tu l'a apprivoisé ? Tu es uniques au monde pour lui ? »

Il sait ne pas pouvoir se dédouaner. Rosie est incroyablement butée, quand elle se pose une question, elle n'en démord pas jusqu'à ce qu'on lui ai accordé une réponse. Cette fois ne ferait pas exception.

- « Je ne peux pas répondre à sa place, je ne suis pas dans sa tête, mais oui je pense qu'on peut dire que j'ai sut en quelque sorte apprivoiser Sherlock. Chaque amitié est unique. »

Il essaye de répondre au mieux à sa fille. De son mieux du moins. Pourtant il n'ose regarder le détective qui, il en est certain, ne doit pas perdre une miette de leur conversation. Ces mots parurent satisfaire l'enfant qui retourna à sa contemplation silencieuse, laissant John à ses pensées. Sherlock était en effet important dans sa vie, dans leurs vies. C'était son ami le plus précieux, avoisinant même l'état de frère, de famille que l'on se choisit. Était ce vraiment un choix ? Sherlock c'était imposé davantage comme une évidence. Il ne le connaissait pas et l'instant d'après il décidait d'emménager avec lui. D'aucun dirait que c'était le brun qui avait la chance d'avoir enfin trouvé une personne susceptible de le supporter chaque jour passant. John n'était pas d'accord. Il avait le sentiment d'être meilleur au côté de Sherlock. Il le forçait à réfléchir, à se questionner, à ne jamais rien prendre pour acquis. Surtout pas leur amitié.

Évidemment, il avait ralenti le rythme des affaires après la naissance de Rosie, mais cela ne l'empêchait pas d'y goûter à nouveau, de temps à autre. C'était son oxygène, le piment qui permettait à son existence de ne pas être morose, plate, fade. Il adorait élevé sa fille, mais il reconnaissait sans mal que cela ne suffisait pas à lui offrir la vie à laquelle il aspirait. Il avait besoin de défi, d'aventure et d'un peu de Sherlock Holmes également. Ainsi l'équilibre était parfait.

Le reste de la journée se déroula sans heurt. Le simple plaisir d'être ensemble. Quand il fut temps de border Rosie une fois n'étant pas coutume, elle n'opposa aucune résistance. C'était au tours de Sherlock de lui raconter une histoire, dans leur petit rituel du soir. Il lui lisait les véritables contes de Grimm. John s'était d'abord montré réticent face à la violence de l'ouvrage, mais Rosie adorait ce livre et Sherlock veillait à répondre à chacune de ses interrogations. De fait, les aventures des héros et autres princesses n'angoissaient pas l'enfant, ils la ravissait.

John patientait sur son large fauteuil, une tasse de thé au miel à la main, d'embrasser sa fille pour lui souhaiter bonne nuit. Il aimait ces petits bonheur ordinaires qu'ils partageaient tout les trois.

Sherlock revint après une vingtaine de minutes et John le remplaça auprès de sa fille. Elle était déjà endormis aussi se contenta t'il d'embrasser son front, dans un geste de tendresse mille fois répétés, avant de quitter la petite chambre d'enfant décorée de figurine de renard et des dessins tirés du petit prince. Dans quelque temps elle s'en désintéresserait probablement pour porter son affection sur un autre objet. C'était un jeu entre lui et son colocataire de deviner sur quoi se porterait bientôt le dévolu de Rosie.

Sherlock avait regagné sa place sur son éternel canapé allongé, les jambes pendantes, lisant son journal fétiche. Il reprit quant à lui sa place sur son fauteuil, parcourant à nouveau son livre. Une soirée somme toute banale, mais oh combien paisible.


Le petit prince de Saint-Exupéry vous aurez reconnu l'ouvrage mythique

Le renard est le petit fil rouge de mes fics, il en faut peu pour s'amuser que voulez vous

Reviews? ^^