Hey hey les jeunots ! Ca faisait longtemps que j'avais rien écrit . Ma toute première fanfic Code Geass... J'en ai des frissons :P
Bref. Pour ceux qui m'ont déjà lue, et ceux qui ont jamais lu ce que j'avais fait, je me présente : je traine et ai trainé essentiellement du côté de death note, angel sanctuary et fullmetal alchemist. J'ai tenté le harry potter, mais j'ai pas accroché, au niveau 'fanfical'. Aujourd'hui, je me lance dans ce manga que j'adore, mais j'adore beaucoup beaucoup !!

On disclaime : ici n'est à moi que la petite Mélina, et la bande qui est avec elle (pour le moment, on connaîtra que Nathan.).

Autre point : l'histoire part sur une romance. Donc ça va paraître un peu le thème principal des premiers chapitres, et un peu la trame de fond. Mais ça cache une intrigue plus complexe que j'ai imaginée. Je sais pas encore comment tout ça va vraiment se faire, sans la fin du manga, on peut pas faire grand chose. Attention, il y aura aussi des spoilers sur la saison deux ! Que je suis assidûment w...

Pour ceux qui m'ont déjà lue, le nom de Mélina est récurrant dans plusieurs de mes fics. J'aime ce prénom, mais le caractère du perso est rarement le même. Hmmm... Je crois que j'ai tout dit... Ah oui ! J'aime beaucoup Suzaku (oui oui) alors il apparaîtra comme un des personnages centraux, n'en déplaise à certains.

Bonne lecture !


Chapitre un

Tout est silencieux. C'en est presque inquiétant. La pré-adolescente est assise devant sa fenêtre, la tête reposant mollement sur le dossier. On lui a dit qu'elle devrait guérir rapidement. Ca fait déjà cinq ans qu'on lui dit ça. Et pourtant, elle est passée en phase terminale de son cancer. Il ne lui reste guère plus d'un an à vivre.

Son regard accroche les soldats qui passent devant à l'extérieur. Mais... Que se passe-t-il? Ce n'est pas normal, ça. Soudain, une grande femme, aux longs cheveux noirs et ondulés, entre en catastrophe dans sa chambre.

« Lève toi, Mélina. On doit y aller ! »

La gamine ne comprend pas l'empressement de sa mère. Mais elle repère avec une rapidité presque surnaturels tous les signes de stress, de panique même, de la femme. Elle se lève, aussi vite qu'elle le peut, et s'avance en s'appuyant sur le mur. La femme s'approche et l'aide à avancer pour aller plus vite. Elle doit faire vite, sinon les trois enfants mourront. Et ça, il ne faut en aucun cas que cela se produise.

Le couloir. L'ambiance est lourde, la gamine fait la moue sous le malaise qui flotte dans l'air. Elle interroge sa mère, lui demande ce qu'il se passe, pourquoi tant d'empressement, pourquoi une telle panique. Maman ne répond pas et déjà l'entraine vers l'escalier. Elles sont à l'étage, mais de l'autre côté, on peut accéder une issue. Mélina, en passant devant l'escalier, voit son frère qui monte, poussé par leur mère de se dépêcher. Sa petite soeur est encore en bas, et avance tant bien que mal, pleurant de peur, car elle aussi sent le malaise qui semble avoir échappé au petit garçon.

« Allez les enfants ! Plus vite ! »

Mélina sent la main de la femme qui la pousse dans le dos, vers Nathan. Nathan... Elle l'aime bien, il est tellement gentil... Il lui prend doucement la main, et murmure quelques paroles à la mère de la fratrie. Puis entraine la gamine avec elle, malgré ses cris de protestation. Elle ne veut pas être séparée, ou même éloignée des autres ! Non !

Nathan n'est plus seul. Ils sont douze, autour d'elle. Ils sont à l'extérieur de la maison et semble attendre quelque chose. Ils s'efforcent de ne pas faire de bruit, mais, soudainement, l'un d'eux fait tomber l'arme qu'il a dans la main. La pré-adolescente fronce les sourcils. Elle est persuadée que le bruit produit a été bien plus fort qu'il n'aurait du l'être. Mais on lui assure que non, malgré l'air affairé de Nathan. Ils s'organisent autour d'elle, comme pour la protéger, et la jeune fille fait la moue. Ils avaient l'air d'avoir attendu un signal quelconque, et d'être chargés de veiller sur elle. Pourquoi elle, et pas son frère et sa soeur? Parce qu'elle est l'aînée? Parce qu'elle est malade?
A cette simple pensée, la jeune fille se sent prise de nausées, et le goût familier et métallique du sang se répand dans sa bouche. Elle tousse, crache du sang, et finalement s'évanouit.

Ce matin, le réveil est difficile. Il ne se sent absolument pas motivé. Pourtant, il devrait être heureux : il retourne à l'académie. Non, ce qui le gêne, c'est de savoir qu'il y va pour le surveiller à nouveau.
Suzaku sort de son lit, avec précaution, et se diriger vers le cabinet de toilette en évitant soigneusement de tomber sur le Comte Lloyd. Il n'a pas compris, il y a un an, la façon de faire de l'Empereur. Après tout, Zero était un ennemi de la nation. Il aurait été complètement légitime de le faire exécuter. Surtout après les morts qu'il avait produites : des Japonais innocents, des Britanniens, le père de Shirley, Euphie...

Euphie. La simple pensée qui le traverse pour la jeune femme lui fend le coeur. Euphie... Il n'a toujours pas compris, là encore, pourquoi Lelouch a fait ça. Euphemia faisait ça pour le bien du peuple japonais ! Pourquoi avoir retourner la situation pour lui affubler cette réputation de princesse massacre dont elle ne serait jamais défaite? Car lui sait, pour le Geass, mais ils ne peuvent pas se permettre de révéler son existence à tort et à travers, ce serait trop dangereux. Lui-même n'a que mépris pour les porteurs du Geass. Lelouch... Et même l'Empereur. Mais bon... Cette histoire, dans son malheur, l'avait en quelque sorte arrangé : grâce à sa capture, il avait été promu au rang de Knight of Round, ce dont aucun Number pouvait se vanter à travers le monde. Mais, même avec cette distinction, on ne le voyait que, d'un côté comme un traître, de l'autre comme un parvenu. Il n'y avait jamais eu que Euphie, Lelouch et Nanaly pour le voir comme il l'était. Il avait perdu la première, le deuxième l'avait trahi. Quant à Nanaly...

Le chevalier se passa de l'eau sur le visage, les yeux clos, dans l'espoir de s'éveiller. Aujourd'hui, il revoit Shirley, Millay, Rivalz et Lelouch. Et ce Rollo, censé tenir la place de Nanaly dans la mémoire modifié de son ancien ami. Il ne devrait pas s'emmêler les pinceaux. Une bonne partie du personnel de l'Académie Ashford était aux ordres de l'Empereur et des Services Secrets... A ne pas oublier que Gino et Anya étaient venus avec lui. Il les aime bien, même s'ils sont particuliers. Gino, fils de noble, qui s'émerveille de voir les loisirs des 'prolétaires' et Anya, avec ses mémoires, qui semble aussi sensible qu'un verre de jus de chaussette – bien qu'elle sente meilleur.

Il met un pied dans la douche, et laissa l'eau fraîche ruisseler sur son corps nu, le visage levé vers le pommeau. Zero avait repris du service. Lelouch se serait donc réveillé de cette amnésie passagère. Hm, là où c'était étrange, c'était que personne ne semblait l'avoir remarqué, ni ça ni aucun comportement étrange chez le suspect principal. Ce dernier serait donc innocent? Il n'y croit pas. Le prince déchu de Britannia doit très bien savoir déjouer tout cela. Le tout sera de savoir comment il a réussi son coup, et de le prendre la main dans le sac. Ce n'était pas lui plus simple, mais le Britannien d'Honneur avait bon espoir d'y parvenir.

Lavé, il se regarde un instant dans le miroir. Il a le sentiment que sa silhouette a partiellement changé. Peut-être s'est-il affiné, en un an. Il commence à sortir physiquement de l'adolescence, même si cela fait longtemps que, mentalement, il a rejoint le monde dur et froid des adultes, et la pire branche : politque et armée. Quoiqu'on en dise, il fait ça pour les siens. Il a tué son père pour les siens. Il rendra son honneur et son éclat au Japon. Il le libérera. En changeant le système de l'intérieur. En exploitant la faille. En devenant Knight of One.
Cela valait-il le coup? Passer pour un traître, tout cela afin de... Les libérer. Ce n'était pas sûr que cela fonctionne, mais, c'était dans ses idéaux, et il le ferait.

L'homme achève de s'habiller, et met son portable dans sa poche. Il devait encore régler les détails de dernière minute avec Lloyd et Cecil. Puis se rendre à l'académie. Ce ne serait pas du gâteau... Mais ça lui faisait plaisir. Une petite pause, même si Lelouch serait là à tout instant pour lui rappeler la réelle raison de sa présence ici.
Le chevalier sort de la petite salle de toilettes, et ajuste son uniforme britannien sur ses épaules.

Comme il l'avait pensé, on lui explique, on lui rappelle, les objectifs de mission, ce à quoi il est autorisé, ce qu'il ne doit pas faire, les erreurs à ne pas commettre. Car, s'il advient que le Zero apparu récemment n'est pas le vrai, il pourrait faire retrouver sa mémoire à son ancien ami par de malheureuses paroles, lancées sans qu'il n'y fasse attention.
Suzaku ferme les yeux, n'écoutant Cecil que d'une oreille. Il connait déjà par coeur les conseils qu'elle lui donne, les rappels à l'ordre. Tout cela, il le sait. Alors, quand enfin on le laisse partir, il esquisse un franc sourire et se dirige, à pied, dans les ruelles de la colonies, d'un pas vif pour arriver au plus vite à l'Académie.

En son absence, rien ne semble avoir changé. Il y a toujours cette frontière pratiquement infranchissable entre la colonie et le ghetto. Le chevalier lève son regard vers le ciel, et ferme les yeux. L'air est frais, une petite brise souffle... Malgré le fait que les prisonniers de l'Ordre des Chevaliers Noirs aient été libérés la veille, il se sent une âme légère... Calme...

Bam !

Celui-là, il ne l'a pas vu venir. Le nez en l'air, il n'a pas vu quelqu'un arriver droit devant lui, en train de lire en livre quelconque. Et ils s'étaient tout bonnement rentrés dedans.
Suzaku plisse l'arête du nez avant d'ouvrir à nouveau les yeux. Il remarque que l'autre personne n'a pas eu sa chance de rester en équilibre sur les deux pieds, et s'est effondrée sur le sol, fesses contre le bitume.

Un temps se passe, durant lequel le jeune homme percute. En face de lui, une femme. De longs cheveux noirs ruissellent en cascade sur ses épaules, et son visage, bien qu'exprimant la contrariété, est fait de traits fins, sur une peau blanche, mais qui ne fait pas maladive ; au contraire, ce teint pâle s'accorde à merveille avec ses deux yeux d'un bleu clair, presque transparent.
Il sent ses joues s'enflammer et s'empresse d'aider la jeune fille à se relever. Et bredouille des excuses un peu précipitées. Elle rit.

« Ce n'est rien, je vous assure... Je ne regardais pas non plus où j'allais. »

Un temps. Elle a un accent typique de Britannia. Un accent parfait, qu'on ne trouve qu'en terre-mère, et encore, seules les plus grandes familles parlent ainsi. Il n'est même pas sûr que son altesse Schneizel ait un accent aussi impeccable.
Mais outre cela, chez elle, quelque chose le frappe. Son sourire, calme et mesuré, en contraste avec son regard, plus vif, qui brille de malice et de spontanéité. Ses joues s'enflamme davantage. Un petit quelque chose dans sa manière de se tenir lui rappelle fugacement Euphie.

« Je suis tout aussi coupable. Je suis vraiment navré, Mademoiselle... Je...
- Tss ! Arrêtez donc ces excuses creuses. Ca n'a pas d'importance, je vous dis. Allez... Je ne peux pas trainer, désolée...
- Je comprends...
- Au revoir. »

Suzaku la regarde partir avec un air semi-séduit, semi-blasé. Les Britanniens ne savent pas prendre leur temps. Ils sont toujours pressés. C'est dommage... Cette jeune fille avait l'air sympathique, il aurait bien aimé faire sa connaissance... Bah, tant pis. De toute façon, il n'avait pas assez de temps pour construire une idylle... Alors bon.

Préférant oublier ce petit détail du jour, le jeune homme reprit sa route, direction l'académie. Mais, oublions un instant notre cher petit Britannien d'Honneur et zoomons plutôt sur la jeune femme qu'il vient de croiser. Elle n'est pas très grande, un mètres soixante cinq, peut-être un ou deux centimètres de plus. Elle est habillée de manière ample, avec une jupe longue en voiles, et un chemisier beaucoup trop grand pour elle. Et une cravate autour du cou, nouée avec relâchement qui lui donnait un air excentrique et complètement désinvolte.
Sous son bras, une chemise de carton, transportant des documents sans doute sans grande importance. Dans la main, le livre qu'elle lisait quelques secondes plus tôt : La République, de Platon. Dans son attitude, son sourire un peu détaché, son regard vif, la jeune femme avait tout d'une jeune étudiante un peu décalée par rapport à son monde. Et pourtant, la jeune Mélina était tout ce qu'il y avait de plus impliquée dans les histoires actuelles.

Dix neuf ans. Toutes ses dents – de belles dents en plus. Des jambes assez grandes, en rapport à sa taille, assez fines, mais dont la coupe trahissait une forme physique entretenue. Un ventre plat, quoiqu'il ait ses petits bourlets, que toute femme peut avoir, et qu'elle affichait sans complexe. Une poitrine généreuse, bien que non-proéminente : suffisamment pour le plaisir des yeux, pas assez pour un obsédé en mal de sexe. De petites fesses rondes, un dos légèrement cambré, des épaules frêles. Nul doute, c'était une belle femme. Mais toute en contraste : elle avait cette fragilité qui semblait dire qu'elle était malade, et, à côté de ça, sa silhouette était taillée sur celle d'une gymnaste, avec souplesse et finesse. Allez savoir si cette fragilité apparente n'était pas qu'un leurre. Ou si au contraire, ce côté sportif n'en était pas un à son tour.

Autre chose, à laquelle Suzaku n'avait pas fait attention : la jeune fille était pieds nus. Certains passants s'en rendait compte, et se retournaient en se frottant les yeux pour être certains de ne pas rêver. Pas de chaussures, comme si Mélina préférait le contact de ses pieds sur l'asphalte plutôt que d'avoir ces derniers dans de confortables chaussures. Mine de rien, ça avait quelque chose d'étrange.

La jeune femme tourne au coin d'une ruelle, et retrouve un homme d'environ quinze ans plus âgé qu'elle. Ils ne disent rien, mais Nathan conduit la jeune femme là où ils étaient sensés se rendre, non sans observer autour de lui, d'un air méfiant.

Trois jours plus tard. Le ciel est d'un superbe bleu azur, et on lui a vivement conseillé de venir se détendre ici. Quoiqu'elle ne soit pas certaine de pouvoir se détendre ici. Elle n'avait pas quitté la Terre-Mère pour rien... Ici, elle passerait plus aisément inaperçue, et toutes les conditions se réunissaient peu à peu... Son regard avise Nathan, un peu plus loin et elle se retient de sourire.

Aujourd'hui, c'est une longue robe blanche qu'elle porte sur elle. Avec un décolleté dévoilant entièrement sa gorge et la naissance de ses seins. Ses longs cheveux noirs étaient attachés en deux couettes, juste sous les oreilles, et descendaient dans son dos. En fait, la fête ne l'intéressait pas. Non, c'était l'une des personnes présentes ici, qui l'intéressait. Une seule.

La jeune femme avançait calmement, entre les stands, s'arrêtant par moment, observant les activités proposées par les étudiants. Cette histoire de pizza géante la fit sourire, et l'idée de la faire à l'aide d'un Knightmare lui semblait ingénieuse. Elle serait néanmoins curieuse de savoir de quel engin il s'agissait exactement, de la génération à laquelle il appartenait. Car, si la famille Ashford avait longuement possédé le Ganymède ayant appartenu à l'Impératrice Marianne, aujourd'hui, elle savait de source sûre qu'ils ne l'avaient plus.

Ses pas la font s'aventurer un peu plus loin dans la fête ; d'ici, elle peut absolument tout voir. Excellent. Mélina jette un oeil autour d'elle, et aperçoit Nathan qui lui fait un geste discret de la main, comme pour lui intimer de faire attention. Elle fronce les sourcils sans comprendre, puis, le bruit d'une machine derrière elle l'intime à se reculer brusquement. Un chat passe devant elle, essayant d'échapper au Knightmare prévu pour la pizza. Un jeune homme passe rapidement devant l'engin et sauve le chat. D'autres personnes courrent derrière le géant de métal. Il se passe quelque chose. Maintenant, allez savoir de quoi il s'agit.

Son regard se pose finalement sur l'homme qui, en sauvant le chat, a atterri à ses côtés. Ses traits ne lui sont pas inconnus, et c'est sans doute ce qui force le sourire chez la jeune fille. Le souvenir d'un choc lui revient en mémoire. Leurs yeux s'accrochant les uns aux autres, et Suzaku semble percuter d'un coup qu'il connaît déjà la femme qu'il a en face de lui. Il a un air ébahi sur le visage qui la fait sourire. Lui retrouve ce regard particulier qui a suscité sa curiosité, la première fois qu'il l'a aperçu. Rire gêné.

« Nous nous sommes déjà rencontrés il y a peu, il me semble. »

La jeune femme a préféré rompre le silence gêné, plutôt que de laisser son interlocuteur s'empêtrer dans le même embarras que trois jours plus tôt. Mais elle n'entend qu'à moitié l'acquiescement qu'elle obtient, car son regard s'est posé sur autre chose. Quelqu'un d'autre. La personne qu'elle cherchait est au balcon, un peu plus loin, et donne un ordre à un second individu, en contre-bas.
Le regard de Mélina se durcit imperceptiblement, et fond à nouveau avec une telle rapidité que le Knight of Seven n'a pas le temps de s'en rendre compte. Elle a trouvé celui qu'elle cherchait. Et elle a confirmation de ce qu'elle s'attendait à voir. Parfait.

Son attention se focalise à nouveau sur son interlocuteur premier. Ses traits ne lui sont pas inconnu, même en oubliant leur rencontre fugace, d'il y a quelques jours. Mais elle ne voit pas et se contente de lui sourire, préférant passer outre.

« C'est votre chat? »

Nouvelle gêne. Ledit chat vient de mordre le doigt de celui qui le portait, et ce dernier fait une moue de douleur avec un petit grognement un peu agacé. Dans son autre main, il tient une plume, que l'animal avait prise quelques instants auparavant. Cette plume...

« Arthur. C'est son nom... Je l'aime beaucoup, et lui aime me mordre. »

Les yeux de la jeune fille se font rieurs. Suzaku s'en rend compte et esquisse un sourire gêné. Il n'a jamais été très à l'aise avec la gente féminine. Elle lui prend le chat des bras, et le tient contre elle comme on le ferait avec un nourrisson. Presque hypnotisé, il ne parvient pas à décrocher le regard de la main fine et blanche qui caresse le haut du crâne de l'animal. Un anneau d'or simple a été placé au niveau du majeur droit.

« Il est adorable, ce chat. »

Un commentaire simple, qui prouve bien que ces deux jeunes gens n'ont rien à se dire. Mais, lorsqu'il parvient à détacher ses yeux de la main qui se meut sur le crâne d'Arthur, c'est pour capter un regard calme, attendri, doux. Il ne sait pas pourquoi, mais il sent qu'il a affaire à une femme qui transmet beaucoup son tempérament, son humeur, avec les miroirs de l'âme. Mais savoir ça ne l'avance pas à grand chose.

Un silence gêné s'installe, se prolonge, même. Lui ne sait que répondre, elle, de nature peu bavarde, reste concentré sur la boule de poil qui ronronne entre ses bras. Il la détaille, discrètement, sans vraiment s'en rendre compte et s'aperçoit d'un détail assez inattendu : elle ne porte pas de chaussures et se balade pieds nus. Immédiatement, il se dit qu'il fait face à une excentrique. Mais une excentrique qui, mine de rien, lui fait toujours penser à Euphie. Il ne trouve toujours pas en quoi, par ailleurs.

C'est d'une manière étrange que le silence est à nouveau brisé, par cette voix féminine douce, un peu fluette, mais avec une intonation qui traduit la vivacité d'esprit et la maturité.

« Je peux vous inviter à boire un verre? »

Immédiatement, c'est la panique. Ca bredouille, ça ne sait pas quoi répondre, ça rougit. Et en face de lui, elle rit.

« Cette couleur vous va bien.
- Couleur?
- Sur vos joues. »

A cet instant, Suzaku se rend compte qu'il a atteint un teint proche du cramoisi. Discret, comme réaction. Il faut se dire que ça aurait pu être pire.

« Alors, ça vous tente?
- Je... Pourquoi pas mais... Je n'ai pas le temps, là, sur le vif...
- Oh... Dommage. Tant pis. »

Elle n'a pas l'air d'être femme à se casser la tête. Mélina repose le chat à terre, ce dernier se frotte un instant sur les jambes nues avant de partir à la chasse d'une souris. Elle a déjà tourné les talons quand il réagit, plus par impulsion qu'autre chose.

« Je pourrais vous inviter au restaurant, à la place? »

Le jeune homme se traite mentalement d'imbécile. En faisant ça, il avoue qu'elle lui a tapé dans l'oeil. C'est loin d'être faux, mais il s'empêtre dans une situation qu'il est incapable de gérer. Néanmoins, il a la satisfaction de voir son visage se retourner dans un sourire calme.

« Avec joie.
- Disons, demain à dix neuf heures?
- Vingt. »

Il fallait s'y attendre. Elle se fait désirer. Mais le chevalier est loin de s'apercevoir de la subtile séduction qui entre en scène. Il déglutit et fait une moue un peu intimidée.

« Demain, à dix neuf heures... Je... Je viens vous chercher?
- Rejoignons-nous plutôt devant le restaurant, ce n'en sera que plus simple. »

Elle mène l'affaire. Il aurait presque l'impression d'être face à un membre de la famille Impériale qui lui donne des ordres. Cette femme est une insoumise, il le sent, sans bien s'en rendre compte.

« Vingt heures... Devant l'Amariline?
- Ce sera parfait. A demain, dans ce cas. »

Elle hocha doucement la tête et s'éloigna d'un pas doux, très mesuré, avec une once de fierté bien placée. Cette manière racée de se déplacer lui rappelle à la fois Euphemia, et Cornelia. Non, non. Il n'a pas assez de connaissance en matière de femmes. Et merde, tiens. Il ne sait rien, en matière de femmes ! Et il se retrouve flanqué d'un rencard pour le lendemain. Et pas n'importe quoi. L'Amariline. Il va y laisser toutes ses économies. Mais pour le moment, il doit se concentrer sur autre chose. Ce soir, toute la lumière sera faite, sur Lelouch. Et il avait presque honte de se dire que pour ça, ils allaient utiliser Nanaly.

Il y a une araignée sur le plafond.

Mélina est allongée sur son lit, dans son T2 du centre de la colonie de Tokyo. Toujours dans sa robe, les pieds fraîchement nettoyés, les mains derrière la tête, elle fixe le plafond, et vient de constater qu'une araignée a entreprit d'y tisser sa toile. Arf... Quelle ironie du sort. La voilà avec un rendez-vous galant sur les bras. Si on lui avait dit qu'un jour elle pourrait trouver le temps de s'intéresser à sa vie sociale...

Nathan n'avait pas vraiment apprécier la nouvelle, en l'apprenant. Non par jalousie, car la jeune fille a toujours été sa protégée, sa petite soeur, en quelque sorte, mais par méfiance. Ils ne peuvent avoir confiance en personne. Surtout maintenant. La période de chaos qu'ils attendent va arriver, plus inquiétante, avec la résurrection de Zero.

La République de Platon est sur sa table de chevet. Mélina sourit. Demain, elle pourra se détendre un peu. Ca la changera.


Voilà, fin du first chapter. J'aime les reviews. J'en suis une grande adepte. Alors n'hésitez pas, ça prend deux minutes et ça rend les écrivains heureux .