Hey, salut les gars, ça faisait longtemps ! C'est moi Astate ! J'espère que vous m'avez pas oublié pendant ces longs mois de silence radio ! Maintenant que je suis en vacances, je reviens avec une nouvelle fic, purement humoristique, que j'ai commencé à écrire l'été dernier à moment ou Voyage à Ilix me prenait la tête (sisi, c'est arrivé quelquefois). C'est dans un style un peu différent, et l'histoire sera nettement plus courte (un chapitre par jour, faites le calcul vous-même) néanmoins, j'espère qu'elle vout plaira :)

Sur ce, je ne blablate pas plus longtemps et vous laisse lire !


J -10 : où Roy Mustang découvre les dangers d'une famille à majorité féminine.

-- Bonjour Colonel !

-- Bonjour Breda. Comment allez-vous aujourd'hui ?

-- A merveille. Difficile d'aller mal avec un temps aussi magnifique, vous ne trouvez pas ?

-- En effet, répondit le bel homme en regardant par la fenêtre, le sourire aux lèvres en admirant un ciel bleu parsemé de ces nuages qui évoquent des blancs montés en neige. Je sens que cette journée va être un délice, fit-il en traversant la pièce pour entrer dans son propre bureau.

Son sourire s'élargit encore en constatant que la pile de dossiers qu'il avait à consulter était nettement moins haute que d'habitude. Voila qui lui laisserait le temps de paresser un peu, d'admirer la vue qu'il avait sur le parc de Central city depuis sa fenêtre, et même de sortir avant la tombée de la nuit, s'offrir un sorbet et draguer une ou deux belles femmes. Beau programme.

Mais sa vision de l'avenir était peut-être un peu optimiste. A peine s'était-il assit que le téléphone sonna.

-- Allo, Roy ?

-- Oui ? répondit-il laconiquement, peinant à reconnaître une voix féminine parmi les centaines de son répertoire.

-- C'est Linda, continua-t-elle. Tu sais que tu es un peu déprimant ?

-- Pourquoi ?

-- Tu te souviens qu'on avait rendez-vous à la Salicorne hier soir ?

Oooooooooh merde… pensa-t-il tandis que la mémoire lui revenait brusquement. Et maintenant, il se rappelait aussi pourquoi il avait fait l'effort d'oublier : cette fille était un pot de colle insupportablement niaiseux, qui semblait ne pas pouvoir vivre sans lui. Comment expliquer gentiment à ce genre de personnes qu'on n'a pas envie de les voir sans se faire traiter de tous les noms ? Question épineuse que Roy n'avait pas encore eu l'occasion de résoudre.

-- Je suis vraiment désolé Linda, j'ai eu beaucoup de travail ces derniers temps, j'ai passé la soirée au bureau.

Ce n'était pas tout à fait faux, puisqu'il avait vraiment eu ces dossiers en retard. Ca aurait été moins excusable s'il avait précisé que le retard accumulé était dû au fait qu'il avait passé la journée à faire visiter tout le QG à la nouvelle bibliothécaire, une mignonne petite bonne femme rousse avec un nez et un rire adorables. Bon, lui évidemment, ça lui paraissait être une excellente excuse, mais il était suffisamment lucide pour savoir que n'importe quelle femme un minimum intéressée par sa personne le prendrait extrêmement mal.

-- Oh, je vois, c'est vrai que les militaires ont du travail en ce moment avec ces histoires de terrorisme…

-- Tout à fait, approuva-t-il pour faire passer la pilule, tout en cherchant comment lui asséner la vérité sans être trop brutal.

-- On pourrait se donner rendez-vous la semaine prochaine, même jour, même heure. Ca serait bien non ?

-- Oui oui, fit-il, trop pris au dépourvu pour réfléchir. Je note, je note.

En effet, sa main droite traçait de son écriture brouillonne un « 19 heures à la salicorne » suivit d'un « attention, Linda ! ! » souligné deux fois, complété par un « trouver un alibi » noté entre parenthèses. Tout ça n'était pas très moral, mais il n'avait pas le temps de se faire détester.

-- Bon, je vais te laisser alors, tu dois avoir du travail. Je te rappellerais dans la journée.

-- Oui oui… non ! s'exclama-t-il, se heurtant malheureusement à la tonalité.

Bon, voila qui est parfait, chaque coup de fil est une épreuve, et je vais en avoir plusieurs fois par jour à partir de maintenant. Roy poussa un soupir en reposant le combiné et jeta un œil noir à sa pile de dossier. La vie lui semblait nettement moins charmante que dix minutes auparavant. Mais s'étant juré qu'il se débrouillerait pour sortir tôt, il se mit au travail, c'est-à-dire à la lecture d'un rapport de mission sans grand intérêt. Il fut presque heureux d'entendre le téléphone sonner et décrocha rapidement.

-- Allo Royounet ? fit une voix masculine, reconnaissable entre toutes celle-là.

-- Hugues… pendant combien de temps encore devrais-je te dire d'arrêter ces surnoms ridicules ?

-- Jusqu'à ma mort ! répondit-il d'un ton narquois.

-- Plus sérieusement, qu'est-ce que tu me veux ?

-- Savoir comment tu allais. Après tout, ton anniversaire est dans dix jours n'est-ce pas ?

Et merde, j'avais oublié ça… pensa-t-il en soupirant. Je me fais vieux maintenant…

-- Onze, reprit Roy d'un ton ferme. Je ne sais pas comment tu fais pour encore te tromper depuis le temps qu'on se connait.

-- Hum… parce qu'on fait systématiquement la fête plusieurs jours de suite peut-être ?

-- … Enfin, non je ne déprime pas à cause de mon anniversaire, pas la peine de t'inquiéter pour moi.

-- T'es sûr ? Parce que trente ans, c'est l'âge limite pour se marier, tu sais ?

-- Hugues… Je croyais que tu avais compris que je n'avais aucunement l'intention de me marier.

-- C'est triste, tout de même… Tu n'as quand même pas l'intention de finir en célibataire ?

-- Bien sur que si ! Mieux vaut être seul que mal accompagné.

-- Enfin, c'est tellement triste ce que tu me dis là… ça me chagrine, vraiment.

Je gardais le silence, profondément fatigué. Ce débat durait depuis années. Depuis que Hugues était marié et père de famille, il semblait considérer qu'il n'y avait pas de plus grand bonheur au monde et souhaitait ardemment me le faire partager.

-- Hugues, je suis parfaitement heureux comme ça, j'aimerais que tu le comprennes. Maintenant, si tu veux bien, je vais me remettre au boulot.

-- Je comprends, je parie que tu as des dossiers en retard.

-- Faux. Mais ça pourrait venir.

-- Bon, je te laisse alors. De toute façon je viens pour le trois août, on m'a dit que la famille préparait une fête.

-- De quoi ? !

Une fois encore, son interlocuteur avait raccroché à mon nez précisément quand il avait quelque chose à dire. Il poussa un soupir, lâchant le téléphone pour reprendre son rapport.

Bon. Ma mère organise une fête…

Bon.

Ils ne m'en ont pas parlé.

Je vais faire comme si je ne savais rien.

Après tout, ils n'avaient qu'à me prévenir.

Ayant le sentiment d'avoir résolu ses problèmes relationnels du jour, il s'attela à la tâche et se mit au travail presque sérieusement, sans savoir que le pire était à venir.

O¤O¤O¤O¤O

Le pire arriva à 14 heures 35 exactement, soit trente minutes après que Roy soit revenu dans son bureau, avec une nouvelle pile de dossier confiée par Hawkeye qui lui adressa un sourire totalement anormal. Il s'attela de nouveau au travail avec un frisson de peur, avant que le téléphone ne sonne de nouveau.

-- Allo, Roy-Anatole ?

-- Maman, pourquoi te sens-tu obligé de citer mon deuxième prénom quand tu me téléphones ?

-- Pour que tu saches que c'est moi, répondit-elle d'un ton d'évidence qui le laissa sans voix. Enfin, comment va mon fifils ?

-- Bien, Bien. Et toi ?

-- Epuisée ! Figure-toi que – Tu as envoyé les blancs ? On avait dit écrus pour les cartons d'invitation ! – nous sommes en pleins préparatifs.

-- Préparatifs ? fit l'homme d'un ton interrogateur.

Et voila, je vais pas pouvoir y couper… pensait-il tout en feignant l'innocence.

-- Mais oui, on te prépare une belle fête !

-- Mais c'est pas la peine ! Je peux très bien m'en occuper voyons !

-- Non mais tu n'y connais rien en procédures, je le sais. Il faut réserver à l'avance pour avoir les bons créneaux horaires, louer la salle des fêtes, prévoir l'orchestre, les fleurs…

-- Mais j'veux pas de fleurs, moi ! s'exclama-t-il d'un ton désemparé.

Comment expliquer à sa mère qu'on rêvait de passer son anniversaire avec quelques amis choisi à se faire un restaurant servant la cuisine de Xing et un cinéma avant d'aller se cuiter joyeusement, quand elle avait déjà tout organisé pour un banquet ?

-- Allons, quelques lys, ça ne peut pas faire de mal !

-- Maman, j'ai dit pas de fleurs.

-- Bon, des roses pompons alors. Une aussi belle fête ne peut pas se passer de fleurs, tu ne crois pas ?

-- Je crois que si, mais bon, si tu y tiens tellement… fit l'homme, sentant sa résistance flancher.

-- Parfait ! – Lys ET roses pompons ! s'exclama-t-elle à l'intention de quelqu'un d'autre. En tout cas, il faudra absolument qu'on se retrouve le deux août pour les essayages.

-- Quels essayages ? ! Je peux choisir mes vêtements tout de même !

-- Allons, un costume sur mesure, avoue que ça ne te fera pas de mal ! Il va être magnifique en plus !

Non, non, et non ! Laisse-moi vivre ma vie une fois pour toutes !

Le cri était tentant, mais Roy n'en eu pas le courage et marmonna un vague « peut-être » peu convaincu qui donna pleine satisfaction à sa mère.

-- Donc voila, on a loué la salle pour la nuit du trois au quatre ! Note bien, il faudra que tu arrives vers 9 heures au plus tard.

-- Du trois au quatre ? Du trois au quatre ? ! Mais comment vous faites pour oublier que mon anniversaire EST LE QUATRE AOUT ?

-- Mais bien sur que je n'ai pas oublié que ton anniversaire est le quatre ! C'est justement pour ça que j'ai organisé ton mariage avant !

Il y eu un long silence. L'homme aux cheveux noirs resta étrangement impassible, presque indifférent. Puis il répondit à la phrase de sa mère.

-- Tu veux dire que tu as l'intention de me marier ?

-- Parfaitement ! Tu es bel homme, mais le temps passe et tu te retrouveras seul si tu ne penses pas à te trouver une brave fille avec qui finir tes jours.

-- Mais j'ai pas l'intention de finir mes jours avec quelqu'un ! Et puis, comment vous vous permettez de préparer un mariage dans mon dos – le mien !—sans même me prévenir ?

-- Eh bien, en tant que bonne mère, je pense à ton avenir… Il faut que j'aille signer un papier, je te passe ta sœur.

-- Aliénor ?

-- Frérooot ! Comment ça va depuis le temps qu'on s'est pas vus ?

-- Ca pourrait aller mieux… Tu peux expliquer à notre mère que je n'ai pas envie de me marier ?

-- Non, je veux être tata.

-- Ah, d'accord, c'est une conspiration, c'est ça ?

Il n'avait pas besoin de l'avoir en face de lui pour deviner qu'elle affichait un sourire satisfait.

Qu'est-ce que j'ai fait pour naître au milieu d'un troupeau de nanas ? Franchement mon Dieu j'ai pas mérité ça !

-- Allons, te fait pas de bile, ça va être une super fête ! Je t'ai trouvé un groupe de rock du tonnerre pour la deuxième partie de soirée !

-- Mais… Vous ne me laissez aucun choix ma parole ? !

-- Si, celui de la mariée. Estime-toi heureux, on en faisait pas tant il y a un siècle.

La réponse de sa sœur le laissa totalement sans voix. Il l'entendit discuter avec ses complices à l'autre bout du fil, gardant la bouche entrouverte, incapable de réagir.

-- Ah, une dernière question : tu n'aimes toujours pas les huitres j'imagine ?

-- Non, bafouilla maladroitement l'homme, retrouvant brutalement ses esprits.

-- C'est tout ce que je voulais savoir. Bye !

Elle raccrocha sans plus de cérémonie, le laissant face à ses dossiers.

Il reprit le dossier qu'il était en train d'étudier, rassemblant les feuilles qui le composait pour en former une pile nette, qu'il posa brutalement sur la table.

-- EH MERDE ! s'exclama-t-il, réalisant soudainement la situation dans laquelle il se trouvait.

O¤O¤O¤O¤O

Comme un malheur n'arrive jamais seul, Hawkeye arriva quelques minutes plus tard avec une nouvelle pile de dossiers. Elle s'autorisa un sourire narquois en voyant le visage décomposé de son supérieur.

-- Alors, Colonel… Que nous vaut cette tête d'enterrement ?

-- Ma mère veut me marier, répondit-il en se prenant la tête dans les mains.

-- Ah, cette fameuse fête.

-- Vous le saviez ?

-- Bien sur, fit-elle en tirant de sa poche un carton d'invitation. Toute l'équipe est invitée. Et je pense que nous ne sommes pas les seuls.

-- Mais vous comprenez que ça ne peut qu'être une mascarade. Jamais je ne me marierais !

-- Vous n'avez pas trop le choix j'en ai bien peur. Mais je ne me plaindrais pas, ça vous évitera à l'avenir de draguer les bibliothécaires au lieu de travailler correctement, asséna-t-elle en posant la pile de dossier sur son bureau.

-- Vous êtes sans pitié.

La belle blonde lui adressa un sourire presque carnassier avant de repartir sur ses pas. Toutefois, elle s'arrêta avant de quitter la pièce.

-- Une équation à une inconnue, ça ne doit pas être si difficile à résoudre.

L'homme releva vers lui un œil terne.

-- J'oubliais votre moyenne en maths… Eh bien, je vous aiderais si nécessaire, fit-elle avec un dernier sourire narquois.

Elle ferma la porte, laissant Roy s'abandonner au désespoir le plus profond (pas trop longtemps toutefois, il restait une magnifique pile de dossiers qui n'attendait que lui.)

La suite de la journée ressemblait à son cauchemar habituel : la lecture des dossiers, les paperasses, les signatures, quelques coups de fils de jolies femmes qui soudainement l'horripilaient. Ses rares pauses café lui donnaient l'occasion de croiser un Havoc goguenard, ce qui ne lui remontait pas vraiment le moral.

La cerise sur le gâteau fut le coup de téléphone de Linda, vers six heures du soir.

-- J'ai reçu l'invitation… Tu es un ange !

-- Kewa ? fit-il, abandonnant provisoirement toute élégance.

-- Nous allons nous marier ! Quelle surprise fabuleuse tu me fais !

Non… Non ma mère m'a pas fait ça… Et n'a pas… PU… me faire ça !

-- Non… répondit-il tout à trac.

-- Comment ça, non ? fit-elle d'une voix inquiète.

-- Ce n'est pas avec toi que je vais me marier, lâcha-t-il d'une traite.

C'est peut-être un peu brutal…

En même temps, faute de savoir avec qui je me marierais, je n'ai pas trop de mal à savoir avec qui ne me marierais PAS.

-- Quoi… mais… Tu avais dit que tu m'aimais !

Non, j'ai jamais dit ça, pensa-t-il vertueusement.

D'accord, je suis un beau salaud, mais elle surinterprète un peu ce que je lui dis.

--Je suis désolé… C'est une obligation familiale…

-- Un mariage arrangé ?

-- En quelque sorte…

-- Oh… Je suis désolée…

-- Moi aussi, fit-il d'une voix douloureuse (et doucement hypocrite.)

-- Alors… euh… il vaut mieux annuler le rendez vous que nous avions ensemble…

-- Oui… J'ai bien peur que nous devions cesser de nous voir…

YES ! YES ! YES !

-- Je comprends… Il ne faudrait pas que… ta fiancée… bref…

Il l'entendit renifler à l'autre bout du fil, signe qu'elle était très affectée par la nouvelle. Tout en sachant qu'il devrait la consoler et se montrer plein de compassion suite à ce râteau indirect, il avait du mal à réprimer le sourire qui l'assaillait à l'idée d'être libéré de cette sangsue aux yeux de Bambi.

-- J'espère que tu seras heureux avec elle… Et… euh… je devrais te laisser…

-- Je suis désolé.

-- Au revoir… murmura-t-elle.

-- Au revoir, répondit l'homme sur le même ton.

Il attendit d'avoir raccroché pour lever les bras au ciel avec un « YOUHOU ! » retentissant.

Puis il ressortit son agenda pour barrer le rendez vous qui s'était annulé de lui-même, et se remit presque joyeusement au travail.

Et un souci de moins, un !

Hawkeye le vit depuis la porte gardée ouverte (pour vérifier qu'il travaillait sans doute) et poussa un soupir.

Breda la regarda d'un œil inquiet.

-- Dites-moi… j'espère que cette histoire ne vous affecte pas, fit-il d'un ton plein de compassion.

N'importe qui pouvait lire dans son regard le « j'espère que vous n'êtes pas amoureuse de ce crétin parce que vous allez souffrir un max. »

-- Oh non Hawkeye, vous méritez mieux que cet imbécile ! s'exclama Havoc, horrifié à cette idée.

Elle lui lança un regard glacial.

-- D'une part, je ne suis pas intéressée par « ce crétin », d'autre part, ma vie amoureuse ne regarde que moi. Alors oubliez cette histoire et mettez-vous au travail !

Les deux hommes replongèrent le nez dans leurs dossiers comme des gamins pris en faute, et Hawkeye jeta un nouveau regard mélancolique à l'intention de Mustang, toujours en train de s'agiter dans son bureau.

Et en la regardant, honnêtement, on pouvait comprendre que ses collègues s'inquiètent pour elle.