Hey!
C'est la première fois que j'écris à la première personne. J'espère que ça vous plaira. Je ne sais pas encore à quoi ressemblera toute l'histoire. Toutes vos suggestions et vos remarques sont les bienvenues!
Bonne lecture à vous!
Dine.
Stuck in the middle of nowhere
Jane avait enfin accepté l'offre d'emploi du FBI. Il n'allait pas nous quitter définitivement, il garderait un poste de consultant au CBI: mais un consultant à mi-temps, en quelque sorte. Bien moins impliqué dans le travail d'équipe.
Je ne lui en voulais pas en ce qui concernait John le Rouge, il avait fait semblant de se foutre de ce qui pouvait m'arriver, c'est ce qu'il fallait faire, même s'il l'avait laissé m'étouffer pendant de longues minutes...et même s'il avait mis un temps fou pour venir mettre fin à d'interminables tortures…et même s'il avait fait passer son besoin de vengeance bien avant sa propre sécurité, l'imbécile ! …D'accord, j'avoue lui en vouloir un peu …
Mais je l'avais soutenu, l'empêchant de ressasser des évènements sombres et traumatisants. Je l'avais aidé, peut-être un peu trop d'ailleurs, ou d'une mauvaise façon. Pendant des semaines, j'essayais de m'expliquer clairement ma conduite: après tout, j'avais failli y passer et...l'alcool avait accéléré les choses.
Je trouvais sa décision raisonnable. J'avais vraiment besoin de ne plus le voir si souvent. La paix, le calme et le sérieux étaient enfin revenus dans nos locaux et je me trouvais finalement heureuse de retrouver ma "toute-puissance". Bien que sa clairvoyance et son esprit de déduction remarquables manquaient parfois à l'équipe, j'avais visiblement beaucoup appris de lui et je savais désormais détecter la plupart des mensonges dans les regards et les attitudes. Nous reprenions cependant nos anciennes habitudes, dans les règles et avec le plus grand professionnalisme. Je goûtais enfin au plaisir de ne plus devoir me justifier pour Jane devant Hightower et risquer de perdre mon job à cause de lui.
Bien sûr, lorsqu'il revenait, il nous permettait d'avancer plus vite et de trouver la vérité à l'état pur. Il avait gardé son sourire charmeur mais ses cheveux avaient progressivement perdu de leur éclat blond et ses yeux en amande étaient cernés, par le décalage horaire, changeant sans cesse de territoire d'action, et la tonne de travail qu'on lui fournissait là-bas. Il aimait retrouver son canapé mais ne regardait plus la tâche de George Clooney au plafond, se contentant de s'assoupir et de chercher les réponses. Il avait cependant conservé son ironie, son goût pour les taquineries, pour les observations dérangeantes et toute l'attitude d'un génie excentrique. Je l'observais souvent mais ne m'approchais de lui qu'en présence de Cho, Rigsby ou Van Pelt. J'avais trop peur de ses sarcasmes et de ses taquineries. Il sentait le froid entre nous et c'était après tout dans mes intentions de lui faire savoir que j'avais pris des résolutions et que je comptais m'y tenir.
Il me lançait tout de même quelques piques et, dans les rares moments où nous nous retrouvions seuls, je priais pour qu'il ait la décence de ne pas parler du passé, qu'il ait pitié de moi. A chacun de ses départs, je me sentais libérée et buvais - bien plus qu'il ne le faudrait, je le savais mais même si je craignais de ressembler à son père, j'en avais besoin -, me félicitant de ne pas avoir flanché.
Lorsqu'un jour, lendemain de son départ, il m'appela pour me demander de l'aide sur une affaire, je lui fis remarquer que je n'étais franchement pas disposée à lui rendre service et que même si j'en avais envie, je ne lui serais d'aucun secours, lui signalant ma gueule de bois.
« Je ne savais pas que mes départs vous affectaient autant. Sachez que j'ai autant de peine que vous à vous quitter, chère Teresa. » s'exclama-t-il rieur.
Irritée par ce ton et ce rire, je répliquais avec toute la véhémence que je trouvais encore en moi :
« Si j'avais à fêter quoique soit en ce qui vous concerne, je choisirais vos départs, sachez-le, cher Patrick. Mon état n'a rien à voir avec vous, navrée de vous décevoir. Laissez-moi décuver en paix et cherchez vous quelqu'un d'autre. »
Ignorant ma nonchalance ou se gardant bizarrement de m'exaspérer un peu plus, il me répondit qu'il se trouvait dans une ville du Nevada et que j'étais la plus proche en plus d'être la seule disponible.
« Qui vous dit que je suis vraiment disponible ? » répliquais-je malgré mon absence désespérante d'activités extra-professionnelles et de vie privée.
« Mon petit doigt ? S'il vous plaît. J'ai vraiment envie de me tirer de là, il fait chaud et je commence à regretter les longues journées à rien faire au CBI… »
J'avais bien vu ses cernes, qui s'accentuaient au fil des semaines, je sentais la fatigue dans sa voix et je me rendais compte que j'avais étais injuste. J'acceptais finalement, lui demandant de m'envoyer les coordonnées exactes par e-mail, comptant m'aider du GPS et de me jurer que notre séjour ne durerait pas plus d'un jour. Il me l'affirma – et ce, malgré mon manque évident de confiance en ses promesses, chose que j'avais apprise à mes fins durant notre collaboration – et me remercia chaleureusement.
Je dus abréger notre conversation pour pouvoir préparer mon sac et partir à temps de façon à pouvoir rentrer à Sacramento dans un délai convenable. Je prévoyais quelques affaires de rechange, en cas de prolongation de notre séjour – ce qui ne m'aurait pas étonné -, priant tout de même pour que cela n'arrive pas.
