Zweisamkeit
(le truc avec l'arbre)

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Disclaimers : le capitaine prend son origine dans l'imaginaire de M. Matsumoto. Son compagnon d'infortune pour cette histoire est un de mes personnages récurrents, que l'on retrouvera par ailleurs dans « Illusions » et « Eternal Captain ». Pour le reste, je remercie Pierre Bellemare et J.R.R. Tolkien.

Chronologie : attention, pour cause d'écriture de fics dans un joyeux désordre chronologique, les biographies des personnages présentent peut-être de légères incohérences temporelles. D'autre part, Sylvidres.

Notes de l'auteur : ça fait longtemps que je veux tenter une rédaction première personne/présent sur une fic longue (ou du moins « à plusieurs chapitres »), et je me suis dit que ce scénario-ci s'y prêtait bien. Dont acte (sauf pour le prologue). Je m'excuse par avance si le style paraît moins assuré, je compte mes textes au présent sur les doigts d'une main.

Prologue

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Les premiers bourdonnements de tirs laser avaient retenti au moment où la navette cargo décollait avec son chargement d'eau. Ils avaient été pris à revers. Le capitaine avait aussitôt réorganisé leur petit groupe en mode défensif : le repli vers la deuxième navette était bloqué, inutile de s'exposer à des pertes alors que l'Arcadia se trouvait à proximité.

Restez à couvert ! avait-il crié. Attendez les renforts !

Il avait transmis ses directives en quelques ordres brefs. Deux ou trois spacewolfs suffiraient pour nettoyer la zone. L'affaire d'une poignée de minutes.

La routine.

Mangez-vous ça, mauvaises herbes ! rageait un grand costaud à sa gauche.

L'homme lança une grenade en direction des positions adverses. Une silhouette longiligne fut soufflée par l'explosion et s'embrasa avant de toucher le sol.

Des Sylvidres. Une escouade d'éclaireuses, probablement. Peut-être les avaient-elles pistés. Peut-être, tout comme eux, s'étaient-elles aventurées sur les berges pour ravitailler. Le petit lac était perdu au milieu d'une forêt immense, au centre d'un continent vierge. La planète, isolée, ne présentait pas d'intérêt tactique… à l'exception du fait qu'elle était isolée, évidemment, et donc tranquille lorsque l'on voulait refaire les pleins des cales en toute discrétion.

Quoi qu'il en soit, elles avaient profité de l'occasion pour les surprendre.

Pas de chance.

Tenez bon ! répéta-t-il. Restez à couvert !

Ils avaient connu bien pire. Pour une petite escarmouche comme celle-ci, le jeu n'en valait toutefois pas la chandelle.

Allez brûler en enfer ! invectivait un des gars, un peu plus loin.

Difficile toutefois de tempérer l'enthousiasme de ses hommes devant un combat aussi facile.

Combien étaient-elles ? Cinq, peut-être dix ? Guère plus, s'il en jugeait la fréquence des tirs. Le capitaine évalua les risques : ils étaient faibles.
Il eut un demi-sourire. L'affaire d'une poignée de minutes, estima-t-il. La routine. Autant laisser les gars se défouler.

Ce fut leur perte.