Voici une nouvelle fiction EverLark nommée "L'odeur de la luxure" ! Vous comprendrez rapidement le titre !

Je vous embrasse bien fort et !

PUISSE LE SORT VOUS ÊTRE FAVORABLE.

Fiction AU ! LEMONS !


L'odeur de la luxure

Je laçais mes chaussures avec force, à m'en faire mal aux doigts, presque. Avant d'entrer sur scène, j'ai toujours peur de perdre un de mes talons et de me tordre le pied, par évidence. Avoir un mois de congé pour fracture de la cheville n'est pas forcément ce que je désirais. La clientèle me réclame plus que je ne l'aurais pensé en arrivant ici.

Je jette un coup d'œil derrière et vois ma meilleure amie, Johanna, occupée à se maquiller devant un grand miroir. Elle colle ses faux cils et réajuste son corset, faisant ressortir un peu plus ses énormes nibards. Je n'ai jamais compris les clients qui avaient un penchant pour les grosses poitrines. Mais au moins, ça faisait une bonne partie de la rentabilité de la maison.

Soudain, nous entendons la voix de notre directrice, madame Coin. Cette femme de la quarantaine largement passée avait toujours un air arrogant avec son chignon blond parsemé de mèches blanches impeccable. Elle nous respectait beaucoup cependant. Elle n'avait jamais été violente physiquement avec nous, mais lorsque l'une de nous se faisait reprendre, pour une bagarre ou pour une journée de congé non planifiée, les murs de la maison tremblaient de toute part. Je ne compte plus le nombre de fois où Johanna s'est faite enguirlandée. La raison qui pousse madame Coin à la garder est sa rentabilité. Après moi, elle est le plus gros revenu de la maison.

- Mesdemoiselles, je vous souhaite bonne chance pour ce soir. La salle est pleine à craquer, les clients n'attendent que vous. Amusez-vous bien et faites honneur au Twelve's Paradise !

Nous applaudissons un peu, comme toujours, et madame Coin s'en va, suivie de près par Jackson, son assistante personnelle. Aucune des filles n'aime Jackson, par contre. Elle se croit tout permis ici, tout ça parce qu'elle est le toutou de madame Coin. Clove lui fait un beau doigt d'honneur et Jackson s'en va en vitesse.

Je regarde mon reflet une dernière fois dans la glace qui couvre un pan de mur entier. Ma minuscule jupe à froufrous rouge carmin n'est qu'à quelques centimètres de mon string en dentelle noire. Mon bustier pourpre, resserré par des lacets brun foncé dans mon dos, rehausse mes seins, les dessinant avec plus de rondeur. Je vérifie que mon porte-jarretelles est bien accroché sous ma jupe et que les bas résille noirs que je porte sont reliés aux accroches. Je replace ensuite mon collier en petites perles ténébreuses, qui part de mon cou et dont l'un des fils descend jusque dans le creux de mes seins. Mes larges bracelets de la même nuance sont bien serrés autour de mes poignets et mes boucles d'oreilles, de simples faux diamants vermeilles, épousent parfaitement mes lobes. Ma lourde chevelure brune est remontée en une couronne de cheveux entourée d'une longue natte, pourvue d'une mèche libre sur le front replacée derrière mon oreille.

Je me retourne et admire Glimmer, prête à ouvrir le spectacle, quelques secondes dans son body noir transparent et des tissus fuschia par-dessous pour cacher son sexe et sa poitrine, ses longs cheveux blonds dégringolant dans son dos en une cascade de boucles ordonnées. Elle porte des talons rose fluo à plateforme et des cuissardes sombres, qui épousent ses formes de rêve. Glimmer monte les marches qui séparent les coulisses de la scène et traverse un épais rideau noir, avant de revenir.

- Vous devinerez jamais qui est au premier rang ! Gale Hawthorne ! Bon sang, ce mec est un dieu au lit ! s'exclame-t-elle en sautillant.

- C'est pour ça qu'il se tape tout le temps Madge et pas toi, lâche Johanna, son parapluie sombre à la main.

Madge se retourne, sur son fauteuil, en train d'arranger sa tignasse rousse. Elle porte encore son peignoir de soie, pour ne pas abîmer sa tenue. Ce genre de soirée n'arrive qu'une fois par quinzaine de jours, et elle y attache beaucoup d'importance. Allez savoir pourquoi.

Annie, la metteuse en scène, nous prévient qu'il était temps pour Glimmer de gagner la scène. Elle ouvre le show avec le tableau de la « Panthère Rose ». Elle nous envoie un baiser de la main et s'élance sur les « hourra ! » des clients. Les applaudissements fusent dans le public et la musique démarre.

Je fais demi-tour et vois Delly en train de vernir un de ses ongles, tranquillement, ses cheveux dorés noués en une haute queue de cheval raide, tandis que les sœurs Leeg, une véritable attraction pour la maison, répètent leurs pas de danse devant le miroir mural. Elles avaient travaillé pour des grands cabarets dans le monde entier et cela en avait fait de grandes danseuses.

Je décide d'aller m'étirer un peu. Je dois être en forme, ce soir. La clientèle est plus nombreuse, comme à chacune de ces soirées. Des clients réguliers, mais souvent, en plus, des hommes d'affaires importants - étrangers - qui veulent profiter, pour une nuit, de la chaleur d'une prostituée.

D'habitude, le Twelve's Paradise est une maison close, uniquement destinée au sexe et à l'érotisme. Mais toutes les deux semaines, un show minutieusement réalisé est donné par les prostituées de la maison. Après quoi, nous obtenons de plus gros pourboires et de nouveaux clients réguliers.

A force, nous savons reconnaître qui a le plus de chance de se retrouver à l'horizontale avec un homme entre les jambes. Et forcément, j'arrive en tête de liste. Beaucoup de mâles n'ont pas résister à mon balancement de hanches, ce qui m'a donné mon surnom de « Fille du feu ». Je les enflammais par un mouvement de bassin ou un regard de braise.

Nous devons beaucoup à madame Coin. Alors que nous étions à la rue, en train d'offrir notre corps au premier pervers qui passerait dans les parages, elle nous a recueillies, une par une. Elle nous a offert un toit, une tablée, un « travail » à l'abri des obsédés et des meurtriers qui traînent sur les trottoirs. Elle nous a permis de nous connaître toutes et de former une grande famille. Nous sommes toutes devenues amies, avec une histoire plus ou moins difficile derrière nous.

Je fais craquer ma nuque, et d'un coin de l'œil, je vois Johanna grimacer. Elle hait ce bruit. Elle soupire et fait semblant de me bouder jusqu'à ce que je la prenne dans mes bras et que je lui embrasse le cou. Elle appose un baiser rapide sur mes lèvres et sort de mon étreinte pour aller chercher à boire dans le frigo. Que je vous rassure - ou non -, elle et moi ne sommes pas ensemble. Seulement, nous sommes persuadées d'être des âmes sœurs. Cela a tissé des liens étroits avec nous et c'est par des baisers ainsi et des câlins que nous communiquons le plus souvent.

Annie vient me voir. Je la respecte énormément. Dire à ses amis qu'elle est la metteuse en scène des spectacles de la plus réputée des maisons closes du pays sans être une des filles de joie ne doit pas être évident à expliquer.

- Katniss, tu passes dans quinze minutes, tu devrais aller voir le carnet rose, me suggère-t-elle avec un mince sourire. Il y en a déjà beaucoup qui te réclament, ce soir.

Je lui rends son sourire. Je me dirige vers une armoire et en fais coulisser les portes, tombant ainsi sur un large écran d'ordinateur entouré d'une coque rose bonbon. Cela nous permet de voir les « réservations » que les clients ont faites et donc, de savoir combien de fois nous devrons écarter les cuisses dans la soirée. Je jette un coup d'œil rapide aux clients des autres filles. Madge et Glimmer sont en tête, ce soir.

Je tape sur mon nom et mon propre carnet rose s'affiche. J'ai déjà cinq clients avant même d'être passée sur scène. Blight, un habitué que j'apprécie pour sa tendresse et son respect. Boggs, un homme typé qui aimait les jeux de menottes. Castor, un avocat richissime, lassé de sa femme qui ne baise pas bien.

Ces trois-là coucheraient avec moi. Puis, je vis le nom de mon meilleur ami, Finnick. Lui me réservait, mais ne me faisait pas l'amour. Nous parlions et nous confions mutuellement. Il me protégeait d'une certaine manière en faisant croire qu'il me faisait grimper au rideau. Nous jouions le jeu à chaque fois. Cheveux faussement décoiffés, vêtements remis à l'envers, etc… Il payait, laissait des pourboires, même. Il était mon répit dans la soirée. Je lui serai à jamais reconnaissante de cela.

En bas de la colonne, j'aperçus le nom d'un homme que je n'avais jamais lu jusque là. Peter Mebbarg. Sa brève description montre qu'il est un homme d'affaires, qu'il a les vingt-cinq ans passés, et qu'il est célibataire. Jamais marié, pas d'enfants. Je ne le connais pas. Peut-être a-t-il entendu parler de ma réputation de feu. Quoiqu'il en soit, il va falloir que je sorte le grand jeu pour l'avoir en régulier.

Je fais volte-face en entendant Glimmer revenir dans les coulisses, enroulée dans une serviette et pieds nues, son costume à la main. Elle transpire abondamment de par son numéro de femme fatale. Elle a un grand sourire et frappe dans la main de Cashmere, une de mes plus proches amies, portant un costume sexy de policière londonienne, qui est sur le point de monter sur scène. Elle attend juste que madame Coin ait terminé la présentation.

- C'est chaud ce soir ! s'exclame Glimmer avec grandiose, enfilant le peignoir que je lui tends. Y a du mâle en érection, en bas !

- Vu comment tu les chauffes, y a pas de souci à se faire, soupire Clove, sa lime à ongles entre les doigts.

- Ferme-la, Clove, t'es juste accro à mon petit cul, admets-le.

Clove lui lance un regard qui dit long et j'explose de rire. J'ai peur de ruiner mon maquillage charbonneux alors je vérifie rapidement dans mon reflet que tout est à sa place. J'entends Johanna m'appeler pour l'aider à poser ses extensions mauves. Elle est vraiment à fond pour son tableau de « Ma sorcière bien-aimée » version sexe. Je regarde le long manteau de velours noir accrochée au portemanteau. C'est notre styliste et ami Cinna qui l'a cousu, tout spécialement pour ce soir. Ce dernier est chargée des costumes des spectacles avec quelques couturières.

Johanna se laisse faire, ses gants de dentelle vert feuille dans les mains. Elle les pose et se saisit du chapeau melon de la même couleur, orné d'une longue plume blanche, afin que je puisse repérer les endroits où je dois placer les extensions.

- Tu ne devineras jamais qui j'ai envie de baiser, ce soir ! me murmure-t-elle alors que je me penche pour me saisir de la deuxième mèche clipsable.

- Hmm ? je lui souffle en guise de réponse.

- Haymitch Abernathy ! Il a une grande et grosse bite, et je te raconte pas tout ce qu'on peut faire avec ! J'ai envie de l'avoir bien profond, là, maintenant, anhw…

- Jo', calme-toi, t'es même pas encore montée sur scène ! je la réprimande, à moitié amusée, à moitié faussement en colère.

- Il m'excite comme pas possible ce mec, putain…

Les sœurs Leeg viennent s'asseoir pour écouter la conversation. J'aime beaucoup leur tableau « Carnaval de Rio ». Les seins nus, avec de grandes plumes orange, tels des paons, et des strass, des paillettes, des perles un peu partout. Elles sont à ravir. Les clients vont être contents. La seule chose qui les différencie est leur coiffure. L'une a une tresse sur l'épaule gauche, l'autre sur la droite. Leeg 1, si on la regarde de près, a le blanc des yeux légèrement jauni. Elle est fumeuse, forcément.

- On se fait une chicha, après le spectacle et les clients ? demande-t-elle alors.

- Volontiers ! Dans le petit salon ? questionne Johanna avant de me remercier pour les extensions.

Leeg 1 acquiesce et c'est à ce moment que Cashmere revient, essoufflée, de son show. Elle essuie son corps nu luisant de sueur avec une serviette que Annie lui donne gentiment. Dans les loges, cela ne gène personne que quelqu'un soit à poil. On s'est déjà toutes vues ainsi et cela ne nous dérange pas. On peut admirer les tatouages et les piercings de toutes les filles, par exemple. On s'applique des crèmes dans le dos si besoin après les exercices sans se cacher aussi. C'est pratique de ne pas être pudique.

Annie m'appelle et les filles me secouent gentiment l'épaule en signe d'encouragements. Je leur souris et prends une grande inspiration. Annie m'aide à grimper les marches et je la remercie d'un petit sourire. Je passe le rideau et j'ai alors une vue parfaite sur la scène et l'assistance sans être vue. Mon tableau est mis en place. « Nuit espagnole ». Un fond de décor fait d'un énorme tableau de Madrid de nuit, réalisé par Brutus, un peintre réputé, derrière une grande double grille en fer forgé noir, et devant cette grille, un podium circulaire sur lequel une barre de strip-tease attend qu'on l'enflamme. Et je suis parfaite à ce petit jeu.

Madame Coin, le micro à la main, me présente rapidement sans me mentionner. Elle met les clients dans l'ambiance hispanique et caliente que je souhaite leur donner. Elle quitte la scène tandis qu'une musique sexy - saxophone et faible tambour - retentit doucement et que je m'avance vers mon podium, telle une tigresse. Le numéro s'annonce… mémorable.