Disclaimer : Albator appartient à son créateur, M. Leiji Matsumoto.

Les autres personnages sont à moi !

1.

Hébergés dans la demeure de Wylvéline la Reine des Sylvidres, Alguérande et Pouchy s'étaient régalés du menu végétarien qui avait servi, accompagné d'un des vins des vignobles locaux.

- J'ai passé un week-end idyllique ici, Pouch'. Merci pour ces jours… Mais j'aimerais savoir pourquoi tu m'as demandé de venir ! ?

- Algie, tu as vaincu l'Unique, sans combat, parce qu'il était la projection toute puissante de toi. Tu avais déjà des ailes de dragon et là tu as vu ton incarnation absolue, toute furieuse ! Si tu libérais effectivement toute la puissance contenue en toi, tu pourrais parvenir à une métamorphose complète.

- Et alors ? J'en suis arrivé à la maîtrise de mes personnalités, si étranges et si effrayantes soient-elles.

Alguérande reposa ses couverts, se contentant de boire son verre à petites gorgées.

- Je ne vais quand même pas me transformer en dragon ! ? Aldéran ne m'a jamais parlé d'un truc aussi énorme !

- Tu sais, Algie, cela fait longtemps que nous sommes en roue libre et que nos destinées se sont considérablement écartées de celle de cet ancêtre et que nous avons notre propre futur,

remarqua le jeune homme blond. Alors, qui sait, que tu évolues sous la forme d'un dragon n'aurait au final rien de surprenant.

- Sans façon ! grinça son aîné. Transforme-toi en papillon si ça te chante, mais laisse-moi mes boucles fauves retrouvées et mon charmant minois ! gloussa Alguérande en lui tirant la langue.

- Je comprends, bien sûr, assura Pouchy en se resservant de gratin de courges. Mais je ressens des ondes désagréables, que je n'arrive pas à interpréter… J'ai peur, pour toi, Algie !

- Ne t'inquiète pas, je sais mener ma barque. Enfin, la plupart du temps ! Veille sur ce Sanctuaire, ne te charge pas de mes soucis !

Pouchy lâchant soudain son assiette qui se brisa au sol, Alguérande se leva pour étreindre les épaules de son cadet qui s'était mis à trembler comme une feuille.

- Mon Pouch' ? !

- Tu as la puissance du Grand Dragon en toi. Et bien que tu contrôles l'énergie démesurée tapie en toi, cette nouvelle force de folie pourrait malgré tout te dépasser !

Pouchy se saisit des mains de son grand frère.

- Ne laisse jamais la Furie du Dragon l'emporter, promets-le moi ! Quelles que soient tes raisons, ne la laisse pas gagner ! Il est encore bien trop tôt pour ça !

- Mais de quoi parles-tu ?

Pouchy passa la main sur son front.

- J'ai eu une prescience, ou quoi ? Je crois avoir eu des propos, mais je ne me souviens de rien !

- Ce n'est rien, sourit Alguérande. Tu joues juste les angelots de mauvais augure, à la Maetel ! Et quoi qu'elle ait toujours avance, je m'en suis également sorti ! Il n'y a pas de raisons pour que cela change… J'ai à protéger ma famille, et ce n'est la tâche de personne d'autre !

- Oh, mon Algie, murmura Pouchy, réconforté. J'ai entière confiance en toi. Tout ira bien !

- Oui, comme d'hab'…

- C'est bien ce qui me tracasse, Algie !

Et Pouchy serra encore plus fort contre lui son aîné à la chevelure fauve.


- Norys, il émerge !

A l'appel de Polyarpe Steinchield, le jeune homme avait quitté son poste près de la porte de la cellule, pour venir s'accroupir auprès d'Alguérande qui remuait faiblement.

- Algie, ou qui que tu sois, réveille-toi !

- Il s'est passé quoi ? soupira Alguérande. J'ai les idées complètement embrouillées. Ce Junguel, il m'a tiré dessus, non ?

- Oui, avec un pistolet à fléchette hypodermique, renseigna la koloïde au teint bleuté.

- Plutôt prévoyant et avant d'excellents réflexes, ce Junguel, il aurait effectivement pu t'exécuter sans chance pour toi d'en réchapper ! ajouta Norys Kholm. Heureusement qu'il n'en a rien fait ! Comment tu te sens, Alguérande ?… Et qui es-tu donc ! ? insista-t-il.

- Vaseux… J'ai juste envie de dormir encore un peu… Où sommes-nous et combien de temps… ?

- Le Logstyr nous a embarqués, il y a déjà près d'une journée de cela, expliqua encore Polyarpe. Je suppose qu'il nous emmène à ce fameux Marché de Torguèse… Et, si tu veux, je peux répondre aux soupçons de Norys ?

- Non, je le ferai, quand je serai moins fatigué, souffla Alguérande. Laissez-moi dormir, je ne suis vraiment pas bon à grand-chose…

Laissant retomber ses paupières, Alguérande replongea dans le sommeil.