Camp partagé
Bonjour ! Nouvelle sur le fandom, j'ai ce petit OS en réserve, le 1er écrit dessus.
J'étais partie pour un Bellarke tout léger, guimauve et dégoulinant à souhait, ça a fini en texte limite psychologique sur The 100, sans bellarke à proprement parler… J'espère que ça vous plaira quand même !
Rien n'est à moi, aucun Royalties dessus !
Bonne lecture !
Alors que la nuit tombait sur Arkadia, que chacun allait se coucher, que ce soit dans les vestiges de l'Arche ou dans une tente de fortune, certains déambulaient encore à l'extérieur. Exceptés les gardent qui patrouillaient le long des murs et aux portes, veillant à la sécurité des habitants, quelques-uns ne se sentaient pas encore le courage de rejoindre Morphée.
Les insomniaques, qui craignaient le sommeil, la solitude, les cauchemars éveillés, l'obscurité et qui se regroupaient au coin du feu. Les affamés et les buveurs, qui, une fois n'est pas coutume, traînaient au bar de fortune dans l'espoir de se voir resservir un verre supplémentaire pour oublier, ne plus penser.
Une soirée banale. Habituelle.
Parmi cette population encore debout, on pouvait apercevoir un petit groupe à l'écart, devant un feu qu'ils avaient pour habitude de maintenir seuls, ensemble. Une majorité de jeunes adultes, à peine sortis de l'adolescence. Les rescapés des 100. Ceux qui ont déjà survécut malgré eux. Ceux qui se sont déjà trop battu. Ceux qui ont déjà tué bien plus que nécessaire. Ceux qui ont été envoyés vers une mort certaine et s'en sont sorti plus fort que jamais. Et plus brisés que jamais.
Comment pourraient-ils aller dormir quand des larmes de sang coulent sur leurs peaux dès qu'ils ferment leurs paupières ? Chacun est là, ses démons ancrés profondément en lui. Chacun respire la peur, l'anxiété, le combat.
Kane observait ce groupe particulier. Une vingtaines de jeunes abîmés, usés, fiers. De tous les gens d'Arkadia, il n'avait aucun doute que ceux-là seraient les premiers au combat s'il le fallait. Pour arrêter les massacres. Pour protéger les autres, les mêmes qui les avaient envoyés à la mort en premier lieu.
Qui aurait cru que ces délinquants porteraient aussi bien et aussi courageusement leur avenir sur ces frêles épaules ? Le Chancelier, passé cinq minutes à les regarder discuter, remarqua pourtant le vide et l'angoisse que tous portaient en cette soirée pourtant paisible. Pas qu'ils étaient sereins le reste du temps, mais les coups d'œil réguliers vers l'extérieur étaient signes d'un trouble certain. De même que leurs discussions presque frivoles, comme si aborder un sujet délicat mèneraient à des problèmes qu'ils ne seraient pas capable de gérer. Peu envieux d'avoir à prendre des décisions.
Et la réalité le frappa. Oh, il n'était pas aveugle, loin de là ! Mais jamais il n'avait compris l'ampleur du phénomène. Ou pour être plus précis, des deux phénomènes qu'étaient Bellamy et Clarke. Il avait noté que ces deux-là étaient les leaders, les chefs. Tout le monde l'avait fait. Que les 100 les écoutaient, qu'ils se battaient pour eux et la survie des leurs.
Mais jamais il n'avait compris que sans eux, personne n'aurait jamais eu aucun espoir. Sans eux, aucun des 100 n'auraient survécu. Et à la longue, les rescapés de l'Arche non plus. S'ils n'avaient pas été aussi présents, les 100 seraient devenus fous à lier. Et chacun des délinquants survivant le savait.
Ils se reposaient sur eux, leur faisant confiance, les suivant. Sans jamais se déchirer pour ne pas leur ajouter de poids supplémentaire sur les épaules. En se battant avec eux, pour eux. En les aidant quoi qu'il arrive. Et tous savaient que si le sacrifice d'une personne était nécessaire à la survie du groupe, ou même d'un seul membre du groupe, l'un des deux abandonnerait tout pour se jeter aux pieds de l'ennemi, un dernier regard vers l'autre lui disant de tenir bon pour eux.
Et peut-être était-il le chancelier. Peut-être était-il celui élu par son peuple. Mais ici et maintenant, à regarder ce coin du feu si paisible et calme, il savait que son peuple à lui n'était pas celui de Clarke et Bellamy. Ces deux enfants, ces deux gamins, s'étaient battus envers et contre tout pour leur survie, avaient pris des décisions et supporter les conséquences. Tombés sept fois, ils s'étaient relevés huit fois.
Et que rien ni personne ne pourrait les remplacer.
Quatre jours. Quatre jours que leurs leaders étaient partis pour une reconnaissance dans un village Grounder un peu éloignés. Et ils auraient dû rentrer avant le coucher du soleil. Un peu de retard n'était pas inenvisageable. Un chemin difficile, quelques soucis techniques, une marche un peu plus lente que prévue, beaucoup de petite chose qui auraient pu les pousser à monter le camp pour une nuit supplémentaire plutôt que marcher dans l'obscurité.
Mais il était visible que pour ces vingt visages, qu'il l'autorise ou non, ils seraient dehors à leur recherche à la moindre rumeur de danger. Protéger leurs arrières. Protéger leur famille. Il n'est pas leur chef, et il vient d'en prendre conscience.
La nuit passa. Arkadia se réveilla aux premières lueurs du soleil. Étrangement, la garde est assez jeune aujourd'hui. Et tous ne portent pas de gilet de garde sur les murs.
L'angoisse est toujours là, accrochée à leurs cœurs, à leurs lèvres. Ils veulent de la sécurité et à les regarder, ce n'est pas à l'intérieur de ce camp qu'ils l'obtiendront. Ce refuge qui leur semble être un enclos. Ils veulent sortir, se battre pour les absents. Ensemble face au danger leur apparaît comme plus acceptable que séparés et en sécurité.
C'est avec tristesse et désolation qu'il voit la journée passer. Qu'il les observe à leurs tâches, un œil résolument fixé sur les lourdes portes. Ils s'occupent l'esprit comme ils le peuvent. Se jettent des regards anxieux entre eux. S'ils ne sont pas bientôt de retour, aucun doute que les plans de secours qui emplissent déjà leurs cerveaux ne soient mis en commun dans une sorte de conseil de guerre. Et il ne pariait pas grand-chose sur le fait d'en empêcher un seul de mener à bien ses plans.
Aux alentours de quinze heures, leurs mouvements et chuchotement changèrent. Imperceptiblement, lui-même ne l'aurait jamais su s'il n'avait pas passé la journée à les épier. Il était d'ailleurs surpris qu'aucun ne l'ait attrapé. Ils avaient le meilleur réseau de communication du camp. Aucune information ne pouvait leur être cachée, peu importe les efforts pour. Leur connaissance du camp et leur espionnage dépassait l'entendement. Bien que peu nombreux face aux adultes, les radios de Raven et Monty faisaient des ravages, ainsi que leur discrétion et leur fonctionnement.
Tout ceci permis aux jeunes de s'absenter les uns après les autres, sans que personne ne décèle la moindre chose.
Marcus en suivit un, de loin. Et si l'impatience d'arriver au lieu de rassemblement n'avait pas mis des œillères au gamin, nul doute que sa couverture aurait sautée.
Se perchant en hauteur sur l'arche, il aperçût la totalité des 100 restants ensemble, contre la clôture. Et sous ses yeux ébahis, il les vit s'échapper d'un camp qu'il pensait fermer, sécurisé.
La grille électrifiée ? Éteinte.
Les murs protecteurs en plaques d'aciers ? Déplacés avec trop de facilité pour ne pas avoir été sciemment modifiés.
Le danger ? Sans importance apparente.
Comment était-il sérieusement censé veiller sur eux alors qu'ils avaient leur propre entrée au camp… Ou plutôt sortie à ce qu'il voyait.
Et il les vit s'arrêter à peine quelques mètres du « trou ». Et attendre. Lui qui pensait qu'il était l'heure de la mission secours avait tort. En regardant dans la même direction que les jeunes, il entrevit un léger déplacement. , impossible à voir pour les gardes à leurs postes. Quatre silhouettes se déplaçaient de bosquets en bosquets, à travers la végétation dense. Discrètes, silencieuses, rapides.
Comme il le devinait, maintenant sans avoir à regarder qui arrivait précisément, les jeunes retrouvèrent leur duo de tête et ses deux gardes du corps. Leurs gardes, pas ceux de l'arche. Octavia et Lincoln ? Clarke et Bellamy.
- ON EST DE RETOUR LES MECS !
Cette exclamation de la jeune Blake fit naître un sourire aux lèvres de tout le monde. Un sourire qui voulait dire beaucoup plus pour eux que pour Marcus, qui ne comprendrait jamais les souvenirs portés par ces paroles.
Il n'entendit pas, ou plutôt n'écouta pas le reste des conversations, mais les regards apaisés de chacun lui suffirent pour être rassurés. Ils allaient bien. Ensemble, rien de grave ne pourrait leur arriver.
Il commença à s'éloigner, à rejoindre les portes, cette étrange sensation d'un double camp qui ne lui appartenait pas. D'autres leaders, d'autres gens, d'autres entrées, d'autres pensées. Et ce deuxième camp était aussi secret que bien huilé.
Il jeta un dernier coup d'œil derrière lui. Certains retournaient à leurs tâches, d'autres discutaient ensemble. Mais à l'intérieur, le trou refermé. Les 4 repartis.
Comme pour leur départ, personne ne se douta de rien quand ils réapparurent. Ce petit peuple était extrêmement bien organisé. Bien plus que le sien. Et diablement efficace.
Arrivé à la porte, les gardes en factions reçurent un appel radio de Bellamy, leur disant d'ouvrir les portes. Comme d'habitude. Bellamy apparut au bout du chemin, suivit de près de Clarke puis d'Octavia et Lincoln. Un dernier regard à l'extérieur pour s'assurer que tout allait bien, comme s'ils ne venaient pas d'en faire le tour, et les voilà rentrer. Officiellement.
Une parodie de bienvenue eue lieu. Harper, Miller, Raven, Bryan… Chacun venait accueillir de près ou de loin la petite troupe. Gardant secrète leur entrevue, qui semblait un rituel de retour. Ce retour-là était bien moins puissant que le premier, ensemble et entre eux.
Une réunion de débriefing eut lieu, où seuls Bellamy et Clarke prirent la parole pour quatre. Le couple ajoutait quelques détails manquants, appuyait leur propos. Mais jamais ne les contredisait ou ne répondait avant. Et la raison de l'excès de confiance que tous leur portait lui sauta aux yeux. Qu'ils soient capables de se sacrifier, qu'ils portent leurs responsabilités peu importe ce qu'il en advienne, qu'ils fassent les choix nécessaires pour les leurs, qu'ils soutiennent les autres pour n'importe quelle raisons, oui. Lui aussi se sentait l'âme d'un bon chef. Lui aussi pensait pouvoir faire tout cela pour les siens. Mais lui n'était pas eux.
Lui n'était pas deux.
Deux personnes. Deux caractères. Deux façons de voir les choses, de faire les choses. Deux visages. Un discours.
Lui avait des conseillers qui lui parlaient. Eux avaient un regard qui se comprenait.
Ce n'est pas le nombre de sujets qui fait la force d'un roi. Ce n'est pas la connaissance de ses ingénieurs qui fait la force de son armée. Ce n'est pas la sagesse des conseillers qui fait son intégrité. C'est la confiance, la connaissance de l'autre, l'expérience, la pluralité qui fait l'unité. Et chacun des jeunes avait confiance en eux, en leur jugement, leurs décisions. Chacun d'entre aux connaissait les autres, les forces comme leurs faiblesses. Chacun d'entre eux a déjà combattu aux côtés des autres, physiquement ou moralement. Et chacun restait soi-même. Chacun luttait pour la survie du groupe au travers de sa propre survie.
Clarke et Bellamy l'avaient compris dès le début, que leur unité à eux deux feraient non pas leur force, mais au moins ne diviserait pas. Que côte à côte, ils avanceraient plutôt que de stagner ou reculer. Ils avaient mis leurs griefs de côté pour la survie du groupe. Ils ont appris à lutter ensemble, et cet exemple a permis aux autres de comprendre que ce duo, cette compréhension et confiance mutuelle que l'on peut s'accorder en cas de coups durs feraient leur force. Leur ciment.
A la sortie du conseil, il prit les deux à partie, leur enjoignant de rester quelques minutes de plus dans la salle avec lui. Lincoln quitta, puis Octavia avec un dernier regard suspicieux. Message reçu, on n'abîme pas les siens.
- Je ne pense pas encore tout pouvoir saisir parfaitement, ni même si je serais un jour capable de leur faire. Mais n'oubliez pas que si les vôtres ont besoin d'aide, pour quoi que ce soit, je ne leur refuserais pas. Nos peuples à nous aussi peuvent cohabiter en paix et s'aider mutuellement pour survivre, même si je suis persuadé qu'un des deux aura nettement moins de difficulté que l'autre. Et ça ne sera pas le mien. Je ne prendrais pas votre place, je n'y serais ni accepté, ni adapté pour. Je doute même que quelqu'un d'autre puisse le faire. Mais voilà, c'est tout ce que je voulais vous dire. Merci d'être là, de faire ce qu'aucun autre ne pourrait faire. Et n'oubliez pas que je serais toujours derrière vous pour vous soutenir s'il le faut.
Et sous les regards un peu perdus de ses interlocuteurs, il partit.
- Clarke, je crois qu'on vient de monter en grade. A défaut d'avoir notre propre territoire, il semblerait qu'on ait officiellement notre peuple, Princesse.
Voilà ! Petite introspection de Kane et de la vie au camp. C'est bizarre, peut-être déjà fait (je n'espère pas, je ne me souviens pas avoir lu quelque chose dessus…), ça regroupe des idées déjà aperçues un peu partout.
ET il y a surement des fautes de français et de concordance des temps. Allez savoir pourquoi, mon esprit me causait une fois à l'imparfait, une fois au présent, puis au passé simple… Si quelqu'un souhaite me faire une relecture rapide des fautes je ne le prendrais pas mal du tout ! Limite reconnaissante en fait !
N'hésitez pas à me laisser votre avis, je compte revenir dans les environs sous peu avec une fic à chapitre cette fois !
Lynx Solitaire
