Do you remember ?

Je courrais à en perdre haleine sous ce ciel sans nuages, dans cette ville qui a fait à la fois mon plus grand malheur et mon plus grand bonheur. Je courrais du plus vite que je pouvais, ignorant mes poumons brûlants et mes muscles douloureux. J'avais l'impression de fuir les cris des gens horrifiés derrière moi, fuir la vue de Zoro, baignant dans une flaque de sang, son sang, le bras gauche tordu et un sourire crispé sur le visage, peut-être pour me rassurer.

Tourner à droite, passer alors que le feu pour piétons n'est pas vert, lutter pour reprendre sa respiration. Encore combien de rues avant l'hôpital ?

Petit à petit, ma tête se vida et pendant un instant, la raison pour laquelle je courrais m'était devenue inconnue. Je faillis m'arrêter quand un lointain bruit d'ambulance me fit me rappeler que Zoro était en train de souffrir.

Accelérer le pas, bousculer les passants, se retenir de vomir en pensant a la mare de sang sous le marimo. Ce n'est plus très loin, encore un petit effort !

Ma gorge me brûlait, ainsi que mes poumons et plusieurs points de côté dans mon ventre, sans compter mes jambes qui souffraient de retomber durement sur le sol avant de devoir s'élancer à nouveau dans leur course folle. Il fallait que je continue encore un peu, l'hôpital ne se trouvait plus tellement loin... Mais j'avais déjà trop poussé mes limites et je m'écroulai par terre, reprenant mon souffle à grandes inspirations.

Pas encore, pas encore, il faut encore du temps ! Marimo, accroche-toi ! Tu n'as pas encore le droit de mourir, pas maintenant ! Pas après ce que tu m'as dit !

Quelques personnes se retournèrent mais je me relevai déjà et me remis à courir vers le bâtiment blanc. Ma vue commençait à se troubler, je sentais mon corps abandonner...

Encore un peu, allez, pas encore, Marimo, tiens bon !

Enfin, je pus apercevoir les grandes lettres "HÔPITAL" se dresser devant moi. Je poussai encore une fois sur mes jambes et arrivai dans le hall. On tourna la tête vers moi mais je m'en fichais totalement et me dirigeai vers l'accueil.

Marimo, ça va aller, on va te sauver, survis, s'il te plaît, survis...

Chaque mot que je prononçais me faisait mal à la gorge, j'avais une furieuse envie de boire mais j'expliquai en quelques mots la situation à la femme à l'accueil. Elle hocha la tête et me désigna une petite pièce derrière son comptoir et me dit d'aller y boire un coup et me reposer.

Voilà, c'est fait, reste à savoir si tu auras la force de survivre...

Mais alors que je voulais aller boire, je sentis le monde vaciller autour de moi. Etais-je en train de perdre conscience ? Sans doute ; mes muscles refusaient de répondre et ma vue commençait à se brouiller.

- Ah, foutu marimo, t'as vraiment intérêt d'être vivant pour que je puisse te répondre... Moi aussi je t'aime tu sais ?

J'ouvris mes yeux. J'étais dans un lit. Non, mon lit, ou plutôt notre lit vu que je le partageais avec une algue marine du nom de Zoro.

Je me retournai et remarquai que mon amant était encore endormi. Cela faisait longtemps que je n'avais pas rêvé de ce souvenir, qui revenait assez souvent avant que je sois avec Zoro d'ailleurs. Je souris en me souvenant de ce fameux jour où il avait failli m'écraser et me dit que, bien que ça ait pris dix ans, j'avais pu enfin lui dire que je l'aimais.


Alors, do you remember ? :3 Hé oui, c'est une sorte de suite de foutu marimo ! J'espère que ça vous a plu et n'oubliez pas qu'une petite review motive l'auteure pour écrire !