Chapitre 1 :
Douleur : à l'intérieur
Elle avait tout simplement fuit l'Italie, comme on fuit un passé trop douloureux. Trop de choses s'y étaient passées, des choses atroces auxquelles elle n'arrivait pas à faire face.
Elle l'Élue ne pouvait pas avoir subit ces choses-là, on ne pouvait pas l'avoir mis à mal comme ça. Pour elle s'en était insupportable, d'ailleurs c'est à peine si elle se supportait. Elle ne supportait même plus sa propre image dans le miroir, cette image d'une fille qui s'était perdue, qu'on avait fait se perdre. Elle était tellement perdue qu'elle avait eu ce besoin de rentrer sur son continent.
Un besoin de rentrer à L.A., près de gens qui l'aimaient. Près de Dawn rentrée 6 mois plus tôt, près d' Alex, et de sa Willow qui revivait le grand amour auprès de Kennedy.
Elle savait que tout ce petit monde avait fini à l'Hyperion que Angel et son équipe avaient réintégré après la bataille finale. Les puissances supérieur avait fait un geste noble en remerciement du combat gagné lors de cette apocalypse, ils avaient rendu la vie à Wesley, à Fred et même Cordélia .
Gunn avait bien failli y passer, il s'en était fallu de peu, Lorne avait quitté le navire après sa dernière mission pour Angel. Quand à Connor malgré ses souvenirs revenus, il vivait auprès de « sa famille ».
Il faisait nuit noir, il n'était pourtant que 10h du soir .
Buffy était en train de gravir les marches d'entrée avec un simple sac de voyage sur l'épaule qui ne contenait pas grand choses, comme un miroir de sa fuite. Elle espérait désespérément être bien accueillit, elle en avait un profond besoin. Un besoin de paroles chaleureuses, rassurantes un besoin d'amour, d'amitié.
Mais elle avait peur, peur du changement inévitable de ces dernières années. Tous avaient dû tellement changés, hormis le scooby-gang avec qui elle était toujours en étroite connexion, avec qui elle avait pu se confier. Sa petite, tendre mais si forte Willow qui lui avait presque ordonnée de rentrer pour qu'elle se sauve d'elle-même. Willow qui avait compris qu'elle risquait de se perdre définitivement si elle restait à Rome.
Mais sur le perron une autre peur lui envahit l'esprit. Et si jamais tout le monde savait, ou si quelqu'un devinait comme si cela pouvait être écrit sur son front ?
Non ce n'était pas écrit sur son front, mais dans son corps, dans sa chair. Elle était devenu si maigre, comme si son corps parlait pour elle.
Mais elle devait être forte, faire bonne figure. Elle repassa une mèche de ses longs cheveux blonds derrière son oreille, inspira tout l'oxygène qu'elle pu et poussa la porte d'entrée.
Une jeune femme brune était en train de rire au comptoir près de Wesley. Elle se dit que cela devait certainement être cette fameuse Fred dont Willow lui avait déjà parlé.
Un jeune homme noir assis en vrac sur un des poufs au milieu du hall lisait ce qui apparemment était une BD, de suite elle l'identifia comme étant le jeune homme de l'équipe d'Angel appelé Gunn. Tous levèrent la tête au son de la porte poussée.
Fred s'enquit aussitôt : Pouvons-nous vous aider ?
Wesley l'arrêta aussitôt. Déjà il se levait : Buffy ! Je suis content de te voir. Lui dit -il en la serrant dans ses bras.
Cela sonnait juste mais elle se demandait si cela était vrai, elle avait tout à coup peur de déranger. Mais elle leur adressa tout de même un petit sourire forcé, ceux dont elle avait le secret, elle qui ne souriait plus depuis trop longtemps.
A son tour Gunn se leva et d'un ton étonné lui lança : Buffy ? La fameuse ? Il était tant ! J'allais finir par croire que vous n'étiez qu'un mythe ou une légende !
Fred s'empressa aussitôt d'une voix pleine d'admiration : La Buffy ! Whaouh...mais...mais on ne savait pas que vous veniez... personne ne nous a dit...sinon on serait venu vous cherchez...on...
Buffy un peu perplexe l'arrêta dans sa course folle aux mots et souffla: ce n'était pas prévu.
Gunn lui adressa alors un grand sourire et lui lança admiratif de la force du bien qu'elle était : La fameuse Elue ! J'ai hâte d'entendre toutes tes péripéties !
Sous ces mots elle ne pu empêcher de violents flashs de l'assaillir. Elle empêcha son corps de tressaillir, figea un autre sourire sur son visage fatigué et s'adressa au petit groupe rassemblé près d'elle : à vrai dire je suis fatiguée du voyage en avion...
Fred la coupa :oh oui mais bien-sûr que je suis bête. Tu veux sûrement te reposer. Je vais t'installer dans une des chambres, on en a tellement ici !
Ce petit brin de femme parlait tellement se fit-elle la remarque, elle se demanda même combien de mots elle pourrait sortir à la minute. Au moins elle comblerait le vide et elle n'aurait pas à trop parler du moins l'espérait-elle.
Elles quittèrent ainsi le trop grand Hall, montèrent les escaliers pour se retrouver au second étage.
Pendant ce court trajet Buffy lui avait gentiment demandé où se trouvaient Alex, Willow ou Dawn. Mais apparemment tous trois étaient de sortit ce soir et rentrerait dans la nuit. Dans un sens ça l'arrangeait, elle avait peur du regard que ceux qui l'aimaient pourrait poser sur elle. Serait-ce de l'amitié, de l'amour, de la peine, de la pitié...mais déjà ses pensées furent stoppées dans leur élan quand la brunette s'arrêta devant une porte qu'elle ouvrait : alors voilà petite chambre mais grand confort !
Dans la pièce se dressait un lit pour deux bien trop grand pour elle si menue, seul un lit d'enfant et encore aurait pu s'ajuster à sa carrure. Il était entouré de deux petites tables de nuit. Plus loin en face du lit sous une fenêtre deux fauteuils traînait avec en leur centre une petite table basse carrée, dans un mur un placard encastré. Fred lui indiqua une porte au fond de la pièce, en la passant en elle découvrit une vaste salle-de-bain ou s'étendait un grand miroir et au dessous une vasque posée sur un petit meuble où comme lui indiquait la petite brune elle trouverait un nécessaire de toilette. Sur le côté se trouvait une cabine de douche ainsi qu'une grande baignoire.
Ce n'est que la question que lui posa Fred qui sortit Buffy de sa contemplation : Tu as tout ce qu'il te faut ?
Elle se pinça les lèvres un instant sur la question qu'elle s'apprêtait à poser, releva les yeux et demanda doucement à la jeune fille : Puisque que les autres sont de sortis peut-être peux-tu m'indiquer l'endroit où je pourrais trouver Spike ou Angel ?
La jeune brune éclaira son visage d'un sourire : bien sûr suis-je bête ! Décidément ce soir ! Spike est en voyage pour régler une affaire de démons pas bien difficile mais suffisamment bien payée. Du coup il est partit seul et reviendra dans deux jours, mais si tu le souhaites je peux te donner son numéro de portable, il l'a toujours sur lui. Quand à Angel il est dans ses appartements, juste là !
La jeune femme lui indiquait une porte au fond du couloir.
La porte lui apparaissait si loin et si proche à la fois. Elle la regardait se demandant à quoi il s'occupait seul de ses appartements. Sûrement lire un livre se fit-elle ironiquement la remarque. Elle sentit son cœur commencer à chavirer et aussitôt comme pour éteindre le sentiment naissant elle demanda le numéro que la jeune fille lui avait proposée. Une fois effectué Buffy remercia la jeune Fred pour les informations données ainsi que pour le numéro de téléphone glissé sur un papier.
Quand la jeune femme fut redescendu, elle apprécia le silence. Son seul ami depuis déjà de nombreuses semaines. Mais ce silence ne dura pas, déjà elle recommençait à avoir d'innombrables pensées qui se bousculaient dans sa tête.
Elle ressentait ce besoin d'être en sécurité, d'être consolée comme une petite fille. Mais qui ? Ces amis, sa sœur ? Ils n'étaient pas présents ce soir.
Alors en désespoir de cause elle se dit que peut-être Spike ou Angel ? Non, non peut-être n'était-elle même pas la bienvenue. Ou peut-être bien que oui finalement, seul ces deux êtres exceptionnels avaient su capter une partie d'elle, avaient su la comprendre. L'un parce qu'il avait été le grand amour de sa vie et qu'il le serait toujours, elle l'aimait d'ailleurs encore si fort malgré le fait que cette relation soit condamnée d'avance et impossible l'autre parce qu'il avait toujours répondu présent, qu'il avait tout fait pour gagner son respect et sa confiance, qu'il était aller chercher son âme pour elle, qui lui avait appris à ressentir des sentiments à nouveau, même si elle n'avait pas su l'aimer comme elle aurait du, comme il le méritait.
Sûr ces pensées elle prit son téléphone et composa fébrilement le numéro donné par Fred. Oui, elle allait appelé Spike, celui qui avait été son confident, celui qui avait toujours trouvé les mots pour qu'elle se relève. Avec lui elle se disait que cela serait plus facile. Et puis elle ne se sentait pas prête pour un face à face ni avec lui, et encore moins avec Angel qui avait peut-être fini par l'oublier.
C'est sur cette pensée qui lui froissait le cœur que la tonalité commença à retentir, la sortant de ces songes. Peu de secondes après la voix de Spike résonnait dans le téléphone allo ? Allo? Par l'enfer j'ai pas que ça à faire !
Buffy sentant bien que Spike était sur le point de raccrocher pris son courage à deux mains et répondit doucement d'un ton qu'elle voulait faire passer pour neutre : Spike c'est moi.
Spike n'en revenait pas : Buffy ? Que me vaut ton subit intérêt ?
Il ne voulait pas être aussi froid, mais fou de jalousie par les dernières frasques en Italie de celle qu'il aimait tant il n'arrivait pas à se maîtriser.
La réponse de Spike n'était pas celle qu'elle avait espérée, mais après tout elle savait bien au fond d'elle-même qu'avoir vécu en adolescente insouciante à Rome lui vaudrait des foudres de la part de beaucoup de gens.
En cachant le tremblement de sa voix elle dit simplement : Je voulais avoir de tes nouvelles .
Sous le coup de la colère Spike s'emporta : Et c'est seulement maintenant que tu t'en souci ! J'ai cramé pour toi, pour sauver l'humanité. Je suis revenu à la vie, et tu as eu plus d'un an pour t'en préoccuper ! Mais non, tu crois qu'il te suffit d'arriver comme une fleur...
Buffy dont la gorge se nouait sous chaque mot, dont les yeux commençaient à s'embuer le coupa d'une faible voix : Je ne pensais...je ne savais...
Spike la coupa à son tour toujours dominé par la colère : tu croyais quoi ? Tu ne sais rien ! Tu ne sais rien car tu étais trop occupée à jouer les poules de luxe auprès de l'Immortel !
Buffy cacha tant bien que mal le sanglot coincé dans sa gorge, comment pouvait-il dire ça ? De quel droit ? Mais c'est vrai, il ne savait pas ! Et sous cette complicité perdue elle comprit qu'elle ne pourrait pas se confier. Épancher sa douleur. Alors elle comprit qu'en plus de toutes les autres choses qu'elle avait perdue, elle l'avait perdu lui aussi, et que c'était sa faute à elle. Sur ces pensées elle écourta la conversation : tu as raison. Je n'aurais pas du t'appeler. Au revoir Spike.
Elle raccrochât. Elle voulait se couper du monde alors comme ultime rempart elle éteignit son téléphone, et s'autorisa à laisser couler une larme qui fut vite suivit par d'autres. Elle avait si mal à l'intérieur, une douleur profonde, comme une brûlure qui grandissait et qui ne pourrait jamais s'éteindre. Cette conversation avait raviver le feu glaçant de la douleur qui brûlait en elle.
Comme pour débloquer cette boule coincée dans sa gorge qui avait fini par parcourir son corps, elle se laissa tomber en arrière sur le lit qui amortit sa chute. Elle trouvait tout à coup ce lit trop confortable, comme une douceur qui la giflait face à sa douleur. Sur l'instant ces sombres pensées lui revinrent en mémoires, comme des flashs aveuglant qui lui brouillait la vue.
Des images de violences, de honte, de culpabilité, de désespoir. De conversations au téléphone avec Willow où elles finissaient en pleurs, suite aux confidences trop personnelles qu'elle lui avait faite la suppliant de garder le secret, ce secret bien gardé qui était en train de la tuer à petit feu.
Elle culpabilisait de ne pas avoir écouté Giles, son mentor, celui qui dans son cœur avait fini par remplacer son père. Celui qui n'avait pas toujours pris les bonnes décisions, qui n'était pas toujours de son avis et qui l'avait même quelques fois trahi mais qui avait toujours voulu son bien-être, et qui l'aimait comme sa propre fille.
Lui aussi elle l'avait perdu. Il y avait de ça plus d'un an, quand elle avait pris la décision de vivre une vie « quasi-normale » à Rome. Elle aurait à ce moment là souhaité des encouragements, des paroles bienveillantes, mais ce fut tout le contraire.
Il avait contesté son choix, lui rappelant sa mission sacrée, que bien qu'étant maintenant de multiples tueuses sur la planète, elle n'en restait pas moins « la tueuse » et qu'elle se devait pour elle-même de rester digne de son don. Il désapprouvait également, bien entendu, son nouveau flirt : l'Immortel. Lui disant combien elle entachait l'image du conseil, encore une fois. Qu'elle finirait par s'y perdre.
Elle se dit qu'il avait vu tellement juste même si au bout du compte il était encore loin de l'atroce vérité. Ce jour là, la discussion avait tourné court, les voix s'étaient élevées, et chacun s'étaient emportés dans les mots. Ils s'étaient fait mal mutuellement et avaient coupé les ponts. Même si après elle avait regretté, par orgueil, par fierté mal placée , elle n'avait jamais osée le recontacter.
Elle soupira une fois de plus face à se souvenir. Elle était lasse de sa vie, des ces choix qui finissaient par s'avérer destructeur. A cet instant elle aurait vendu son âme au diable pour tout recommencer, et ce n'était pas une image.
Elle regarda un instant le plafond, si blanc qui contrastait et qui jurait face à sa vie pourtant déjà sombre, qui était devenu si noir. Elle savait qu'encore cette nuit elle ne trouverait pas le sommeil.
Que ces pensées, ses violences intérieures, l'en empêcheraient. Elle ne savait pas depuis combien de tant elle n'avait fait une réelle nuit. Toujours une heure par-ci, deux heures par-là, jamais plus.
Elle se leva pour quitter sa chambre, voir si elle ne pouvait pas trouver une occupation quelconque, Peut-être s'abrutir devant la télé comme elle faisait si souvent ces derniers temps, dernier mur à ses échos intérieurs.
Lorsqu'elle ferma la porte de sa chambre, elle jeta en regard en biais face à la porte des appartements d' Angel. Au plus vite comme pour le fuir, elle se dirigea près des escaliers. Mais sur le seuil des marches elle se stoppa, lança un nouveau regard. Elle ne pu s'empêcher d'approcher la trop grande porte. Elle resta un instant devant ce cadre brun, prise entre deux feux.
Elle avait tellement envie de le voir, d'entendre ses paroles rassurantes, ou juste être contre lui. Peut-être la sauverait-il d'elle-même ? Pourrait-il encore guérir les bleus qui parsemait son âme comme il savait si bien le faire autrefois ? Juste un instant de sa présence qui pourrait la faire décrocher de son sombre ouragan intérieur qui menaçait de la détruire.
Soudainement elle réalisa qu'elle projetait sûrement ces propres fantasmes. L'accueil ne serait pas forcément celui qu'elle espérait, sa récente discussion avec Spike lui disait qu'elle risquait de ne pas aimer ce que Angel pourrait lui dire, et ce soir elle en était intimement convaincue cela serait la goutte de trop.
Elle amorça un geste pour faire redescendre le poing qu'elle avait levé pour frapper contre la porte afin de faire demi-tour quand le battant s'ouvrit soudainement.
Il était là, devant elle, vêtu simplement d'un boxer noir et d'un peignoir. Il la dévisageait comme s'il avait vu un fantôme. Elle resta immobile, interdite alors qu'il murmurait son nom : Buffy ?
Comme un lapin pris dans la lumière des phares elle ne savait plus ce qu'elle devait dire ou faire. Elle avait l'instant d'avant voulu éviter cette rencontre mais comme toujours le destin ne lui simplifiait rien.
En fermant rapidement la porte derrière lui il lui souffla doucement : que viens-tu faire ici ?
Elle ne savait quoi répondre, toutes les phrases qui venaient à son esprit lui semblaient dérisoires.
Alors elle articula tant bien que mal : je suis rentrée il y a quelques heures... et..heu... Willow...Willow m'avait dit il y a quelques temps que je pourrais venir ici.
Elle attendait une réponse de sa part qui elle l'espérait serait courte, elle voulait a tout prix écourter cette discussion, elle ne pensait déjà plus qu'à fuir dans sa chambre.
Sur un ton presque sec il lui lança : rentrer ? Définitivement ou c'est juste de courtes vacances avant de retourner à Rome ?
Sur la phrase lancée elle avait agrandit les yeux, et ouvert la bouche comme à la recherche d'oxygène qui ne venait pas. Tout mais pas ça, là elle ne pouvait plus. Dans un soupir face à cette boule qui remontait une fois de plus dans sa gorge elle ne pu que dire simplement : Je ne retourne pas en Italie.
Puis elle baissa les yeux, elle ne voulait pas qu'il puisse lire en elle tout ce que ce simple mot signifiait pour elle. Italie comme un synonyme du mot enfer, oui c'est bien l'enfer sur terre qu'elle avait vécu là-bas.
Par sa discussion avec Spike elle ne doutait pas un instant qu'il était au courant pour la relation qu'elle avait entretenue avec L'Immortel.
Mais déjà elle s'aperçut qu'un silence avait suivit sa phrase, comme si elle lui avait soufflé toute répartie. Il la dévisageait soudainement inquiet, elle pouvait le voir à ses yeux et elle refusait soudainement cette empathie naissante. Il était trop tard pour s'inquiéter.
C'est alors qu'elle vit ce qu'elle aurait du remarquer dès la première seconde où il était apparu, mais bercée par ses trop grandes émotions et réflexions, cela lui avait échappé. Cela n'aurait pas dû, pensa-t-elle. Il respirait, oui il respirait et ce n'était pas un mirage. Angel était humain et il ne lui en avait pas souffler un mot. Elle crut même que son cœur s'arrêta un instant sur cette observation.
Comme pour s'en convaincre, le cœur au bord des lèvres, le regard embué, avec un tremblement dans sa voix qu'elle aurait souhaitée ne pas laissé passer elle lui demanda : Tu...Tu es Humain ? Je veux dire vivant ? Co...Comment ?
Elle était au bord de le crise de nerfs, son corps, son cœur et son esprit ne répondait plus.
Alors d'un colère qui ne répondait qu'à une ancienne rancune qu'il n'avait pas digéré il siffla entre ses dents : Oui je suis vivant, mais je reste un champion avec des forces pour pouvoir aider les forces supérieures ! Tu sais celles que tu as abandonnées ! Ils m'ont rendu humain en remerciement du combat gagné lors de l'Apocalypse, celle où tu as brillé par ton absence, celle où grand nombre de personnes auraient eu besoin de toi ! Mais tu étais certainement trop occupée dans les bras de L'Immortel. Il paraît qu'il est imbattable au lit, c'est sûrement ça qui t'a empêché de nous aider !
Sur cette violence à son encontre elle se sentait se désagréger morceau par morceau. Mais il ignorait tellement de choses. Si seulement il savait, il saurait à quel point ces mots la transperçait comme des poignards en plein corps, en plein cœur.
Mais le destin n'en n'avait pas finit avec elle, brusquement la porte derrière Angel s'ouvrit sur une Cordélia aux cheveux rattachés en chignon fait à la va-vite, sa silhouette se cachant dans une chemise d'Angel, prononçant juste cette phrase lourde de sens : Qu'y a-t-il mon cœur tu en met du temps...
Elle avait suspendu sa phrase face à l'ancien couple qui se dessinait devant elle. Contre tout attente au lieu de lui lancer en pleine figure une phrase cinglante dont elle avait le secret, elle dit simplement à Angel:Je retourne à l'intérieur.
Sur la porte qui se refermait les deux anciens amants se toisaient du regard sans plus un mot.
Elle aurait en tant normale laisser éclater une colère sans faille, jouant avec les mots, usant de sa répartie légendaire.
Mais elle n'en était plus là. A cet instant, tout en elle s'écroulait, comme un cristal qui explose en mille morceaux. Elle ne ressentait plus son corps, même ses pensées s'étaient stoppées sous le coup de l'émotion. Et elle ne put empêcher cette larme qui défiait la barrière de ses cils depuis un bon moment, de couler.
Sur cette image il s'était radoucit, et dans un murmure prononça : Buffy...
Mais déjà elle faisait demi-tour, elle courrait jusqu'à sa chambre qui lui paru tout à coup trop loin.
Elle le sentait. Elle savait qu'il marchait dans ses pas. Elle accéléra, il prononça son nom une fois de plus mais elle n'écoutait pas, elle ne voulait pas, elle ne pouvait pas.
Elle ouvrit brutalement la porte de sa chambre, le refermant aussi-sec et enclencha le verrou . Elle était le dos collé contre la porte laissant enfin couler de droit ses larmes.
Il essaya de rentrer mais la porte resta fermée, alors il l'appela à travers le battant : Buffy !Buffy répond moi. Je t-en supplie, laisse moi te parler, t'expliquer.
De l'autre côté de la porte elle se tenait la tête entre les mains comme pour empêcher les mots d'atteindre son cerveau, elle hurla : Va-t-en !
Mais déjà il insistait : Buffy, parles moi !
D'une douleur sans égale, elle lui hurla : Vas-t-en !
Elle se laissa alors glisser contre le battant en pleurant et répétant inlassablement à tue-tête : Va-t-en. Va-t-en.
Par ses pouvoirs encore présent il l'avait entendu glisser, et pleurer. Il savait qu'il ne pourrait rien faire de plus pour l'instant, elle était encore trop choquée. Il décida de retourner à ses appartements sachant bien qu'il fallait qu'elle se calme avant d'entamer une discussion. Demain serait un jour sûrement plus propice. Même si la laisser seule comme ça lui brisait le cœur.
