C'est une nuit sans lune. Il pense aux autres nuits, il pense à l'autre forme. C'est une nuit sans lune et il en rêve. Il y a les souvenirs, qui sont à peine souvenirs. Réminiscences qui le hantent, il rêve d'un monde et pense à la lune. Il pense à l'autre forme, il goûte une bave acide. Il pense à l'autre forme, encore une fois, éprouve le bruit de mâchoires qui claquent. C'est de la fatigue, dans son présent et dans tout son corps. Il pense aux autres nuit, il pense aux nuits quand la lune est pleine. Illusion dérisoire, l'homme qu'il est ne croit plus. Il pense à ces yeux qui le regardaient, qui imploraient quelque chose. Comment aimer ces yeux, femme aux yeux gris. Réminiscences, il songe à des yeux d'ambre, il pense à des yeux orangés, et qui brillent sous la lune. Comment aimer cette femme, il n'a connu qu'une louve. Il goûte à une bave acide, il éprouve le bruit de mâchoires qui claquent. Tant de fatigue, il est si faible. Sa chair est molle, sa salive douçâtre, il rêve de puissance. C'est une nuit sans lune et il se perd. Femme aux yeux gris, adorable sourire. Il aurait voulu l'aimer. Il est des mondes, il rêve. Se reprend, il est deux mondes. Dans lequel aimerait-il se perdre ? Il goûte à une bave acide, les réminiscences sont souvenirs. Il est un monde que la lune éclaire et dans lequel il n'a connu qu'une louve. Par delà les souvenirs, des yeux qui brillent dans la nuit le fixent. Il y a la couleur, et puis la force. Il pense au gris, et à la puissance, et tremble. Il y avait des yeux qui imploraient quelque chose, mais le monde était faux. Tant de faiblesse, comment aimer cette femme. Il ne pleure pas, il pense à la lune. Il pense au vent de la nuit et à la puissance. Il pense à l'autre forme, oublie les sens. Illusion dérisoire, la louve avait les yeux trop vifs et la femme les yeux trop ternes.