Roswell.
Épisode 1: révélations.
(The Pilot)
Liz Parker, adolescente de 15ans, jeune fille sans histoire, provinciale anodine.
Ces mots décrivaient assez bien Liz. Elle menait une vie parfaitement normale dans sa petite ville de Roswell, Nouveau Mexique. Autrement surnommée la ville des extra-terrestres depuis un soi disant crash en 1947. Sa famille vivait là depuis quatre générations. Elle avait une meilleure amie un peu disjonctée, Maria De Luca, et un meilleur ami adorable, Alex Whitman. Son destin en tant que biologiste moléculaire semblait tout tracé. Elle ne sortait avec personne, mais était très amie avec Kyle Valenti, le fils du shérif de la ville. Tout semblait juste normal…
18 septembre 1998, Liz travaillait au crashdown, le restaurant des ses parents. Celui avait pour thème : les extra-terrestres. Plutôt récurent à Roswell, Nouveau Mexique. La petite cité avec quelques endroits phares dédiés aux aliens. Il y avait le très célèbre UFO center. Et le crashdown faisait partie d'un de ces lieux que chaque touriste se devait de voir. Maria était présente aux cotés de Liz elle aussi. Elles travaillaient ensemble depuis un peu plus d'un an déjà. Max Evans, un beau garçon brun ténébreux, discret et très timide, était assis à une table avec sa sœur Isabel et son ami Michael Guérin. Isabel était une fille très populaire et n'approchait pas n'importe qui. Michael était quant à lui, ce qu'on pourrait appelé un garçon à l'état sauvage. Les cheveux toujours en bataille, le regard aux aguets, il faisait partie des ces garçons que chaque fille aimerait approcher d'un peu plus près. Même s'ils étaient très discrets, leur petit groupe de trois était très populaire. Bien plus que celui de Liz, Alex et Maria. Depuis le début de l'année, Max faisait équipe avec Liz en biologie et même au cours il était taciturne. Il était surnommé par les autres filles : « le garçon mystère ». Celle qui lui mettra le grappin recevra la palme d'or.
Ce jour-là, les parents de Liz étaient partis très tôt le matin à Santa Fe. Liz tenait le restaurant toute seule à l'aide de son amie et de différents employés. 20h30, les parents de Liz ne sont toujours pas rentrés. Entre alors le shérif Valenti. « En avance pour son repas du soir » pensa Liz.
-Mademoiselle Parker, lui dit-il.
-Comme d'habitude shérif ? lui demanda-t-elle.
-En réalité, je dois vous parler.
Liz regarda autour d'elle et constata, au nombre de clients, qu'elle pouvait se permettre une pause.
-Hum… Oui, tout de suite. Mais je n'ai pas beaucoup de temps à vous accorder. Mes parents ne sont pas là.
-C'est justement d'eux dont je voudrais vous parler. Ils étaient sur le retour de Santa Fe et… ils ont eu un accident.
-Oh mon Dieu ! Comment vont-ils ?
Le shérif chercha ses mots un instant. Il se mit a serrer son beau chapeau neuf entre ses doigts. Il prit pourtant une profonde inspiration et annonça à la jeune fille :
-J'ai le regret de vous annoncez qu'ils sont morts.
Liz mit quelque seconde à réaliser ce que Jim Valenti venait de lui dire. En pleurs, la jeune fille s'écroula. Elle ne pouvait pas y croire. Jeff et Nancy Parker, qui avaient toujours été des parents formidables pour leur enfant, étaient morts…
Liz mit beaucoup de temps à s'en remettre. Elle eut pour avocat et conseiller, Philip Evans, le père de Max. celui-ci lui proposa de venir habiter chez eux, ce qu'elle accepta bien que sceptique. Diane Evans reprit le crashdown. Durant les mois qui suivirent la mort de ses parents Liz créa des liens amicaux avec Isabel. Max s'était un peu ouvert mais avait gardé cette barrière qui le séparait de Liz.
Juillet 1999. Liz a trouvé réconfort dans les bras de Kyle. Ils sortent ensemble depuis quelques temps déjà. Max et Isabel sont de moins en moins à la maison. Ils passent beaucoup de temps dehors avec Michael et Tess, la petite amie de Max.
Tess Harding était La nouvelle élève du lycée. En quelques semaines à peine, elle s'était ainsi mise à dos toutes les filles du lycée qui louchaient sur le beau jeune homme. Même Liz se demandait ce qu'il faisait avec elle. Tess était une jeune fille blonde, de petite taille. Elle avaient des yeux océan mais un genre plutôt quelconque. Tout le monde s'était posé la question de savoir pourquoi elle avait été acceptée dans le groupe. Liz avait le sentiment que Max et Isabel lui cachaient des choses importantes. Alors qu'elle songeait à nouveau à son partenaire de biologie, Maria et Alex la sortirent de ses pensées.
-Liz ? l'appela sa meilleure amie. Tu es prête ?
-Oui… Kyle est déjà là ?
-Il t'attend dehors, lui précisa Alex.
Liz soupira. Non, Kyle n'entrait jamais chez Max Evans. Cette tête de mule s'était mise dans l'idée que celui-ci louchait de très près sur sa petite amie. T il n'aimait pas du tout ça !
-Je n'ai pas choisis de vivre ici, se défendit Liz C'est Philip Evans qui s'est proposé.
-Kyle est persuadé que Max en pince pour toi, lui rappela Maria.
-C'est ridicule, il sort avec Tess Harding.
Prononcer ce prénom la fit frissonner. Quelle désagréable sensation rien qu'à l'évocation de cette fille… Ils sortirent rejoindre Kyle. Ce jour-là, ils allaient à la piscine.
-C'est peut être ridicule, dit Kyle à sa petite amie, mais j'adore ta serviette.
-Merci, sourit-elle toute timide qu'elle était. Tu n'adores que la serviette ?
-Oui. Toi je t'aime.
Il l'embrassa. Était-elle heureuse avec Kyle ? Il était gentil, loyal, il l'aimait et c'était un garçon bien. Pourtant, Liz savait qu'elle attendait quelqu'un d'autre, quelqu'un pour qui elle pourrait donner sa vie. Et ce n'était pas le cas pour Kyle. En rentrant chez elle l'après-midi, la jeune fille tomba sur le quatuor de choc.
-Isabel, Max, appela-t-elle, je suis rentrée, vous êtes… Michael, Tess ?
-Je dois y aller, dit Michael.
-Moi aussi, s'empressa de répondre Tess.
Visiblement Liz gênait beaucoup les deux adolescents.
-On se voit demain Max ? lui sourit Tess.
-Oui, répondit-il les yeux rivés sur Liz.
-Je t'aime.
Elle l'embrassa mais il ne bouge pas. Tess sentit le malaise de son petit ami devant Liz et ne sembla pas apprécier du tout. Elle décida pourtant de ne rien dire sur le moment. Isabel raccompagna ses deux amis à la porte puis monta dans sa chambre sans un mot ni même un regard pour les deux autres.
-Je suis désolée de vous avoir dérangé, s'excusa Liz.
-Tu ne m'as pas dérangé, dit Max cherchant à tout prix le contact visuel avec son interlocutrice.
-Je dérangeais ta petit amie, dit-elle dans un demi sourire.
Max se mit à secouer la tête en signe de dénégation totale. Il assura tout de suite le contraire à Liz.
-Non ! Tess ? C'est juste comme ça. On est pareils elle et moi sur beaucoup de point.
Il baissa la tête. Une question lui brûlait les lèvres. Une question qu'il avait envie de poser depuis un bon moment sans jamais trouver le bon moment ou tout simplement l'occasion.
-Et toi avec Kyle ?
-Ce n'est pas sérieux non plus. Je crois que je cherche quelqu'un d'autre.
-Tout comme moi, affirma Max, ne pouvant s'empêcher de la fixer. Le grand amour.
-Oui…
Lie marqua une pause. Ils baissèrent tout deux la tête. La gêne s'installa soudain entre eux.
-Je monte voir Isabel, fit Liz brisant le malaise. J'ai quelques conseils à lui demander.
-Et tu te fies vraiment à ce qu'elle dit ?
Elle le regarda de ses beaux yeux bruns, lui faisant les yeux de la petite sœur qu'elle avait été durant ces derniers mois. Elle grimpa l'escalier. Elle pénétra dans la chambre de son amie. Celle-ci se passait les mains devant sa bouche. Espérait-elle que ses lèvres changent de couleurs.
-Isabel, l'interrompit Liz.
La jeune fille sursauta. Elle s'avisa de la présence de Liz et reprit son aise sur sa chaise. Elle recommença à s'affairer avec le maquillage présent sur sa petite commode.
-Liz ? Tu m'as fait peur. Qu'est ce que tu veux ?
-Des conseils.
-Viens là. Docteur Love est là pour t'écouter. C'est bien à propos de Kyle ? Parce que je te vois mal me demander des conseils pour les cours.
Liz rougit. Depuis qu'elle connaissait Isabel, celle-ci avait toujours réussit à la cerner parfaitement. C'était comme si elle pouvait lire en elle et ressentir tout ce qu'elle ressentait.
-Je ne suis pas sure que notre relation mène à quelque chose. Je ne suis avec lui que depuis quelques semaines à peine et je me demande déjà si ce n'est pas une erreur.
-Écoute ce que dit ton cœur. Et si tu ne vois vraiment pas, essaie encore un peu avec Kyle. Il n'est sûrement pas l'homme de ta vie. Attend donc cette personne si spéciale en compagnie du fils du shérif.
Liz marqua une courte pause. Cela ne valait réellement la peine de s'épiloguer sur le sujet. Elle remercia Isabel et enchaîna directement sur un autre sujet.
-Et toi, demanda-t-elle bien curieusement. Tu sors avec Michael ?
-Oh non ! Je ne suis pas assez disjonctée pour lui, même si je devrais. Il ressemble beaucoup à ta copine Maria. Ils sont aussi fous l'un que l'autre.
Liz hésita. Elle mourrait d'envie de le savoir. Après tout, elle avait le droit. Ce n'était que pure curiosité… Rien d'autre. Max était tout bonnement son ami.
-Et Max ? Il est heureux avec Tess ?
-Très ! s'empressa de répondre Isabel. Comme s'ils étaient destinés l'un à l'autre.
-Max n'a pas l'air de cet avis.
-Je t'assure que si ! Un parfait petit couple normal.
Liz eut l'impression que son amie avait insisté sur le mot « normal ». Ça ne devait être que son imagination. Elle suivit donc le conseil d'Isabel.
Elle resterait avec Kyle tout en attendant l'homme de sa vie. Elle espérait tout de même n'être pour lui qu'un flirt d'été. Quant à Tess, elle se débrouilla pour que Max voie le moins souvent Liz. Elle l'accaparait dès le jour levé et le lâchait à des heures tardives.
18 septembre 1999, les cours ont repris depuis plus ou moins deux semaines déjà. Liz, Maria et Alex ne se séparent plus. Tandis que Max, Michael, Isabel et Tess semblent se disputer de plus en plus. Il règne une tension au sein du groupe et Max en est la cause.
-Pourquoi ne peut-on rien lui dire, se défendit-il.
-Parce qu'elle n'est pas comme nous, argumenta Michael. Tu mettrais nos vies en danger.
-Je suis sure qu'on peut lui faire confiance.
-On ne peut pas, lança Tess jalouse. On ne doit faire confiance personne, surtout pas à elle.
-On ne dira rien à personne, trancha Isabel. La discution est close.
Max resta seul. C'en était ainsi depuis des jours. Il se sentait différent et invisible. Même si les filles le regardaient, ce n'était pas ce qu'il cherchait. Il voulait quelqu'un à qui se confier, une personne neutre et objective, quelqu'un comme… Liz.
Crashdown café, Maria et Liz faisaient le service. Cela faisait un an aujourd'hui que ses parents étaient morts, mais elle tenait le coup. Assis à une table Michael était en grande discution avec Max. Liz servit deux menus à deux touristes, Larry et Jennifer. Ce week-end c'était le festival qui commémorait le crash de 1947. A une autre table, deux hommes agités aux têtes de castors –probablement des touristes eux aussi- discutaient argent.
-Max Evans n'arrête pas de te mater.
-Maria ! s'exclama Liz. Max Evans et moi ? C'est non tout de suite.
-Même pas un petit bisou sur tes petites joues.
-Je vis chez lui ! Et en outre, je sors avec Kyle. Il est sympa, loyal et je pense qu'il m'apprécie.
-Caniche à sa mémère quoi.
Liz s'accouda au comptoir et Maria s'éloigna. À la table des deux baraqués, la discution commençait à dégénérer. L'un d'eux sortit une arme. Liz entendit Maria l'appeler. Elle n'eut pas le temps de réaliser que : PAN ! Ce fut le coup de feu. Les deux hommes fuirent. Liz est touchée à l'estomac. Quelle ironie, elle va mourir exactement un an après ses parents. Mais voilà que Max se dirige vers elle. Michael l'intercepte mais il l'écarte. Liz le vit penché sur elle. Il posa sa main sur sa blessure.
-Il faut que tu me regardes, lui murmura-t-il.
Il eut des flashs. Il vit Liz dans son enfance, heureuse avec ses parents. La jeune fille reprit conscience. Elle n'avait plus rien. Maria avait déjà appelé une ambulance. Max cassa une bouteille de ketchup et la vida sur la robe de la jeune fille
-La bouteille s'est cassée quand tu es tombée et le ketchup s'est renversé. Ne dis rien à personne.
Elle se releva difficilement et regarda son sauveur s'enfuir à toute jambe. À ce moment quelque chose naquit en elle. Plus qu'un choc, une révélation. Ses sentiments à l'égard de Max étaient bien plus qu'amicaux…
Liz était choquée et troublée. Qu'est ce que Max lui avait fait ? La police arriva. Elle répondit aux questions que le shérif lui posa. Elle donna la version que Max lui avait demandé de raconter. « Je suis tombée. J'ai renversé le ketchup. Je n'ai rien vu étant trop étourdie. » Mais le shérif soupçonnait quand bien même Max, Maria ayant affirmé l'avoir vu penché sur Liz. Version qu'elle avait ensuite contredite, peut être par instinct.
En rentrant chez elle ce soir-là, Liz retira sa robe constatant qu'une balle avait bien traversé celle-ci. Son regard fut attiré par le reflet que le miroir lui montrait. Elle y voyait, sur son ventre, à l'endroit exact où Max avait posé sa main, une trace argentée. Étonnée, elle s'empressa d'aller trouver Max dans sa chambre. Elle traversa le couloir et poussa discrètement la porte de sa chambre.
-Je peux entrer, lui demanda-t-elle timidement.
-Bien sur.
-Max, il faut qu'on parle.
Max s'immobilisa. Il déglutit avec difficultés tout en acquiesçant. Liz n'y alla pas par quatre chemins. Elle souleva le t-shirt qu'elle avait enfilé et dévoila l'empreinte.
-Il va falloir que tu m'expliques, lui dit-elle.
-Bien que veux tu savoir ? lui demanda-t-il directement.
Assez de se cacher. Assez de lui mentir. Il n'en pouvait plus. Il lui dirait la vérité et uniquement la vérité. Max allait enfin révéler son secret à son amie la plus chère.
-Qu'est ce que tu es ? questionna Liz.
-En fait, je ne suis pas vraiment d'ici.
-Tu es d'où ?
Max chercha à toute allure le meilleur moyen de lui dire. Il trouva rapidement. Il leva le doigt et le dirigea vers le ciel. Liz le suivit du regard, intriguée.
-Le pole nord ?
Il leva le doigt plus haut encore. Ses yeux continuèrent leur mouvement vers le haut. Elle regarda ensuite le sol. Liz réfléchit, incertaine. Elle secoua ensuite négativement la tête.
-Non, dit-elle déboussolée, t'es pas un… extra-terrestre ?
-Tu viens de faire un rencontre du troisième type. Désolé ce n'est pas marrant. Oui je suis un extra-terrestre. Ca fait bizarre de le dire.
Il marqua une pause sous son regard interrogateur. Il vit qu'elle ne le croyait pas. Il prit alors un crayon qu'il avait à proximité, passa la main dessus et le changea en bic. Il repassa ensuite la main dessus et l'objet reprit sa forme initiale. Liz était totalement perdue, abasourdie. Elle ne savait pas trop comment le définir.
-Tu dois me promettre que tu ne le diras à personne, ni à Maria, ni à Alex, à personne. Sinon tu ne comprendrais pas ce qui t'arriverait.
-Quels pouvoirs as-tu ?
-Nous pouvons…
-Nous ? l'interrompit-elle.
Réalisant que cette fois il ne pouvait ni reculer, ni couvrir ses amis, Max se lança dans une explication précise et détaillée de tout ce qu'il savait de sa vie, son destin…
-Isabel, Michael et Tess, rougit-il, en sont aussi. Nous pouvons modifier la structure moléculaire des choses comme pour le crayon. C'est comme ça que je t'ai sauvé. Isabel peut voyager dans les rêves. Michael fait exploser les objets. Quant à Tess, elle manipule les esprits. Nous ressentons les émotions fortes et intenses. Nous ne connaissons pas toute l'étendue de nos pouvoirs. Nous en apprenons chaque jour un peu plus.
Il attendit quelques secondes afin de voir comment Liz réagissait. Elle semblait plutôt sereine. Soudain, une image lui revint en mémoire. Max baissa la tête et esquissa un sourire.
-Qu'y a-t-il de drôle ?
-Je repensais juste à la robe que tu portais quand tu étais petite. C'était ta mère qui l'avait faite et elle en était fière. Alors tu la mettais. Même si elle représentait la honte de ta vie.
-Je la portais pour elle, dit-elle nostalgique.
Elle songea un instant à sa famille perdue. En peu de temps, beaucoup de membres de sa famille étaient mort. Son frère… ses parents. Mais elle devait arrêter d'y penser.
-Comment le sais-tu ? releva-t-elle soudain. Cela remonte à la maternelle et je ne te connais que depuis le secondaire. Tu as lu dans mon esprit ?
Elle voulut reculer, un tantinet effrayée. Mais il la rattrapa par le bras et l'attira auprès de lui. Liz fut surprise d'être soudain si proche de lui. Elle pouvait sentir son souffle lui effleurer la nuque. C'était si chaud et si apaisant à la fois.
-Non, nous n'avons pas ce pouvoir. Nous pouvons établir des connections avec d'autres personnes. Si je dois te prouver que je ne mens pas, je pourrais tenter d'établir une connexion dans l'autre sens. Tu recevrais ainsi un flot d'images me concernant et tu verrais qui je suis vraiment.
Elle hésita d'abord, mais croisant le regard de Max, elle se ravisa. Il lui inspirait une totale confiance. Quand il était là, elle se sentait capable d'obéir à tout ce qu'il disait.
-Je suis d'accord.
-Il faut que je te touche
Il posa ses mains sur ses joues. La connexion fut instantanée. Liz vit Max et Isabel dans le désert. Elle ressentit alors sa solitude extrême vis-à-vis du monde qui l'entourait. Elle se vit aussi comme il la voyait. Et la chose la plus incroyable était qu'à ses yeux, elle était belle. Elle vit soudain Tess et lui main dans la main, au milieu du désert, ainsi que Michael et Isabel dans la même posture. Des drôles de signes étaient dessinés sur le sol.
-Ça a marché, murmura-t-il.
Elle tenta de reprendre ses esprits et de trier tout ce qu'elle venait de voir. Après un court instant, elle acquiesça. Elle fronça les sourcils et ensuite demanda :
-Max, quelle était cette image de toi, Tess, Michael et Isabel ?
-Notre destin.
Il plongea ses yeux dans ceux de Liz et du résister à l'envie de l'embrasser, de la toucher. Rien que de penser que sa destinée l'éloignait d'elle, était insupportable.
-Nous devons nous placer par couple pour retourner chez nous. Mais nous ne savons pas comment.
-Je comprends.
Le cœur de Liz se serra. Elle comprenait à présent ce qui le liait si profondément à la blondinette.
- Tess et toi êtes pareils.
Elle baisse la tête et laissa échapper un soupir. Liz rit intérieurement. « Qu'il en a l'air heureux » pensa-t-elle sarcastiquement.
-Seulement voilà, je ne l'aime pas comme je devrais, se défendit Max en voyant le regard tristounet de Liz. Sur notre planète d'origine, j'étais roi et Tess la reine. Mais ici, tout est différent. Michael n'est pas le chef de mon armée et il ne sort pas avec Isabel. Pourquoi moi, je devrais suivre ma destinée. Je ne veux pas être ce roi. Et je ne suis pas sur de vouloir un jour rentrer chez moi.
Le jeune alien s'était emporté, dévoilant à Liz une grande partie de son histoire. Mais cela lui avait fait un bien immense. Il se sentait enfin libéré d'un grand poids.
-Que s'est-il passé en 1947 ? Si vous étiez à bord, pourquoi avez-vous l'apparence d'adolescent ? étiez vous verts et mesurez-vous un mètre ?
Max lui sourit. Visiblement, cette histoire la travaillait beaucoup. Il se décida alors. Il lui raconta toute son histoire.
Leur vaisseau s'est écrasé en 1947 avec à bord les quatre aliens ainsi que leur protecteur nommé Nasedo. Au départ, ils étaient tous les quatre dans des incubateurs et le protecteur veillait sur eux. En 1989, ils sont sortis des incubateurs et avaient l'apparence d'enfant de six ans. Tess n'est pas sortie en même temps. Elle a été élevée par Nasedo et a rejoint le groupe il y a peu. C'est Nasedo qui leur a expliqué pourquoi ils étaient là et ce qu'ils devaient faire. Il a beaucoup de pouvoir. Il peut changer d'apparence car il n'a pas d'enveloppe corporelle. La planète sur laquelle ils vivaient se nomme Antar. La guerre a éclaté. Khivar, le chef de la rébellion est actuellement à la tête du pouvoir. Il a tué tout le monde pour s'emparer du trône. Certains dirigeants de leur planète ont alors mêlés leurs cellules à des cellules humaines pour qu'ils puissent renaître, revenir, et sauver leur planète. Rentrer, Michael en rêve ainsi que Tess. Ils n'ont pas grand-chose sur terre tandis que Max et Isabel ont une famille. Ils doivent tous être très prudent. La police et le FBI donneraient cher pour mettre la main sur des extra-terrestres.
-donc, dit-elle, lorsque tu m'as guéri tu as risqué de faire éclater la vérité ?
-Oui.
-Pourquoi ?
-Parce que c'était toi.
Le cœur de Liz se mit à battre la chamade. 'Parce que c'était toi'. Que voulait-il dire exactement par là ? Comptait-elle pour lui autant qu'il comptait à présent pour elle.
-Tu as toujours été différente à mes yeux. Même si ça ne pourra jamais aller plus loin, annonça-t-il avec un point de regret dans la voix. On est trop…
-On est différent.
Elle se dirigea vers la porte. Il était tard à présent et elle méritait bien une bonne nuit de sommeil. Il fallait qu'elle se repose, qu'elle réalise l'ampleur de ce qui venait de lui arriver.
-Max, dit-elle se retournant une dernière fois vers lui. Je ne t'ai même pas remercié de m'avoir sauvé la vie.
-Merci à toi.
Elle sortit de la chambre, sous le charme de ce garçon, mi-humain, mi-alien.
Max lui avait transmis une force. À présent, elle savait tout. Ils étaient devenu en un instant très proche l'un de l'autre, même amicalement parlant. Ce qui déplaisait fortement à Kyle, mais aussi à Tess Michael et même Isabel.
-Je n'en reviens pas que tu lui aies tout dit, lui reprocha sa sœur.
Elle plaqua sa main droite sur la table où ils étaient installés. Ce qui fit un bruit retentissant. Le petit groupe sursauta légèrement. Isabel le foudroya du regard.
-Ni même que tu lui aies sauvé la vie, jalousa Tess.
-Je ne pouvais pas la laisser mourir, se défendit-il
Tess avait le regard agressif, comme si elle était prête à tuer. Ses yeux lançaient des flammes. Elle croisa les bras contre sa poitrine et maugréa dans son coin.
-Tu nous mets tous en danger Maxwell, attaqua Michael, nous quatre et Nasedo. Tu sais que Liz sort avec le fils du shérif ? Si elle lui dit, il nous livrera au FBI et nous serons disséqués.
-Elle ne me trahira jamais. J'ai confiance.
-C'est une humaine, lui rappela Tess.
-Une humaine particulière, renchérit Max.
À nouveau Tess bougonna quelque chose d'inaudible. Isabel était très en colère aussi. Ses longs cheveux blonds détachés volaient dans tous les sens. Elle ne manquait pas d'arguments.
-Tant qu'on y est, lui dit sa sœur, on pourrait le dire à sa folle de copine, Maria.
-Mignonne la copine.
-Michael !
-Taisez vous tous les trois, explosa Max. J'en ai assez de me sentir si seul.
Tess reçu sa remarque en plein cœur et le regarda surprise. Ne comptait-elle donc pas pour Max ? Elle voulut se rapprocher de lui pour lui prouver ainsi sa présence. Mais l'hybride l'éloigna quelque peu.
-Peut-être serait-ce mieux si Maria et Alex étaient au courant. Continua-t-il. Ce sont les meilleurs amis de Liz et nous nous sentirions moins seuls.
-Nous sommes cinq. Tu n'es pas seul, se vexa Tess.
-Nous sommes six. Liz est avec nous maintenant.
-Maxwell, Ne nous pourris pas la vie avec ta nouvelle conquête, lui ordonna son meilleur ami.
Tess pâlit tandis que Max rougissait. Cette Liz Parker allait-elle lui voler son Max ? Non ! Elle ne le permettrait pas. Elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour empêcher que ça arrive.
De son coté, Liz agissait bizarrement à l'égard de ses amis. Elle évitait Maria le plus possible. Celle-ci lui demandait dès qu'elle pouvait ce qui s'était réellement passé. Mais Liz ne devait rien dire. Elle l'avait promis à Max. Même si elle avait plutôt bien réagis en l'apprenant, elle avait peur que le geste généreux de Max se retourne contre lui. Si une telle chose se produisait, elle ne se le pardonnerait jamais !
-Je suis sure qu'il s'est passé quelque chose. Je l'ai vu s'écrouler.
Maria cherchait obstinément une réponse à ses questions. Elle avait même pris Alex à témoin. Elle ne le lâchait plus depuis ce qu'il s'était passé au crashdown.
-Maria, soupira Alex épuisé de l'entendre, c'est écrit noir sur blanc : « un coup de feux a été tiré, mais personne n'a été blessé ». Crois-tu que Liz nous mentirait ?
-Elle est si différente ces temps-ci et ce depuis ce jour-là. Comment pourrais-je être sure qu'elle ne me cache rien ?
Elle attrapa ses tartines et mordit dedans. Elle attendit d'avoir avalé pour enchaîné son laïus sur l'attitude étrange de sa meilleure amie.
-Et puis je la vois souvent avec Max Evans. Je te rappelle qu'il était quand même penché sur elle. Enfin, je crois.
-Maria, arrête. Elle vit chez lui, c'est normal qu'ils se parlent quand il lui arrive quelque chose.
-Oui mais quand même, elle passe vraiment beaucoup de temps avec monsieur Max Evans !
Une ombre apparut alors derrière la jeune fille. Le regard de Alex se voila. Maria le scruta un instant sans comprendre pourquoi il se renfrognait sur lui-même. Kyle Valenti sourit et prit la parole :
-Qui ça ? demanda –t-il. C'est Liz qui passe beaucoup de temps avec Max ?
-Heu… non, bafouilla Maria, on parlait de…
Son teint devint rouge. Alex et elle bafouillèrent un instant. C'est le jeune homme qui trouva la solution. Son esprit vif avait vite élaboré dans sa tête une échapatoire…
-Tess, coupa-t-il.
-Oui c'est ça Tess, reprit Maria. On disait qu'elle était bizarre et puis en plus elle sort avec Max alors…
-Oui, oui, c'est ça, sourit Kyle très sceptique. Si vous voyez Liz, dites lui que je la cherche.
-Pas de problème, sourit faussement Maria.
Alex lui lança un coup de coude dans le coté pour qu'elle cesse de sourire aussi stupidement. Kyle s'éloigna toujours suspicieux. Maria souffla de soulagement.
-Il ne manquerait plus qu'on doive régler ce problème-là.
Liz rentra chez elle ce soir-là, plutôt déboussolée. Comment allait-elle cacher ce secret à Maria ? Ce soir, la fête qui commémorait le crash lui rappellerait qu'elle en connaissait les passagers. Elle entrevit Max dans le salon mais l'évita. Elle ne voulait pas sortir pour aller au festival. Elle l'avait pourtant promis à Kyle. Elle se changea rapidement et se dirigea vers le crashdown où l'attendaient -plus que probablement- les questions de Maria. Effectivement, à peine entrée dans le restaurant, Maria l'agrippa.
-Liz, tu vas bien ? Je ne t'ai pas vu de la journée.
-Heu… Je vais bien. J'étais… quelque part.
Liz tenta de s'éclipser mais Maria la retint de force. Elle avait une envie incommensurable de connaître le fin mot de l'histoire. Elle lui agrippa le bras assez violement.
-Qu'est ce que tu me caches ?
-Rien ! Je vais bien. Je suis toujours secouée. J'ai bien cru que j'allais m… être touchée.
-Ne me mens pas, dit-elle sortant de sa poche un carnet plein de sang. Ça, ce n'est pas du ketchup. Qu'est ce que Max t'a fait ?
-Il ne m'a rien fait. Je vais bien et c'est le plus important. Tu comprends Maria. Je suis tombée rien de plus. Tu ne dois plus poser de questions.
Liz se dirigea vers les cuisines laissant Maria en plan. Celle-ci soupira. Elle tenta tout de même de l'atteindre une dernière fois.
-Au fait, lui lança Maria, Kyle Valenti te cherchait partout tout à l'heure.
Dans son bureau, le shérif Valenti regardait fixement un sac à dos noir. Quelqu'un l'avait déposé devant le commissariat le matin même. Il contenait la robe de serveuse de Liz. Elle était trouée et les analyses avaient révélés la présence de sang. Pourtant, un ami de Valenti qui travaillait aux affaires internes, avait nié la trace du sang. Leurs analyses à eux s'étaient révélées nulles. Deux personnes entrèrent alors suivit de l'adjoint du shérif : Hanson.
-Vous devez être Larry et Jennifer, dit Valenti. Installez-vous. Vous étiez présents le jour de la fusillade au crashdown, n'est-ce pas ?
-C'est exact, répondit Larry. Et je peux aussi vous affirmez qu'il s'y est passé quelque chose de pas normal.
-Quelque chose concernant la jeune serveuse Liz Parker ? demanda Valenti.
Il serra les doigts et se reposa sur son siège. Il écoutait attentivement tout ce que lui racontaient les deux touristes.
-Oui, répondit Jennifer. Je vous assure que nous avons vu garçon d'à peu près son age et aux cheveux bruns s'est penché sur elle juste après le coup de feu.
« Max Evans. » pensa tout de suite Valenti. Cela ne pouvait être que lui. Enfin ses soupçons étaient confirmés par des gens sains d'esprit. Il esquissa un sourire.
-Et pour ce qui est de la balle, continua Larry, il ne me semble pas que vous l'ayez retrouvé ?
-Non en effet, répondit le shérif en baissant la tête.
Les touristes s'avancèrent et vinrent se placer juste devant le shérif comme pour éviter que l'adjoint ne les entende. C'est l'homme qui commença à exposer sa théorie.
-Vous savez, cela peut paraître totalement fou, murmura Larry. Mais nous sommes à Roswell, la ville des extra-terrestres. Les phénomènes paranormaux doivent être monnaie courante.
-En réalité, pas tant que ça, lui affirma Valenti. Ne vous emballez donc pas trop vite. Sauriez-vous identifier le jeune homme qui se penchait sur la jeune serveuse ?
-Sans aucun problème, acquiesça Jennifer.
Liz arriva devant sa porte. Qu'allait-elle lui dire ? Non, elle n'avait vraiment pas envie de lui parler. Elle préfèrerait parler avec Max. Elle avait le sentiment que lui la comprenait. Il lui ouvrit alors la porte.
-Salut Kyle, dit Liz.
-Liz ? s'étonna-t-il. Je me demandais si je te reverrais un jour. Tu m'évites depuis quelques jours non ?
-J'étais…
-Sous le choc ?
-Oui, c'est ça. Mais je vais mieux maintenant.
-Tant mieux.
Il sourit laissant place à un silence gênant. Liz se balançait d'un pied sur l'autre. Kyle voyait bien que quelque chose n'allait pas. Il détestait se sentir impuissant face à la situation.
-Au fait, mon père a encore quelques questions à te poser. Si tu veux bien entrer deux minutes.
-Il est déjà rentré ? demanda la jeune fille inquiète.
-Oui il a entendu deux témoins cet après-midi. Il voudrait des précisions.
Le cœur de Liz se serra. Elle détestait devoir répondre aux questions du père de son petit ami. Elle savait parfaitement bien qu'il soupçonnait ouvertement Max.
-La police recherche activement l'homme qui t'a tiré dessus ainsi que son complice.
-Tu sais, je n'ai pas été touchée.
-Oui, je sais, dit-il sceptique.
Elle entra dans la maison de son petit ami et trouva le shérif dans son fauteuil, penché sur le dossier de la fusillade. Visiblement, il s'y intéressait de très prêt. Cela pourrait s'avérer être très dangereux pour Max.
-Bonjour mademoiselle Parker, dit le shérif en l'apercevant. Vous allez mieux ?
-Oui, je vais beaucoup mieux.
-On va même au festival ce soir, ajouta Kyle.
-Bien, dit Valenti. Je voulais juste vous demandez : connaissez-vous Max Evans ?
Liz respira profondément. Il fallait qu'elle fasse attention à ce qu'elle disait. Le shérif essayait sans doute de la piéger pour qu'elle parle au sujet des extra-terrestres.
-J'habite chez les Evans, donc oui je le connais, répondit Liz sous le regard attentif du shérif. Même si on se parle peu souvent. C'est un garçon très distant.
-Était-il au crashdown lors de la fusillade ?
-Pas dans mon souvenir, hésita-t-elle ne se rappelant plus ce qu'elle avait dit précédemment.
-Oui je vois.
Jim Valenti instaura la silence un instant. Il se leva, fit quelques pas dans la pièce, sans doute dans le dessein sournois de déstabiliser la jeune fille. Très habile, mais pas assez pour Liz Parker. Elle ne flancha pas.
-Des témoins ont affirmés l'avoir vu se pencher sur vous et poser une main sur votre abdomen.
Elle secoua nerveusement la tête tout an agitant les mains. Elle ajouta ensuite avec précipitation.
-Peut-être était-il là. Je ne m'en souviens pas. Vous savez, je suis tombée. J'étais étourdie. Il s'est peut être penché sur moi pour voir si j'allais bien.
-Dans ce cas pourquoi s'est-il enfuit ?
Liz bafouilla. Il était vrai que Max s'était enfuit sans aucune explication, pas même un mot. Cela ne le mettait pas dans une position des plus simple pour expliquer son attitude.
-Sans doute pour prévenir madame Evans, Diane. Elle ne travaillait pas quand l'accident a eu lieu.
-Bien, je vois. Regardez cette photo, enchaîna le shérif.
Sur la photo se trouvait un homme mort, couché sur une table d'autopsie, une empreinte de main argentée sur le torse. La même empreinte que Liz avait sur son ventre, la marque que Max avait laissé après l'avoir sauvé.
-Cette empreinte vous dit quelque chose ? poursuivit Valenti.
-Non, je ne l'avais jamais vu avant aujourd'hui.
-Puis-je vérifier sur votre ventre ? lui demanda-t-il. Par simple curiosité.
-Shérif…
-Je vous en prie.
Elle n'eut d'autre choix que de le faire. Elle souleva doucement son pull et découvrit son ventre. La main argentée avait disparue. Liz nota au passage que la photo du mort avait été prise en 1959.
-Sur le cadavre aussi l'empreinte s'est effacée, ajouta Valenti
-Puis-je m'en aller.
-Bien sur. Si vous vous souvenez de quoi que ce soit…
-Je viendrai vous voir.
Elle avait parlé d'un ton serein qui ne laissait en aucun cas penser qu'elle avait quelque chose à se reprocher. Elle sourit. Elle se retourna ensuite vers son petit ami.
-Kyle, dit-elle, on se retrouve au festival dans une heure et demi ?
-Bien sur. Devant la scène.
-Ok. À tout à l'heure.
Il l'embrassa. Liz écourta de son mieux le baiser.
-Au revoir ma puce.
Elle sortit de chez Kyle et s'éloigna peu à peu. Il l'observa s'engouffrer dans une rue sombre. Lorsqu'elle eut pris un peu de distance, Kyle se tourna avec véhémence vers son père.
-Qu'est ce qui t'as pris de poser toutes ces questions?
- Je ne faisais que mon boulot.
-Tu l'as pratiquement accusée de te mentir.
Jim Valenti, qui s'était précédemment rassis, se leva doucement et regarda son fils dans le blanc des yeux.
-Kyle, tu te souviens, grand père nous racontait toujours ces histoires d'extra-terrestres et nous l'avons tous pris pour un fou.
Kyle dodelina la tête en signe d'affirmation. Bien sur qu'il s'en souvenait. Ces divagations avaient séparées sa famille…
-Aujourd'hui je n'en suis plus sur. La robe de Liz est trouée et recouverte de sang. Elle a bien été touchée. Et je ne sais comment elle s'en est sortie sans une égratignure. Je crois que Max Evans lui a fait quelque chose.
-Papa arrête ça ! Tu veux qu'il t'arrive la même chose qu'à grand père ? alors ne t'enfonce pas dans ce délire paranoïaque.
Jim Valenti ne rétorqua rien. Il savait ce qu'il affirmait et bientôt, il pouvait en jurer, il serait en mesure de le prouver. Et ce jour là, il rendrait tout l'honneur qui était dû à son père.
Liz était inquiète. Valenti se doutait de quelque chose. Il savait que Max était au crashdown. Elle devait le prévenir. Ils devaient éviter le pire. Elle ne voulait surtout pas que Max soit pris par le FBI. Il comptait trop pour elle. Maintenant qu'ils s'étaient enfin rapprochés, elle ne voulait pas le perdre. En une seconde, il l'avait électrisé. Elle entra par la porte arrière du crashdown et monta dans son ancienne chambre. Il y avait toujours ses meubles, seules les affaires avaient été déplacées. Elle se servait de son ancienne maison pour inviter Maria et Alex. Ils se réunissaient là pour ne pas déranger Diane Evans jusqu'à des heures impossibles, les Evans travaillant tous les jours. Liz se changea et enfila son costume. Cette chambre lui rappelait tant de moments agréables avec ses parents et aussi avec Kévin…
« Ne pense pas à Kévin. » pensa-t-elle. « Ca te fait encore plus mal. Ne pense plus à lui. Plus jamais. »
Elle fut sortie de ses pensées par un bruit sourd qui devait être la porte de la cuisine du restaurant.
-Liz ! cria une voix. On doit de parler tout de suite ! On sait que tu es là.
-Maria ? appela Liz. Alex ?
Elle sortit de sa chambre et passa la tête au dessus des escaliers d'où elle pouvait apercevoir le palier. Elle distingua très clairement ses deux meilleurs amis.
-C'est bien nous, répondit le jeune homme.
-Et cette fois, ajouta Maria, pas moyen de resquiller. Tu vas nous dire ce qui se passe. Je veux dire, TOUT ce qui se passe. Sinon, on va dire au shérif tout ce qu'on sait.
Elle descendit à leur niveau persuadé qu'ils n'étaient pas sérieux. Mais leur visage lui laissa penser tout le contraire. Ils paraissaient déterminés. Elle les fixa et déclara inquiète :
-Qu'est ce que vous savez, demanda Liz hésitante.
-Et bien, commença Alex, moi je sais que la personne en laquelle nous avions le plus confiance est en train de nous mentir.
-Et que Max Evans était bien ici ce jour-là, poursuivit Maria d'un ton autoritaire, et qu'il t'as fait je ne sais quoi.
Maria avait prononcé le mot magique : Max Evans. Jamais Liz ne ferait quelque chose qui le mettrait en danger. Il lui avait sauvé la vie. À présent, c'était à son tour de le protéger.
-Bien, se décida Liz, je veux bien tout vous dire ; mais avant, vous devez me promettre que vous n'allez pas crier.
-Crier ? s'étonna Maria. Hey c'est moi !
Alex avait pris la chose avec son esprit cartésien. Il réfléchissait et retournait la situation dans tous les sens. Il avait d'abord cru que Liz faisait une réaction suite aux évènements. Il avait ensuite du admettre que la jeune fille paraissait sincère et sure de ce qu'elle avançait. Quant à Maria, après s'être enfuit en courant et en criant pour ensuite piqué une mini crise de nerfs, elle avait décidé de prendre l'air. Elle avait tourné dans la rue pendant dix minutes et elle avait également inhalé pas mal d'huile de cèdre. Maria, tout de vert vêtue en raison du festival, avait fait quelques réflexions au sujet de « petits hommes verts ». Ils avaient ensuite tous pris la voiture et étaient partis en direction du festival. Maria ne tenait plus en place et Alex, qui était d'habitude serein, semblait cette fois très excité. Liz craignait qu'ils ne craquent et ailles tout dire au shérif.
Michael et Tess étaient hors d'eux-mêmes. Ils reprochaient toujours à Max d'avoir tout dit à Liz. Pour eux, elle n'était qu'une humaine. Ils ne se mêlaient pas aux humains. Ils ne devaient pas. Chez les Evans, le ton monta très vite.
-Ils vont venir nous chercher, tempêta Michael. Il faut quitter Roswell.
-Et abandonner la vie que l'on mène ici, lui fit remarqué Max. Nos parents, nos amis ?
Michael se plaça devant lui. Il avait envie de le secouer son ami tellement celui-ci était têtu. Il se retint néanmoins, convaincu que ce n'était pas la bonne solution et que, même une fois secoué, Max resterait toujours et encore sur ses positions.
-Ce ne sont pas tes amis Maxwell, lui dit-il.
-Liz est mon amie, se défendit Max. Elle est digne de confiance. Je lui fais confiance.
-Tu fais les éloges de mademoiselle Parker, demanda Tess sur un ton inquisiteur. Tu te rappelles que tu sors avec moi ? Ici, tu n'as rien de vrai. Ce n'est pas chez nous.
Elle s'éloigna de lui et se rangea du coté de Michael. Pour eux deux, la vie sur terre était quasi insupportable. À part leur petit groupe, il n'avait rien. Pas de connaissances, pas de famille. Rien qui ne les retienne sur cette planète.
-Il faut faire ce qu'a dit Nasedo, enchaîna Michael. Il faut trouver le moyen de rentrer chez nous !
-Et qu'est ce que nous trouverons là-bas ? s'inquiéta Isabel.
-Max y trouvera un trône. Michael, son armée. Toi et moi, nos maris.
-Tu y vas un peu fort, lui fit remarquer Max. En es-tu seulement certaine ?
-C'est la vie qui nous attend, continua-t-elle. La vie qui est faite pour nous. Nos parents attendent notre retour, et le retour du roi.
Tess avait monté le ton encore plus fort. Elle en parlait avec tant de fougue. Le retour sur leur planète était probablement la chose qu'elle désirait le plus au monde…
-Nous ne partirons pas de Roswell, trancha Max. Nous devons simplement agir normalement
-Mais on ne peut pas faire comme si tout était normal, s'exclama Michael. On n'est pas normal.
-Michael, j'ai dit que…
-Bien, tu es le roi ! J'en ai marre.
Il sortit de la maison dont il claqua la porte avec violence. Il se dirigea vers la jeep. Il prit le volant et s'apprêta à partir. Max le rejoint en lui barrant la route.
-Michael, attend, cria-t-il, je sais que tu n'as pas grand-chose ici. Tu n'as pas de famille si ce n'est Hank.
-Ce n'est pas ma famille, protesta-t-il. Il me garde uniquement pour toucher son chèque.
-Essaie de comprendre Michael. Isabel et moi avons une famille qui tient à nous. Même si c'est difficile pour toi, nous devons rester. Si nous avons des problèmes, Nasedo nous protègera. Tout ira bien, je te le promets
Les deux garçons furent alors éblouis par les phares d'une voiture rouge manifestement plus en très bon état. On aurait même dit que le pare-choc tenait avec une ficelle . Liz, Maria et Alex en sortirent. À la dernière minute ils avaient décidé d'aller chez les Evans pour voir Max plutôt que d'aller au festival.
-Maria et Alex savent, lança Liz à Max.
-Magnifique, dit Tess qui sortait de chez son petit ami. Pourquoi ne pas prévenir les médias tant qu'on y est ?
-On ne dira rien à personne, promit Maria.
-On le jure, rajouta Alex.
-De toute façon, c'est trop tard, se plaint Michael. Tu es fier de toi Maxwell ?
Il s'assit sur le capot de la jeep et fixa les humains. Isabel passa la main dans ses longs cheveux blonds. Avait-elle peur ? La grande Isabel Evans était-elle effrayée ? Cette pensée avait traversée l'esprit de Maria. Isabel n'était pas le genre de fille à laisser paraître le moindre doute.
-Valenti se doute de quelque chose, annonça Liz tandis que Max plongeait ses yeux dans les siens. J'étais chez Kyle et il m'a posé des questions sur toi. Des témoins t'ont vu penché sur moi…
-Penché sur toi ? s'étonna Tess.
Elle tourna furieusement la tête vers son petit ami. Celui ne bougea pas d'un pouce. Il fixait toujours imperturbablement Liz. Tess sentit la rage monter en elle. Même si Max le sentait, il ne fit rien pour briser le contact visuel avec son amie.
-Quand il me sauvait, poursuivit Liz les yeux toujours plongés dans ceux de son alien préféré. Valenti possède la photo d'un homme avec une empreinte argentée sur le torse. Elle date de 1959.
-Nous n'étions pas né, rétorqua Max.
-C'est Nasedo, expliqua Tess.
Des regards étonné, surpris et ébahis se fixèrent elle, excepté ceux de Liz et Max. Les deux adolescents ne se quittaient toujours pas des yeux. Tess le remarqua mais ne dit rien. Elle expliqua ce qu'elle savait.
-Au début, poursuivit Tess, il devait uniquement se protéger. L'homme sur la photo se nomme John Atherton. Nasedo en avait fait son ami et lui avait tout avoué sur ses origines ; mais Atherton en a fait un bouquin. Il a été obligé de le tuer, pour survivre.
Un frisson parcourut Maria tout le long de l'échine. En plus d'être d'ailleurs, ils tuaient pour se protéger. Cette pensée ne lui inspirait pas confiance. Elle masqua néanmoins son manque d'assurance.
-J'ignorais qu'il avait le pouvoir de tuer des gens, s'étonna Isabel.
-Ca me rassure, frissonna Maria.
-Effrayée, lui lança Michael.
-Hey ! Space boy ! Il en faut plus pour m'impressionner.
Elle lui fit un sourire des plus charmeur auquel il répondit avec plaisir. Elle finit par détourner timidement le regard, ne sachant trop ce qui venait de se passer. Elle se racla la gorge.
-Il ne tue que pour se protéger, défendit Tess.
-Est-ce une raison ? argumenta Alex.
-Quand nos vies en dépendent, oui !
-Comment faire contre Valenti, demanda Max.
Il n'avait pas quitté Liz des yeux. C'est comme s'ils pouvaient communiquer à l'aide d'un simple regard. Il pouvait deviner ce qu'elle ressentait même en n'utilisant pas son pouvoir.
-Il faut aller au festival, normalement, dit-elle. J'ai rendez-vous avec Kyle, mais si je lui explique…
-Qu'on est des aliens ? fit Tess d'un ton hautain et supérieur.
-Si je lui explique que j'ai quelque chose d'important à faire, continua Liz sans prêter attention à Tess, je pourrai rester avec vous au cas où.
-Tu es sure de vouloir rester ? lança Tess toujours aussi piquante.
Liz tourna la tête vers Tess voulant répliquer quelque chose. Mais à la dernière minute, elle se ravisa. Elle n'e valait pas la peine. Elle n'allait tout de même pas se quereller ainsi comme des chiffonnières.
-J'ai une meilleure idée. Intervint Isabel. C'est tiré par les cheveux mais ça peut marcher. Liz, tu va rejoindre Kyle…
Elle expliqua ainsi tous les détails de son plan qui était en effet dur à avaler. Mais Isabel était convaincue que Kyle croirait tous ce qui allait se passer. Le fils du shérif avait beau être un basketteur hors paire, il n'était pas d'une remarquable intelligence… Maria n'avait visiblement rien suivit. Isabel lui répondit tout simplement de faire ce qu'elle lui dirait de faire.
Devant la scène, Kyle attendait sa petite amie depuis bientôt vingt minutes lorsque soudain, celle-ci apparu plus radieuse que jamais, déguisée en Winona rider - comme dans alien. Kyle portait un simple costume d'alien bien banal.
-Tu es là ? Je t'attends depuis…
-Je sais oui, lui sourit-elle. Je suis désolée.
Elle lui attrapa le col de son déguisement et l'attira tout contre elle. Kyle se colla à sa petite amie avec plaisir. Liz ne faisait pas souvent ce genre de chose, surtout en public. Celle-ci lui vola un baiser charmeur.
-Comment te résister ? lui murmura-t-il au creux de l'oreille.
-Tu ne trouves pas que c'est bruyant ici ? On va faire un tour ?
-Si tu veux, lui répondit Kyle.
La jeune fille amena donc le fils du shérif sur le parking où il faisait, en effet, plus calme. Alors qu'ils marchaient main dans la main, Liz aperçu de loin Maria en compagnie d'une autre personne déguisée en E.T. Elle voulut se rapprocher pour la saluer. Ils étaient à quelques mètres à peine quand le compagnon de Maria pointa alors une arme sur elle. Le coup retentit.
Maria, cria alors Liz.
Elle couru vers son amie, Kyle la suivit. Elle se pencha sur elle. Maria avait du sang qui coulait le long de son ventre. Liz souleva le T-shirt de son amie, posa sa main sur son abdomen et guérit la blessure par balle. Le tout sous le regard abasourdi de Kyle qui n'y comprenait rien du tout. Après la guérison apparut une marque argentée. Maria se releva.
-Liz, tu es…, articula difficilement Maria.
-Non Maria, ce n'est pas ce que tu crois.
Elle se releva et croisa alors le regard de Kyle. Il reflétait son incompréhension et sa peur. Elle sourit intérieurement mais n'en laissa rie paraître. C'était encore trop tôt.
-Liz ? Liz ? bafouilla Kyle. Il faut que tu m'expliques. Qu'est ce qui se passe ? Qu'est ce que tu es ?
-Kyle, soupira la jeune fille. Ne me dis pas que tu n'as jamais remarqué. Oui, je suis différente mais je suis toujours moi et puis tu m'aimes comme je suis non ?
Le jeune garçon était complètement paniqué. Il avait du mal à trouver ses mots. Il se recula, comme de bien entendu, de sa petite amie, qu'il voyait à présent comme un monstre.
-Ne m'approche pas ! Mon père avait raison. Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu !
Il gémit encore un moment avec que les deux jeunes filles ne mettent fin à son supplice. Liz et Maria éclatèrent de rire laissant Kyle dans un flou artistique total.
-Quoi qu'est ce qui se passe encore ? demanda soudain Kyle prit au dépourvu face à l'attitude des deux jeunes filles.
Il leva les mains en signe d'incompréhension et fronça les sourcils, attendant une explication précise sur ce qui venait de se produire.
-Tu t'es fait avoir, lui avoua Maria.
-Comme quoi les apparences sont parfois trompeuses.
-Quelqu'un m'explique ?
Liz et Maria se regardèrent et ne purent s'empêcher de pouffer à nouveau de rire face à la tête de Kyle. Il avait l'air tout penaud, ignorant. « Ca ne change pas beaucoup du quotidien.» pensa Ironiquement Maria.
-C'est moi qui ai « tiré » sur Maria, avoua Alex tout en enlevant son masque…
Il apparut derrière Kyle. Celui-ci tourna doucement la tête vers chacun de ses amis. Comprenait-il ce qu'il venait de se passer ? Comprenait-il le message qu'on avait essayé de lui faire passer ?
-Tout ça Kyle, continua Liz, c'est pour te montrer que tu as parfois l'impression que quelque chose s'est produit alors qu'en fait rien n'a eu lieu. La marque argentée, c'est de la peinture, le pistolet c'est un jouet. Ton père est persuadé qu'il est arrivé quelque chose au crashdown mais c'est faux. Tout comme ici, il ne s'est rien passé.
Kyle ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son ne sortit. Sa lèvre inférieure pendait lamentablement. Maria retint du mieux qu'elle pu un fou rire hystérique. Enfin, il recouvra la parole.
-Tu voulais me faire comprendre que mon père avait tort ? Tu as organisé cette mise en scène juste pour ça ?
-Non Kyle pas juste pour ça ; mais aussi pour qu'il arrête de soupçonner Max.
Cet argument n'était définitivement pas celui qui allait arranger la situation, Kyle n'aimant guère –même pas du tout- Max. Liz poursuivit son commentaire sur les évènements.
-J'ai appris que, oui, il était bien au crashdown, penché sur moi. Je ne m'en souvenais plus à cause de ma chute. Mais quand il a vu que j'allais bien il est partit.
Il la regarda avec son habituel air sceptique. Ce garçon ne croyait vraiment personne. Il est vrai que là tout était faux… Mais il pouvait bien faire un effort. Sa bêtise allait-elle aller jusque là ?
-Donc, tout ça n'était qu'un canular ? Je suppose que tu veux que je fasse tout savoir à mon père ?
-C'était ça l'idée, murmura Maria.
Elle étouffa un rire. Alex sourit à sa remarque. Ils durent se retourner pour ne pas que le fils du shérif ne remarque leurs rires sous cape.
-Oui s'il te plait, lui dit Liz. Je vis avec Max depuis un an déjà et je suis prête à jurer qu'il n'a rien de méchant et encore moins d'extra-terrestre comme ton père a l'air de le penser.
Elle se posta devant Kyle et lui lança ses regards aguicheurs dont elle connaissait la susceptibilité à faire craquer son petit ami.
-Donc, demande lui d'arrêter de poser des questions sur lui.
-D'accord, répondit Kyle toujours et éternellement sceptique.
-Détends toi, fit Alex. On ne va pas te manger.
Il sourit. Ce fut au tour de Liz d'étouffer un rire nerveux. Elle le serra dans ses bras pour qu'il ne voit rien.
Isabel avait observé toute la mise en scène du parking en compagnie de Michael. Alors que de l'autre côté du festival Max, déguisé en « men in black » marchait seul. Tess, habillée en démon curupira, le suivait de loin. Elle se demandait si il n'y avait pas quelque chose entre lui et cette Liz Parker. Soudain, Max fut arrêté par le shérif.
-Max Evans, étiez-vous au crashdown le jour de la fusillade ?
Il lui attrapa le bras et le colla contre un mur. Il s'apprêtait à lui passer les menottes. L'hybride ne su très bien comment réagir.
-Oui, répondit-il surpris par cette interpellation.
-Que faisiez-vous là-bas ?
-Je mangeais un hamburger.
Le shérif appuya plus fort dans le dos de Max. sa joue était déformée à force d'entrer en contact avec le mur. Mais Jim Valenti n'y faisait guère attention. Il ne voyait que son objectif.
-Des témoins disent vous avoir vu penché sur Liz Parker.
-Je me suis assurée qu'elle allait bien. Mais demandez donc à votre fils. Il devrait tout savoir sur Liz.
Jim Valenti renforça son emprise sur Max. celui-ci étouffa une grimace de douleur. Le policier le menaçait personnellement à présent. Cela n'avait plus rien à voir avec son travail.
-Ne vous moquez pas de moi, s'énerva-t-il. Vous lui avez fait quelque chose et j'ai besoin de savoir ce que c'était.
-Je n'ai rien fait, se défendit Max, alors que Valenti lui passait définitivement les menottes. Vous ne me lisez pas mes droits ?
-Vous n'en avez aucun.
-Vous n'allez tout de même pas m'arrêter shérif ?
Un moment de silence prit place. Jim hésita. Il serra les menottes. Mais au moment d'emmener Max, il changea d'avis. Il lui enleva les menottes et le relâcha.
-Non, se ravisa-t-il. Votre père vous ferait ressortir en moins d'une heure.
Quand il fut tout à fait libre, le shérif le laissa prendre un peu de recul face à lui. Sa figure imposante ne semblait toutefois pas perturber Max, qui semblait tout à fait serein.
-Je n'ai rien fait.
-Je ne vous crois pas. Je vous jure, Max, que je vous aurai à l'œil. Le moindre faux pas, le moindre, et je vous coincerai.
Le shérif s'en alla laissant Max seul. Il ne le resta pas longtemps. Tess s'empressa de rejoindre son petit ami dès que l'occasion se présenta. Elle l'accrocha par le bras.
-Qu'est ce qu'il t'a dit ? lui demanda-t-elle timidement.
-Il a dit qu'un jour ou l'autre il me coincerait. Je ne crois pas qu'il nous lâchera même avec ce que va lui raconter Kyle. Il faudra être prudents. Mais ensemble, à huit, nous y arriverons.
-Crois-tu que l'on puisse leur faire confiance ?
Il leva la tête comme s'il cherchait quelqu'un du regard. Cela ne pouvait être qu'une seule et même personne. Tess le savait. Elle enrageait.
-Liz leur fait confiance, et j'ai confiance en elle.
-Tu sembles très attaché à cette fille, dit Tess jalouse.
-Elle est formidable !
-Et moi dans tout ça ?
Max se tourna vers sa petite amie. Ils s'arrêtèrent de marcher. Il passa doucement la main sur sa joue pour la rassurer. Il se pencha ensuite vers elle pour l'embrasser légèrement.
-Nous deux on est pareil, lui sourit-il tout en ne pensant qu'à Liz.
-Je t'aime Max, l'embrassa-t-elle.
Il ne répondit rien. Il se contenta de passer à nouveau ses doigts sur la peau blanche de la blondinette. Isabel, Michael Liz Alex et Maria arrivèrent alors, riant de bon cœur.
-Mon Dieu, s'esclaffa Maria, vous avez manqué quelque chose vous deux. Vous auriez du voir la tête de Kyle.
Maria l'imita en train de bafouiller ses « oh mon Dieu, oh mon Dieu » ce qui fit rire Michael. Elle était complètement disjonctée et bizarrement, il aimait ça. Il réfuta très vite cette pensée aimable envers l'humaine.
-Il a cru ton histoire ? demanda Max à Liz le visage éclairé par la simple présence de la jeune fille.
-Oui, il tout gobé. Il va en parler à son père.
-Ton petit ami avale vraiment n'importe quoi, lança Michael à Liz.
-Ta petite amie est mieux peut-être, fit Maria.
-Je n'ai pas de petite amie.
-Ha bon ?
-N'en rêve même pas.
Ils échangèrent à nouveau un regard de complicité suivis d'un sourire que maria qualifia par la suite de : adorable. C'était ainsi qu'elle voyait Michael quand son esprit ne lui imposait pas des images de monstre vert et visqueux.
-Maintenant que vous savez qui nous sommes, dit solennellement Isabel, il faut nous promettre de ne jamais révéler ce secret et de ne jamais y faire allusion devant des étrangers.
-Promis, dit Maria, je serai muette.
-Ca lui arrive ? chuchota Michael à Max.
Il étouffa un rire.
-Je ne dirai rien, jura à son tour Alex.
-Je ferai tout pour vous protéger, ajouta Liz.
-Merci, lui sourit encore Max.
Tous se regardèrent alors dans le silence. Max ne pouvait s'empêcher de fixer Liz avec des yeux d'une profondeur incomparable. La jeune fille semblait elle aussi, avoir les yeux fixés sur lui. Quelque chose s'était produit entre eux lorsqu'il l'avait sauvé. Un lien s'était créé. Ils s'étaient échangés leur force mutuellement. L'un vivait par l'autre. Comme si en un instant, leur vie entière avait été bouleversée. C'était bien le cas. En un instant, leurs vies avaient basculée…
Ils ne savaient pas où tout ça les mènerait mais ils le découvriraient bien assez tôt. Leurs vies leur réservaient sans doute encore plein de surprise. Après tout, les extra-terrestres existent et ils sont là, à Roswell. Liz Parker, 16 ans, jeune fille avec une histoire, provinciale plus si anodine que ça. Sa vie venait de basculer dans un autre univers et ce n'était pas pour lui déplaire. Son avenir tout tracé avait soudain disparu pour faire place à un tout autre monde rempli de doutes et d'incertitudes.
« 23 septembre 1999, Liz Parker, je suis morte il y a cinq jours. Mais une chose incroyable s'est produite : je suis revenue à la vie »
Fin du premier épisode.
