Disclamer : La série ne m'appartient pas. Once Upon a Time appartient à la ABC.
Merci à "w" pour ses reviews et autre guest sur "Une Potion Givrée". Ca m'a fait super plaisir :D
Voici un vrai OS court, rien à voir avec le parpaing que représente "From the Dust".
Bonne lecture !
Emma feuilletait l'épais livre de contes en espérant y trouver une quelconque réponse. Elle s'énervait et tournait les pages d'un geste plus vif. Henry vint s'asseoir à côté d'elle.
- « Tu cherches quoi ?
- Un moyen de rendre sa fin heureuse à ta mère. Mais dans ton bouquin, aucun ''méchant'' ne semble trouver le bonheur...
- Y a rien, j'ai déjà regardé. C' est pas très féérique pour un livre de contes...
- Mais c'est ça !, s'écria Emma en refermant le livre d'un geste sec. Il faut de la magie. Quelque chose qui fait rêver, un truc où tout est bien qui finit bien.
- A quoi tu penses ?, demanda son fils, ne voyant pas où elle voulait en venir.
- Disney » sourit la blonde.
Regina attendait son fils dans le parc. L'air commençait à se rafraichir aussi la brune croisait les bras afin de conserver un peu de chaleur corporelle. Henry arriva enfin. Il tenait à discuter près du lac et sa mère ne s'y opposa pas. Il semblait attendre quelque chose mais elle ne voyait pas quoi. La réponse à sa question ne se fit pas attendre. Elle entendit une voix percer le silence : « Au détour de la rivièèèère, serait-elle au détour de la rivièèèèère ? J'attends, j'espèèère qu'elle sera là, rien que pour moi ! ».
Regina vit Emma surgir dans son champ de vision en pagayant au rythme de son chant. Elle chantait diablement faux mais elle y mettait tout son cœur. La brune resta bouche bée, ne sachant que penser de ce comportement puéril et insensé. Ceci dit, il était fort plaisant de voir Emma ramer tant au sens propre qu'au sens figuré.
Elle ne savait si le pire était la voix ou le sens des paroles. La blonde s'avança près du bord.
- « Tu viens faire un tour ?
- C'est un lac, Swan. Pas une rivière.
- On s'en fout, répliqua l'intéressée. Tu viens ? Ca sera plus sympa que ce jeu du chat et de la souris.
- Non. »
La réponse était sans appel. Emma allait répliquer quand Regina fit un léger mouvement du poignet. La barque se retourna et la blonde finit dans l'eau glacée du lac. Alors qu'elle refaisait difficilement surface en claquant des dents, Regina avait disparu. Elle ragea mais se reprit : elle avait d'autres idées.
La brune sortait du Granny's, un café bien chaud à la main. Emma la regardait, tapie dans l'ombre. C'était le moment d'entrer en scène.
Elle claqua des doigts et le tailleur strict de la mairesse se mua dans un nuage de fumée pour laisser place à une tenue plus romanesque. La chemise blanche aux manches bouffantes était resserrée à la taille par un corset noir et élégant. Le jupon plissé était de gris.
Regina prit le tissu entre ses doigts sans comprendre d'où ceci sortait. Elle soupira d'agacement en voyant Miss Swan surgir en face d'elle, dans un accoutrement surprenant de désuétude.
Elle portait un vêtement de cuir noir et un pantalon moulant. Elle avait abandonné sa sempiternelle veste rouge au profit d'une cape écarlate. Sur sa tête, dominant ses boucles blondes, trônait un fin et pourpre couvre-chef fuselé où une plume, tout aussi rouge, donnait le ton.
- « Refusons que nos lendemains soient mornes et gris, déclara pompeusement la blonde en tendant la main.
- C'est un cauchemar, fit Regina dans un souffle en se reculant d'un pas.
- Techniquement tu dois dire que c'est un rêve pour que je puisse enchaîner...
- Profites de tes rêves car c'est tout ce que tu auras, Swan. »
Et une fois encore, la brune disparut. Emma jura et tira un trait sur sa liste. Même pas un sourire, rien.
Le soir, la Sauveuse était devant l'immense manoir . Elle se racla la gorge et commença à chanter.
« Même si ton cœur a l'âme en peiiine, il faut y croire quand même, le rêve d'une viiie c'est l'aaam... »
La blonde esquiva un escarpin qui frôla son doux visage. Fière de sa manœuvre, elle allait s'octroyer le petit plaisir de le faire remarquer à Regina... Quand le second escarpin vint soudainement embrasser sa joue. Quel baiser douloureux. Ceci la dissuada de chantonner le refrain.
Regina s'était empressée de refermer la fenêtre et n'avait décroché un mot. Cependant, Emma était presque certaine d'avoir deviné l'esquisse d'un sourire, l'écho lointain d'un rire. Peut-être qu'elle était sur la bonne voie.
Mais d'où lui venait cette soudaine passion pour le chant ? Regina n'avait pas l'ombre d'une réponse. Elle s'amusait de voir Emma rivaliser d'inventivité sans comprendre la véritable finalité de tout ceci.
Le lendemain matin, Emma essaya d'envoyer des avions de papier par la fenêtre du bureau de Regina.
Elle les fit léviter par magie et essaya vainement d'abord de viser la fenêtre. Les kamikazes de papier s'écrasèrent maintes fois sur le mur adjacent, énervant le commandant de l'expédition.
Elle leva son bras dans un geste vif et assuré, les avions s'élancèrent et brisèrent la vitre. « Au moins ils sont rentrés » songea la blonde avant de déguerpir, ayant entendu la Mairesse vociférer d'innombrables noms d'oiseaux à son intention.
Les mots doux venus des airs n'avaient pas plus porté leurs fruits que ses tentatives précédentes. Emma avait investi le bureau de la Mairesse.
Lorsque la brune entra, elle se retourna vivement, faisant tournoyer les froufrous de sa robe pourpre. Une rose dans ses cheveux faisait ressortir le blond de sa chevelure. Deux hommes que Regina ne connaissait pas jouaient de la mandoline et de l'accordéon en fredonnant doucement des paroles en italien. Son bureau était plongé dans une ambiance feutrée et sentait les pâtes à la bolognaise.
La brune rétorqua dans un sourire narquois que le flamenco était espagnol et que le reste de sa mise en scène était italienne.
« Quelle faute de goût, Miss Swan » lui lança-t-elle avant d'une fois de plus désamorcer une tentative de la Sauveuse.
« Au moins je ne suis plus totalement rétrogradée » pensa la blonde dans une lueur d'optimisme.
Emma s'était donnée du mal pour que Gold veuille bien lui laisser le tapis. Elle s'était entraînée toute la journée à faire voler cette fichue carpette, essayant de diminuer au mieux ses risques de chute.
Elle s'éleva dans les airs sur son tapis volant et arriva à hauteur du balcon. Où se trouvait une baie vitrée. Elle l'ouvrit d'un mouvement du poignet et franchit non sans quelques difficultés la large fenêtre. Regina était dans son lit en train de lire. Elle se dirigea vers la source du bruit. Elle regarda l'intruse par-dessus ses lunettes rectangulaires.
Encore Emma, dans une tenue une fois encore, surprenante. Toute de blanc vêtue jusqu'à la cape. La brune lissa son pyjama azur. Elle s'approcha d'elle d'une démarche lascive que la blonde ne savait comment interpréter.
Emma réitéra le même discours qu'elle avait tenu les jours précédents. Regina déposa un baiser aux coins de ses lèvres, un baiser qui resterait à jamais caché dans le sourire de la Sauveuse.
Ce geste de tendresse paralysa la blonde qui ne savait comment réagir. La brune, fière d'avoir décontenancé la Sauveuse arbora soudain un sourire carnassier. Elle se saisit de la cape de ce prince des mille et une nuits et la rabattit sur sa tête. La blonde s'agita et reculait dangereusement vers le bord du balcon. Avant que Regina ne puisse la retenir elle bascula dans le vide.
- « Emma !, cria la brune en se penchant par-dessus son balcon.
- Quoi ?!, s'énerva la blonde en réapparaissant sur son tapis volant. Tu essayes de me tuer ou quoi ?, ajouta-t-elle en essayant de se dépêtrer de l'amas de tissu.
- Cesse donc tes enfantillages ridicules. »
Regina avait eu peur mais elle avait préféré couper court à l'échange plutôt que de lui montrer que son comportement avait une quelconque influence sur elle. Elle claqua la porte fenêtre et Emma disparut dans la nuit, frustrée d'avoir une fois de plus échoué.
Regina était tout à son ouvrage. Les plats mijotaient, cuisaient, crépitaient joyeusement sur le feu du piano. En fine maitresse d'orchestre, elle menait la danse, touillant et ajoutant quelques ingrédients ici et là dans les différents récipients. De fins fumets s'élevaient dans la cuisine et mettaient en appétit.
Sa quiétude fut troublée par un bruit. Elle fronça les sourcils et se retourna.
Quelle ne fut pas sa surprise en voyant un crapaud sur son plan de travail. Elle recula d'abord puis se reprit. Comment ce crapaud était-il arrivé ici ? Elle plissa les yeux et toisa l'intru d'un regard noir. Elle était pourtant sûre d'avoir fermé toutes les fenêtres. Henry devait avoir oublié d'en fermer une. Il était absurde de se dire que ce crapaud ait pu ouvrir une porte. Elle rit doucement à cette pensée, s'imaginant le batracien actionner la poignée en tirant avec sa langue.
L'animal essaya de roucouler mais il n'en sortit que des croassements agaçants. Regina agita une spatule devant le crapaud, espérant le faire déguerpir de sa cuisine. Il ne bougea pas. Il n'esquissa aucun moment de fuite.
« Ou cet animal est stupide ou alors il n'a aucun instinct de survie », pensa la cuisinière.
Elle s'approcha de lui et se pencha légèrement.
« Tu sais que je pourrais te mettre dans de l'eau bouillante et te manger ? »
Le crapaud croassa de nouveau en réponse. Le batracien était vraiment étrange... Regina fut encore plus suspicieuse quand elle le vit tendre ses lèvres vers elle. Il s'était tendu sur ses pattes, essayant de gagner quelques centimètres encore pour l'atteindre.
« Non... Miss Swan ! » s'écria Regina.
Elle se recula et avisa l'animal d'un regard dur et hautain. Elle dominait le pauvre batracien de toute sa hauteur. Sans quitter Emma des yeux, elle fit apparaître un balai. Le crapaud déglutit difficilement et des croassements plaintifs se firent entendre dans la cuisine. La batracien agitait ses petites pattes avant dans un geste dissuasif et le visage de la brune se fendit d'un sourire narquois.
Dans sa chambre, Henry entendait quelques bruits sourds provenir de la cuisine. Il entendait sa mère rager et parfois un bruit de vaisselle qui vole en éclats. Il roula des yeux en se demandant ce que sa mère blonde avait bien encore pu inventer. Il se replongea dans son livre et tenta de faire abstraction du brouhaha environnant.
Emma s'était révélée être un adversaire agile. Bien que sa peur lui faisait faire des bonds désordonnés et successifs, elle parvenait à fuir le balai qui fendait l'air, menaçant sans cesse d'atterir sur sa tête. Elle ne cessait de dire à Regina d'arrêter cet acharnement mais cette dernière semblait déterminée à ne pas en tenir compte.
Agacée, elle jeta son arme à terre. D'un mouvement fluide de la main, elle envoya la batracien dans les airs, visant la fenêtre afin de le faire quitter définitivement la maison.
La pauvre bête rencontra bien vite la surface lisse et transparente que représentait la vitre. Emma en eut le souffle coupé. Sa vision se troubla. Elle était sonnée mais parfin encore à croasser faiblement.
Regina plaqua une main contre sa bouche afin d'étouffer un rire. Dans un mouvement de la main elle ouvrit la fenêtre et dans un second, elle envoya, enfin, Miss Swan, dehors.
Face à la porte désespérément close, la Sauveuse était passée par la fenêtre. Cependant elle n'avait pas pensé repasser si vite et aussi brutalement par là où elle était rentrée.
Que de tentatives infructueuses !
Le lancer de lanternes n'avait pas été plus glorieux, vu que le pommier avait failli flamber. La Sauveuse avait le discours, l'humour, le romantisme mais en vain. Regina lui reprochait d'être puérile mais des deux, c'était elle qui l'était surement le plus. Parce que dans cette histoire, qui ne cessait de fuir ?
Il faisait froid, la neige avait recouvert la ville et Emma était devant le manoir, devant cette porte fermée, encore. Elle avait essayé de passer par la fenêtre et cela n'avait point été couronné de succès. Si la porte était fermée alors elle allait l'ouvrir elle-même. Elle ancra ses pieds dans la neige et se concentra. La porte se mit à vibrer. Emma vit un geste rapide de ses bras et la porte sortit de ses gonds, suivant le même mouvement. La Mairesse ne tarda pas à arriver. Dans un nuage violacé, elle troqua sa tenue sophistiquée pour une tenue plus chaude, prête à défier le froid et Miss Swan qui cherchait la guerre.
Regina forma une boule de neige défiant toute réalité. La sphère avait la taille d'une boule de démolition. Emma agita les mains devant elle afin de dissuader la brune mais trop tard. Elle tomba à la renverse dans la poudreuse, gelée et trempée par la neige. Elle cria que c'était de la triche et pour la première fois depuis longtemps Regina rit. Pour une fois, elle ne se défila pas et continua cette bataille enfantine avec la blonde. Emma avait clairement exprimé son refus de magie dans cette partie.
Les boules de neige volèrent de part et d'autres, touchant parfois l'une des deux femmes ou le pauvre pommier du jardin qui avait été promu bouclier pour cet affrontement neigeux.
A un moment donné, Regina capta le regard d'Emma. Ses yeux luisaient d'une nouvelle étincelle que la Mairesse avait parfois cru apercevoir. Elle se cacha derrière le pommier pour éviter un projectile blanc. Elle posa une main sur son cœur et ferma les yeux. Il était risqué de prendre son désir pour une réalité. Et pourtant...
« Tu joues plus ? »
Emma venait de rejoindre la brune près du pommier. Son bonnet noir surmonté d'un pompon protégeait sa tête du froid. Quelques boucles blondes s'échappaient de cette protection de laine. Elle avait les joues rougies par le froid, par cette bataille de boules de neige. On lisait l'inquiétude dans sa voix.
- « Pourquoi fais-tu tout ça ?, demanda soudainement Regina.
- Et bien... Je...
- Emma ?
- Tu vas trouver ça stupide !, s'exclama la blonde en levant les bras avant de les rabaisser en signe d'exaspération. Ecoute, cette histoire avec Robin est merdique. Ce livre de contes est pourri. Il dit peut-être la vérité mais pas toute la vérité. »
Emma continua sa tirade, maugréant sur Robin, maudissant son propre comportement, s'excusant. Ses paroles se firent plus douces et hésitantes tandis qu'elle avouait ses sentiments. Regina la regardait s'agiter et s'empêtrer dans ses mots. Elle songea que la seule personne qui ne lui avait jamais fait défaut était la blonde. Elle avait fait des erreurs, certes mais elle était toujours revenue.
- « Tu es la seule personne dont je me soucie, continua Emma. Je sais que c'est bizarre mais essaye d'y penser, d'envisager la possibilité que je... que nous... Enfin tu vois. Je sais que tu es perdue mais pense-y. S'il te plait.
- Je sais qui je suis et je sais ce que je veux. »
La voix de Regina se fit plus rauque. Elle attrapa Emma et l'attira vers elle. La blonde retint son souffle et Regina sourit contre ses lèvres. La brune passa ses bras atour de son coup et ses lèvres touchèrent enfin celles de la Sauveuse.
Le baiser était doux. Dans le froid, il réchauffait les cœurs, apaisait les peurs. Il était aussi tendre qu'avaient pu l'être ceux de Daniel, aussi empreints d'espoir que ceux de Robin.
Cependant celui-ci avait un goût différent, un goût sucré. Le baiser d'Emma était plus vrai que tout ce que Regina avait connu. Ceci n'était pas aussi prosaïque que pouvait l'être le livre d'Henry, ni aussi utopique que les scènes qu'Emma s'était évertuée à rejouer, mais qu'importe. Cette histoire est authentique et c'en est là toute la beauté.
FIN.
Vous avez 11 références à Disney entre les scènes rejouées et les répliques et éventuellement une 12ème ^^ Vous pouvez vous amuser à les trouver.
Alors, verdict ? J'espère que ça vous a plu. :)
