07/III/10
C'est avec un immense plaisir que je vous présente ma première fiction sur Twilight, Prisonnière. Chaque chapitre commencera par un extrait de chanson en rapport avec la fiction (toutes en anglais normalement) et pour ceux qui ne comprennent pas l'Anglais pas de problèmes, la traduction sera à la fin des chapitres ;)
L'histoire est assez simple en elle-même. Bella, une jeune journaliste de 20 ans, en quête du scoop de sa vie, décide d'en apprendre plus sur les habitants du Manoir qui borde la forêt de sa ville natale. Toujours clos, personne n'y rentre et n'en sort jamais. Mais la curiosité est un vilain défaut et il sera bien trop tard quand elle s'en rendra compte…
C'est évidement un EdwardBella, et les personnages seront tous, où quasiment, OOC. En effet ma Bella est assez sarcastique et railleuse, et Edward n'est pas si gentil et parfait que ça, loin de là…
Bonne Lecture.
Prisonnière
I
La Mission.
The truth be told, the truth be told
I'm worried about the future holds, the future holds
I'm starting to worry...
J'inhalai une grande bouffée d'air avant de me diriger d'un pas rapide vers mon antique Chevrolet. La neige craquait sous mes pieds, et j'étais certaine que la plupart des routes seraient fermées à la circulation demain.
Tant mieux, un weekend prolongé ne serait pas de refus, pensais-je intérieurement en voyant mes cernes à travers la vitre.
Je m'installai au volant, tout en jetant un coup d'œil à mon bracelet-montre.
6. h.45.
Je soupirai en maudissant pour la millième fois Mike, mon patron. Parfois je le haïssais vraiment lui et ses horaires loufoques.
Travailler pour le petit journal de la région n'avait rien de bien palpitant, et le salaire n'étant pas extraordinaire, j'avais souvent du mal à clore mes fins de mois. Je passais pourtant les trois quart de mon temps au bureau à faire des heures supplémentaires, si bien que j'avais une vie sociale avoisinant le néant. Et le pire dans tout ça, c'était qu'il ne se passait rien. Jamais un fait intéressant, déroutant, ou bien même une simple querelle de voisinage qui pourrait me faire rédiger un article un tant soit peu captivant.
Forks était l'endroit le plus calme et sûrement le plus ennuyeux au monde. C'était une petite ville, au ciel constamment couvert de nuages qui se situait dans l'état de Washington. Nombres d'habitants : 3120. Nombre de nouveaux habitants : 1 tous les 10 ans. Et encore, j'étais optimiste. Et c'était grâce à cette mervêêêilleuse monotonie que je me contentais de parler de l'arrivée des boulangeries mobiles dans notre bourgade. Par exemple. Des fois c'étaient sur l'intoxication qu'avaient eue la moitié des lycéens, suite à la délicieuse brandade de morue de Mme Fish.
Je mis le contact tout en me dirigeant le plus lentement possible vers mon bureau. Je savais d'hors et déjà que la route serait déserte à cette heure là, ainsi je ne roulais à pas plus de 40 à l'heure.
Désespérée moi ?
Allons qu'allais-je chercher là ! Je voulais juste éviter de caler en plein milieu de la route. Ca serait trop bête d'arriver en retard.
Mais bien sûr…
Je crispai mes mains sur le volant, ordonnant mentalement à cette petite voix intérieure de se taire immédiatement. Je me garai finalement à côté du voyant 4x4 de mon patron, luxe qu'il était le seul à pouvoir s'offrir ici. Il avait hérité d'une jolie somme d'argent à la mort de ses parents, ces derniers détenaient l'un des magasins les plus prospères de Forks.
Tiens en parlant du loup, pensais-je en le voyant surgir de l'embrasure de la porte. Je le contemplai quelques instants, passant son visage poupin qui m'avait fait craquer quelques années auparavant. Il avait un corps de gamin, parfaitement assortit au reste, et seul ses yeux bleus sortaient de l'ordinaire. J'allais le saluer quand il me devança :
- Bon matin Bella.
Je me retins de grimacer, détestant ces expressions vieillottes dans sa bouche, elles détonnaient trop avec son physique. Je lui rendis son salut d'un simple mouvement de tête tout en me dépêchant de rentrer à l'intérieur.
- De mauvais poil aujourd'hui ?
- Seulement quand je ne me lève à des heures indues, crachais-je d'une voix glaciale tandis que je me dirigeai vers l'ascenseur.
- L'heure à laquelle tu embauches est toute à fait dans les règles Bella.
J'haussai les épaules, peu désireuse de m'aventurer sur ce sujet que je savais perdu d'avance. Je déposai mon manteau et mon écharpe en laine sur mon bureau me demandant s'il allait rester planté là toute la journée.
- Euh tu veux un café ? demandai-je pour combler le silence pesant.
- Ouais merci, répondit-il en saisissant le mug que je lui tendais. Il but une gorgée et m'offrit un sourire radieux. Je vois que tu n'as pas oublié. Toujours sans sucres.
- Euh oui bien sûr, affirmai-je en cachant derrière mon dos le pot de sucres.
Je me mordis les lèvres pour m'empêcher d'éclater de rire. Il ne sembla le remarquer et me fit un signe de la main avant de sortir de la pièce. Je soupirai de soulagement et posai le pot à côté de mon café. Je l'avais échappé belle !
Un peu plus et il campait ici ! se moqua mon subconscient.
Pour une fois lui et moi étions parfaitement d'accord, Mike Newton était vraiment lourd dans son genre. Je m'installai dans mon fauteuil, mon mug chaud dans les mains. J'allumai mon ordinateur et j'entrepris de me mettre au travail.
Une nouvelle journée commençait…
La matinée avait filé si rapidement que je fus surprise de voir Angela venir me chercher pour déjeuner.
- Déjà ? m'exclamai-je en m'étirant.
- Oui, il est midi et demi, me répondit-elle en souriant. Tu veux qu'on aille où aujourd'hui ?
- Où tu veux tant qu'on ne retourne pas au Burger King, dis-je avec une grimace qui la fit rire.
- Pas de problème, je connais un resto' sympa dans le coin et pas très cher avec ça.
- Je te suis, lançai-je en saisissant mon sac et mon manteau.
- N'oublies pas ton écharpe, il risque de faire assez froid dehors, la neige n'a pas arrêté de tomber !
- Merde, j'espère que je n'aurais pas de problème pour démarrer en rentrant.
- Au pire je te ramène, proposa-t-elle gentiment. J'allais lui répondre quand Mike passa la tête par l'entrebâillement de la porte.
- Vous allez manger ? demanda-t-il nous regardant à tour de rôle.
Non non, on va admirer les vaches du voisin !
- Oui, déclara Angela poliment pendant que je priai tous les saints et les dieux de cet univers qu'il ne nous demande pas de venir.
- Bien. Tu viendras me voir à la fin de ta pause s'il te plait Bella.
J'allais lui demander pourquoi, mais il avait déjà disparut. Une boule d'angoisse se forma dans mon ventre et je déglutis difficilement. Nous étions dans la voiture d'Angela quand j'ouvris enfin la bouche.
- Tu penses qu'il va me virer ? Je n'avais pu empêcher ma voix de trembler.
- Non ! assura-t-elle aussitôt tout en s'engageant doucement sur la route enneigée. Il t'aime trop pour ça.
- Super, grognai-je. Tu aurais pu trouver une meilleure raison, genre : « Tu es un des meilleurs éléments Bella, en faisant ça, le journal court à la faillite ! » où encore « Il aurait trop peur que tu ailles chez la concurrence, augmentant ainsi leur chiffre de vente ! »
- Quelle concurrence ma belle ? Nous sommes le seul journal de la région, me rappela-t-elle gaiment. Finalement, elle éclata de rire et je ne pus retenir un sourire moi aussi.
- N'empêche que tu aurais pu trouver mieux, insistai-je.
- Je veux bien te l'accorder, mais ce n'est que la stricte vérité.
Elle me fit un clin d'œil avant de se garer devant un restaurant coquet. Il semblait assez petit mais je fus aussitôt conquise. Angela me fit un sourire complice, comme ci elle avait lu dans mes pensées.
- J'étais certaine que ça allait te plaire.
Je ne répondis rien, me contentant de la suivre à l'intérieur. Comme je m'y attendais, c'était aussi charmant que l'extérieur. Il n'y avait pas beaucoup de fenêtres, conférant une atmosphère tamisé à la pièce, et les murs étaient en pierre brut sans ornement par-dessus. C'était simple et chaleureux, exactement le genre de chose qui me plaisait. On nous conduisit à une table près de la cheminée murale et j'émis un soupire d'aise.
- Parfaitement d'accord avec toi, tous les chauffages du monde ne vaudront jamais une bonne cheminée, affirma Angela en souriant. J'acquiesçais silencieusement en prenant place en face d'elle. Je jetai un coup d'œil à la carte, et à mon grand soulagement, les prix n'étaient pas très élevés. Je commandai des raviolis aux champignons, accompagnés d'un coca, tandis que mon amie se contentait d'un plat de pâtes avec de l'eau.
- Sinon avec Ben ça se passe comment ? m'enquis-je pour faire la conversation. Cela ne rata pas. Ses yeux s'illuminèrent à l'évocation de son fiancé, et elle me confessa d'une voix enjouée :
- C'est merveilleux. J'ai l'impression de vivre un conte de fée.
- Je suis vraiment heureuse pour toi, c'est un type bien. On peut dire que tu as trouvé la perle rare de Forks.
- Oui, et je compte bien le garder, ria-t-elle. Et toi, tu as quelqu'un en vue en ce moment ?
- Le désert du Sahara depuis Jacob, affirmai-je d'une voix plus sèche que je ne l'aurais voulu. Elle eut une moue désolée, me jurant que j'allais trouver le prince charmant moi aussi. On nous apporta les plats, et je piquai un ravioli tout en réfléchissant. Jacob Black avait été mon premier tout. Mon premier meilleur ami, mon premier petit copain, mon premier baiser, ma première fois… J'avais vraiment cru que ça serait lui, l'homme avec lequel je me marierai et aurais des enfants. Tout s'était déroulé comme dans un rêve pendant un an, jusqu'à ce qu'il m'avoue qu'il s'était entiché de Leah, sa secrétaire. Il m'avait promis ne pas m'avoir trompé, mais j'avais perdu toute confiance en lui, et folle de rage je l'avais quitté le lendemain. Depuis, j'avais refusé toute relation avec un homme, de peur de souffrir ou de me retrouver dans une situation similaire.
- Bella ? Bella ? Tu m'écoutes ? Je reportai mon attention sur Angela qui me fixait, un air inquiet sur le visage.
- Tu es sure que ça va ? Tu n'as rien avalé. Mon assiette était en effet pleine. C'était pourtant délicieux, mais la crainte du rendez-vous avec Mike me coupait l'appétit. Je lui en fis part et elle soupira d'un air amusé.
- Bella, Bella, tu ne risques rien je te dis ! Il va sûrement te parler d'un nouveau projet, ou avec un peu de chance il va peut-être t'augmenter !
J'émis un rire sans joie sans lui répondre. Je pris des raviolis avec ma fourchette que je m'empressai de fourrer dans ma bouche. Je mastiquai avec application, prenant soin de gouter à chaque saveur. Angela reprit le fil de la conversation comme ci de rien n'était, et je l'en remerciai tout bas. On parla de choses futiles, qui à défaut d'être intéressantes, me changeaient les idées. Au bout d'un moment, Angela me fit signe qu'il était l'heure d'y aller, et après avoir réglé l'addition, nous nous retrouvâmes de nouveau dehors, sous la neige.
- Bordel mais qu'est ce qu'il fait froid ! Jurai-je en boutonnant mon manteau. Angela me jeta un regard désapprobateur tout en secouant la tête. Nous nous dirigeâmes vers le parking, le vent glacial nous faisait baisser la tête et nous ralentissait.
- Quel temps pourrit quand même, lança-t-elle, une fois montées dans la voiture. Voyant que je grelottai, elle alluma le chauffage et mit en marche ses essuies glaces. C'est dingue, on y voit pas à un mètre ! Elle avait parfaitement raison. La neige tombait en de gros flocons, laissant une couche de plusieurs centimètres d'épaisseur sur le sol. Je m'enfonçai sur mon siège, bien décidé à y rester. Je crois que je préférais encore la pluie à cette tempête de neige. L'eau à ce froid glacial. Les flaques d'eau, ou boueuses à…
- Bon Bella t'attends quoi pour descendre ? Le déluge ? s'écria Angela tout en tapant du pied sur sol. Je me rendis compte que la voiture était arrêtée et que mon amie était déjà dehors, sa tête encore à l'intérieur de l'habitacle.
- Veux pas y aller, geignis-je avec une moue boudeuse. J'avais vraiment tendance à me comporter comme une gamine de cinq ans quand je n'avais pas envie de faire quelque chose.
Ca tu peux le dire ma vieille !
- Ah non Bella, tu ne commences pas ! Tu vas aller voir Mike, et pas plus tard que TOUT DE SUITE !
- Mais euuuh, protestai-je vainement. Elle m'avait déjà extirpé de la voiture, claquant la portière derrière elle. Elle me traina de force jusqu'à l'intérieur, où elle consentit enfin à me lâcher.
- Je sais marcher tu sais, dis-je tout en me frottant mon bras endolori. Elle haussa un sourcil, septique, avant d'éclater de rire.
- Tu veux dire quand tu ne t'étales pas par terre tous les trois pas ?
Mes joues s'enflammèrent à la mention de mon incapacité tenir debout. J'étais extrêmement maladroite, et encore le mot était faible. Même avec des chaussures plates, sur un sol, tout aussi plat, je trouvai le moyen de tomber.
- Ne te moque pas ! Je suis la fille la plus poisseuse du monde !
- Totalement d'accord ! confirma-t-elle. Elle me reprit finalement le bras et m'entraina jusqu'au bureau de Mike. Maintenant tu frappes à la porte et tu rentres ! Et quand tu sors, tu viens me voir, ok ? Me regardes pas avec ces yeux là, ce n'est pas la mer à boire. Je m'exécutai en ronchonnant, et un léger 'entrez' se fit entendre. Angela me fit un clin d'œil accompagné d'un grand sourire et j'entrai dans la cage aux lions. (Bon, d'accord, c'était peut-être un peu exagéré)
- Ah Bella je t'attendais, s'écria Mike en me voyant. Assis-toi je t'en prie. Je pris place sur l'un des sièges qui lui faisait face, me tortillant dans les tous les sens. Il me jeta un regard étonné, mais ne commenta pas. Au lieu de ça, il s'avança sur son fauteuil et entrelaça ses mains, tout en me regardant droit dans les yeux.
- Bien, si je t'ai fait venir ici Bella, c'est pour une raison très spéciale.
Non sans rire ! Je n'aurais jamais deviné si tu ne me l'avais pas dit !
J'acquiesçais en hochant la tête, tout en faisant taire, à coup de hurlements (fictifs), ma petite voix intérieure.
- Comme tu as pu le remarquer, le journal ne se vend plus si bien que ça, et les gens nous reprochent de toujours raconter les mêmes choses.
Bravo Mike ! Il t'a fallu plus de trois mois pour le réaliser !
Il continua, sans sembler remarquer mon dilemme intérieur.
- J'ai donc décidé de te confier une mission, top secrète, expliqua-t-il en appuyant fortement sur le mot mission.
J'arquai un sourcil, septique. A mon avis il faudrait plus qu'une 'mission' pour rehausser le niveau du journal.
- Et en quoi consiste-t-elle ? demandai-je, légèrement curieuse.
Il sortit d'un de ses tiroirs une édition du journal qui datait de l'année dernière, avec pour titre : 'Le Manoir du défunt John Grant, enfin racheté !' Il me le tendit et je le saisis, les yeux fixés sur la photo qui illustrait le titre.
- Tu en as entendu parler ?
- Oui, dis-je d'une voix faible, c'est ce manoir qui borde la forêt de Forks qu'on n'arrivait pas à vendre à cause des travaux de réparations, qui s'élevaient à un bon million de dollars non ?
- Exactement ! Je veux que tu enquêtes sur ces gens qui se sont installés là-bas. Ils ne sortent jamais, le manoir est toujours fermé et on ne sait même pas à quoi ressemblent ceux qui vivent à l'intérieur...De nombreuses rumeurs courent à leurs propos. Il paraitrait qu'ils sont d'une beauté exceptionnelle, et qu'ils se ressemblent étrangement.
- Comment peuvent-ils le savoir s'ils ne sortent jamais de chez eux ? Et puis si ça se trouve, le manoir est fermé, parce qu'il n'y a personne. Cela peut très bien être une maison secondaire. Si ces gens sont assez riches pour acheter un château et faire les réparations avec, ça n'a rien d'étonnant. Quand au…
- Bella, me coupa-t-il sèchement, aux dernières nouvelles, le rédacteur en chef ici c'est moi. Tu te plains tout le temps d'avoir des articles sans intérêts, je te donne le scoop de ta vie ! Ta carrière va décoller avec ça, et tu le sais aussi bien que moi. Cette histoire fait jaser beaucoup de monde et pas qu'à Forks.
Je me mis à réfléchir à toute vitesse. D'un côté Mike avait raison. Cette mission (comme il l'appelait) allait m'ouvrir énormément de portes, et, avec un peu de chance, je pourrai dire adieu à la rubrique 'nulle' du journal de Forks. De l'autre, enquêter sur une famille qui n'avait rien demandé aller à l'encontre de tous les principes qu'on m'avait inculqué. Après tout, ce n'était pas comme ci elle avait commis un crime horrible, ou encore qu'ils appartiennent à la mafia. C'était sûrement des gens normaux, atteint par les commérages des 'anciens' de Forks, tout simplement. J'allais lui faire part de mon avis quand il me devança :
- J'oubliai Bella, ce n'était pas une proposition. Je te donne ton après-midi pour t'organiser, et à partir de demain tu commences. Tu as un mois. Tu passeras chaque semaine pour me parler de l'avancement de tes recherches, est-ce clair ? s'enquit-il plus pour la forme que pour autre chose. Je savais que si je disais non, il me virera. Et il savait que j'avais besoin de ce boulot.
- D'accord, soufflai-je en baissant les yeux. A ce moment là, je n'avais absolument pas conscience des conséquences que provoquerait ce simple mot.
La vérité doit être dite, la vérité doit être dite
Je suis inquiet à propos du contenu de l'avenir, du contenu de l'avenir
Je commence à m'inquiéter...
