Titre : Pari risqué.
Raiting : K+
Genre : Romance - Fantastique
Pairing : Chihiro & Kohaku
Résumé : Chihiro âgée de maintenant quinze ans, est de retour dans le monde des esprits. Tout semble avoir changé. Kohaku n'est plus aussi libre qu'à son départ, au même titre que Yûbaba n'est plus la maîtresse du Temple des Bains ! Mais que s'est-il passé ?
N.A. : Impossible de faire des alinéas... Ça m'énerve...
- PARI RISQUE -
CHAPITRE I
MADAME KOSHUKU
Le soleil d'été s'abattait sur le tunnel moussu de la vallée aux esprits. Il était vieux, millénaire peut-être, qui sait ? Ses pierres promettaient de bientôt s'effondrer et pourtant elles tenaient courageusement, sans jamais bouger, malgré la pluie et le vent. La plaine qui le succédait rayonnait de verdure et de marguerites.
Assise sur une pierre grossière, sortant d'entre les herbes, Chihiro écoutait l'eau d'un petit courant se déverser avec douceur contre les cailloux gris. Elle replaça distraitement une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, tandis que son regard se perdait sur les reflets de l'eau.
Cinq années avaient passé. Cinq années durant lesquelles, Chihiro continuait inlassablement à parcourir la vallée des esprits. Il lui avait promit non ? Qu'ils se reverraient… Elle se doutait bien que le temps pour un esprit ne s'écoulait pas aussi vite que pour un humain, mais Kohaku en avait prit compte n'est-ce pas ? Il ne l'avait pas oublié… Il n'avait pas pu. Elle, elle s'était promit de graver dans sa mémoire le contour de son visage, des deux grands lacs que formaient ses yeux, la douceur de son sourire… Son être tout entier en somme. Il en avait forcément fait de même… Forcément… Sinon c'était un traître.
Chihiro leva son regard vers le ciel, mettant une de ses mains en visière. Elle se demandait s'il était toujours pareil… Avait-il toujours la même taille ? La même longueur de cheveux ? La même voix ? Ce n'était qu'un lot de détails, pourtant ils avaient leur importance pour elle.
Dans son cas, Chihiro avait un peu changé. Son visage commençait à perdre ses rondeurs enfantines. Elle avait un peu grandit, ses cheveux aussi et son corps filigrane d'enfant, prenait peu à peu les formes de celui d'une femme. Elle était fière de ces changements, de ce qu'on appelait la puberté. Mais est-ce que Kohaku la connaissait aussi ? Elle poussa un long soupir. Elle se posait de nombreuses questions sans qu'aucune réponse ne se profile à l'horizon.
Au bout d'un temps, Chihiro se releva et s'étira. Ce n'était pas aujourd'hui que Kohaku viendrait. Son instinct le lui disait. Elle commença à faire son chemin entre les herbes folles, avec lenteur. Ce paysage était apaisant et remplit de souvenirs. Il lui semblait qu'elle avait passé la moitié de sa vie dans le monde des esprits et ce dernier n'avait pas voulu relâcher son cœur. Elle porta une main à ce dernier, le visage baissé.
- Vous me manquez tellement… Souffla-t-elle comme une confession.
Elle s'était bien fait des amis depuis qu'elle avait emménagé à la campagne. Mais ces derniers n'étaient pas des esprits, ils n'avaient pas partagé une folle aventure avec elle…
L'air déçu elle abandonna la plaine, pour revenir vers le sentier.
Ses parents s'étaient un temps inquiétés de son état. Il est vrai que Chihiro leur avait conté toute son aventure, avec beaucoup de détails, peut-être trop selon des parents qui voyaient ce récit comme sortant de l'imagination d'une gosse perturbée par le changement. Malgré son jeune âge, elle saisit rapidement qu'il lui fallait se taire sur cette histoire, sous peine d'avoir des problèmes. Ainsi elle scella Kohaku, Yubaba, Lin et tous les autres au fond de sa mémoire…A quoi bon de toute façon ? Se souvenir d'eux la rendait plus mélancolique que joyeuse à présent.
Chihiro ne tarda pas à retrouver la civilisation moderne. Elle attrapa l'élastique entouré de perles violettes, confectionné par Zeniba. Elle attacha ses cheveux avec et avança dans la rue. Jamais elle n'avait pensé à s'en séparer. Après tout la sorcière lui avait recommandé de toujours le garder sur elle. C'était un charme… Et bien qu'il commence à s'effilocher, Chihiro le gardait précieusement.
Chihiro haussa un sourcil devant le camion de déménagement qui passa à côté d'elle. C'est étrange, rarement ils se dirigeaient dans leur quartier. Curieuse, elle accéléra le pas, se demandant jusqu'à où il irait.
A sa grande surprise, ce dernier s'était arrêté devant la maison voisine de la sienne. Elle remarqua d'ailleurs que sa mère était devant la porte, regardant un déménageur ouvrit les portes arrières du camion. Chihiro couru jusqu'à elle.
- Maman ! Dit-elle pour annoncer sa présence. Maman, pourquoi il y a un déménageur ?
Yûka, sa mère, posa une main sur son épaule et désigna la maison d'à côté du menton.
- Eh bien figure toi ma chérie, qu'une vieille dame emménage aujourd'hui !
- Ah bon ? Fit Chihiro. Mais je croyais qu'elle était abandonnée la maison d'à côté, non ?
- C'est-ce qu'il me semblait… Il faudra demander à notre nouvelle voisine. Je pense qu'il serait bien sympathique de l'inviter à diner ce soir, tu ne crois pas ?
Chihiro fit la moue. Elle n'était pas désireuse de se retrouver coincée entre ses parents et une vieille dame. Surtout que connaissant sa mère, cette dernière ferait la pipelette et le repas n'en finirait plus.
- Voyons, ne fais pas cette tête ! Je suis sur que cette vieille dame sera très gentille ! C'est toi-même ce soir, qui ira lui proposer de venir manger !
- Quoi ? Mais je…
- On ne discute pas, la coupa sa mère en ouvrant la porte d'entrée.
L'adolescente grommela quelque chose sur l'injustice envers les jeunes de son âge et entra dans la maison à son tour.
Vers dix huit heure, Chihiro dut se résigner à aller voir la vieille dame, sous la demande de sa mère. D'un pas peu enthousiaste, elle sortie de chez elle et alla à la maison voisine.
Elle grimpa le petit perron composé de quelques marches en bois à moitié rongé par les mites et regarda suspicieuse les murs bleus fades. Elle se posta devant la porte, se passant une main dans les cheveux, alors qu'elle cherchait la sonnette ou quelque chose qui y ressemblait. Voyant qu'il n'y avait rien de tout cela, elle se résigna à frapper à la porte.
Elle sursauta quand la porte s'ouvrit d'elle-même, dans un grincement qui serait passé pour lugubre, si le soleil d'été n'était pas encore présent. Elle avança la tête, cherchant une présence humaine.
- Euh… Il y a quelqu'un ? Demanda-t-elle timidement.
Seul un courant d'air fuyant au dehors lui répondit. Chihiro se mordit l'intérieur de la joue, légèrement ennuyée. Sans doute la vieille dame était sourde et elle ne l'avait pas entendu… Pour ce qui est de la porte, vu l'état de la maison, elle n'avait pas à s'étonner qu'elle s'ouvre toute seule.
Lançant un regard derrière elle, Chihiro se décida à entrer dans la demeure. Elle avait toujours été curieuse de voir comment elle était, sans jamais oser y entrer. Il faut dire que la bâtisse délabrée avait quelque chose d'effrayant pour son cœur d'adolescente. Mais à quoi bon s'inquiéter aujourd'hui, alors qu'une personne y habitait ?
Chihiro entra donc, une main posée sur la porte. Son regard balaya le couloir. Elle fit quelques pas, intriguée. L'intérieur n'avait rien à voir avec les façades pourrîtes de la maison. Les murs du couloir étaient couverts d'un papier peint beige sur lequel se dessinait des fleurs. Elle fit glisser ses doigts dessus, tout en avançant. Le parquet ne craquait même pas sous ses basquets.
Un peu plus loin, sur sa droite, elle remarqua une porte. De plus en plus curieuse, Chihiro ne put s'empêcher de l'ouvrir. Elle tomba alors sur un salon chaleureux et bien décoré. Elle passa la tête dans l'entrebâille de la porte, une moue soucieuse aux lèvres. Quelque chose la gênait là dedans, sans qu'elle n'arrive à mettre le doigt sur quoi.
- Mademoiselle ? Intervint soudainement une voix derrière elle.
Surprise, Chihiro sursauta et ne put retenir un petit cri. Elle se retourna alors, les yeux écarquillés, devant la vieille femme postée devant elle, les mains croisées devant sa robe brune. Cette dernière la regardait, de ses yeux noirs profonds.
- Qui, qui êtes-vous ? Demanda précipitamment Chihiro, le cœur battant à cent à l'heur.
La vieille femme fut alors animée d'une rire rauque.
- Ca serait plutôt à moi de te poser la question jeune fille… Ici, tu es chez moi.
Chihiro lâcha un petit oh, embarrassée.
- Désolée… J'ai frappé à votre porte et elle s'est ouverte… Je suis entrée. Je veux dire, je croyais que vous ne m'aviez pas entendu, enfin… Désolée… Dit-elle gênée.
La vielle dame fit un geste évasif de la main, montrant que tout était déjà oublié.
- Eh bien, eh bien, me feras-tu l'honneur de me dire ton petit prénom mademoiselle ?
- Oui, oui, bien sur, je m'appelle Ogino Chihiro, s'empressa-t-elle de dire. J'habite juste à côté…
- Ah, Chihiro tu dis ? C'est un joli prénom… Très joli… Murmura la dame d'un air mystérieux. Je suis Koshuku Hotaru, enchantée Chihiro…
Chihiro hocha la tête méfiante. Cette femme lui paraissait bizarre. Mais peut-être se faisait-elle des idées.
- Et si tu me disais pour quelle raison voulais-tu me voir, mon enfant ? Dit Koshuku.
- Hum… Mes parents voulez vous inviter à diner, pour vous souhaitez la bienvenue…
Koshuku se recula, se massant pensivement le bas du dos.
- Cela tombe bien mon enfant… Je ne me sentais pas le courage de me faire à diner, avoua-t-elle.
- D'accord… Alors euh... Je vais leur dire que vous voulez bien.
Elle commença à s'esquiver sur le côté. Elle avait l'impression que l'atmosphère devenait lourde. Madame Koshuku enroula ses doigts osseux autour de son poignet. Chihiro sentie les cheveux s'hérisser sur sa nuque.
- Oui madame ?
- Tu ne m'as pas à dis à quelle heure je devais venir, lui répondit-elle.
- Ah oui… Je viendrai vous chercher, si vous voulez ?
Elle regretta instantanément ses paroles. Elle n'avait aucune envie de se retrouver une nouvelle fois seule face à cette femme… Et toujours cette impression de lourdeur…
- Ca me convient parfaitement ! Dit Koshuku en lui relâchant le poignet.
Chihiro hocha la tête et lui fit précipitamment dos pour aller à la sortie.
- Il est très joli ton élastique, souffla la vieille dame.
Chihiro passa alors une main nerveuse dessus et murmura un merci à peine inaudible avant de se précipiter dehors. Ce n'était pas très poli de faire ca, mais elle ne se sentait pas dans l'idée de rester encore longtemps avec elle. Elle courut jusqu'à la porte de chez elle et osa lancer un regard à la maison d'à côté. Elle secoua la tête pour chasser les pensées glauques qui s'insinuaient dans son esprit et ouvrit la porte. Elle ôta rapidement ses chaussures et alla dans la cuisine où s'affairait sa mère.
- Maman, elle veut bien, dit Chihiro.
- Qui veut bien quoi ? Demanda Yûko en remuant les pates dans la casserole.
- Bah la madame d'à côté… Elle veut bien diner ici ce soir.
Yûko tourna alors un regard joyeux vers sa fille.
- Ah, mais c'est très bien tout ca ! On va pouvoir faire connaissance avec elle ! Tu sais comment elle s'appelle ?
- Oui, fit Chihiro en hochant la tête. C'est Koshuku Hotaru…
- Ca va nous faire du bien d'avoir un peu de compagnie, tu ne trouves pas ma chérie ?
Chihiro grogna et se détourna. Il y a des compagnies dont on se passerait bien. Sa mère ne fit pas attention à sa mauvaise humeur et Chihiro sortie de la cuisine. Elle grimpa rapidement les escaliers et s'enferma dans sa chambre, avant de s'affaler sur son lit, la tête dans l'oreiller. Elle roula sur le côté, entourant l'oreiller de ses bras.
- Vivement que la soirée soit finie, fit-elle, la voix étouffée dans le tissu.
Chihiro ferma les yeux, se repassant la scène dans la tête. Les minutes s'écoulèrent dans un silence total, quand soudainement elle se redressa, les yeux grands ouverts.
- Ah ! Mais je sais ce qu'il y avait d'étrange chez elle ! S'exclama-t-elle. Elle vient tout juste d'emménager et pourtant y avait aucun cartons… Et le salon était tout bien installé…
Elle tourna le regard vers la fenêtre de sa chambre, frémissant en voyant que cette dernière donnait directement sur la maison aux murs bleus de la vieille dame.
- J'aime pas du tout ca, murmura-t-elle, soucieuse.
Lorsque le diner fut prés, Chihiro fut contrainte d'aller chercher la vieille femme. Heureusement, elle n'eut pas à entrer dans sa maison, cette fois-ci.
Le diner se déroula avec une certaine animation, Yûko meublant la presque totalité de la conversation, comme l'avait prédit Chihiro, qui se retenait de bailler. Koshuko resta cependant très discrète sur la raison de sa venue à la campagne.
- Et sinon, d'où venez-vous madame ? Demanda Akio, le père de Chihiro, faisant mine de s'intéresser à la conversation.
Koshuku lâcha un rire rauque, qui interpella la famille.
- Eh bien mes chers enfants… Je viens d'un endroit que peu de gens encore de ce monde connaisse…
Elle lança un regard insistant à Chihiro, qui, sur le coup, eut du mal à saisir la teneur de ses paroles et de son regard.
- Ah oui ? Fit Yûko. Dites nous quand même, nous sommes curieux !
- Voyons, voyons, dit Koshuku, agitant un doigt devant elle. La curiosité est un bien vilain défaut…
Malgré l'insistance de Yûko, Koshuku ne lâcha pas une paroles sur l'endroit d'où-t-elle venait.
Chihiro fut hautement soulagée, quand, après le diner Koshuku ne désira pas s'attarder, prétextant son mal de dos et son besoin de repos, promettant cependant de venir le lendemain prendre le café avec Yûko, qui s'était étrangement entichée de la vieille femme. Un peu trop vite au goût de Chihiro.
Fatiguée, Chihiro elle-même ne tarda pas à monter l'escalier pour aller se coucher. Elle entra dans sa chambre et ôta son t-shirt, quand son élastique se cassa, les perles rebondissant sur le parquet.
- Oh non ! Dit-elle en s'accroupissant pour essayer de les ramasser.
Elle regarda d'un air triste les vestiges de l'élastique et les quelques perles qu'elle avait récupéré, au creux de sa main.
- Pourquoi tu t'es cassé maintenant ? Tu avais bien tenu toutes ces années… C'est pas juste…
Des larmes apparurent au coin des yeux de Chihiro, avant de couler le long de ses joues. Elle ferma la main, contenant l'élastique et la mena à ses lèvres, avant de sangloter.
- Maintenant, il ne me reste plus rien de vous…
Chihiro resta un long moment accroupi sur le sol de sa chambre, jusqu'à ce que la fatigue tarissent ses larmes. Elle se releva en reniflant et se dirigea vers son lit, s'y couchant habillée, serrant dans sa main le charme cassé.
Cette nuit là, Chihiro fit un étrange rêve... Dans son songe, elle se trouvait dans une pièce qui lui rappelait quelque chose. En face d'elle une personne lui faisait dos. Elle savait qui s'était, reconnaissait sa silhouette trapue, sans arriver à la nommer. Cette personne lui parlait, elle le sentait, mais n'entendait rien. Elle même ne pouvait bouger, ni parler. Elle vit la personne avançer vers la baie vitrée et poser une main dessus. La silhouette secoua doucement la tête, ses épaules s'affaissant. Chihiro comprenait que l'instant était grave, mais son songe semblait lui interdire d'en voir plus.
Une autre personne entra dans la pièce et dépassa Chihiro. Une silhouette plus fine, plus grande et également plus masculine. Elle savait qui était cette homme... Elle le savait oui, parfaitement ! Mais pourquoi n'arrivait-elle pas à le nommer bon sang ! Elle vit l'homme se poster à côté de la personne trapue et lui poser une main sur l'épaule. Il se tourna alors lentement vers elle, dévoilant peu à peu son visage. Chihiro plissa les yeux pour voir qui il était, mais à peine une lumière éclaira ses traits que tout devint noir. Elle s'éveilla alors en sursaut, le charme toujours serré dans sa main.
Petite entrée en matière...
Mon premier essaie sur ce fandom...
Je ne pense pas que l'histoire durera 30 chapitres, je me lasse de trop... Donc pas d'inquiétude, pour ceux qui ont peur de s'engager dans le long !
Rewiew ?
