C'était une belle journée, la ville de Morio étincelait de mille feux, grâce aux reflets de la lumière sur les fenêtres des petites habitations. A l'entrée de la ville, un homme marchait, habillé d'un simple tee-shirt mauve peu discret.
L'homme se nommait Arnold Gehpadyde. Il avait été transpercé d'une flèche il y a peu, et avait obtenu un étrange pouvoir qui lui servait à présent de gagne-pain. Arnold s'arrêta à la première maison et tourna autour, cherchant un moyen d'entrer. Il aperçut une fenêtre entrouverte. Bingo ! Il l'ouvrit, et pénétra dans le bâtiment, sans se demander si quelqu'un était actuellement à l'intérieur. Il ne considérait pas ça comme un problème, comme à son habitude.
"Jackpot ! Le propriétaire doit être très riche !" S'écria-t-il en observant les décorations éparpillées dans toute la pièce : des tableaux colorés, un joli vase, de l'argenterie et un fauteuil en cuir, avec un étrange tas de poils au sommet. Après cette pensée à voix haute, le tas se mit à bouger. Arnold, surpris, bondit en arrière, prenant maintenant une posture défensive.
"Qu'est ce que tu fais chez moi, espèce d'ordure ?!"
Le tas était en fait les cheveux du propriétaire de la maison : Enyu Opifh. Hors de lui, une étrange lumière surgit de son corps, et l'instant d'après, une entité humanoïde blanche étrange apparu derrière lui. Il hurla :
"Evening Star !"
Arnold, étonné, recula d'un pas. Mais instinctivement, la seule idée qui lui passa par la tête fut de neutraliser cet homme. Deux silhouettes se matérialisèrent de chaque côté de l'intrus : sorties de l'ombre, les créatures, humanoïdes elles aussi, fixaient Enyu avec des yeux impassibles. De taille humaine, l'une d'elles était rouge, l'autre noire, mais elles n'avaient aucune autre différence que leur couleur. Leurs corps étaient simples, sans motifs particuliers, juste monochromes. Leurs visages étaient dépourvus de bouche, et leurs yeux respectivement bleus marine et jaune luisaient distinctement.
"Je ne pensais pas que d'autres gens avaient le même pouvoir que moi !" S'écria Arnold.
"On appelle ça un stand," répondit fermement Enyu, "c'est la matérialisation de la force mentale de leur détenteur. Mais tu en as deux, c'est impossible ! Personne ne peut avoir deux forces mentales différentes, je n'ai jamais vu ça !"
"Quoi ?! Tu peux les voir ? Je les pensais invisibles ! Bah, peu importe. Je les ai nommés The Red and the Black ! Je vais enfin pouvoir me servir de leur capacité sur quelqu'un qui comprendra !"
La créature noire se précipita alors non pas sur Enyu ou sur son stand, mais sur le vase posé sur la table basse à côté d'Arnold. Elle le tenait à présent entre ses mains, à auteur de sa poitrine. Enyu, qui allait ordonner à Evening Star d'attaquer, ferma la bouche, frustré.
"Oh ! J'avais vu juste ! Voici le pouvoir de mon "stand", comme tu appelles ça. Il est capable de sentir si un objet ou une personne a de la valeur pour quelqu'un. Je me trompe ou ce vase a beaucoup de valeur ? A-t-il appartenu à quelqu'un de ta famille ?"
Enyu fronça les sourcils. Tant pis pour son vase.
"Ça suffit ! Evening Star ! Expulse le de chez moi !"
Arnold laissa échapper un petit sourire. Enyu stoppa net Evening Star : The Red était derrière lui, prêt à lui asséner un coup. Arnold, croisant les bras triomphalement, éclata de rire :
"Je n'ai pas fini ! Voici le second pouvoir de mon stand ! T'imposer des dilemmes ! Fais ton choix : si tu attaques The Red, tu pourras dire adieu à ton vase. A l'inverse, si tu attaques The Black, tu sauveras ton vase, mais The Red en profitera pour... Oh je ne sais pas encore, tu verras..."
"Tant pis pour mon vase, tu vas sortir de chez moi dès que j'en aurais fini avec ton espèce de gros bonhomme rouge ! Evening Star !"
Le stand envoya un puissant coup de pied sur The Red. En effet la puissance des coups de pied et de ses sauts caractérisent Evening Star. Mais The Red, lors de l'impact, disparu simplement. Au lieu de voir le crâne du stand exploser, Enyu entendit son vase se briser. The Red revint auprès de Arnold en un éclair.
"Oups, on dirait que tu l'a cassé ! Dommage, c'était un si joli vase... En plus, The Red n'aurait jamais eu la puissance de te tuer en un coup."
Avant que Enyu ne puisse se défendre verbalement, il entendit la porte sur le côté de la pièce s'ouvrir.
"Papa ? C'était quoi ce bruit ?"
C'était la fille d'Enyu, Hikaru. Ses longs cheveux bruns étaient légèrement repoussés en arrière à cause de la vitesse à laquelle elle se précipitait dans la pièce. The Black, dont les mains étaient libres, saisit les épaules de la jeune fille, la maintenant impuissante sous son emprise.
"Hikaru !" Hurla Enyu, impuissant.
Aussitôt, The Red apparu derrière lui, les mains sur son cou. Arnold poussa un cri de satisfaction.
"Oh, mais tu te retrouves dans une situation difficile mon ami ! Je ne suis pas un meurtrier à la base, mais là c'est carrément excitant !"
Le sang d'Enyu ne fit qu'un tour. Il ne pensait qu'à sauver sa fille. Alors que Arnold caressait frénétiquement ses joues sous l'effet de cette position avantageuse, le père lança à son stand avec une voix paniquée :
"Evening Star ! Éclate lui la tête et récupère ma fille ! Attaque The Black !"
Le puissant stand bondit sur The Black, puis lui infligea un puissant coup de pied dans le visage. Mais encore une fois, ce n'est pas sa cible qui a explosé. The Black disparu, laissant tomber la jeune fille sur le sol. Puis tout d'un coup, Enyu se rendit compte qu'il ne contrôlait plus son corps. Il tombait en avant. Non. Il ne tombait pas. Il vit ses pieds, ses jambes, son ventre, ses épaules... Mais d'un point de vue qu'il n'avait encore jamais expérimenté. Sa tête roulait sur le sol. Il n'eut même pas le temps de penser à sa fille. A la vue de la mort de son père, Hikaru s'évanouit...
"Woaow ! C'était violent !" S'écria Arnold, impressioné et choqué à la fois. "J'imagine que la puissance de mon stand dépend de la valeur de l'objet pour la personne, je ne m'attendais pas à ça !" Le voleur, maintenant dans une situation désastreuse, prit sous le bras le seul témoin avec un sang-froid déconcertant, pensant qu'il ne pouvait tout de même pas la tuer. En sortant de la maison, il aperçut une dizaine arbres à quelques mètres de là : il s'y réfugia prestement pour pouvoir réfléchir calmement au sort de la fille qu'il venait finalement de kidnapper...
==TO BE CONTINUED====
