Bonjour à tous,
Voici le texte que j'ai écrit dans le cadre du concours Les chalusses d'ébène, un concours de fanfictions. Il n'a pas été primé et même si je suis déçue, je vous le présente bien humblement aujourd'hui.
Comme vous l'avez sûrement déjà remarqué si vous êtes un habitué de mes fanfictions, je n'ai pas dérogé de mes habitudes.
Voici donc une fanfiction ayant pour thème Noël et portant sur la famille Delacour-Weasley.
Mille mercis à ma super-héroïne Française. Tu as accompli ta mission avec brio, encore une fois (même si c'était avec les yeux plein d'eau).
J'espère que tu ne te lasses pas de lire les péripéties que je fais vivre à mes personnages chouchous mdr
J'espère que votre lecture vous plaira (Je ne suis pas désolée pour les larmes versées, si larmes il y a).
Comme d'habitude, les personnages et l'univers appartiennent à JK Rowling.
Les OC m'appartiennent ainsi que l'histoire!
Bonne lecture,
Bisous,
Jess-Lili
Dominique s'approcha du lit de sa mère. Malgré son ventre arrondi, elle s'accroupit près d'elle. La jeune femme aurait tellement voulu vivre pleinement ce moment avec elle. La neige tombait dehors, la pénombre envahissait la pièce. Fleur avait l'air si frêle dans ce lit qui semblait immense. La jeune blonde sentit des larmes couler sur ses joues en la regardant. Quand la maladie s'était déclarée, les spécialistes avaient tenté de la guérir, mais le cancer était déjà trop avancé. Après avoir reçu un pronostic d'un an, la Française n'avait pas baissé les bras. Malgré le verdict, Fleur s'était battue comme elle l'avait toujours fait. Par quel miracle se retrouvait-elle encore parmi eux un peu plus de deux ans plus tard ? Personne ne le savait. La famille Weasley rigolait en disant que la mère de famille était trop entêtée pour se laisser partir. Cependant, depuis quelques semaines, et malgré les traitements qui persistaient, Fleur semblait régresser. Ses derniers cheveux tombaient, ses lèvres étaient sèches et bleuies… Elle n'avait plus que la peau et les os. Même boire de l'eau lui semblait au-dessus de ses forces. Le moindre effort lui demandait une énergie considérable. Cependant, elle continuait de se battre. Malgré les conseils de l'oncolomage qui la suivait depuis le début de sa leucémie, Fleur ne voulait pas rester alitée. Surtout en cette soirée bien spéciale. Son père avait dû argumenter avec force pour qu'elle reste dans son lit en cette veille de Noël. Elle n'était pas assez forte pour marcher et rester debout. Elle devait se reposer. D'après ce que William avait dit à ses filles, leur mère avait finalement abdiqué, épuisée.
- Maman, je ne sais pas si tu m'entends ou si tu as conscience du bruit au rez-de-chaussée. Papa m'a dit que je pouvais venir te voir, te parler. Noël semble si fade et sans vie sans toi.
La future mère prit la main de la semi-Vélane dans la sienne. Le contact de sa main était glacial sur sa main chaude. Pourtant, elle ne voulait pas la lâcher. Lorsque sa mère ouvrit péniblement les yeux, Dominique la regardait avec espoir. Même si Fleur la confondait souvent avec sa tante Gabrielle, la jeune femme avait toujours espoir qu'elle la nomme, qu'elle la reconnaisse. Parfois, sa mère semblait en pleine possession de ses moyens physiques et mentaux et d'autres fois, elle peinait à reconnaître les personnes qui venaient la voir ou elle divaguait. Tous les gens présents au salon savaient que ce n'était plus qu'une question de jours avant son départ final. Dominique était la dernière à monter la voir. La future mère laissa ses larmes couler et servit un peu d'eau à sa mère.
- Gabrielle ? C'est… C'est toi ?
- Maman, c'est Dominique, ta fille… Tante Gabrielle est au rez-de-chaussée avec la famille. Tu sais, c'est la veille de Noël aujourd'hui…
- Oui… Dom… Minique… Toi… Tu vas m'apporter en bas… Ma fille… Je n'en… ai plus… pour longtemps… Je veux… La famille, Minique…
- Maman, tu es trop faible pour…
La jeune femme sursauta lorsque sa mère, semblant puiser dans des forces insoupçonnées, leva la voix et emprunta la voix autoritaire qu'elle avait autrefois, lorsqu'elle voulait que ses enfants obéissent.
- Dominique Hailey Weasley ! Tu vas aller chercher ton père et lui dire que je veux être avec vous. Ma fin est proche, ma fille et je veux être entourée de ma famille !
Sa mère fut prise d'une quinte de toux, qui la laissa ruisselante de sueur et épuisée. La jeune anglaise hésita un moment avant de lui obéir.
- Maman… Je… Je reviens, d'accord… Je t'aime, maman.
Dominique se précipita au rez-de-chaussée. Ignorant les convives qui tentaient de lui parler, la future mère se dirigea vers son père, sa tante et sa sœur. Elle parla avec précipitation, ne prenant pas la peine de reprendre son souffle.
- Elle devrait pouvoir passer la veillée avec nous. Nous lui devons cela. À maman, je veux dire. Nous pouvons l'asseoir dans son fauteuil ou amener le lit avec elle, ici. Elle me l'a ordonné. Nous ne pouvons lui refuser cela.
Dominique posa une main sur son ventre en regardant les personnes concernées par la demande. Elle se battrait pour la dernière volonté de sa mère. Cette femme vive, proactive, courageuse et forte qui avait toujours mené la maison d'une main de maître. Cette femme qui avait concilié famille et travail, qui se sera battue jusqu'au bout pour être avec sa famille.
- Maman a tellement fait pour nous… Elle sait ses jours comptés, s'il s'agit de sa dernière… Dernière volonté, nous ne pouvons lui refuser ! Elle pourra profiter une dernière fois de l'ambiance de nos veillées. Être, pour une ultime fois, entourée de sa famille, des gens qui l'aiment. Maman n'a peut-être pas toute sa tête, elle va peut-être être dans les vapes de ses souvenirs emmêlés pendant le temps restant, mais elle sera avec nous.
William et Gabrielle se regardèrent pendant un bref instant avant de se diriger vers l'étage. Dominique en profita pour aller voir son petit frère et le prendre dans ses bras. À dix ans, la situation était difficile à vivre et à comprendre.
- Louis, je sais que c'est difficile pour toi, de voir maman dans cet état, mais tente de lui parler. Nous savons tous qu'elle n'en a plus pour très longtemps. Toute la famille sera à tes côtés. Je crois qu'on ne se le dit pas assez et nous voyions la précarité de la vie, encore plus depuis quelques semaines, je t'aime, petit frère. Je sais que c'est difficile pour toi, mais nous serons là pour te rappeler les bons souvenirs. Maman ne sera jamais bien loin. Même si elle n'est plus là physiquement, elle sera toujours dans tes pensées, dans des gestes que tu fais au quotidien. Papa sera encore là, solide comme il l'a toujours été.
Avec son frère, elle rejoignit son époux. Malgré la situation, la jeune anglaise esquissa un sourire. Ce n'était peut-être pas le plus joyeux Noël que les Weasley avaient vécu, mais rien ne servait de toujours faire de grosses réceptions. Dire qu'il y a trois ans, sa mère était encore debout, en train de parler et de rire avec la famille. Elle tenait dans ses bras la petite Apolline, la fille de Victoire. Elle riait des blagues de Louis, elle chantait et dansait comme s'il n'y avait plus de lendemain. Elle semblait en excellente santé.
Comme à tous les ans, Molly avait invité les Weasley et les Delacour à fêter Noël au Terrier. La famille s'agrandissait un peu plus chaque année, mais cela ne semblait pas être un problème pour la matriarche de la famille. Des modifications avaient été apportées à la demeure pour accueillir toutes les personnes. Fleur tenait la petite Apolline, endormie, âgée de quelques mois dans ses bras, le sourire aux lèvres. Dominique avait profité de la réunion familiale pour présenter son amoureux à toute la famille élargie. Profitant de l'ambiance festive de la soirée, Yakob avait demandé à William et à Fleur la main de leur fille cadette. Ils étaient tous en train de déballer leurs cadeaux, lorsque le jeune homme avait regardé les parents de sa petite-amie. Le sapin de Noël, décoré de guirlandes et de boules de Noël fabriquées à la main par tous les membres de la famille, brillait derrière eux. Le jeune anglais avait posé un genou au sol avant de prendre la parole.
- Monsieur et Madame Weasley, je sais que Dominique et moi sommes jeunes, mais j'aime votre fille. Je prendrai soin d'elle pour le restant de ma vie. Je vous promets de l'aimer et de la chérir, si vous me le permettez. Si Dominique le souhaite aussi, bien sûr.
- Ne sois pas idiot, Yakob…
Le silence qui avait suivi cette demande avait rendu anxieux le jeune anglais. La jeune blonde s'était approchée de lui pour prendre sa main. Fleur et William s'étaient consultés du regard et le père de la jeune femme avait accepté avec joie de l'accueillir totalement dans la famille.
Quelques mois plus tard, Fleur avait commencé à se sentir faible, mais elle pensait simplement avoir une mauvaise grippe. Peu après le mariage de Dominique, Fleur avait été hospitalisée et à ce moment-là, le diagnostic était tombé : leucémie. Sa mère avait quarante-quatre ans. Les oncolomages, les Médicomage, les oncologues moldus et même les médecins moldus avaient tenté de la sauver, de lui laisser un répit, de lui donner une qualité de vie acceptable. Cependant, tout avait été vain. Lorsque la mère de famille semblait se rétablir, une bactérie ou une métastase venaient détruire les progrès faits.
Le Noël suivant et ce, malgré les contre-indications du Médicomage qui suivait Fleur et malgré les mises en garde de son mari, la mère de famille avait tenu à préparer le repas de Noël à la Chaumière aux Coquillages. Elle avait passé la journée, avec l'aide de William, Louis, Dominique et de Victoire, à préparer des plats et à décorer la demeure. Les Weasley, les Potter et les Delacour avaient passé la soirée à rire, à partager des souvenirs de Noël. Le temps d'une soirée, tout le monde avait oublié la maladie de Fleur. Il avait dansé, chanté et parlé une partie de la nuit. Dominique se rappelait que sa mère avait insisté pour rester avec eux, même si elle était épuisée. Le lendemain, elle avait dû rester alitée.
Un peu plus d'un an après ce Noël à la Chaumière aux Coquillages, toute la famille était en attente… En attente de la mort d'une femme extraordinaire ou d'un miracle inespéré, Dominique ne savait plus. Malgré le temps qui passait et l'état de sa mère qui se dégradait, tout le monde espérait un miracle, surtout en cette veille de Noël, même s'il n'y avait plus aucune chance de guérison. Un bruit attira alors l'attention de toutes les personnes présentes. William descendait l'escalier en tenant sa femme dans ses bras. Des larmes brillaient dans ses yeux bleus. Gabrielle suivait avec le lit. D'un coup de baguette, Dominique fit une place dans le salon, près du sapin, pour que sa tante puisse y placer le lit. Une fois cela fait, leur père y installa le frêle corps de sa femme. Fleur semblait épuisée, mais elle regarda lentement autour d'elle. Le bleu de ses yeux semblait avoir retrouvé leur éclat. L'éclat final.
- Les enfants, approchez… Ne pleurez pas. Je suis lucide pour l'instant… Victoire, notre victoire… Ma chouette, prends soin de la petite Apolline… Tu as une petite… fille formidable… Un mari merveilleux… Minique… Tu feras une mère extraordinaire, ma puce… Je suis désolée… Je ne serai pas là pour assister à ta joie… Mais… Approche… Je serai ici, dans ton cœur, d'accord ? Louis… Mon petit, mon garçon… Tu es encore jeune… Tu es à peine un jeune homme… Viens ici, fiston… Maman regrette de ne pas pouvoir te voir grandir… Papa… S'assurera que tu deviennes… Un homme bon et honnête…
La mère de famille ferma les yeux pour reprendre son souffle. Elle fut de nouveau prise d'une quinte de toux. Une fois terminée, William la fit boire. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle regarda sa petite sœur. Elle semblait exténuée, mais résolue à parler à tout le monde.
- Gabrielle, Gaby… Ma petite sœur… Prends soin de toi et… Et de ton filleul lorsque je ne serai plus de ce monde… Tu as été… Une petite sœur formidable et je suis… Fière de la femme que tu es devenue… Prends soin de tes enfants avec Mikola… Je sais… Que…
- Fleur, ne parle pas de cette façon ! Tu es une femme forte ! Tu ne vas pas mourir. Tu as combattu le pronostic des docteurs une fois ! Tu peux encore prouver que tu es au-dessus de tout ça !
- Gaby… Il ne sert à rien de… se voiler le visage… Je ne vais pas guérir… Je vais partir… Je t'aime, petite sœur. Tu as toujours été le trésor que j'ai tenté de sauver… Mais je ne peux… Te sauver de ce deuil…
Dominique regarda sa mère en pleurant. Toute la famille était installée autour de la malade. La jeune femme mordit sa lèvre en sentant une douleur sourde au niveau de son ventre. Elle serra la main de son époux avec force. Pour l'aider à supporter la douleur qui lui meurtrissait le cœur, alors qu'elle se rendait vraiment compte que sa mère allait tous les quitter. Pour l'aider à supporter cette douleur qui apparaissait en elle.
- William, mon chéri… Mon roc… Nous en avons bravé des… Tempêtes… Je te demande d'être… Courageux pour celle-ci… Je sais que tu en es capable… Nous avons eu trois… Magnifiques enfants… Vingt-cinq ans de mariage… Je t'aime… J'emporterai avec moi… Le souvenir de tes yeux… N'oublie pas ma nuance… N'oublie jamais ma nuance… Le bleu de la Mer… Nous aura submergé et cette fois… Tu ne peux m'en sauver… Tu ne peux pas… Me sauver des vagues qui… Ravagent notre vie… Il est trop tard…
La malade fut de nouveau prise d'une quinte de toux. Son souffle devenait hachuré et erratique. Sa poitrine se soulevait irrégulièrement. Cependant, elle souhaitait parler, Dominique le voyait dans ses yeux mi-clos. Sa mère était déterminée à terminer ce qu'elle avait à dire. La jeune femme mordit encore plus sa lèvre, mais un faible gémissement en sortit. Fleur tourna un regard vers elle, mais Dominique lui fit signe de poursuivre. Son enfant n'allait pas montrer le bout de son nez avant qu'elle ne l'ait décidé.
- Teddy, Yakob… Prenez soin de mes filles… Chérissez-les comme elles… Le méritent. Même si je ne suis plus là… Physiquement, je trouverai le moyen… De venir hanter vos rêves si… Si vous osez les blesser… Aimez vos épouses et vos enfants… Nous ne savons jamais ce que la vie… Nous réserve…
Fleur tourna la tête vers le sapin illuminé. La noirceur était totalement tombée à l'extérieur, les légers flocons donnaient une allure fantomatique à cette nuit. La femme secoua légèrement la tête et regarda à nouveau sa famille.
- Par-dessus tout, même si… Même si je pars ce soir… N'oubliez jamais… La signification de cette fête… Elle réunit la famille… L'an prochain… Fêtez-la en grand… Les enfants ont besoin… De garder cet esprit… Noël, même sans ma présence… Doit rester une fête qui… Rassemble tout le monde… Ne vous souvenez pas de moi… Comme une personne malade… Pour tous les jours… À venir… Rappelez-vous les… Bons souvenirs… Dominique, ma puce… Si l'enfant vient aujourd'hui, ne soit pas… Triste, un renouveau… S'écrira déjà… Tu feras une… Formidable mère… N'en doute pas, Minique… Je vous aime…
Tandis que Fleur Delacour, devenue Fleur Weasley, rendait son dernier souffle, entourée de sa famille, comme elle l'avait souhaité, Dominique poussa un gémissement en écarquillant les yeux. Non ! Malgré ce que sa mère venait de dire, elle ne voulait, ne pouvait pas accoucher dans ses circonstances. Elle ne pouvait pleurer une mort et pleurer une naissance. La Vie et la Mort ne pouvaient se côtoyer avec tant de facilité.
Alors que la famille Weasley-Delacour pleurait la mort de Fleur, elle remerciait aussi la vie pour la naissance de Lilas Fleur Wilson.
