Auteur : Nat, qui sort encore une bizarrerie étrange née de la fusion entre ses trois neurones fonctionnels et une nuit blanche passée à bosser sur un commentaire de document… C'est terrible, ça. Les commentaires de documents, ça pardonne pas.

Disclaimer : Fort heureusement pour eux, Kratos, Zelos et les autres personnages de Tales of Symphonia ne m'appartiennent pas. Qu'ils en remercient Martel.

Spoiler : Une petite tonne. Et encore, sans compter les kilos restants.

Warning : Pour une fois, aucun pairing ! Mais présence éventuelle de cynisme et de déprime dans des prochains drabbles…

Résumé : Cet homme, Zelos ne l'avait jamais vu. Il paraît que c'était l'Eglise qui l'avait envoyé. Cet homme, il parlait peu et ne souriait pas. Mais cet homme, il s'était agenouillé et s'était excusé. Alors, Zelos avait cru qu'il pouvait lui faire confiance.

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Condoléances

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« Maître Zelos ? »

L'enfant aux cheveux rouges leva la tête de sa feuille, mécontent. Il voulait faire un beau dessin pour le déposer sur la tombe de son père, mais il n'y arriverait jamais si on le dérangeait tout le temps. Son regard azur se posa sur le visage honnête du domestique qu'il connaissait le mieux et son expression fâchée s'adoucit un peu. Sa drôle de petite moustache et son air sérieux l'amusaient toujours.

« Oui, Sébastien ?

-Pouvez-vous me suivre, s'il-vous-plaît ? J'ai à vous présenter quelqu'un.

-C'est encore un monsieur ou une dame qui vient nous donner des "doncoléances" pour la mort de Père ? » Interrogea innocemment le petit garçon en reposant son crayon.

Un sourire attendri s'échoua sur les lèvres fines du maître d'hôtel des Wilder. Il secoua doucement la tête.

« On dit "condoléances", maître Zelos. Rectifia-t-il. Et non, ce n'est pas pour cela, une fois n'est pas coutume. Veuillez me suivre, je vous prie. »

Le petit Zelos hocha la tête, secouant ses mèches rousses. Il descendit de sa chaise, fit le tour de la table en regardant ses chaussures vernies qui avançaient toutes seules sur le parquet ciré et rejoignit le grand homme qui l'attendait. Celui-ci lui ouvrit la porte et laissa le garçonnet entrer avant lui dans le couloir menant au vestibule du manoir Wilder. Le jeune noble ne prononça pas un mot, bien qu'il mourût d'envie de savoir qui était ce mystérieux visiteur. Depuis la mort de Père, tous les gens qui venaient dans sa maison lui donnaient des condoléances. C'était toujours lui qui les recevaient, parce que Mère s'était enfermée dans sa chambre et n'en sortait que pour les repas. Zelos n'en pouvait plus, des condoléances. Il les avait en horreur. C'était toujours le même refrain, toujours les mêmes mots vides, toujours les mêmes airs désolés qui sonnaient si faux… Tous ces nobles avec trop de vêtements, de dentelles et de bijoux… Il ne les croyait pas. Et il ne les aimait pas. Non, l'enfant aux cheveux flamboyant ne supportait plus ces gens qui avaient gravité autour de son père pendant des années et qui l'étouffaient déjà, lui. Il préfèrerait qu'on le laisse tout seul, sans le déranger, et qu'il puisse enfin finir son dessin. Mais bon. Puisque la personne qu'il allait rencontrer n'était pas venue pour cela, il allait faire bonne figure. Comme d'habitude. Un fils d'Elu doit toujours faire bonne figure. C'est Mère qui l'a dit.

« Votre cravate est-elle bien nouée ? »

La voix grave de Sébastien fit sursauter le petit garçon. Il se rendit alors compte qu'il avait traversé tout le couloir et qu'il se tenait devant la porte du vestibule. Il jeta un rapide regard au ruban noir qui ceignait son cou et hocha de nouveau la tête.

« Ça va. »

Le domestique vérifia par lui-même les dire de son jeune maître et poussa la porte. Tous deux pénétrèrent dans l'entrée et Zelos observa avec attention l'homme qui s'y trouvait et faisait de même pour lui. Il était grand. Plus grand que Sébastien, et peut-être aussi grand que Père. Et, comme Père, il avait les cheveux rouges. L'inconnu portait un pantalon noir, une chemise blanche et une veste également noire. Une tenue toute simple, qui ne ressemblait pas à celles, toujours très compliquées, des nobles que l'enfant avait l'habitude de voir. Cela lui plut, et il avança d'un pas vers ce monsieur afin de voir son visage. L'homme lui sembla plus jeune que Sébastien et en même temps beaucoup plus vieux, sans qu'il ne puisse expliquer pourquoi. Il avait les yeux rouges. Ce n'est pas courant, d'avoir les yeux rouges. Fasciné par ce regard grenat, le petit garçon entendit à peine son domestique déclarer de son ton solennel :

« Etant donné les évènements des dernières semaines et son incapacité à prendre en charge votre éducation en tant qu'Elu, madame votre mère a décidé de faire appel à l'Eglise de Martel afin de vous trouver un tuteur. Mr Aurion que voici lui a été recommandé par le pontife lui-même, et prendra en charge dès aujourd'hui votre apprentissage. Je vais à présent vous laisser… faire connaissance. »

Joignant le geste à la parole, Sébastien quitta la pièce, laissant Zelos seul avec ce monsieur Aurion. Ne sachant pas trop ce qu'il devait faire, le nouvel Elu décida de se présenter.

« Je m'appelle Zelos Wilder. Annonça-t-il, sans quitter des yeux l'homme qui lui faisait face.

-Kratos Aurion. » Répondit simplement ce dernier.

Il s'approcha de l'enfant aux cheveux rouges et posa un genou à terre pour se trouver à sa hauteur. Ce geste surprit un peu Zelos. Les nobles ne faisaient jamais cela…

« Je suis désolé. Murmura le dénommé Kratos. Pour ton père. »

Zelos plongea son regard dans celui de l'adulte. Celui-ci le soutint sans ciller. Il n'ajouta pas un mot, ayant dit l'essentiel. Son visage n'exprimait rien, mais ses yeux ne mentaient pas. Une ombre étrange, triste comme un regret, dormait au fond de son regard grenat. Cet homme-là n'était pas comme les autres. Le petit garçon avala sa salive avec difficulté avant de chuchoter :

« Toi… Je te crois. »

Lui… Il ne mentait pas.

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Et voilà ! C'est encore reparti pour une histoire sans queue ni tête, complètement et définitivement bizarre… Alalala… je vais finir par croire qu'Olo a raison quand elle me qualifie d'irrécupérable…

Bref ! J'espère que ce petit drabble ne vous aura pas fait fuir à toutes jambes, et on se retrouve au prochain !

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