Ce recueil, je l'écris pour la huitième Nuit du Fof. Un thème et un OS par heure. Celui-ci est sur le thème « foyer ».
Le personnage de Dawn, cité ici et qui reviendra probablement, est à Fenice à l'origine, dont je vous conseille les fanfics si vous ne les avez pas encore lues. Les autres sont à JKR.
Une déclaration
La notion de foyer avait fait rire Nymphadora dès qu'elle avait été assez grande pour comprendre ce que cela signifiait. Un endroit où l'on se sentait en sécurité, où on se réfugiait en cas de problème, et où rien ne pouvait nous arriver…
Mouais…
Elle n'y croyait pas. C'était triste, d'ailleurs.
Chez ses parents ? Par les caleçons de Merlin, ses pauvres parents… Nymphadora s'entendait bien avec eux et les aimait beaucoup, oui. Ils l'avaient élevée, aimée, choyée, entourée. Elle avait toujours un sourire lorsqu'elle retrouvait la maison de son enfance. Mais un foyer ? Quand elle avait un problème, elle avait plutôt tendance à fuir ses parents, ne supportant pas leurs regards tristes et compatissants…
Adolescente, elle s'était beaucoup disputée avec eux. Surtout avec sa mère. Normal, sans doute. Mais depuis cette époque, et les cris qui avaient suivi l'annonce de son choix de la carrière d'Auror, elle avait pris l'habitude de ne plus se confier à sa mère. Dans le secret de son cœur, lorsqu'elle lui en voulait, il lui arrivait de se dire que malgré ses choix, sa mère était restée une satanée Black.
Et les Black n'ont pas de foyer.
Son appartement à elle, alors ? Elle s'y était installée peu après avoir commencé sa formation, ne supportant plus le regard désapprobateur d'Andromeda. Il était fonctionnel, épuré. Elle était Auror, par la couronne de Serdaigle ! Elle n'avait pas le temps de décorer son appartement. Elle était en formation, passait plus de temps au Ministère que chez elle, et ne rentrait que pour s'écrouler sur son lit. Son intégration définitive n'avait pas tellement changé son rythme…
Et puis, elle était Auror. Elle ne se sentait pas particulièrement en sécurité chez elle. Pas plus qu'ailleurs. Elle savait que c'était de la paranoïa, mais tous les Aurors sont paranoïaques. C'est ce qui fait leur force. Un Auror qui n'est pas sur ses gardes et un Auror mort.
Donc un Auror n'a pas de foyer.
Lorsqu'elle a rencontré Harry Potter et a discuté avec lui, Nymphadora s'est rendue compte que pour lui, Poudlard était un foyer. Elle y a réfléchi. La vieille école, avec ses tours, ses dortoirs, ses Salles Communes, a-t-elle été un foyer pour elle ?
La métamorphomage étrange, qui maîtrisait encore mal ses pouvoirs et dont les cheveux devenaient rouges à la moindre colère avait peu d'amis, à Poudlard. Même au sein de la tolérante maison Pouffsoufle, elle était regardée étrangement. Ca ne s'était pas amélioré avec les années. Dawn, heureusement, avait su être là.
Alors finalement ? Non. Nymphadora était attachée à la vieille école, à ses pierres et à ses professeurs. Mais ces années-là ne lui manquaient pas. Elle ne passait pas l'été à attendre la rentrée. Au contraire.
Poudlard avait été une école. Pas un foyer.
Quand Kingsley lui avait parlé de l'Ordre et l'avait amenée à la première réunion, elle avait eu un sourire amer en comprenant où elle se trouvait. La maison ancestrale des Black, avec ses têtes d'elfes, ses tableaux, sa tapisserie de l'arbre généalogique sur lequel elle n'apparaissait pas. D'où sa mère avait été bannie. Haut lieu des histoires effrayantes de l'enfance de sa mère.
Non, ce n'était définitivement pas un foyer.
L'Ordre, cependant, lui avait au moins permis de rencontrer des gens formidables. Malgré leur différence d'âge et sa maladresse agaçante, elle et Molly Weasley avait fini par devenir amies. Peut-être parce que Molly avait la curieuse manie de prendre systématiquement sous son aile toute personne qui semblait en avoir besoin, quel que soit son avis. Et la pauvre Nymphadora, maladroite, jeune, Auror et métamorphomage, ne pouvait que réveiller la tendresse de Molly.
Dans l'Ordre, Nymphadora avait aussi rencontré Remus Lupin. Discret, pâle, déterminé. Nymphadora était tombée sous son charme petit à petit, sans s'en rendre compte. C'était la mort de Sirius qui lui avait ouvert les yeux et l'avait jetée dans les bras du loup-garou. Qui l'avait rejetée, avec des excuses. Et Molly, elle, avait consolé et recueilli le cœur brisé, lui ouvrant sa maison et sa table, l'écoutant à tout moment.
Oui, le Terrier était un foyer. Mais pas le sien.
Elle n'avait jamais cessé de se battre. Contre elle-même, contre les autres, contre ses parents, contre les malfrats, contre les Mangemorts, contre Remus. Elle était habituée à se battre. Et lorsque Dumbledore était mort, elle avait serré les lèvres pour engager une nouvelle bataille. Une bataille pour le bonheur, en plein cœur de la guerre. Parce qu'elle aussi, après tout, elle avait le droit de vivre et d'avoir un foyer, quel que soit le temps que ça puisse durer.
Et son foyer à elle, c'étaient les bras de Remus.
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