OS n°1
Dans le froid de décembre
Zacharias Smith/Megan Jones
K
Romance
Nuit du FOF, Foyer
Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "foyer" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp
Disclaimer: , encore une fois merci.
Écrit en une heure, un peu au hasard... mais vous avez le droit de me lancer des tomates !
Dans le froid de décembre
Il neigeait.
Zacharias Smith fixait l'âtre de la cheminée avec tout la ferveur qu'il pouvait mettre dans son acte. Les cendres froides, s'étaient éteintes depuis longtemps. Depuis si longtemps...
Couleur charbon, parcourue d'éclats poivre-et-sel, cette déchéance ne cessait de lui rappeler ce qu'il avait été, ce qu'il était, et ce qu'il serait sûrement à jamais. Un lâche. Un homme perdu dans la solitude. Perdu dans la honte.
Un homme qui autrefois avait brûlé comme le feu, et comme ce feu, s'était progressivement épuisé. Il n'y avait plus de flamme, plus de joie, plus de vie.
Plus rien que des cendres et un semblant de survie.
...
Il neigeait.
Megan Jones ne parvenait à détourner le regard du brasier qui s'épanouissait dans sa cheminée. Si chaud et pourtant si terne. Comme si la couleur avait déserté la passion et le passé n'avait pu se dissocier du présent. Comme si cette agréable tiédeur ne parvenait à effacer la froideur d'un hiver qui semblait sans fin. Comme si elle ne parvenait pas à effacer les souvenirs, accrochés à elle comme les neiges éternelles à leur sommet.
- Zach ?
Un murmure. Une prière adressée au néant. Un rêve. Comme une caresse qui subsiste.
Un espoir volé au vent.
...
Il neigeait encore.
Il semblait au jeune homme qu'il pouvait sentir la neige. Geler son âme, geler son corps, geler son sang. L'oppresser comme cette honte qui l'avait assassiné à petit feu, détruit, comme une vitre qui éclate en mille morceaux. Comme le verre qui se brise, il avait tenté de se reconstruire, mais l'on ne reconstruit pas une âme sans matériau. Et son souffle s'était enfui avec elle. Ce soir d'hiver. Il y a si longtemps.
Il lui semblait pouvoir encore sentir son regard sur lui. Et ses mots, tranchants comme l'acier, plus douloureux encore que les flocons qui s'écrasaient contre son visage, qui s'infiltraient avec violence entre ses cils. Il se souvenait avec tant de précision de ce coup de poignard en plein cœur, aussi glacé qu'une nuit de décembre.
Au dehors, le vent soufflait, et les rues se recouvraient d'un épais tapis immaculé. Zacharias tremblait.
Devant l'âtre toujours sans vie.
...
Il neigeait encore.
Megan ne détournait pas ses yeux de l'âtre. Elle n'y arrivait pas. C'était plus fort qu'elle. Il fallait qu'elle reste là, à se remémorer ses souvenirs, à tenter de les oublier.
- Zach ? Appela-t-elle encore dans un sanglot étranglé.
Un appel sans réponse.
Le feu vacilla. Elle frissonna. Une fenêtre devait être restée ouverte. Elle ne se leva pourtant pas.
Le feu était toujours rouge comme le sang; jaune, aussi comme eux, autrefois.
Et orange. Comme un rouge dilué. Comme un mélange raté entre loyauté et courage.
Sa gorge se serra, et Megan voulut pleurer.
Au dehors, le blizzard se déchaînait, et le froid commença à la gagner. Il fallait qu'elle ferme cette fenêtre.
Elle n'arrivait pas à bouger.
...
Il neigeait toujours.
Zacharias avait froid. Zacharias avait mal. Il aurait voulu que rien ne se soit passé. Que rien ne soit arrivé. Il aurait voulu n'avoir pas été lâche, avoir osé se battre, comme tous les autres, cette nuit là. Cette nuit où le monde s'en était trouvé changé. Cette nuit où Harry Potter avait vaincu le mage noir. Cette nuit où il avait fait le mauvais choix.
Mais tout a le droit à l'erreur, non ? Alors pourquoi n'avait-elle pu lui pardonner ? Pourquoi un regard tant teinté de dégoût ? Pourquoi tant de haine dans ses prunelles rendues si sombre par l'obscurité ? Ses iris étaient pourtant si clairs...
- Et merde.
D'un geste plein d'une colère sourde, il frappa la table basse de son poing. Penché, recroquevillé comme un vieillard, Zacharias dépérissait de solitude.
Deux coups retentirent.
On frappait à la porte.
...
Il neigeait toujours.
Le feu trembla une dernière fois, et s'éteignit brutalement.
Megan ne put se retenir et laissa échapper un gémissement craintif.
Froid, il faisait froid. Il fallait qu'elle ferme cette fichue fenêtre. Hésitante, le pas saccadé, la respiration hachée, elle se leva et marcha d'un pas incertain vers la source de ses problèmes. Dans sa petite cuisine coincée entre deux murs, la fenêtre à guillotine était relevée. Megan poussa un soupir et d'un geste las, abaissa la vitre. Le claquement sec la fit émerger de sa torpeur.
La flamme s'était éteinte dans l'âtre, pour mieux renaître dans son cœur.
Comme une légère lueur trop longtemps étouffé.
...
La neige tombait au dehors.
Zacharias fixait l'âtre. Le cendre grise. La cendre charbonnée. La cendre du passé.
Comme au prix d'un effort surhumain, il détourna le regard de l'abandon, de tous ses échecs et se leva avant de se diriger vers la porte. Il tendit la main vers la poignée, hésitant. Puis, comme pris d'un sursaut de courage l'abaissa.
...
La neige tombait au dehors.
La neige cognait son visage.
Emmitouflée dans un manteau blanc, le cou enserré dans une écharpe de laine noire, un bonnet soigneusement enfoncé sur le crâne et quelques mèches châtain couvrant avec peine ses oreilles rougies par le froid, elle attendait, un main contre la porte, l'autre tenant serré contre elle la promesse d'un avenir incertain.
...
La neige pénétra le seuil et le froid l'entoura.
Mais plus rien n'avait d'importance, sinon son visage à moitié dissimulé sous des couches de vêtements. Rien n'avait d'importance, sinon ses yeux si bleu, si clairs, si brillant d'une force déterminée.
Puis son regard bascula vers son ventre et son cœur se gonfla.
...
La neige pénétra le seuil, mais Megan ne le sentit pas.
Un sourire illumina son visage dès qu'elle aperçu son visage rongé par l'angoisse, rongé par les regrets, les remords et la honte.
Elle avait fait le bon choix.
- Tu as ramené du bois, constata-t-il d'un voix basse.
Megan acquiesça. Puis elle jeta un œil au foyer poussiéreux de suie et de cendre usée de la cheminée de Zach.
- Allons rallumer la flamme.
Some reviews ? Oui cet OS est un peu étrange. Voire trop étrange. J'ai soudain eu envie d'écrire sur Zach...
