Disclaimer : SGA appartient à ses inventeurs, dommage!
Episode : Après "Inferno" 2X19
Merci à ma Beta, Alpheratz qui m'a aussi fait découvrir ce monde passionnant des fanfictions.
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Rodney McKay se redressa sur sa chaise et referma son ordinateur. La matinée n'avait pas été si mauvaise. Il avait avancé dans son travail de recherche sur un processeur Wraith, houspillé Kavanaugh, crié après deux scientifiques, découvert l'utilité d'un artefact Ancien( ou plutôt l'inutilité puisqu'il s'agissait tout bêtement d'un programmateur destiné à activer des arroseurs goutte à goutte pour les serres), il en ferait cadeau à Katie Brown, cela redorerait son blason quelque peu terni ces temps-ci, résolu quelques équations des plus ardues (toute son équipe s'était cassée les dents dessus, ce qui avait ajouté à son plaisir )et, puisqu' Elisabeth lui avait demandé (ou plutôt commandé) de faire des efforts de communication avec son personnel, il les avait tous réunis debout devant les grands tableaux blancs pendant deux heures trente pour les leur expliquer, en détaillant méticuleusement chaque étape du développement qui avait finalement abouti au résultat.
Une bonne matinée en somme.
Il sentit son estomac gargouiller et consulta sa montre. Evidemment, c'était l'heure de déjeuner. Tous ces petits plaisirs matinaux avaient aiguisés son appétit. C'était mieux que de faire de l'exercice, songea t-il en se dirigeant d'un pas allègre vers le mess. Il fit un arrêt par les toilettes pour se vider la vessie et se laver soigneusement les mains. Il en profita pour jeter un coup d'œil au miroir au dessus du lavabo et arrangea quelques épis au sommet de son crane en soupirant. Que n'aurait-il pas donné pour avoir l'épaisse chevelure de Sheppard ! C'était pas juste quand même. Cet homme avait-il donc tout pour lui ? Bon, d'accord il n'avait pas un cerveau surdimensionné lui, mais qui demandait aux militaires d'être super intelligents ? Ils n'en avaient pas besoin. Il devait tout de même reconnaitre que le colonel n'était pas trop bête. Il s'élevait même au-dessus du lot de ses congénères, ce qui n'était déjà pas si mal en soi.
Il en pinçait pour le militaire depuis un moment et il le cachait bien. Il aurait été trop mortifié que ce dernier l'apprenne. Chaya, Teer, les autres aliens lors des missions plus au moins la moitié de la base, c'était déjà assez dur à encaisser. Merde! Mais qu'est-ce que John pouvait bien leur trouver à tous ceux-là ?
Rodney grimaça en se souvenant comme le militaire avait fait du rentre-dedans à cette pseudo-scientifique, Norina, la veille. Le colonel marchait vraiment le pénis en avant. Il sautait sur tout ce qui bougeait, femmes et même parfois hommes, de ce que Rodney en savait. Enfin, de ce qu'il avait entendu dire. Aucune retenue! Quand à Norina, il ne voyait pas ce que Sheppard pouvait bien lui trouver. Une bimbo avec un petit pois en guise de cerveau. Enfin, bon, c'était sûr que le colonel en avait pas après son cerveau, à celle-là. Rodney se dit avec un peu d'aigreur qu'il l'aurait bien laissé griller dans son volcan, c'aurait fait une belle brochette. Où bien plutôt une chipolata au barbecue.
Rodney tira brusquement sur une serviette en papier, sa belle humeur pratiquement envolée. Il s'essuya les mains et reprit la direction du mess. Quand il y entra il sentit les derniers vestiges de son contentement perdus pour de bon. Sheppard était attablé face à une représentante de la gente féminine s'il en croyait la queue de cheval brune qui s'agitait dans le dos de cette dernière. Il avait un sourire idiot sur le visage. Rodney, dégouté se saisit d'un plateau et empila de la nourriture dessus sans même y penser. Quand il s'approcha du couple il entendit une espèce de gloussement qui provenait de la table. C'était la brune qui riait à une remarque de son compagnon. Capitaine Kirk devait en être au stade "je fais rire la dame et hop, c'est emballé, direction le plumard". Ce soir l'américain allait se taper du cheval, à en croire le hennissement qui servait de rire à sa compagne, songea le scientifique. D'ailleurs elle avait un peu les dents en avant, lui sembla t-il.
En passant derrière la table il saisit des bribes de conversation.
-Neuf heures à mes quartiers ? Susurrait le militaire avec un sourire charmeur.
Le cheval répondit.
-Cooolonel, comme vous allez vite, nous...
Rodney eut un petit sourire sardonique en s'éloignant. Ce que la dame ne savait peut-être pas encore ( Rodney ne la connaissait pas mais il présumait qu'elle venait d'arriver avec le Dédale) c'était qu'avec Sheppard c'allait être une cavalcade effréné et du grand galop. Et puis basta. Quand il descendait de selle c'était pour de bon. Il avait la réputation de ne jamais remonter sur le même cheval. Surement qu'il avait peur de s'attacher.
Rodney avisa une place de libre en face de Ronon. Il haussa les épaules et se dirigea vers le satédien.
-Vous permettez ? S'enquit-il.
L'autre homme émit un grognement que Rodney prit pour un oui. Il s'installa et commença son repas en couvant d'un œil noir la table ou l'élu de son cœur dinait en compagnie de sa jument du moment. Il enfournait sa nourriture machinalement et s'arrêta brusquement en se rendant compte que Ronon le regardait fixement. Il passa la langue sur ses dents en se demandant si un morceau de tava ne s'était pas coincé entre ses incisives.
-Vous le voulez, prononça abruptement le satédien en désignant la table un peu plus loin.
Rodney sentit le rouge lui monter brusquement aux joues. Il fit semblant de ne pas saisir.
-Je ne comprends pas de quoi vous parlez, commença t-il, je ne...
-Sheppard, vous le voulez, le coupa l'autre homme en haussant les épaules.
-Ecoutez, vous faites erreur, reprit le scientifique en rougissant de plus belle. Le colonel Sheppard est un homme. Ronon haussa les sourcils d'un air amusé. Je...je voulais dire, continua Rodney en bafouillant que vous vous trompez, je ne suis pas du tout intéressé par lui. Pas du tout du tout. Et...et d'ailleurs même si je l'étais il y a ces lois débiles de son pays qui font qu'un militaire n'a pas le droit de...
-Et moi je dis que je sais ce que je dis, rétorqua le satédien en secouant la tête. Même Teyla dit la même chose.
-Teyla ! Vous discutez de ma vie privée avec Teyla ? S'exclama Rodney ahuri en croisant les bras sur sa poitrine. Ecoutez, Ronon, je ne sais pas comment ça se passait chez vous à Sateda mais chez nous la vie privée est...privée.
L'autre homme émit un petit grognement dubitatif.
-Pourquoi vous vous battez pas pour l'avoir ? Demanda t-il sans tenir compte de la remarque de Rodney. Si c'était moi c'est ce que je ferai.
Rodney capitula.
-OK, j'admets que j'ai le béguin pour lui, avoua t-il. Cet aveu lui fit du bien. Il se sentait soulagé, en quelque sorte, comme s'il venait de se délester d'un fardeau. Mais vous avez vu comme il est, il saute sur tout ce qui bouge. Comment voulez-vous que je rivalise avec toutes ces personnes ? Vous les avez vus ? Pas besoin d'être Einstein pour se rendre compte que je ne fais pas le poids face à eux.
-Einstein?
-Un scientifique, très très intelligent. Peut-être même plus que moi, enfin, juste un peu plus, admit Rodney.
-Justement, vous pouvez vous servir de votre tête, remarqua le satédien en replongea dans son ragout aux tavas.
Rodney fronça les sourcils, le regard perdu sur les dreadlocks de son compagnon ordinairement si taciturne. Ronon n'avait pas tort à quelque part. Il tourna les yeux vers le colonel, plongé dans son épisode équestre. Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas essayer ? Il fallait qu'il détourne son colonel à lui de tous ces opportunistes qui ne pensaient qu'à se l'approprier.
Rodney avait retrouvé un peu d'espoir. Ça valait le coup d'essayer. Oui, John en valait la peine. Il enfourna une pleine fourchetée de ragout. Ronon le fixait maintenant d'un œil approbateur.
-Che compte sur vous pour rien lui dire, prononça le scientifique la bouche pleine.
Ronon acquiesça et passa la main sur ses lèvres. Rodney émit un sourire carnassier.
-Vous avez un morceau de tava coincé entre les dents, lui fit remarquer le satédien.
A suivre
