VocaloidLove: Hello! Ceci est notre première collab en temps que CompoteCrevette! (youpi!) Idée parti de... Euh... je sais plus Bonne lecture ;p
Plume-De-Yume : Hai ! ~ Donc voilà, comme a dit Chiaki-Chan, c'est notre première collaboration (qui dit première, dit qu'il y en aura d'autre évidemment !) en temps que CompoteCrevette, voilà. C'est partie ... D'on ne sait pas trop où, c'était étrange. Donc voilà, c'est un sujet un peu étrange. J'espère que vous allez aimer ! ^^ Bonne lecture !
Chapitre 00 :
- Attends, j'ai pas terminé !
La jeune fille sortit de sa chambre, avec seulement un œil maquillé. Ses cheveux blonds étaient libres sur ses épaules fines. Un gros ruban blanc était posé sur ses cheveux, qui étaient encore légèrement humides d'une douche surement récente. Elle était habillée d'une chemise bleu sombre et d'un jean blanc, avec un blazer blanc lui aussi. Ses ballerines à nœuds claquaient doucement lorsqu'elle marchait sur l'imitation parquet qui ornait le sol du couloir de son appartement. Cet appartement se situait dans une partie de la ville peu fréquentable mais heureusement, cette belle jeune fille - car il n'était pas sans dire qu'elle était vraiment très belle. -vivait avec quelqu'un qu'elle portait dans son cœur : Son frère jumeau.
Ils avaient tous deux 14 ans, depuis deux mois à présent. En février, le temps devenait plus doux, certes, mais frisquet tout de même. C'est pourquoi Len Kagamine, le frère jumeau de Rin Kagamine, était emmitouflé dans un manteau noir. Le bas de son visage était masqué par une écharpe jaune poussin. Il portait un jean noir, aussi, avec des baskets de sports orange et jaunes.
- Dépêche-toi ! Marmonna Len.
Il était dur de différencier les deux voix, étant donné que la voix de Len ressemblait beaucoup à celle de sa sœur, qui était un peu aiguë et haut perchée. Len était appuyé contre la porte de bois miteuse, frissonnant. Par manque de moyen, ils avaient décidés de se réchauffer du mieux qu'ils pouvaient : Ils dormaient ensemble, et vêtus de gros pulls. Len soufflait sur ses doigts congelés pour les réchauffer. Rin fila à nouveau dans la salle de bain, terminant de se maquiller.
- Active-toi, le bus ne nous attendra pas ! Soupira le frère, en prenant son sac sur son épaule.
- Trente secondes, Len !
- Et couvre toi, un peu, tu vas attraper la crève !
- Mais non ça va !
Rin avait cette résistance au froid, que Len admirait tant. Lorsqu'il la vit sortir de la salle de bain, son cœur fit un bond. Sa sœur était tellement belle ! Mais, dès que cette pensée traversa son esprit, il la chassa. Non, ce n'était pas permit. Il ne pouvait pas aimer sa sœur.
- Je suis prête, Len !
- Pas trop tôt.
- Commence pas à être si pessimiste, aller ! Regarde, et fait comme moi ! Sourit ! La vie est belle, non ?
Len Soupira puis se força à sourire, histoire de faire plaisir à sa sœur.
- Tu vois ! C'est pas si compliqué !
- Bon aller, on y va sinon on ne va jamais y être à l'heure. Grommela-t-il, effaçant son sourire.
Lorsqu'ils sortirent de l'immeuble, une petite brise fraîche les accueillit, rendant l'attente du bus pénible pour le frileux qu'était Len.
- Tu crois qu'il est en retard ? Demanda Rin d'une voix innocente.
- Je crois plutôt qu'on va devoir courir jusqu'au collège !
- Voyons Len ! Un peu de sport fait toujours du bien ! Déclara Rin avec son plus beau sourire.
Len ne put s'empêcher de la trouver mignonne. Il la fixa momentanément, puis se rendit compte de ce qu'il était en train de faire.
- Il faut qu'on se dépêche maintenant ! Dit-il en se retournant et en commençant à courir dans l'allée embrumée.
Rin resta quelques minutes à l'arrêt avant de se précipiter pour le rejoindre. Au moins, tant qu'elle était derrière, il ne pouvait pas l'observer.
- Hé ! Attends-moi ! Hurla Rin en riant joyeusement.
Arrivée au collège à 8 :59. Résultat, vingt-neuf minutes de retard. Les jumeaux sont exténués après leur longue course folle, étant donné que leur collège et leur maison était distancé d'au moins deux milles mètres.
Les joues rouges et la respiration saccadée, c'est ainsi que les jeunes Kagamine gagnèrent leur classe. Heureusement, cette année encore, ils étaient dans la même classe ! Le professeur de mathématiques, un petit homme chauve un peu bedonnant, vint leur ouvrir et les sermonna sans grande conviction. Les élèves en retard à cause des bus étaient fréquents et il se lassait de répéter des choses qui entraient par une oreille et qui ressortaient directement après de l'autre.
- Filez donc à vos places, jeunes insolents ! Ronchonna le professeur en refermant la porte.
Un murmure s'éleva de la classe, qui ne semblait pas le moins du monde choquée par le retard des jumeaux Kagamine. Ils s'assirent côte à côte, comme d'habitude et le professeur reprit son cours. Cours qui fut interrompu par un surveillant venant annoncer qu'une nouvelle élève arrivait dans la classe.
- Vous serez donc gentils avec elle, compris ?
Des murmures approbateurs traversèrent la salle de classe que le surveillant fit taire en appelant la nouvelle.
- Nakajima-San, entre !
Une jeune fille aux cheveux verts sapins qui lui chatouillaient la nuque mais dont deux mèches plus longues étaient incurvées vers son visage et tombaient sur ses épaules apparut et se dirigea d'une démarche élégante vers le bureau du professeur. Elle était habillée d'une chemise orange vive et d'un jean vert d'eau accompagné de baskets montantes bleues. Ses boucles d'oreilles en plumes jaunes et rouges remuaient au fur et à mesure de ses pas. Tous étaient bouches-bée devant un adolescent tellement belle et charismatique. Haute en couleur, la dénommée Nakajima se tourna vers la classe. Elle était maquillée avec un crayon violet sous les yeux, et un eye-liner doré, qui formaient une jolie boucle aux coins de ses yeux.
- Bonjour tout le monde ! Je suis Gumi Nakajima ! J'espère que nous allons bien nous entendre ! ~
Gumi parlait avec un léger accent anglais. Et même dans ses paroles, il y avait un charisme fou. Un sourire rayonnant étirait ses lèvres brillantes, dévoilant deux rangées de dents bien alignées et blanches.
- Bien. Nakajima-San va t'asseoir à côté de l'un des deux Kagamine. Les Kagamine, levez-vous pour que votre camarade voie qui vous êtes !
D'un même geste, Rin et Len se levèrent, et leurs chaises raclèrent le sol dans le mouvement. Gumi jeta un coup d'œil rapide aux jumeaux et se dirigea illico vers Len, un grand sourire charmeur.
Et pour la première fois de sa vie, Rin se sentit jalouse de quelqu'un...
D'habitude, c'était fille qu'on voyait en premier. D'habitude, c'était vers elle que tous les regards se tournaient. Et par-dessus tout, d'habitude, c'était elle que Len regardait de cette façon.
La jeune fille s'installa à côté de Len, lui décochant un sourire de tombeuse. Elle sortit ensuite d'un sac jaune fluo une trousse de la même couleur et un cahier à la couverture vert pomme.
Sous le regard insistant de Rin, elle croisa ses jambes et saisit un crayon pour commencer à prendre des notes. Sérieuse en plus ? D'habitude, c'était Rin qui obtenait les meilleures notes de sa classe.
Et Len… Rin avait bien remarqué qu'il ne décrochait pas son regard de la séduisante nouvelle. Elle avait aussi remarqué que tout le monde la regardait de temps à autre, à intervalles irréguliers. De quoi mettre quelqu'un mal à l'aise. Mais voilà, Gumi Nakajima était une personne spéciale ! Et ça, Rin l'avait remarqué dès le début. '' Une fille parfaite pour Len'' Se rappela-t-elle s'être dit à son entrée, avec quelques remords.
- Bon, qui peut me résoudre cette équation ? Demanda le professeur après avoir griffonné au tableau quelques gribouilles illisibles.
Des grimaces de frustrations apparurent su tous les visages. Tous sauf un. Gumi leva la main.
- Bien, Nakajima-san, venez au tableau !
D'une écriture fine et délicate, pratiquement comme de la calligraphie, elle inscrivit la réponse. Rin n'eut pas besoin de voir la réaction du prof pour savoir que Gumi ne s'était pas trompée.
- Très bien Mademoiselle ! Vous pouvez retourner à votre place.
Les cours du matin se terminèrent sur deux heures de sports. En plus d'être bonne dans beaucoup de matière, il fallait que Gumi vienne concurrencer avec Rin lors des matchs de handball ! Et bien que cela lui déchire le cœur - Rin était quelqu'un de très fière d'elle-même -, il fallait bien admettre que Gumi était une handballeuse hors pair.
Les regards en coins de Len n'étaient pas très discrets, comme ceux du reste de la classe par ailleurs. Tout le monde regardait cette nouvelle. Rin grimaça en ouvrant son bentô, composé d'un banal sandwich qu'elle s'était préparée la veille au soir. Pourquoi tout le monde ne pensait qu'à cette nouvelle ? Pourquoi personne ne venait lui poser des questions, l'entourer comme d'habitude ?
- Kagamine-Kun ! Cria une voix.
Ce fut comme un seul homme que les jumeaux Kagamine tournèrent le regard vers l'origine de cette voix. Etait-ce vraiment une grande surprise que ce soit Gumi qui arrive vers eux en trottinant joyeusement, un grand sourire chaleureux étirant ses lèvres ? Pour Rin non, évidemment. Elle détourna le regard, et mordit avidement dans son sandwich.
- Un problème, Nakajima-San ? Demanda Len.
"Oui, elle !" Songea Rin.
- Non, non, aucun, mais j'avais envie de manger avec toi, en fait !
"Hypocrite en plus ! J'existe pas peut-être ?"
- Oh, et bien, assied toi dans ce cas !
Le sourire de Len fit bondir le cœur de Rin. Pourquoi ne lui souriait-il pas, à elle ?
- Merci, Kagamine-Kun ! Mais appelle-moi Gumi, s'il te plaît !
- Bien, Gumi. Alors appelle-moi Len dans ce cas.
Rin posa son sandwich. Elle n'avait pas faim finalement. Len et Gumi bavardaient joyeusement, parlant des cours en particulier. Gumi avait une facilité étonnante à captiver son auditoire, elle possédait un talent d'orateur incroyable ! Rin baissa les yeux, sentant les larmes lui monter aux yeux. Len ne devait pas voir qu'elle pleurait ! Mais de toute manière, n'était-il pas trop absorbé dans sa conversation avec la nouvelle ?
Et les cours reprirent. Gumi et Len avaient passés l'après-midi ensemble, à discuter de tout et de rien, au dépend de Rin qui restait étrangement silencieuse. Elle répondait placidement en cours, le regard perdu dans le vide, fixant une chose qu'elle seule semblait pouvoir voir.
- Rinnie, tu peux me passer ta gomme s'il te plaît?
Rin sursauta en entendant la voix de son frère. Oh ? Il se rappelait de son existence ? Sèchement elle lui donna donc sa gomme. Mais elle regretta aussitôt son geste lorsqu'elle vit que Len passait la gomme de sa sœur à ... Gumi. Au bout de cinq minutes, elle récupéra sa gomme et s'emmura à nouveau dans le silence.
Elle ne fut pas surprise lorsque Gumi et Len échangèrent leurs numéros à la sortie des cours. Elle n'attendit pas Len comme elle en l'avait l'habitude, car ce dernier prenait son temps pour parler à quelques amis. D'habitude, Rin se mêlait avec joie aux discussions mais aujourd'hui, elle n'y participait pas. Elle commença donc le chemin seule, pour se rendre à son arrêt de bus qui se trouvait à environ cinq cents mètres du collège.
- Rin, attend un peu !
La jeune fille se retourna, monotone. Son frère courait pour la rejoindre.
- ça va ? Tu étais bizarre tout à l'heure ?
- Moi ? Mais je vais parfaitement bien. Je vais faire un petit détour avant de rentrer, ne m'attends pas, d'accord ?
- Comme tu veux.
Rin se esquissa un minuscule sourire et partit dans la direction opposée à celle que prenait Len. Ce dernier soupira. Il voyait bien que ça sœur n'allait pas ''bien'' comme elle le disait. Il savait qu'elle lui mentait. Mais il n'allait pas la déranger. Si Rin voulait qu'on la laisse tranquille, il ferait ce qu'elle lui demanderait.
Il rentra donc directement chez lui, raclant ses chaussures sur le macadam des trottoirs. Il rentra à pied. Il aimait bien rentrer à pied quand il voulait réfléchir. Certainement parce que les bruits dans les bus étaient insupportables.
Len décida de préparer le dîner car Rin risquait d'être exténuée lorsqu'elle rentrerait. Comme Len n'était pas un très bon cuisinier, il fit chauffer au micro-onde les restes de la veille. Rin rentra une demi-heure plus tard. Elle avait les yeux rouges comme si elle avait pleuré.
- Ah Rin ! Tu es enfin rentrée ! J'ai fait à manger, tu viens ?
- Merci beaucoup mais je n'ai pas très faim… Je suis fatiguée alors je vais me coucher.
Len regarda sa sœur rentrer dans sa chambre mollement. Il mangerait donc seul ce soir-là, ses parents rentrant du travail assez tard.
Le lendemain était un samedi. Rin s'était levée tôt. Elle avait l'air d'aller mieux que la veille. Elle s'était habillée d'une jolie robe blanche à bretelle et d'une veste en jean. Son ruban habituelle toujours posé sur sa tête et sa mèches attachés par quatre barrettes blanches, enlevant tout épis.
- Tu vas quelque part ? Demanda Len, encore somnolent.
- Oui, je vais chez Miku, ne m'attend pas pour le déjeuner.
Rin sortit en coup de vent. Elle avait laissé la porte de sa chambre ouverte. Len décida d'y jeter un rapide coup d'œil histoire de vérifier si son oreiller n'était pas imbibé de larme.
La chambre de Rin était plongée dans la pénombre. Len devinait la forme de l'oreiller de sa sœur qui était sur le sol, ainsi que quelques feuilles blanches. Rin aimait dessiner où composer des chansons. Sur le sol, il y avait aussi un drôle de sachet mais il n'y fit pas attention, trop absorbé par le lit de sa sœur. Il n'était pas défait. Alors que Rin avait cette faculté de bouger énormément durant son sommeil. Et qu'elle ne prenait jamais le soin de faire son lit.
Il alla ouvrir le velux de la chambre, et le soleil inonda la pièce. Le bureau était couvert de cahier, de peluches, de stylos aussi. Le téléphone portable de Rin était resté sur son bureau, éteint. Il était étrange que Rin sorte sans son téléphone. Mais il lui faisait confiance, elle était chez Miku, non ? Donc tout allait bien.
Et ce qu'il craignait était là : L'oreiller était imbibé de larmes.
Mais seulement voilà, des semaines avaient passées maintenant et les choses avaient bien évoluées. D'abord, Len et Gumi venaient de sortir ensemble depuis seulement quelques jours. Rin n'avait pas été choqué en l'apprenant. Elle avait juste souri. Un petit peu, pas énormément mais un sourire restait un sourire aux yeux de Len. Et plus les jours passaient, plus l'amour malsain qu'il éprouvait pour sa sœur grandissait. Gumi ? Il l'aimait bien mais comme amie, seulement. S'il sortait avec elle c'était surtout pour attirer l'attention de sa sœur...
- Rin ? Tu es là ?
Sa phrase mourut dans sa gorge, car il rencontra le torse d'un homme.
Cet homme possédait un visage aux traits fins mais très masculins. Ses cheveux violets tombaient sur un œil de même couleur, l'œil droit. L'œil gauche était bandé, recouvert d'un cache blanc. Il portait un t-shirt noir avec des écritures gothiques rouges vives et un jean troué d'un peu partout. Sa pupille visible était étrangement dilatée. Un sourire malsain dévoilait des dents légèrement jaunâtres. Son haleine empestait l'alcool et la cendre froide. Qu'est-ce que cet homme faisait ici ?!
- Bon, mon chou, on se revoit la semaine prochaine OK ? Dit l'homme, d'une voix étrangement aiguë, en comparaison avec son allure.
-Oui. Au revoir 'To.
L'homme adressa un regard interrogatif à Len, haussa avec nonchalance les épaules et sortit de l'appartement miteux. Len se rua vers sa sœur, debout devant la table de la cuisine, contemplant l'ampoule grillée comme si elle était la huitième merveille du monde.
Et ce fut là qu'un choc parcourut Len. La différence était frappante. Rin n'était plus là même. Elle portait un débardeur noir déchiré et sali d'une substance étrange, ressemblant étrangement à du sang qui aurait coagulé et d'un short bleu sombre. Elle portait des baskets tachés de terres et cette fois-ci ce fut une évidence, de sang. Son visage était pâle, ses yeux cernés, ses cheveux n'avaient plus d'éclats. Elle avait retiré ses barrettes, laissant sa frange masquer légèrement ses si beaux yeux, qui étaient tellement froids et vides ! Aucun sourire n'étirait ses lèvres. Ses ongles d'habitudes si bien soignées étaient très courts, comme si elle les avait rongés.
- Rin ?
Elle sursauta et quitta la contemplation de l'ampoule. Ses pupilles à elle aussi étaient dilatés.
- Il faudra changer l'ampoule. Murmura-t-elle d'une voix blanche.
Et en silence, elle quitta la cuisine et alla s'enfermer dans sa chambre. Len poussa un soupir excédé.
- Viens au moins manger avec moi !
- Je n'ai pas faim, merci.
- Au moins rester avec moi !
- J'ai ... Des choses à faire.
Il entra dans la chambre dans sa sœur. Elle était agenouillée devant sa table de nuit. Dessus, une lampe de chevet, un verre d'eau où se diluait une étrange poudre blanchâtre, et des tas de pilules.
- Rin... C'est quoi tout ça ?
- Mais rien Len ! Rien ! Sort de ma chambre ! Tu ne sais pas qu'il faut toquer avant d'entrer ?
Elle poussa Len à l'extérieur, contre son grès. Un bruit de serrure. Elle s'était enfermée à clef. Len resta immobile, choqué par ce qu'il venait de voir. Rin se… Droguait ?
Le lendemain matin, Rin daigna petit déjeuner avec son frère. Il la fixa longuement. Ses cheveux étaient à peine coiffés et elle ne s'était pas douchée.
- Rin. Il faut qu'on parle.
- Parler ? Tu le fais déjà. Moi j'ai rien à te dire.
- Hier ?
Rin l'écoutait d'un air distant, inattentif. Len abandonna. Elle n'était visiblement pas en état de lui parler. Il fallait au moins qu'il trouve un moyen de l'arrêter. Rin ne pouvait pas vivre que de ses substances… Len se rappela alors de l'homme de l'autre jour.
- Rin. Qui c'était le gars d'hier ?
- Un ami.
- Que tu connais d'où ?
- Je sais plus. J'ai oublié. Et toi, ça va avec Gumi ? Dit-elle en grimaçant, comme si son simple nom lui donnait la nausée.
Len fut étonné de sa question puis il hocha la tête.
- Tu peux rester seule ici Rin ?
- Pour combien de temps ?
- Je rentrerais dans l'après-midi, je dois préparer un devoir avec Gumi.
- Ah. Bon alors je t'attendrais ici.
- Oui, repose-toi bien.
- Je ne suis pas malade tu sais.
Len se figea. Rin le regardait en souriant. Elle avait vraiment l'air de ne pas avoir dormit pendant plusieurs jours.
Quand Len revint à l'appartement, vers quinze heures, Rin n'était pas dans le salon-salle à manger. Pas dans la salle de bain ni dans la cuisine. Sa chambre ? Fermée à clef.
- Rin ? Tout va bien ?
- L-Len ? Répondit-elle d'une voix faible.
- Ouvre-moi Rin !
- Non !
Sa voix était sèche. Len tenta de forcer la serrure : de toute évidence, Rin ne se sentait vraiment pas bien. Il fallait absolument qu'il vérifie comment elle allait.
- Rin ! Éloigne-toi de la porte ! Je vais essayer de la défoncer !
- Non Len ! Ne fais pas ça s'il te plait !
Il ne l'écouta pas et recula pour prendre son élan. Le premier essai ne fut pas très concluant. La porte trembla, et il s'écrasa au sol avec un grognement de douleur. Son épaule lui faisait atrocement mal, maintenant ! Il entendit nettement le geignement de douleur de Rin, et son hoquet. Elle pleurait. Et le savoir lui donnait envie de se battre. Elle était sa sœur, après tout !
Alors il se releva. Encore. Il recula et reprit son élan, essayant de défoncer la porte rien qu'avec le poids de son corps. Rin ne comptait pas lui ouvrir, ça, il en était certain. Il y eût un bruit métallique, comme un objet qu'on laisserait tomber, et des bruits de fouilles. Len courut vers la porte et le deuxième essai fut plus concluant. La porte céda, et s'ouvrit violemment.
Rin était agenouillée sur son lit. Ses yeux étaient vides, sa bouche entrouverte. Des grosses larmes roulaient en abondance sur ses joues, gouttant sur sa chemise qui était tachée de sang. Sur le plancher, des tas de médicaments étaient étalés, par centaine. Len en était certain à présent : Sa sœur se droguait. Et régulièrement. Car il avait croisé l'étrange homme aux cheveux violets plusieurs fois en rentrant du collège. Ses pupilles étaient dilatés. Len avait fait des recherches : Lorsque les pupilles étaient ainsi dilatés, c'était à cause de la drogue. Rin s'était drogué récemment. Sur le bras droit de Rin, au niveau de l'articulation du coude, plusieurs marques de piqûres. Comment avait-il pu ne pas les remarquer ? Les cernes noirs sous les yeux de Rin étaient plus présente que jamais. Depuis combien de temps était-elle privée de sommeil ? Il descendit doucement son regard, et finit par voir. Voir ce que sa sœur voulait absolument cacher. Dans sa main gauche avait dû se trouver une lame de rasoir, car c'était ce qui était tombé au sol plus tôt. Dans sa main droite, il y avait un paquet de cigarette. Là, Len remarqua la fumée abondante dans la chambre. Rin fumait ? Ils en avaient parlés, avant qu'elle ne change complètement. Rin trouvait que la cigarette était horrible et avait promis à son frère de ne jamais fumer de toute sa vie. Il sentit son cœur se briser, lorsqu'il arriva au niveau des poignets de sa sœur. Ouverts. Ensanglantés. Les poignets de sa sœur étaient en sang, des flots de sangs qui venaient tacher les draps blancs, le sol, le mur. Sa sœur avait dû s'adosser au mur. Et le sang gouttait, avec un "ploc-ploc" rythmé, rapide. Rin regardait son frère, Len regardait sa sœur, en quête d'une réponse qu'il ne trouverait certainement pas. Pourquoi ? Qu'est-ce qui avait changé ? Depuis combien de temps tout cela durait-il ? Pourquoi n'avait-il rien remarqué ?
Les yeux de Rin se révulsèrent, son corps fut parcouru d'un soubresaut. Len se rua sur elle, se fichant de se tacher à cause du sang présent sur le corps de sa sœur. Il la secoua, lui cria des choses qu'il ne comprit pas. Les larmes roulaient sur ses joues, à présent. Rin leva péniblement la main, et la posa sur la joue de son frère, un sourire de douleur planté sur son visage. Elle caressa durement la joue de Len, y laissant une coulée de sang qui alla goûter sur la chemise jaune du blond.
- J-je ... J-je t'aime, Len ...
Le sang jaillit des blessures ouvertes, la bouche de Rin s'agrandit sous le coup, et elle devint molle, inanimée dans les bras de son frère, la tête rejetée en arrière, les yeux grands ouverts. Rin était morte.
Et seul le hurlement de douleur qui s'échappa de la gorge de Len brisa le silence dans lequel Rin était partie.
Len se réveilla en sursaut, le front couvert de sueur froide.
Encore ce rêve.
