Comment aurait-elle pu deviner? Hier encore, sa vie était si douce, bordée par la chaleur du cocon familial. Elle pouvait encore sentir les bras de ses sœurs autours de ses épaules, la délicatesse du peigne que sa mère lui passait dans les cheveux la nuit, entendre la voix rauque de son père qu'elle s'était jusqu'alors amusée à ne jamais écouter.

Cette nuit, la petite fée était seule, dans une petite cabane loin de sa maison. La tristesse était intenable, elle voulait sortir de ce lieu sordide et froid. Mais tout l'en empêchait, cette jeune fille avait été choisie pour célébrer la fête de la moisson et son seul moyen de rompre avec son devoir était la fuite.

Jusqu'alors chaque matin avait été un moment privilégié pour Ilia. Jouissant d'autant de libertés que toute autre fée pouvait jouir, elle ne s'était pas encombré de rituels compliqués. Ces cheveux emmêlés ne l'avait jamais empêchée de voler de fleures en fleures, de s'exprimer et de rire auprès de ses semblables, et d'ailleurs de toutes les autres créatures.

Ce matin là, toute fois, fut différent. Elle ne désirait pas se réveiller. La nuit lui avait semblé interminable et pourtant désormais elle jurait qu'elle l'avait trouvé trop courte mais cela personne ne voulait l'entendre. Une procession de fées, d'autres jeunes et moins jeunes femmes, entrèrent. Ilia fut coiffée, sertie de minuscules perles et fleures. On lui coupait les ongles, bien trop longs. Elle était une offrande et quoi que puisse la recevoir, il ne fallait pas que son destinataire soit blessé et offensé. La jeune blonde était molestée, repoussant ses congénères sans grande conviction. Elles la déshabillaient, l'habillaient, s'était un parfait pantin entre leurs mains avides. La plus ancienne porta alors la couronne de fleures à sa tête et sourit bien heureuse d'avoir nouvellement achevé une bien jolie création. Les autres quittèrent peu à peu la pièce et vint enfin ce moment où Ilia et l'ancienne étaient parfaitement seules.

Elles savaient toutes les deux quels étaient leurs rôles respectifs. La plus jeune s'allongeait sur le dos et retroussa le bas de sa robe, sa pureté devait être préservée. Une main froide glissait sur ses cuisse puis sur son entrejambe, présentant alors deux doigts sur la cavité encore intacte de l'adolescente. L'auscultation était lugubre, mais brève et sèche. L'ancienne tira sur son jupon pour le remettre en place et annonçait ainsi la fin de leur entrevue. La blonde croisa instinctivement les jambes, elle avait les larmes aux yeux tandis que l'autre s'en allait également.

On l'attendait dehors, Ilia entendait les voix des autres femmes qui s'impatientaient. Alors, elle sortit à son tours. Tout le petit peuple avait été réunis autours de l'arbre, il ne manquait plus qu'elle et ses demoiselles d'honneur. Elle ouvrit la procession et les autres femmes suivirent. La tradition ne l'exigeait pas mais elles étaient toutes plus belles les unes , les autres. Force était de constater que leur visages fins étaient plus durs et ciselés que celui des fées communes, des descendantes des elfes. Peut-être était-ce pour cela qu'en tant que demoiselles d'honneur, elles étaient préservés du sacrifice. Contrairement à Ilia qui achevait son cheminement en face des habitants spectateurs de sa fin précoce.

Sa famille avait trouvé une place tout devant, elle ne la quittait pas des yeux comme si par ce moyen leur enfant pouvait leur être restitué, même au détriment de celui d'un autre. Mais cela n'était pas possible. Le chef, Amian, se redressa, leva la main pour retenir toute l'attention et s'approchait de la sacrifiée.

-Aujourd'hui nous honorons l'esprit de la créature! Aujourd'hui nous lui offrons Ilia tirée au sort par une main innocente! Puisse-t-elle suffire à combler sa colère, puisse-t-elle nous protéger tous!

Il se saisissait de la petite fée et l'attirait dans l'antre sombre de l'arbre. De là, on ne percevait que les abîmes sans fond, une vision qui inspirait l'effroi. Elle fut jeté dans ce puits sans ménagement.

Le reflex premier du papillon fut d'étendre ses ailes pour s'éviter la chute mais elle venait d'atterrir dans une bien étrange toile collante qui la privait quasiment de tout mouvements. Tirant sur ses jambes, le sol souple se mouvait légèrement sans la libérer pour autant. Se débattre ne faisait que l'embourber d'avantage.

Des craquements , le moindre bruit la faisait se tordre dans tout les sens espérant apercevoir la moindre chose dans la pénombre. Cependant, il ne se passait rien pas même un seul instant. Ilia envisageait que peut-être la seule mort qui l'attendait était la faim. Elle levait la tête, cherchant de la lumière. Rien, l'obscurité absorbait absolument toute la cavité.

C'est alors qu'elle en vit une. Pendue à son file, une créature cauchemardesque se laissait tomber du ciel. Puis une autre, et bientôt elle furent autant de petites étoiles noires qui s'approchaient d'elle. Ilia se débattait, elle tirait de toutes ses forces en voyant ses prédateurs l'approcher. Ses ailes cédaient, collées de part et d'autres , plus elle se débattait plus la douleur était intense mais la vie était plus forte.

L'araignée, une enfant, était en face de son visage. Le haut de son corps était similaire à celui des elfes, mais ses pattes, son estomac était bien celui d'une veuve noire. Les autres patientaient suspendues. Enfin, elle se décrochait et retombait juste en face d'Ilia, l'aidant à se débarasser des files qui la retenait prisonnière.

-Bienvenue!

L'enfant terminait de dégager le papillon avant de se saisir d'un champignon et de balancer ses spores brillants sur la galerie de toiles qui s'enchevêtraient et qui créaient autant de couloirs et de tunnels interminables.

-Nous nous acclimatons parfaitement à l'obscurité, mais ce n'est pas votre cas.

Un petit traîneau fut amené au pieds du sacrifice et cette dernière s'empressait de monter à l'intérieur comprenant que c'était son seul moyen de transport dans ces galeries immenses. Elle fut conduite vers les entrailles du sol, toujours plus bas. Les racines de l'arbre traversant de temps à autre le trou dans le sol.

Tout était dépouillé, humide et peu agréable. Et le cliquetis des pas désarticulées des dizaines d'araignées qui la suivait la révulsait, non sans lui rappeler ses "demoiselles d'honneur". Elle songeait soudainement à l'idée qu'elle s'était faite de la créature et de son habitat. On lui avait parlé de dieux, de monstres, d'une bestiole qui posséderait toutes les richesses et qui les fournissaient aux fées en échange du sacrifice rituel. Et pourtant aucun apparat n'ornait les lieux, il n'y avait que des toiles et celles qui les tissaient.

Quand enfin Ilia touchait le sol. Les petites araignées disparurent en courant. Un ballet étrange et fascinant mais pas autant que la créature qui se tenait face à elle. Une créature humaine presque en tout point de vue, grande, comme deux fois la taille du papillon. Une femme qui dominait la salle, assise de toutes ses jambes sur une stèles rocheuse. Ses long cheveux soyeux touchaient le sol, ses yeux noirs scrutaient l'offrande et à ses pieds jonchaient les cadavres des victimes qu'elle avait déjà faites.

La fée s'approchait de l'araignée, posant ses paumes sur la pierre sur laquelle était juchée sa partenaire, ses pieds nus se heurtaient aux os fracassés de ses prédécesseurs.

L'aire était toxique, toutes les fées succombaient devant la vision de la reine. Elles étaient soudainement happées par le désir d'offrir leur vie et tout ce quelles étaient à l'obscurité elle-même. La grande faucheuse cependant continuait d'observer, une jambe croisée sur l'autre , le reste de ses six jambes étendues paresseusement autours de la stèle.

Contrairement à la fée, la reine était soumise au plaisir du rituel. Le détail, l'attente, la tradition, elle les chérissait comme une religion. Avec volupté , elle glissait de son perchoir et entourait la plus jeune de ses longs bras. Le regard de cette dernière était aveugle, offert au plus vils caprices.

La magie était partout, la fée pouvait le voir désormais. La terre se changeait en pierre, la stèle devenait un lit spacieux. La robe blanche fut dénouée, écartée des épaules de la plus jeune, son dos laiteux ainsi dénudé. Les fées étaient délicates, elle ne possédaient pas les charmes généreux de jeune fermières qui vivaient non loin de la forêt, mais leur nudité était comme autant de petite fraises disposées ça et là à qui voudrait les récolter. Palper ses seins était absurde, mais la petite fleure rose et charnue qui poussait sur ses derniers était savoureuse. Pourtant la reine ne fit rien d'autre que d'examiner. Choré aimait la nudité, les hommes, les femmes. Grosses, maigres, elles pouvaient toutes êtres belles ou hideuses après tout, le poids ne changeait rien.

Le temps était une notion relative lorsque l'on habitait les abîmes et c'était bien ce dont Choré disposait à foison. A chaque célébrations, le temps semblait s'éterniser autours d'elle et son repas. Ses doigts fourchus caressaient les interminables cils de sa victime, la commissure des lèvres de porcelaine, le minuscule nez retroussée et un peu rouge et ses boucles blondes. Aux yeux de Choré, elles étaient toutes similaires. Des distractions peu créatives, mais elle ne s'en laissait pas.

Elle passait des jours et des nuits en compagnie de sa fée apprivoisée, seul Choré était gardienne du temps qui s'écoulait à l'intérieur de l'arbre. Le petit zombie qui l'accompagnait ne distinguait pas ces petits changement dans l'aire, son cerveau n'était pas conditionné à la chasse nocturne. C'était même à se demander comment de telles créatures pouvaient survivre, l'araignée Choré n'était pas sans ignorer que leur principale source d'alimentation étaient les baies. La chaire et le sang étaient des poisons que les fées rebutaient de toute leur âme à croquer. Ici des petites racines étaient offertes à la frêle créature ailée en guise d'alimentation, maquillée par des artifices que seule Chorée connaissait en aliments frugaux. La reine se demandait de temps à autres, qui elle essayait de duper, cela n'aurait rien changé. La fée avait, en l'état actuel des choses, le cerveau d'un petit légume.

La nuit lorsque le papillon s'endormait, échappant enfin au contrôle du poison qui l'étourdissait, il semblait tressaillir. Peut-être qu'au tréfonds de son âme, sa conscience s'éveillait, pressentant le danger. Choré étudiait les fées et chaque petit mouvement, chaque habitude, elle les connaissait parfaitement. Elle pouvait presque deviner lorsque l'une d'elle allait se retourner.

Mais Ilia était spéciale en tout points et lorsque Choré voyait en elle la copie conforme de toutes ses autres offrandes, le contrôle qu'exerçait cette dernière s'estompait, étouffé par son excès de confiance. Des bribes de conscience revenaient de temps à autres à la petite fée, pas assez longtemps pour que ni l'une ni l'autre ne réagissent, cela échappait même à la vigilance de l'araignée guindée de l'image d'elle-même.

Les jours qui suivirent Ilia passait des heures entières avec le plein contrôle de ses pensées et de ses mouvements, un danger qu'elle redoutait. L'obscurité n'était pas un obstacle pour son corps lorsqu'il était vampirisé mais en pleine conscience elle n'était plus nyctalope. Son instinct de survie la poussait s'agripper à la reine, ne réduisant très rapidement ses chutes qu'à une ou deux de temps à autres. Choré était fascinée, qu'est-ce qui n'allait pas avec cette imbécile aveugle? Mais son intérêt se transformait vite, trop vite, en lassitude. Peu satisfaite de ce produit défectueux.

Choré délaissait l'insecte insignifiant de plus en plus. Elle avait toutes ses filles qui l'attendaient mortes de faim. La chasse libérait ses frustrations intimes en de violentes attaques. Le peuple des fées était préservé mais les libellules, les gnomes, et toutes les autres créatures de la forêt avaient du soucis à se faire.

Des heures durant Ilia errait dans le néant, elle ne le supportait plus mais elle ne pouvait s'envoler et prendre le risque d'être à nouveau prise au piège dans les filets de soie. Alors, elle faisait les cents pas dans sa prison de terre. Elle sombrait vers une folie certaine, mais c'est au moment où elle crut tout espoir vain qu'un bruit régulier l'interpellait. Elle l'entendait sans arrêt, même lorsque que Choré revenait de ses chasses. D'ailleurs son agacement était à peine voilé. Choré qui lui avait paru si élégante , si puissamment belle, se transformait de jours en jours en bête sauvage, pourtant rien n'avait changé ses cheveux soyeux étaient toujours une cascade qui miroitait même dans l'obscurité, de même que ses yeux de velours noir, mais ses gestes étaient davantage saccadés, son souffle plus cours et ses déplacements étaient aussi désarticulés que le reste de ses congénères. Parfois Choré sentait un regard posé sur elle, elle percevait bien que quelque chose n'allait pas avec son invitée, mais les grattements près de son nid reprenaient de plus belle et Ilia ne devenait alors qu'un sujet futile.

Un jours la fée se retrouvait seule à nouveau, Choré l'avait mordu dans un excès de colère et la blessure la grattait encore, alors la petite fée avait compris que sa vie serait courte ici et si elle pouvait devenir longue , elle serait misérable. Elle cherchait à tâtons d'où provenait le bruit, seulement il était éloigné, bien au delà de la petite zone qu'elle fréquentait habituellement. A quatre patte, elle s'avançait lentement tâtonnant avec ses fines mains le sol, pas de files. Elle avançait un long moment comme cela, ignorant tout de ce qui l'entourait, si quelqu'un se trouvait juste derrière elle, elle ne pouvait le savoir. Cependant elle arrivait finalement à un obstacle infranchissable, un mur de terre s'étendait devant elle. Avec ses mains, elle essayait de trouver une issue, de contourner, elle finit par gratter et gratter encore, personne ne lui avait recoupé les ongles depuis et elle sentait que ses petites lames s'enfonçait brutalement dans le sol meuble. Ses doigts lui faisaient mal mais l'espoir d'enfin pouvoir s'infiltrer dans le sol lui donna la force de poursuivre sa fuite. A cet instant, il n'y avait plus que les grattements qui guidaient ses gestes fous. Des heures passaient et la fée était tout simplement accroupie dans le trou qu'elle avait creusé, qu'avait-elle espéré? La mort la cherchait, elle entendait le hurlement furieux de Choré. Jusqu'alors pour Ilia la peur avait été tintée de lassitude mais elle ne pouvait imaginer la terreur que provoquerait la vision de choré qui la tira hors de son terrier improvisé.

Choré était passionnée et bestiale mais s'était une créature minutieuse et ces colères étaient à son image froides et intenables. Ilia avait hurlé des minutes durant, se débattant de toutes ses forces mais Choré ne se laissait pas un seul instant intimider. Briser le papillon d'un coup porté trop fort sur sa victime aurait été une tâche trop vite menée. Elle se saisissait du visage qu'elle avait tant aimé caresser, de l'autre main attrapait une pierre plus tranchante que les autre et tailladait lentement les joues roses rapidement maculées de sang. Les hurlements se muèrent en sanglots avant de céder à l'évanouissement et comme Choré ne trouvait plus cela aucunement drôle relâchait l'animal meurtri. Elle buvait ses plaies songeant à la mort qui ne se faisait plus attendre pour la petite fée mais elle fut trop vite distraite par les grattements qui reprenaient de plus belles et qui se rapprochèrent nettement.

Cette fois s'en était trop! Choré reprit la pierre et s'apprêtait à trancher la gorge de sa captive lorsqu'une mâchoire passa à travers la terre et faucha la reine sur son sillage. Le renard avait entendu les grattements et c'était un animal curieux de nature mais le hurlement de Choré avait eu raison de la prudence qui le retenait encore.

L'animal scrutait rapidement les lieux avant de sentir l'odeur de la fée dont la vie ne tenait plus qu'à un fil. Délicatement, il la saisissait dans sa mâchoire avant de quitter prestement les lieux , de plus une myriade de petites araignées orphelines étaient à leur trousses. Il faisait plein jour, il remonta à la surface sachant que les petites nocturnes resteraient dans leur cave et posa alors Ilia sur l'herbe moelleuse.

Saisit par la force de soleil , la petite ailée fut tirée de son cauchemar et rompit en larme. La lumière lui était désormais intenable, elle avait tant changé dans sa captivité. Comment le renard aurait-il pu reconnaître la petite fée qu'il avait avant aimé d'un amour sincère?

Elle avait perdu ses couleurs. Un papillon nocturne épuisé était sorti de ce cocon mais elle se sentait rapidement renaître. Et son sauveur venait de se transformer en petit elfe pour ne pas l'effrayer d'avantage, après tout les renards étaient d'excellents polymorphe, s'était l'un des pouvoirs que renfermaient l'une de leur neufs queues.

Il fit une petite courbette et demandait en quoi il pouvait servir la rescapée tandis que toute la vallée pourrissait autours d'eux. Mais à l'instant seul sa famille importait, Ilia courait en direction de sa petite maison. Elle avait oublié qu'elle pouvait désormais voler. Ses pieds foulaient le sol , elle saignait mais elle était libre et c'était un filtre qui rendait tout indolore. Elle pouvait la voire désormais, la maison qui l'avait vu grandir, ses sœurs, ses parents qui regardaient le sol dépérir dans l'impuissance la plus totale. Et alors, ils aperçurent la source de la malédiction qui pesait sur leur peuple, leur fille. Une horrible moth, ses pupilles étaient rouges , ses cheveux blancs et laineux , quand à ces ailes, elles étaient semblables à des écailles.

Ilia savait qu'elle était observée, mais sa famille lui tournait le dos, se refugiant à l'intérieur de la maison. Elle n'était plus la bienvenue désormais. Le Kitsune avait assisté à cette navrante retrouvaille et réitéra son offre, il était prêt à la suivre jusqu'au bout du monde et elle , elle n'avait désormais plus aucun lien affectif, rien qui ne la retenait encore à ce monde.

La survivante se tourna alors vers l'homme dévoué, qu'avait-elle encore à perdre? Elle prit ses deux mains et l'accepta à ses côtés, elle n'avait rien d'autre à offrir, et cela tombait bien, lui non plus.

Des légendes racontaient que les deux fées avaient étés vues loin de leur petit village, devenus deux vagabonds courageux mais cela s'était encore une autre histoire.

Note de l'auteur:

Je voulais faire un petit quelque chose de différent de la fiction Harry Potter que je n'ai pas pour autant l'intention de délaisser. J'espère que ce petit essaie vous aura plu et trouvera peut-être une suite éventuelle avec nos deux petites "fées". Sinon je me suis amusée à dessiner Choré.

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S'il vous plait ne me tapez pas, je ne suis pas une artiste.