Cette fanfiction est un complément de My Pokéreality : Voyage à Kanto
À ne lire qu'après avoir lu les 106 premiers chapitres de cette dernière =D (allez, c'est pas siii long :p)
Chapitre 1 : Les éléments des airs.
La paix était menacée, encore. Je pouvais le ressentir au fond de moi-même et, cette fois, le problème se situait à Jadielle. Je volai jusque là-bas pour me rendre compte qu'un troupeau de Caninos guidé par un Arcanin voulait réduire la ville en cendres. C'était triste, pourquoi ne pouvaient-ils pas s'entendre avec les humains ?
Je descendis à leur niveau et tentai de les convaincre de stopper leur action. Quelques-uns s'inclinèrent devant moi, me prenant sans doute pour une sorte de dieu, mais leur chef ordonna l'attaque et les autres n'eurent aucun scrupule à me cracher leurs flammes à la figure. Mais des attaques comme celles-ci ne pouvaient me toucher, mon champ psychique était bien trop puissant... Je pus facilement les mettre hors d'état de nuire et je fis promettre au chef de la meute de ne plus recommencer. S'il le faisait, je le saurais bien avant et le punirais, il en était toujours ainsi.
Ma mission accomplie, je repartis vers les cieux. Je contemplai cette cité humaine avec une nouvelle curiosité. Je ressentais toujours le mal, où qu'il soit mais, cette fois, c'était le contraire. Un sentiment de paix me provenait du lac à proximité de Jadielle. Malgré les incidents que je ressentais à Safrania, je me dirigeai vers cette aura, incapable de résister à son appel.
Il faisait nuit depuis longtemps et le lac était déserté à cette heure-ci. Les humains préféraient dormir pendant la nuit... C'était pourtant l'une d'elles qui était assise contre un arbre face au lac. Une jeune de l'espèce. Elle avait de longs poils dorés qui partaient de sa tête jusqu'au sol et elle dégageait tant de pureté et d'innocence que je compris que c'était elle qui m'avait amené ici.
Mais je ne pouvais pas aller à sa rencontre, je ne devais pas être vu par les humains. S'ils me voyaient, ils pouvaient me vouloir à leur côté et je ne serais plus en mesure d'accomplir mon travail. Je devais partir... Et pourtant, je finis par me rendre sur le lac, lévitant au dessus des eaux devant la petite humaine. Sa pureté m'attirait bien trop, je ne pouvais pas m'en empêcher. Elle écarquilla d'abord les yeux en me voyant puis écarta les bras en disant :
- Oh, un Pokémon ! Viens par là, petit, petit.
Petit, je l'étais en effet, mais elle n'était pas assez âgée pour comprendre que ma taille n'avait rien à voir avec ma force. Ma couleur rose devait sans doute lui paraître amicale. C'en était assez, je devais partir à présent. Oui. Alors pourquoi me rapprochai-je d'elle, la laissant même me toucher ? Ses caresses étaient très étranges, c'était mon premier contact physique avec des humains depuis longtemps. Je voulus me retirer mais elle me procurait plus de plaisir que de gêne.
- Que tu es mignon, me complimenta-elle. Comment tu t'appelles ?
Je ne risquais rien à le lui dire, je connectai son esprit au mien et proclamai :
- On m'appelle Mew, et toi, qui es-tu ?
Ses yeux s'illuminèrent et elle s'extasia devant ma capacité à parler dans son esprit. Elle annonça alors :
- Reste avec moi et devenons amis !
Je secouai la tête, je savais que ça arriverait. Mais mon travail était bien trop important.
- C'est impossible... finis-je par lui dire.
Je me retournai et m'envolai pour m'éloigner d'elle et je l'entendis hurler. Elle pleurait. Avais-je été trop brusque avec cette humaine ? Dans un soupir, je retournai la voir si elle ameutait d'autres humains et leur racontait pourquoi elle pleurait... Je préférais que ma présence soit secrète. Mais alors, pourquoi m'étais-je montré à cette humaine-là ? Ses pleurs se transformèrent en sourire lorsque j'apparus à nouveau à sa vue. Elle voulut m'attraper et j'esquivai rapidement son attaque. Elle dit alors :
- Câlin !
Elle voulait juste un câlin ? Si ça pouvait la faire taire, je voulais bien me sacrifier... Un bourdonnement dans ma tête me fit comprendre que la paix était menacée dans deux nouvelles villes, si je partais maintenant, je pouvais encore réussir mais... Je la laissai m'enlacer et sortis finalement de son étreinte quelques secondes plus tard. Je connectai à nouveau nos esprits et lui promis :
- Je reviendrai te voir, petite... Mais j'ai du travail pour l'instant. Reviens ici tous les soirs, tu m'y verras peut-être...
J'attendais de voir sa réaction, qui fut un sourire accompagné des mots suivants :
- M'appelle Sara, pas ''petite'' ! Tu viendras vraiment me revoir ? On est amis ?
- Oui... Amis... dis-je avant de m'envoler.
Je commençai par Safrania où il y avait un groupe de Pokémon Combat qui agressait des humains dans une ruelle de la ville. Je n'avais plus le temps pour la méthode pacifique malheureusement, je mis tous les Pokémon hors-combat à distance pour permettre aux humains de s'enfuir. Ils ne m'avaient pas vu et ne le pourraient plus, je m'étais téléporté.
Les crises d'Azuria et de Cramois'Île furent plus faciles à régler car j'arrivais juste au bon moment. D'autres suivirent par la suite. Depuis que cet humain, Audric, gouvernait sa race, je n'avais jamais été aussi occupé.
Le lendemain au soir, je trouvais un rare instant de repos et je décidai de retourner au lac de Jadielle. La petite humaine ne m'était pas sorti de la tête tout ce temps. Je ne savais même pas pourquoi je lui avais parlé mais j'avais envie de recommencer.
Elle était là, sans doute à m'attendre, ou alors elle venait ici chaque nuit. Les enfants de cet âge étaient pourtant souvent surveillés par d'autres humains plus âgés étant sans doute leurs parents. Je lévitai à nouveau devant ses yeux et elle s'exclama avec un grand sourire :
- Tu es vraiment revenu !
- Je l'avais promis...
Une nouvelle menace venait d'apparaître mais, celle-ci étant situé à Jadielle, je décidai que j'avais encore un peu de temps. Elle demanda alors :
- Pourquoi tu peux parler si t'es un Pokémon ?
- J'ai connecté mon esprit au tien. Techniquement, ce n'est pas parler mais plus un échange de pensées.
Je vis à son regard qu'elle n'avait pas compris mais elle hocha la tête comme pour continuer l'interrogatoire.
- Tu as des attaques fortes ? Tu es tout petit !
Elle disait encore ''petit''. Décidé à lui montrer le contraire, j'usai de mes pouvoirs pour me transformer en un Ronflex géant. Je m'attendais au moins à un cri de terreur après quoi j'aurais repris ma forme originelle mais rien. Elle rit et applaudit :
- Génial ! Tu peux te transformer en quoi d'autre ?
- En tout... répondis-je simplement, quelque part gêné que ma démonstration n'ait pas eu l'effet requis.
- Même en Nilka ?
- Qu'est-ce que Nilka ?
- Le Pokémon de Papa, un gros Pokémon avec des cornes, tout marron !
J'imaginai qu'elle parlait d'un Tauros et je me transformais en un Pokémon de cette espèce ce qui me valut de nouveaux applaudissements et cris de joie.
Les menaces se présentaient à présent dans quatre villes, je devais couper court à la discussion. J'utilisai la même excuse que la veille et Sara me cria 'À demain' lorsque je m'envolai.
Je pris finalement goût à mes nuits en compagnie de Sara et retournai chaque nuit sur le lac, ne repartant immédiatement que si elle était absente. Je m'efforçai d'accomplir mon travail tout de même mais je voulais consacrer beaucoup plus de temps à l'humaine, j'étais mitigé mais j'arrivais à trouver un juste milieu.
L'enfant grandissait rapidement, m'apprenant chaque nuit presque autant de choses que je pouvais lui enseigner. Au bout de quelques années, nos entrevues étaient plus constituées de paroles que de spectacles de ma part. Elle m'apprit ce qu'était l'amour et je compris alors que c'était ce que je ressentais envers elle, ce qu'elle avait décrit, les sentiments, tout était pareil... Elle finit également par m'enseigner la reproduction humaine que je pratiquais régulièrement avec elle à l'aide d'une métamorphose me faisant ressembler à un humain.
Une nuit durant ses quinze ans, elle paraissait inquiète. Lorsque je m'approchai d'elle, elle m'annonça qu'elle attendait un enfant, et que les rejetons d'humains et de Pokémon mourraient souvent à la naissance ou quelques temps après... Parmi les survivants, il n'y en avait que très peu qui étaient normaux.
Je tentai de la rassurer en lui disant que ma reproduction génétique était parfaite et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, mais je n'en étais pas aussi sûr. Après tout, il n'y avait pas d'antécédents. Durant les mois que durait sa grossesse, je venais souvent lui rendre visite, parfois en pleine journée pour l'épauler secrètement si elle en avait besoin. Ses parents avaient très mal pris la chose mais furent plus conciliants que ne l'avait laissé entendre Sara. Son ventre grossissait de plus en plus tout comme les vibrations à l'intérieur de mon crâne.
C'était sans doute le chaos, j'avais entendu des humains parler d'une importante série d'agression dans toutes les villes à l'exception de Jadielle. Je protégeai cette ville plus que tout mais mes interventions dans les autres n'étaient plus suffisantes. Je ne pouvais plus accomplir cette tâche seul.
L'idée me vint d'aller chercher Artikodin, Électhor et Sulfura pour m'épauler dans cette monstrueuse tâche. Ils étaient de loin les Pokémon les plus puissants après moi et leur aide ne serait pas de trop. Il nous fallait unir tous les Pokémon sous un même gouvernement, comme l'avaient fait les humains, pour pouvoir leur faire comprendre en quoi la paix était primordiale. Mais je ne savais pas du tout où les trouver et avec Sara prête à mettre bas notre enfant, je voulais rester prêt d'elle autant que possible.
Le jour arriva enfin. Sara, qui avait voulu appeler notre enfant Aline si c'était une fille, ne survit pas à son accouchement. Je n'avais pas vraiment compris les raisons de sa mort mais, lorsque je rentrais par la fenêtre dans la chambre dans laquelle elle venait de mourir, je lui promis que je veillerai sur notre fille autant que possible.
L'enfant avait survécu malgré ses faibles chances dues à ma parenté et j'étais content pour cela. Je ne pouvais rien faire de plus pour Sara, la mort était l'un des seuls maux contre lesquels je ne pouvais rien. Je partis finalement en quête des trois oiseaux surpuissants pour accomplir mon travail, afin qu'Aline puisse vivre dans un environnement de paix.
La quête fut longue, malgré ma possibilité de me transformer en humain, j'étais incapable de parler de réellement parler comme eux sans paraître bizarre. Je dus m'entraîner longtemps pour avoir l'air crédible. J'avais surtout du me contenter d'informations entendues au hasard et presque aucune ne parlait d'un des trois oiseaux. Pourtant, un vieil homme ayant trop abusé d'une boisson rendant les humains assez étranges, hurla avoir vu un oiseau géant vers les Îles Écume.
Cette information n'était pas fiable mais, même si j'avais déjà survolé l'endroit, je n'avais aucune autre piste. Je me dirigeai donc vers les fonds de cette caverne gelée dans l'espoir de trouver ne serait-ce qu'un indice. J'avais préféré agir de nuit pour pouvoir observer ma fille, élevée par les parents de Sara, en plein jour. Sans m'y attendre, je touchai au but. L'oiseau devant moi était de couleur bleu clair et j'avais compris à l'apparence des lieux qu'il était probable que, sur les trois, ce soit lui qui se soit réfugié ici. Artikodin me fixa de ses grands yeux et rit :
- Tiens ? Ça faisait longtemps ! Comment va la paix dans le monde ?
- Pas très bien, je viens te demander ton aide.
Il se leva et déploya ses ailes avant de répondre :
- Pour quelle raison devrais-je t'aider, moi, à faire ton travail ? Tu n'aurais pas pu demander à Électhor ou Sulfura ?
- C'est prévu, avouai-je. J'aurais besoin de vous trois pour parvenir à ramener la paix.
- Pour quelle raison es-tu venu me voir en premier lieu dans ce cas ?
- Tu étais le moins bien caché. Un humain t'a aperçu et j'en ai entendu parler. Je ne sais pas où sont les deux autres.
- Tu n'es pas capable de nous ressentir ? Nous ressentons la puissance, des groupes qui se forment dans les villes pour les attaquer petit à petit, nous prouvant que tu ne sais plus faire ton travail, et les deux autres... qui se dégagent du lot même parmi les plus gros groupes.
- Je connais votre puissance et c'est la raison de ma venue. Mettez-la à mon service pour apporter la paix.
Il cracha un Laser Glace, que je dus esquiver d'une téléportation, et cria :
- Me proposer l'asservissement ? Si tel est ton but, c'est par la force qu'il te faudra agir, prouve que tu es digne de me commander.
Je ne pus que soupirer. L'affrontement était inévitable.
- Si tu ressens la puissance, tu devrais comprendre que je ne suis pas à prendre à la légère.
- C'est justement ce qui est excitant ! rétorqua-t-il en me crachant la même attaque.
Je l'esquivai de la même manière puis, détruisis le plafond de mes pattes pour le frapper avec des pierres. Il évita aisément mon attaque et déclencha une tempête de neige de quelques battements d'ailes. Je fonçai vers le sol pour minimiser les dégâts, le creusant pour y trouver refuge et en sortit plus tard pour lancer un Ultralaser vers l'oiseau des glaces. L'attaque le rata mais détruisit la totalité du plafond restant, nous permettant de voir le ciel. Je souris alors qu'il me provoquait :
- Avec cette attaque, tu es immobilisé quelques instants non ? Encaisse donc ça !
Son dernier Laser Glace fit mouche, mes jambes se prirent dans la glace, m'immobilisant au sol et cette dernière continuait à m'englober dans ma totalité. Je ne la laissai pas faire, je crachai un Lance-Flamme sur moi afin de la faire fondre, même si je me fis énormément souffrir par cette action et décollai pour me mettre au niveau de mon ennemi. Je soignai mes blessures à l'aide d'une de mes capacités.
- Abandonne, Mew. Tu vois bien que tu ne peux pas gagner.
- Tu n'as pas compris dans quel pétrin tu t'es mis on dirait, le prévins-je. Regarde là-haut.
Il regarda par le trou qu'avait fait mon Ultralaser et répondit :
- Quoi ? Tu veux t'enfuir ?
- Tu n'as toujours pas compris pourquoi j'ai fait ce trou apparemment...
Trop tard pour lui, la foudre le frappait de plein fouet sous mon commandement. Il tomba au sol lourdement, son teint bleu était noirci par endroit. C'était ma carte maîtresse pour ce combat, il ne devrait plus pouvoir se battre. Et pourtant, il se relevait.
- D'accord, j'accepte de te rejoindre à deux conditions : je ne commencerai pas à t'obéir tant que tu n'auras pas convaincu les deux autres et, je ne te dirai pas où les trouver. Si tu veux mon respect, tu devras les dénicher par toi-même.
- N'oublie pas ces mots, dis-je simplement en m'envolant vers le trou pour regagner la surface.
Je regagnai immédiatement Jadielle. Je regardai Aline dormir dans son lit. Elle avait déjà un an. Elle allait subir pas mal d'horreurs si je ne me dépêchais pas de retrouver Électhor et Sulfura...
Ce fut pourtant au bout de deux autres années que j'obtins le premier indice sur un oiseau de tonnerre causant des problèmes dans une centrale électrique. Ayant bon espoir qu'il s'agisse d'Électhor, je me mis donc en quête de ce bâtiment. Les humains avaient totalement abandonné ce lieu et, au vu des cadavres sur le sol, je pensais que c'était récent. Électhor ne serait sans doute pas pour mon projet de ramener la paix au Kanto. Un autre combat s'imposait.
Je ne fus pas encore rentré que sa voix tonna :
- Ha ! Mew, Artikodin m'avait bien dit que tu te pointerais.
Il avait mis les deux autres au courant de mes plans ? S'ils ne m'avaient pas rejoint, cela voulait dire qu'il faudrait vraiment les battre pour gagner leur aide. Je soupirai et tentai :
- Je suis content qu'il t'en ait parlé, joins-toi à nous.
- Bien sûr, mais je pose les mêmes conditions qu'Artikodin, même s'ils ne concernent que Sulfura à présent...
- Très bien. Je reviendrai te voir quand j'aurais trouvé Sulfura.
- Très bien, en attendant, laisse-moi mettre le bordel un peu partout. Tant de vies demandent à être prises chez ces humains.
Je ne pouvais pas le laisser faire ça. Les dommages causés par quelqu'un comme lui seraient trop dur à réparer.
- J'imagine qu'il n'y a qu'un moyen pour te faire entendre raison... soupirai-je.
- J'ai cru que tu ne me le proposerais jamais ! hurla-t-il en me lançant un éclair si rapide que je ne pus que le contrer partiellement à l'aide de mon bouclier psychique.
Je ne l'avais pas utilisé contre Artikodin pour les mêmes raisons. Ces oiseaux étaient trop puissants, mon bouclier ne pouvaient pas annuler toutes leurs attaques. J'aurais préféré que ce combat se déroule à l'intérieur car j'étais plutôt désavantagé mais j'imaginai qu'il m'avait provoqué pour me combattre, et donc choisi son terrain au préalable.
Foncer vers lui était suicidaire, même pour moi. Je préférai plonger dans le fleuve devant la centrale... Une nouvelle attaque électrique me parvint mais mon bouclier put contenir la puissance de l'électricité qui s'était retrouvée diminuée par l'eau qui l'avait dispersée. J'avais gagné un peu de temps mais il me fallait une technique efficace. Je pensais à quelque chose, puis essayai.
Je me transformai en Artikodin et remontai à la surface pour envoyer paître mon adversaire en utilisant mes nouvelles ailes pour créer du blizzard. Je profitai de son instant de surprise pour reprendre ma forme afin de me glisser derrière lui à l'aide de mes téléportations et gelai ses deux ailes d'un puissant Laser Glace. Je crachai un dernier Ultralaser pour conclure le duel et comme Artikodin, il s'avoua vaincu.
- Pour sûr, t'es plus puissant que t'en as l'air. Bien, j'éviterai de tuer des humains du temps que tu ramènes Sulfura... Je vais te dire où il est finalement...
- Je t'écoute...
- Le volcan de Cramois'Île... Moi, ça m'aurait paru évident.
- J'étais déjà allé voir par là-bas...
- Si Artikodin l'a aussi prévenu et qu'il a pas envie de te voir, il s'est sûrement caché. Mais je t'assure qu'il s'y trouve en ce moment même.
- Merci Électhor... dis-je avant de disparaître de sa vue.
Je me soignai rapidement tout en me dirigeant vers Cramois'Île. Je voulais faire un crochet par Jadielle mais je ne le pouvais pas. J'étais si proche du but. Je fonçai à l'intérieur du volcan et fut impressionné par la quantité de lave qu'il y avait. Il semblait prêt à exploser. Ce fut de la lave du fond du volcan que sortit mon dernier adversaire :
- Je suis deuxième ou troisième ? demanda-t-il simplement.
- Tu es le dernier. Artikodin t'a déjà mis au courant de tout ?
- Ouais...
- Et ?
- Je n'ai aucune envie de t'aider. Fous-moi la paix et retourne protéger la tienne si tu y tiens tant.
Il avait dit ça sans la moindre colère, juste du désintérêt le plus total.
- Désolé, mais c'est devenu impossible. J'ai besoin de votre aide maintenant. Il faut que l'on prenne le contrôle de tous les Pokémon.
- Tu veux qu'on en devienne les chefs ? Tu serais pas un peu prétentieux toi ?
- Tu penses vraiment qu'on en serait pas capable tous les quatre ? le défiai-je.
- Si... Mais là n'est pas ton rôle. Forcer les Pokémon à t'obéir ira même à l'encontre de tes idéaux.
Certes. Mais vaincre les Pokémon pour les empêcher de se battre était également à l'opposé de la paix. Et c'était ce que je faisais depuis bien longtemps.
- La paix ne s'obtient parfois que grâce à la violence. Et même si je n'aime pas utiliser cette méthode, elle est parfois l'unique option envisageable.
- En penses-tu de même pour moi ?
- Est-ce qu'on ne peut pas s'arranger autrement ?
- Je ne t'accorderai pas ma fidélité même si tu me bats. Je n'entraverai pas non plus ta paix. Chacun reste dans son coin à s'occuper de ce qui le regarde. Ça a toujours été comme ça et c'était très bien.
Je me tus. Comment étais-je censé le convaincre dans ce cas ? Les deux autres devaient savoir qu'il était comme ça pour avoir posé de telles conditions. Je n'avais pour l'instant aucun allié, j'aurais les trois en même temps ou rien.
- Les temps changent, Sulfura... Les humains construisent vite et, un jour, ils détruiront tous les Pokémon si ces derniers ne se calment pas.
- Proposerais-tu de tuer tous les humains pour protéger la paix ?
Des images d'Aline en train de se faire brûler vive par un Pokémon me passèrent dans la tête. Je niai très rapidement :
- Non, la paix réside dans notre cohabitation. Les deux espèces doivent s'entendre sans s'égaler.
- Sans s'égaler ?
- J'ai beaucoup appris des humains, commençai-je avant de me justifier. Pendant que je vous cherchais... Et quand deux races ont l'air égales, l'une finira par se demander laquelle des deux est la meilleure, et cela débouche sur une guerre... Je veux à tout prix éviter ça.
- Tu proposes que les Pokémon se soumettent et obéissent aux humains ? C'est absolument impossible !
- Il viendra un moment où l'entre-aide sera nécessaire. Mais on ne peut avancer que si les deux espèces coexistent...
Ce fut à son tour de se taire. Après plusieurs secondes de silence, il annonça :
- Tes arguments sont convaincants, je t'aiderai... À condition que tu me prouves que tu as ce qu'il faut pour être notre supérieur. Cette fois, c'est bien un combat que je te propose mais... Les enjeux sont plus importants que tu ne le penses. Allons-y !
Il commença par me cracher un jet de flammes. Je plongeai en piqué pour éviter le coup et me téléportai plus haut pour éviter les éclaboussures de lave provoquée par les flammes. Je regardai l'oiseau et je pouvais voir le ciel derrière lui. Je souris mais il détruisit mes espoirs :
- Par enjeux importants, j'entends que si tu lances l'attaque que tu as utilisée sur Artikodin, le volcan entrera en éruption... Et la lave engloutira toute la ville humaine située en dessous... Tu me battras bien sûr, mais au péril de leurs vies ? Je veux voir si ton discours n'était pas du bluff.
J'eus un instant d'hésitation dans lequel il cracha un nouveau jet de flammes qui m'atteignit me faisant chuter sans possibilité de redressement. Sans réfléchir, je me transformai en mon adversaire pour obtenir un corps capable de plonger dans l'élément brûlant dans lequel je m'enfonçai. Il avait dû prévoir mon geste car il me rejoignit pour m'attaquer à l'aide de ses griffes et bec.
Je tentai de me défendre mais, dans cette forme, je n'avais droit qu'aux attaques de Sulfura, et il les maîtrisait bien mieux que moi. Ma priorité fut donc de sortir de la lave pour retrouver ma forme originelle mais je perdis de nombreuses plumes dans cette manœuvre.
- Je ne me suis jamais vu dans un état aussi pitoyable, me nargua l'oiseau de feu tandis que je reprenais mon vrai corps et le soignai.
Je répliquai d'une attaque psychique qu'il évita pour riposter à nouveau. Je n'avais plus le choix, je devais m'enfuir. Le combat était à mon désavantage, j'aurais plus de facilité à le combattre hors du volcan. Il hurla pourtant :
- Je ne te poursuivrai pas ! Viens te battre !
Du sommet du volcan, j'apercevais Cramois'Île. Je soupirai et me penchai dans le nid du Sulfura pour hurler une Ultrason amplifiée par les résonances des parois. Sulfura hurla de douleur et j'en profitai pour foncer vers lui, à coup de téléportations, pour lancer un Tonnerre à courte portée. Il n'apprécia pas. Il me fonça dessus sans réfléchir, habité par la rage, et je pus l'entraîner aisément à l'extérieur où il comprit immédiatement son erreur. La foudre le percuta de plein fouet et il tomba le long du volcan. Je le rejoignis alors qu'il se redressait. Je préparai une attaque mais il accepta la défaite :
- Tu m'as battu... En effet. Mais la raison pour laquelle tu ne devais pas utiliser la foudre, t'en souviens-tu ?
- Je ne l'ai pas utilisé dans le volcan, il ne devrait pas s'activer.
- Alors quel est ce bruit que l'on entend. Les humains l'ont bien compris, je les entends crier d'ici. C'était vraiment du bluff finalement...
Je remontai immédiatement au sommet sans prendre le temps de répondre et plongeai dans le volcan qui avait commencé à cracher de la fumée. La lave montait, c'était un fait. L'air était irrespirable là-dedans également. J'utilisai une bulle protectrice pour descendre encore cherchant comment arrêter l'une des plus puissantes forces de la nature. Je ne pouvais pas l'attaquer, encore moins l'endormir avec mes spores.
Lui jeter de l'eau serait sans effet à cette température, pour la glace... Je ne savais pas si je pouvais produire un froid assez puissant. Je n'avais pas le choix, c'était le seul choix qu'il me restait. Je désactivai ma bulle et crachai mon plus puissant Laser Glace en essayant de ne pas respirer l'air nocif. Cela sembla marcher quelques instants. La glace recouvrait toute la lave mais finit par se briser pour permettre au liquide de reprendre sa trajectoire originelle. Encore une fois, pensai-je... Je me transformai en Artikodin, l'incarnation même de la glace, en espérant qu'utiliser son attaque fétiche sous son apparence la rendrait plus puissante.
Je crachai un nouveau rayon et attendis. Le Laser Glace dura quelques minutes me prouvant que cette forme pouvait augmenter mon endurance. Je ne savais pas quand le travail serait fini mais je continuerais jusqu'à ce que je n'en puisse plus. Ce moment arriva et je m'écroulai sur la lave glacée ne pouvant faire un autre mouvement. J'entendis à nouveau des craquements sous moi. Profondément sous moi mais la glace était bel et bien en train de fondre. J'étais fichu, je n'arrivais même plus à me soigner ni à m'enfuir de cette endroit.
Je pensais alors à ma fille, elle ne m'aurait jamais vu de toute sa vie. Et je ne pouvais plus lui accorder ma protection. Le chaos du monde que j'avais enfoui au fond de moi resurgit également pour me faire comprendre à quel point j'avais échoué dans mon travail. Puis, je m'envolai. Plus précisément, on m'y aidait ; j'étais dans le bec d'un grand oiseau jaune lui-même accompagné d'un autre bleu.
- C'est pourquoi on ne laisse jamais les petits Pokémon jouer avec la glace, me lança ce dernier en dirigeant son attaque sur le sol.
- Pour...quoi ?
- Tu nous as convaincu tous les trois... répondit Électhor sans être gêné par le fait que j'étais dans son bec. On doit donc t'aider à maintenir la paix... Sulfura attend à l'extérieur, il voulait pas ruiner ton travail par sa seule présence.
- Il a plus de maison maintenant, lui, m'informa Artikodin après avoir fini de geler le volcan. Au fait, on a écouté ton discours de tout à l'heure. Ça risque d'être chaud ton plan... Mais je viens de prouver que je n'ai aucun problème avec la plus puissante des chaleurs.
- Merci les gars... On va avoir du travail...
Je perdis conscience après cette phrase.
