Les personnages appartiennent à Akira Amano.

Des fois je me demande si je suis trop gentil... n'est-ce pas Raiu-chan ?

Nous allons nous rencontrer quelque part un jour 1

* « Quand je le regarde en ce moment, ces lourds, profonds et gentils mots dont tu m'as parlé... pourraient n'avoir jamais existé dans ce monde... » J'ai entendu ces mots dans un rêve. La première fois que je t'ai rencontre c'était... dans un rêve. Dès le moment où j'ai vu ces yeux, j'ai su immédiatement qu'il s'agissait du Gokudera de dix ans plus tard. C'est parce que rien n'a changé. Juste... les yeux que je regardais me donnaient une telle impression de tristesse que je n'avais jamais vu avant. *

Eh oui, Sawada Tsunayoshi est en plein rêve et en effet, il y voit son bras-droit enfin, pas tout à fait, il s'agit de sa version âgée de dix ans de plus.

« Alors... c'est... à l'intérieur de mon rêve, non ? Et pourquoi es-tu brusquement aussi grand ?

- Aah, non. Je me suis introduis dans le rêve du Judaime depuis le monde de dix ans plus tard.

- Ha ? »

Évidemment, cela paraît difficile à croire pour le rouquin et pourtant, Gokudera ne ment pas.

« Quoi ? Je ne comprends pas... Est-ce que ça veut dire que l'esprit de Gokudera-kun est vraiment là ?

- Cela semble à peu près juste. Cependant, à la fin, ce n'est qu'un rêve. Libre à vous de le croire ou pas. »

* C'est vraiment irréaliste mais je pense qu'il ne s'agit pas d'un mensonge. Je le sais parce que... les yeux de cette personne ne racontent pas de mensonges. *

« Depuis que nous somme dans un rêve, devrions-nous changer de décor ? »

L'argenté claque des doigts et une avalanche de pétales tombe et plusieurs d'entre elles touchent le Decimo, le surprenant quelque peu. Tout le sol qui entoure les deux hommes est recouvert d'un beau parterre de fleurs. C'est un rêve où l'on aurait crû être au paradis. Les milliers de fleurs nous entourant et embaumant l'air de leurs parfums innombrables nous donnent du baume au cœur. Cependant pour une raison inconnue, ce paradis n'est pas aussi magnifique qu'il aurait du l'être...

* Cette étalée de fleurs devant nous... avait une couleur incroyablement brillante. *

« Uwaaa ! Wow ! Le Gokudera-kun du futur peut aussi faire des choses comme ça ? Aah, ou alors c'est parce que nous sommes à l'intérieur d'un rêve ?

- Vous savez je... j'ai l'habitude d'avoir des rêves monochromes... Alors j'ai toujours voulu avoir un rêve comme ça.

- Ça pourrait être la première fois que je vois quelque chose d'aussi magnifique ! Merci, Gokudera-kun ! Oh mais tu es plus âgé alors devrais-je dire Gokudera-san ? »

Malgré le bonheur qu'affiche Sawada, l'italien n'en mène pas large. Sa tristesse ne l'a pas quitté depuis le tout début où il l'a vu. Ça contraste avec le décor paradisiaque tout autour d'eux. C'est comme un avis de tempête contre une belle journée d'été à la plage.

* Eh... ? *

Le Gardien de la Tempête vient de s'approcher du rouquin pour le prendre dans ses bras. Il lui murmure quelques mots à son oreille.

« Dixième... je vais vous protéger et peu importe ce qui... ce qui pourrait arriver... S'il vous plaît ne m'oubliez pas... »

Tsunayoshi ne sait pas quoi dire face à une telle déclaration. Néanmoins, on sent tout le désespoir qui se déverse à chacun de ses mots.

* C'est comme si... il me demandait la permission... plutôt que de me le « dire » à moi. *

« U-uhm... je ne t'oublierais pas. Mais... »

Il affiche un grand sourire tout en poursuivant ce discours qui a pour but de rassurer le compagnon de ses rêves.

« Mais pour sûr, quand le moment viendra, je serais encore là moi aussi, pour te protéger. Parce que tu es... pour moi aujourd'hui... et pour le moi dans le futur, une personne très importante. »

* Alors s'il te plaît... s'il te plaît arrête de montrer un visage empli d'une telle tristesse... *

« Parce que tu es une personne importante à mes yeux. »

* J'ai le pressentiment... peut-être que... la cause de la tristesse de cet homme... ça pourrait être le moi dans le futur... *

Pour la première fois, Hayato montre un petit sourire, il est un peu moins triste.

« Merci. »

Il caresse affectueusement la joue de Tsuna avant de relever son menton.

« C'est une promesse que nous venons de faire aujourd'hui... et il faut que nous scellions cette promesse de nous revoir. »

Et le fumeur se penche pour embrasser son Boss qui ne bouge point durant cet instant.

* … Une promesse de se revoir... pour sûr... un jour... ? *

Un baiser autour de cet univers splendide, on aurait dit un mariage. Les deux amants qui se jurent fidélité jusqu'à ce que la mort les sépare. Dans le cas présent, ce n'est pas tout à fait la même chose mais cela reste similaire.

* Huh... *

Le Gardien du Ciel vient de se réveiller, apparemment il fait encore nuit. Il est dans un lit et Gokudera le tient dans ses bras certainement pour lui éviter d'avoir froid malgré que Tsuna ait déjà une couverture.

* Est-ce un rêve ? Ou est-ce la réalité ?*

Il veut caresser les lèvres de son bras-droit mais il s'arrête à mi-parcours.

« Hey, Gokudera-kun. J'ai rencontré ta version du futur. »

* Quand tu ouvriras les yeux, si tu fais encore ce visage triste. Vas-tu dire « bonjour, dixième » avec un sourire, comme toujours ? Gokudera-kun... Gokudera... kun...*

« Ième... Bonjour ! Dixième ! »

Le Judaime ouvre les yeux, cette fois le jour s'est levé.

* H... huuh... oh, c'est vrai... Hier, je faisais mes devoirs chez Gokudera-kun... Je savais que ce n'était qu'un rêve...*

CRASH !

Ce bruit ne passe pas inaperçu aux oreilles de Tsunayoshi, pas plus que le hurlement qui en suivit.

« Ugaaaaaaaa ! »

L'italien a essayé de préparer le petit-déjeuner... sans succès.

* Il cuisine avec tout ce qu'il a sous la main !*

Quelques instant plus tard, après réparation des dégâts, le petit-déjeuner est prêt.

« Je suis désolé... il faut constamment que vous m'aidiez quand j'ai des problèmes...

- C'est bon c'est bon. »

Gokudera baisse la tête, consterné par son incompétence en matière de cuisine.

« La prochaine fois, je m'entraînerais avant de cuisiner.

- Non, ça m'est vraiment égal. Je n'ai pas marché à l'intérieur d'une cuisine depuis si longtemps que cela m'a semblé être un genre d'amusement ! Ok ? »

Une joie démontrée aussi fièrement ne peut qu'émouvoir l'italien.

« Dixième... vous êtes aussi gentil que d'habitude...

- Aah tu as encore des réactions excessives... »

Après l'avoir calmé, le jeune parrain pose une question plutôt étrange à son bras-droit .

« Au fait, puis-je te demander quelque chose ? Les rêves de Gokudera-kun... sont-ils monochromes ? Ou en couleur ? »

Hayato trouve que la question est singulière.

« Dixième, est-ce que vous essayez de prédire les rêves ou quelque chose du même genre ?

- Non, rien à voir avec ça... mais...

- Hmmm. Et bien, j'ai l'habitude de n'avoir que des rêves monochromes.

- Oh... »

En un éclair, le fumeur crut comprendre où son Boss veut en venir.

« EH ? Est-ce que des rêves monochromes sont mauvais ? »

* Sans doute, ce n'est pas pertinent. C'était juste un rêve après tout. *

Le Judaime change d'expression quand il remarque un détail qu'il se doit de corriger.

« A... Gokudera-kun, il y a du sang sur ton doigt.

- Oh, ce doit être à cause du verre que j'ai cassé... Ce n'est pas grand chose. »

Malheureusement, Tsuna n'est pas du tout d'accord.

« NON !

- Quoi ?

- Donne-moi ta main ! »

Dès qu'il prend sa main, Sawada léche sa blessure jusqu'à ce que le sang disparaisse. Lentement, il en fait le tour avec sa langue en s'imprégnant de ce qu'il ressent en réalisant cela. L'argenté parait à la fois gêné et étonné d'un geste aussi... attentionné de la part de son Boss avec les faibles rougeurs qui marquent ses joues.

* « Je vais te protéger. » Ces mots résonnent dans ma tête. *

« … Dixième ? »

Le jeune parrain s'arrête quand son ami l'appelle. Cette fois, Hayato prend un ton on ne peut plus sérieux en s'adressant à son Boss.

« … Il s'est passé quelque chose ? Vous agissez bizarrement depuis un certain moment.

- Non, ce n'est pas ça... mais nous devons désinfecter... »

* C'est juste que je ne pouvais pas oublier ces yeux si tristes. « Je vais vous protéger dixième, alors... un peu triste... » *

« C'est rien vraiment. Aah, peu importe ça ! Regarde l'heure !

- Geh ! C'est pas vrai ! Si je suis en retard aujourd'hui, les devoirs que j'ai fais la nuit dernière auront été inutiles ! Attendez dixième ! Ne vous changez pas là !

- C'est bon ! Nous n'avons pas le temps !

- Ce n'est pas ça ! »

* Je te protègerais. *

Pendant que nos amis se dépêchent pour arriver à l'heure en cours, revenons à un détail intéressant de l'histoire. Comment le Gokudera du futur a-t-il réussi à s'introduire dans les rêves de son Boss ? Et bien pour savoir cela, revenons-en à ce qui a motivé l'argenté à réaliser une chose aussi particulière...

Dix ans plus tard, quelques jours avant que le Parrain des Vongolas n'aille à la réunion avec les Millefiores. Le Gardien de la Tempête s'apprête à faire son rapport concernant la mission que le Judaime lui a attribué. Il frappe à la porte de son bureau avant d'entrer.

« J'entre. J'ai reçu quelque données à propos des Millefiores en Italie. Ils sont sans doute à la recherche d'informations sur les Vongolas. Comme l'a dit le Dixième, à partir de là, ça va être une guerre de l'information. Tromper, être trompé... ou alors prétendre être trompé.

- Je suppose... je suis désolé. »

L'italien ne tient plus et saisit désespérément son Boss par les épaules.

« DIXIEME ! Je... je suis sûr qu'il y a d'autres façons de... ! »

Le Judaime baisse la tête mais Hayato relève ses poignets et colle son corps contre une fenêtre pour finalement embrasser son Boss en lui tenant la joue.

« Il doit y avoir... je suis désolé. »

La tête contre son cou, l'italien est clairement au bord du désespoir et dans les méandres d'une tristesse profonde qui l'accable énormément.

* Quel besoin avons-nous de faire la guerre ? *

Ces paroles que Sawada dit sans cesse quand il est enfant et même avec les années, il n'a pas changé d'opinion. Sentant aisément toute la peine qu'éprouve son bras-droit à son encontre, il se met en quête de le rassurer.

« Puisque tu étais avec moi depuis dix ans, j'ai été capable de rester vivant. Je suis sûr... que cela restera ainsi pour l'éternité. Pas seulement moi... je suis convaincu que Yamamoto et les autres Gardiens ressentent la même chose. Merci encore, Gokudera-kun. Et, merci pour ton travail acharné.

- Non, c'est le moins que je puisse faire. Pour la dernière fois. »

Le fumeur remet à Tsuna le CD contenant les données dont il a parlé tout à l'heure.

« Alors Dixième... vous allez vraiment le faire demain ?

- … Oui, parce que c'est quelque chose que je suis le seul à pouvoir accomplir... Oui... allons regarder les feux d'artifices avec tout le monde une nouvelle fois après ça. »

On peut aisément remarquer toute la peine dont l'argenté est accablé, il pleurerait presque. Sentir une personne aussi proche de nous s'éloigner peu à peu sans rien pouvoir y faire c'est... douloureux, infiniment douloureux.

* Jusqu'au point où l'esprit ne vacille pas... *

« Je viendrais vous chercher demain matin. »

* Je devrais déjà le savoir. *

« Oui, à demain... »

* Cette impuissance me rend ma douleur intestinale. *

Une fois leur entrevue terminée, Hayato erre dans les couloirs, sans destination précise.

« Donc tout commence demain. »

C'est une voix bien familière qui s'adresse au bras-droit du Judaime.

« Yamamoto.

- Comment va Tsuna ?

- ...

- Tu n'as pas réussi à le convaincre, n'est-ce pas ? C'est écrit en gros sur ton visage.

- Non. Si c'est la décision du dixième, j'obéirais. De plus... une fois qu'il a décidé quelque chose, il n'est pas du genre à revenir sur ses mots. Le Dixième à beaucoup de choses dans son esprit car il doit réfléchir à la manière de mener cette guerre à son terme. »

* Ce n'est pas vrai... je veux juste m'assurer que... *

« Hey, Yamamoto... Que penses-tu qu'il va se passer demain ? »

* Qui arrivera le premier, le ciel ou l'enfer ? *

« Comment pourrais-je le savoir ? »

* C'est vrai. … Personne ne peut le savoir. *

Dans la soirée, l'italien se rend à l'atelier de Giannini.

« Excuse-moi.

- Je t'attendais, Gokudera-sama.

- Je suis désolé de me précipiter ainsi, mais... la chose que je t'ai demandé l'autre jour, puis-je l'utiliser ?

- Bien sûr, mais... Es-tu sûr de toi ? Ce n'est qu'un produit d'essai... je ne peux pas garantir le nombre de rêves de la cible que tu pourras contrôler. Autrement dit, comment la cible l'accepte dépend toujours du contrôle de son propre esprit...

- Je m'en fiche.

- Dans ce cas. Alors je terminerais les préparations finales pour toi. »

Une fois que tout est achevé, Gokudera prend place dans la machine. Il souhaite pouvoir se rendre dans les rêves du Judaime d'il y a dix ans.

* Transmettre des sentiments qui finalement deviennent des mensonges. Mais... mais encore, je n'ai pas d'autre choix que ça... *

Il ferme les yeux et, quand il les rouvre, son Boss est devant lui. Il a dix ans de moins mais cela reste son Boss.

* Je ne peux pas me permettre... Je suis désolé, dixième. Je suis un lâche. Juste un coin de votre mémoire me suffit... mais s'il vous plaît... !*

« Je vous protègerais. »

Le futur de la famille des Vongolas est incertain. La vie du Judaime semble être sur le fil du rasoir. Le bras-droit de Tsuna à terriblement peur qu'il arrive malheur à son Boss. C'est cela qui l'a contraint à se rendre dans les rêves du Sawada d'il y a dix ans. Une raison si simple mais qui tient tellement à cœur à l'argenté. Si jamais... le rouquin vient à mourir, se souviendrait-il de lui ? La réponse peut paraître évidente aux yeux de tous, cependant Hayato n'est pas comme eux. Il a peur, tellement peur que son Boss ne l'oublie qu'il est parti voir sa version du passé afin de faire avec lui la promesse solennelle que...

* S'il vous plaît, ne m'oubliez pas. *

Je ferais la deuxième partie demain.