Bella POV

« Ah c'est donc vous Bella. N'ayez pas peur. Approchez vous, je vous promets d'être sage le temps que vous me surveillerez ! »

Je suis sûr que vous pensez que je devais « surveiller » un enfant. Et bien non. Vous faites totalement fausse route.

C'est de cette façon totalement surprenante que j'avais rencontré la personne qui allait changer tout le reste de ma vie. Il s'agissait d'une adorable et pétillante dame âgée, Charlotte Platt. Cette phrase dite avec un rire dans la voix avait eu un effet apaisant sur moi. Grâce à cela, je m'étais tout de suite sentie à l'aise avec elle.

Charlotte était une femme de 82 ans. Elle vivait à la résidence des Mirabelles. Il s'agissait d'une maison de retraite qui se situait à Seattle. Ne croyez pas qu'il s'agit d'une personne totalement dépendante. Non au contraire, elle pouvait encore très bien s'occuper d'elle même malgré son âge.

Mais Charlotte ne voulait plus vivre seule, d'où son placement dans cet établissement. Son mari était décédé six ans auparavant et la solitude commençait à lui peser. Et ce malgré la présence et les visites régulières du reste de sa famille.

Mais revenons en à cette fameuse rencontre.

J'étais en train de faire mes premiers pas entant que bénévole. Angela, une fille que j'avais rencontré à la fac, m'avait enrôlé dans son groupe. Elle faisait cela depuis sa plus tendre enfance. Et oui, en tant que fille de pasteur, cela faisait parti des activités de ses week-ends.

J'avais rencontré Angela lors de mon premier cours à la fac de Seattle l'année d'avant. J'étais une fille vraiment très timide. J'avais du mal à aller vers les autres. Tout le monde me trouvait trop coincée voire même hautaine. Et oui, j'avais déjà eu le droit ce qualificatif. Seulement même en faisant des efforts, je n'arrivais pas à me forcer à entamer une discussion. Je commençais par rougir, puis je me mettais à bafouiller et enfin je finissais par rentrer dans ma coquille et écouter les gens autour parler entre eux.

Angela avait lancé cette idée lors d'une soirée qu'on avait passé avec son copain, Ben. Un garçon tout à fait adorable. Elle m'avait dit que je devais m'ouvrir au monde extérieur. Apprendre à vivre en société en quelque sorte. Et que pour ce faire, elle avait une très bonne solution. Entrer dans son groupe de bénévolat. Ben en avait rajouté une couche en arguant qu'une activité comme celle-ci pourrait être du plus bel effet sur un futur CV.

Ils en avaient parlé presque toute la soirée. Distillant des arguments par ci, par là. Ajoutant un mot, sur le groupe dont faisait parti Angela, au détour de chaque sujet de conversation. En désespoir de cause et surtout pour qu'ils cessent de m'en parler, j'avais fini par accepter de faire un essai. Juste une visite lors de la semaine suivante. J'avais immédiatement regretté d'avoir dit oui. Au fond de moi j'espérais que c'était une personne avec une bonne culture. On pourrait peut être discuter de littérature. Il s'agissait d'un des seuls sujets où je pouvais être intarissable.

A cette époque là j'avais vingt-trois ans et j'entamais ma seconde année à l'Université de Seattle. J'étudiais la littérature. J'avais dû travailler deux ans dans une bibliothèque à la fin du lycée pour pouvoir me payer mes frais de scolarité. J'espérais devenir éditeur. Vu comme j'aimais me plonger dans les livres, je pensais que je pourrais vraiment adorer un job comme celui là.

J'avais toujours était une grande fan des livres. Ma mère m'avait d'ailleurs toujours dit que j'avais commencé à me plonger dans les livres dès que j'avais su lire. Comme pour me retirer du monde réel où je me sentais mal à l'aise. En effet, je n'avais jamais aimé être le centre de l'attention. Je préférais me fondre dans le décor.

Mon père, Charlie Swan, vivait à un peu plus de trois heures de route de Seattle. Il était shérif. Autant dire qu'il valait mieux marcher droit avec lui. Tous les gens de notre entourage disaient que j'avais le même caractère que lui. Il était du genre renfermé sur lui même et pas très bavard. Il n'avait que deux passion dans la vie, la pêche et son métier.

Ma mère, Renée, était beaucoup plus fantasque. Pas du tout responsable et tout à fait incapable de prendre une décision. Elle avait une joie de vivre à tout épreuve. Peu de temps avant mes seize ans, elle avait rencontré un joueur de baseball. Il ne leur avait fallu que quelques moi avant de se marier. Elle disait avoir rencontré le grand amour. Il s'agissait là de ces mots à elle, et non des miens.

J'avais donc décidé de venir rejoindre mon père dans le nord du pays. Je voulais laisser ma mère vivre tranquillement ses premières années de remariage. Elle filait donc le parfaite amour avec Phil.

J'avais également prise cette décision pour apprendre à connaître Charlie un peu plus. Mes parents avaient divorcé environ un an après ma naissance. Ma mère et moi étions parties vivre à Phoenix. Je ne passais qu'un mois en été à Forks et les vacances de noël une année sur deux.

Il n'empêche que j'avais passé la semaine, avant cette fameuse rencontre, à angoisser. Pourquoi les avais-je écouté ? Mais surtout pourquoi avais-je accepté cette idée de bénévolat ?

Du coup, je me retrouvais dans une des situations que je redoutais le plus au monde. Je m'étais même demandée devant l'entrée de l'établissement si je ne devais pas faire demi-tour. Malheureusement, j'avais été repérée par un membre du personnel.

Et oui, Angela avait prévu qu'il y avait le risque que je prenne mes jambes à mon cou. Elle avait donc prévenu les personnes présentes cet après-midi là, que je devais passer voir Me Platt. Je n'avais donc plus aucunes solutions de repli. Je devais y aller.

Néanmoins, Charlotte a tout de suite réussi à me faire sortir de ma réserve tout de suite. C'était vraiment une personne très enjouée. Elle avait tout de suite commencé à se moquer de ma petite taille. Taille que nous avons en commun puisque nous mesurons toutes les deux un mètre soixante-cinq environs. Elle avait donc décidé de me surnommer la Petite Puce. Surnom dont elle avait également affublé son arrière petite fille, selon ses dires.

« Je vous trouve tellement jolie, Bella. Et je dis ça parce vous me ressemblais et qu'il est de notoriété publique que j'étais plutôt jolie dans mes jeunes années. Vous êtes brune, je l'étais. Vous êtes petite, je le suis encore. » Son sourire était immense et assez coquin. Je n'ai donc jamais su si elle essayait seulement de me dérider ou si elle pensait réellement ce qu'elle venait de me dire.

« Vous avez un beau visage ovale, moi aussi. Les seules détails qui nous différencient sont la couleur des yeux et la teinte de la peau. » Avait-elle continué.

En effet, mes yeux étaient bruns là où les siens avaient une belle couleur verte. J'étais d'ailleurs, tombée en admiration devant leurs magnifique couleur. J'avais l'impression que je pouvais voyager au travers d'eux, tellement ils étaient expressifs.

Pour ce qui était de ma peau, j'avais toujours été blanche, presque pâle. Même lors de mes années passées à Phoenix, durant mon enfance, je n'avais jamais réussi à bronzer.

Charlotte avait une joie de vivre tellement communicative que je m'étais décidée de revenir dès que mes cours me le permettrais. En effet, j'avais passé une très bonne après-midi. Tellement bonne, que je n'avais même pas vu le temps passé.